Texte 1 Télémaque et son précepteur Mentor sont de retour aux abords d e l’île de Calypso. Ils rencontrent un capitaine de navire dont le frère Adoam leur livre I es dernières nouvelles et leur dépeint un pays extraordinaire, la Bétique Le fleuve Bétis coule dans un pays fertile et sous un ciel doux , qui est toujours serein pays a pris le nom du uv • le grand Océan, ass to View nextggge ez près des Colonnes d’Hercule et de cet e , rompant ses digue s, sépara autrefois la terre de Tharsis d’avec la grande Afrique.
Ce pays semble avoir conserv les délices de l’âge d’or Les ivers y sont tièdes et les rigoureux aquilons n’y soufflent jamais . L’ardeur de l’été y est toujours tempérée par des zéphyrs rafraîchissants, qui viennent adoucir l’air vers le milieu du jour. Ainsi toute l’année n’est qu’un plusieurs mines d’or et d’argent dans ce beau pays ; mais les habitants, simples et heureux dans leur simplicité ne daignent pas seulement compter l’or et l’argent parmi leurs ri chesses : ils n’estiment que ce qui sert véritablement aux besoins de l’homme .
Quand nous avons commencé à faire notre commerce chez ces peuples, nous avons
Quand on leur parle des peuples qui ont l’art de faire des bâtimen s superbes, des meubles d’or et d’argent, des étoffes ornées de broderies et de pierres pré cieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont Ilharmonie char me, ils réspondent en ces termes : « Ces peuples sont bien malheureux d’avoir employé tan t de travail et d’industrie ? se corrompre euxmêmes ! Ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent : il tente ceux qui en sont privés de vouloir l’acqu tente ceux qui en sont privés de vouloir l’acquérir par l’injustice et par la violence.
Peuton nommer bien un superflu qui ne sert qu’à rendre les hommes ma vals ? Les hommes de ces pays sontils plus sains et plus robustes que nous ? Viventils plus I ongtemps ? Sontils plus unis entre eux ? Mènentils une vie plus libre, plus tranquille, plus g aie ? Au contraire, ils doivent être jaloux les uns des autres, rongés par une lâche et noi re envie, toujours agités par l’ambition, par la crainte, par l’avarice, incapables des plaisirs purs et simples, puisqu’ils sont esclaves de tant de fausses nécessités dont ils font dépendre tout leur bonheur. Fénelon, Les Aventures de Télémaque, 1699, septième livre.
Texte 2 Les Troglodytes sont un peuple imaginaire dépeint dans trois lettr es successives. Le texte cidessous est un extrait de la deuxième. Qui pourrait représenter ici le bonheur de ces Troglodytes ? Un pe uple si juste devait être chéri des dieux . Dès qu’il ouvrit les yeux pour les connaitre, il apprit à les craindre , et la Religion vint adoucir dans les mœurs ce que la Nature y avait laiss é de trop rude. Ils instituèrent des fêtes en l’honneur des dieux : les jeunes filles ornées de fleurs, et les jeunes garçons les célébraient ar leurs danses et par les accords d’une