Texte et images Ecrire la peinture : Les Salons de Diderot. Salons DIDEROT – Edition de Michel DELON folio Gallimard de 61 ? 67, particulièrement la promenade Vernet (67) XVIIIe : Les Lumières. Diderot a écrit ce que l’on considère comme les premiers textes de critique d’art. Partiel : explication de texte sur le modèle que fait le prof en cours. U pictora 18 -> site internet sur les tableaux. Plan du Cours : I – introduction : les s Il – décrire la peintur Il – écrire la peintur IV – écrire la peinture ns or 16 to View la critique d’art ription oire de forme littéraire (les exemples du dialogue et du r cit)
A – le dialogue B- le récit Diderot a une liberté d’esprit qui le conduit à exploiter tous les genres et toutes les formes littéraires. Cette liberté d’écriture est une réponse au défi qui se pose pour tout crltique dart : savoir comment restituer au moyen d’un texte la présence d’un tableau qui est absent pour le lecteur. Quelles sont les stratégies littéraires de Diderot pour rendre compte d’une réalité (la réalité picturale) qui par définition échappe au langage ?
Question d’imitation de la Nature Annexe :
Ce sont des vitrines publiques de l’académie royale de peinture et on ne peut comprendre cette activité en dehors des codes de cette institution fondée en 1 648, qui a fait sortir la peinture des arts mécaniques (artisanat) pour entrer dans les arts libéraux. C’est une exposition qui vise à conforter la place t l’autorité de l’académie royale de peinture et de justifier son utilité. Pour ces salons, l’académie demandait à ses membres de fournir au moins 2 œuvres en plus du morceau de réception (tableau leur ayant permis l’entrée dans l’académie).
Le salon ouvre le 25 août, jour de la Saint Louis (symbolique le rattachant au pouvoir royal). Ces expositions sont gratuites et libres d’accès à tous les publics. On célèbre la gloire de la peinture française. L’accrochage des tableaux est particulier au XVIIIe siècle ; ils étaient collés les uns aux autres sans espaces, sur les murs et es plafonds comme des tapisseries (la personne chargée de ça s’appelait d’ailleurs le tapissier). Visiter un salon à cette occasion suppose une dimension mondaine, c’est un lieu de rencontre comme le théâtre.
On verra l’effet que ces éléments auront sur l’écriture des salons mais un des effets que fon peut comprendre est la comparaison de tableaux entre eux (puisqu’ils étaient souv 16 peut comprendre est la comparaison de tableaux entre eux (puisqu’ils étaient souvent côte à côte ; mais parfois elle est appelée par Diderot qui souhaiterait plus de cohérences dans l’accrochage). ) La critique d’art à l’époque de Diderot Il n’est pas l’inventeur de la critique d’art mais il est le premier à lui avoir donné une dimension philosophique et littéraire.
En laissant accéder le public à la galerie du Louvre, l’académie a autorisé l’exercice d’un jugement public sur des œuvres alors que jusqu’à lors il était réservé aux spécialistes. En faisant cela, elle risquait de se fragiliser. Cela posait la question de qui avait légltlmement le droit de juger la penture. c) Comment Diderot devint critique d’art C’est à un ami allemand Melchior Grimm que Diderot doit cette ctivité ; en 1759, il demande à Diderot de rédiger pour sa revue le compte rendu des salons.
Il va s’en occuper de 1759 à 1781. Comme il écrit dans le salon de 63 « souvenez-vous que c’est pour mon ami et non pour le public que j’écris Il – Décrire la peinture : la question de la description a) es principaux enjeux du discours descriptifs La description apparaît comme le procédé le plus à même de faire une traduction, une conversion de l’espace matériel de la peinture vers l’espace imaginaire du langage. Le langage se déroule sur un axe diachronique alors que les éléments du ableau coexistent sur un axe synchronique.
La description essaye d’effectuer un passage d’un axe à un autre. b) La tradition littéraire et artistique de l’ekphrasis L’ekphrasis est un exercice littéraire très ancien qui consiste littéraire et artistique de l’ekphrasis L’ekphrasis est un exercice littéraire très ancien qui consiste ? décrire dans le détail un objet d’art (peinture, sculpture, vase.. ). On la trouve dans le roman grec et elle trouve sa place à l’âge classique dans la fiction.
Ses fonctions sont de faire l’éloge de l’œuvre en question (quasiment jamais critique) ; créer l’illusion n mettant sous les yeux l’objet décrit (hypotypose) ; produire un équivalent littéraire et poétique de l’œuvre d’art en recourant ? des figures de style ; organiser une rivalité entre la littérature et l’art au détriment de ce dernier. Diderot reprend cette tradition mais l’aménage à sa façon. II a tendance à privilégier l’idée, le sujet sur la réalisation technique. Ex salon de 65, tableau numéro 44 : Hector reprochant à pârls sa lâcheté.
Au fur et à mesure des salons il va de plus en plus considérer raspect technique du tableau. Il fait également de l’ekphrasis un lieu critique éloge). Dans l’ekphrasis traditionnel l’œuvre décrite est présente au poète. Pour Diderot c’est plus compliqué (conditions matérielles), lorsqu’il écrit il est chez lui et n’a plus les œuvres sous les yeux. Sa mémoire peut donc le trahir, mais il retourne cette lacune en ressource littéraire : ce qu’on ne peut plus voir on peut l’imaginer, d’où le rôle important de l’imagination dans l’écriture des Salons. ) La définition que donne l’Encyclopédie de la description L’article « description » de l’Encyclopédie est intéressant car il place la description sous le signe du manque. Elle est qualifiée de ? définition imparfaite ». Ell 6 description sous le signe du manque. Elle est qualifiée de « définition imparfaite Elle procède par approximation et tâtonnement. A) La description, colonne vertébrale de la critique d’art de Diderot a) Un compte-rendu type Exemple : tableau de Deshays, salon de 1763, Le mariage de la Vierge.
Il considère cette œuvre comme « la plus belle composition qu’il y ait au salon (p. 75) D’abord, après l’annonce du sujet en mentionnant le titre, Diderot commence par l’ordonnance du tableau, c’est-à-dire la façon dont les personnages et les objets sont organisés entre eux pour eprésenter le sujet. Il parle dans notre exemple du personnage principal pour glisser de groupe en groupe. La disposition des personnages commande la structure de la description. Chacun d’eux sert à déplier les éléments qui composent le tableau.
Ensuite, l’évocation des figures secondaires oriente la descrption vers un moment consacré au jugement critique organisé en 2 temps : il commente d’abord des aspects particuliers du tableau et ensuite propose par élargissement du tableau un jugement global. Enfin, élargissant encore son propos il entame une réflexion générale sur la comparaison féconde entre les ersonnages de la chrétienté et de la mythologie. Au cours de cette réflexion très libre, Diderot va en venir à faire un éloge du crime et de la barbarie.
Il y a dans l’esthétique de Diderot une dimension qui s’accorde à voir de la beauté dans le mal. Il a cette originalité qui dépasse la morale pour dire qu’il y a dans l’horreur une énergie qui peut rendre les choses belles. C’est théorisé ironiquement da PAGF s 6 dans l’horreur une énergie qui peut rendre les choses belles. C’est théorisé ironiquement dans Le neveu de Rameau. b) La description comme forme minimale du compte-rendu En réduisant la description a minima, dans la simplicité il y a quelque chose de touchant comme si il voulait exprimer le caractère prosaïque de cette scène.
Mais il ne rend pas compte du contraste entre ce cadre grandiose et effrayant d’une ruine et ces paysans qui s’activent comme si de rien n’était. La partie proprement évaluative est réduite à sa propre expression. Hubert Robert p 367 c) Un cas limite : le refus de décrire Lépicié, salon de 1767 numéro 134 Un tableau de famille d) Coïncidence entre l’ordonnance du texte et ordonnance du tableau On découvre que Diderot calque la structure de son compte endu sur l’ordonnance de la toile qu’il a sous les yeux.
Par ex salons de 1767 Casanove Deux paysages avec figure. Quand la structure du tableau est plus complexe : ex Saint Denis prêchant la foi en France p. 254 (voir plus bas commentaire de texte). Diderot adapte la construction de son texte à celle du tableau. C’était l’un des plus grands du salon de 1767 qui représente l’évangélisation de la Gaule.
La complexité et la longueur de cette description amène Diderot a ressaisir l’ordonnance globale de son tableau en suivant « la ligne de liaison » de celui-ci en traçant ce u’il appelle le « chemin de composition B) Les limites de la description a) La descrption : un exercice éprouvant Diderot revient souvent sur la difficulté de sa position de critique dart soit sur les conditions matérielles (pas beauc 6 6 difficulté de sa position de critique d’art soit sur les conditions matérielles (pas beaucoup de temps), pas la mémoire, qu’il doit dénigrer le travail des artistes, et surtout qui concerne le trvail d’écriture proprement dit : la fatigue, reffort pour un résultat souvent décevant selon lui. b) un exercice souvent voué à l’échec Tout en décrivant avec brio les tableaux, Diderot se plaint souvent de l’impossibilité du langage à rendre compte de Himage. Ex Bataille p. 346 P 368 Petite, très petite ruine Diderot souligne le fossé entre l’expérience de la vue et celle de l’imagination qui permet au lecteur de reconstituer une image selon un texte.
C) Au-delà de la description : écrire et non pas décrire Diderot va imaginer des formes d’écriture qui vont pouvoir rendre compte le mieux possible d’une émotion (genre, style, discours) qui se déploie dans des digressions. Ill — Écrire la peinture : le poète en rival du peintre Diderot déploie les moyens de la création littéraire. A) Diderot et l’ut pictura poesis Dans le préambule du salon de 63, Diderot écrit ceci : « Pour décrire un Salon à mon gré et au vôtre, savez-vous, mon aml, ce qu’il faudrait avoir ? Toutes les sortes de goûts, un cœur sensible à tous les charmes, une âme susceptible d’une infinité d’enthousiasmes différents, une variété de styles qui répondît à la variété des pinceaux». ) L’ut pictura poesis : rappel de quelques enjeux Horace, poète romain du Ier siècle écrit un art poétique dans lequel il compare l’harmonie d’une peinture avec celle d’un oème et écrit « ut pictura poesis erit » – la poésie sera comme la 7 6 d’une peinture avec celle d’un poème et écrit « ut pictura poesis erit » = la poésie sera comme la peinture. De là la renaissance va tirer toute une théorie artistique ou l’on envisage poésie et peinture comme deux arts comparables et cette théorie va se prolonger jusqu’à la fin du 18e siècle. La poésie et la peinture doivent concourir avec leur moyen propre au même but • l’imitation de la nature. D’un point de vue socio-économique un autre enjeu apparait puisque cette équivalence va permettre à la peinture au statut d’art libéral. Diderot et la concordance des arts De la comparaison des sens à la comparaison des arts Théorie sensualiste : toutes nos connaissances viennent de notre expérience sensible. Diderot s’intéresse dans ses premières œuvres philosophiques aux rapports entre les différents arts dans la lettre aux aveugles et dans la lettre des sourds-muets. Le parallèle du pinceau et de la plume Dans les salons il va poursuivre cette étude en s’intéressant aux arts d’imitation et il fait valoir l’idée que ??????? Correspondance d’un peintre avec un poète Ex salon de 67 comparaison entre un tableau de Hubert Robert et n de De Machy, et Diderot conclut « c’est un lambeau de Virgile mis à côté d’un lambeau de Lucain b. ) une peinture littéraire : Jean Baptiste Greuze Pour Diderot certains tableaux permettent plus cette conversion de la peinture en littérature car dans leur esthétique ils semblent vouloir converger vers des genres plus spécifiquement littéraires. Ex : Greuze qui tourne le dos au sujet classique et peint des sujets empruntés à des scènes domestiques cherchan tourne le dos au sujet classique et peint des sujets empruntés ? des scènes domestiques cherchant à provoquer l’émotion chez le pectateur. Ces tableaux peuvent être lus, ils forment une sorte de récit. p. 139 . B) Peinture et poésie : une affaire d’imagination Souvent, il cherche à distinguer la poésie de la peinture en montrant par exemple qu’il existe des sujets poétique impossible à figurer sur une toile.
Pour lui, si les deux arts se rejoignent ce n’est pas car leur procédés sont équivalents mais plutôt parce que toutes deux procèdent d’une idée qu’elles cherchent à traduire et c’est l’imagination qui est le point de rencontre entre le peintre et le poète. Diderot va distinguer dans la peinture un versant spirituel ‘ « idéal » et un versant matériel « le faire». Le faire et Fidéal La partie spirituelle L’idéal ou l’idée La partie matérielle Le faire Le sujet L’exécution L’âme ou le cœur Les yeux L’émotion, la chaleur La perfection formelle Malgré la distinction qu’il voue à la technique il estime moins les peintres à leur « faire » qu’à leur « idée », leur imagination.
L’imagination du peintre à l’épreuve de son sujet Les critères sont ceux qui relèvent du travail de l’imagination, de l’invention ; les critiques les plus sévères qu’il formule sont celles qui manifestent une opposition entre la grandeur du sujet hoisi par le peintre et la piètre imagination qui ne parvient pas ? donner une idée qui soit digne du sujet choisi. Ex : Lépicier (voir plus haut) ou fig. 11 : Venevault, Apothéose du prince de Candé, 1767. Ce qui est déterminant pou PAGF 16 plus haut) ou fig. 11 : Venevault, Apothéose du prince de Condé, Ce qui est déterminant pour Diderot c’est le choix de l’instant, du moment. On voit le défaut d’imagination chez un peintre dans son incapacité à choisir le bon moment pour représenter son sujet. Ex : fig. 2, Taraval, Le repas de Tantale, 1767 Non-respect de l’unité de temps dans la peinture. Fig. 3 : Hallé, Saint-Vincent de Paul qui prêche, 1761. 0 le moment ne suscite pas d’émotion chez le spectateur. L’ « idée » ou « le mérite du peintre » Diderot corrige le peintre, car pour lui le domaine de l’idée c’est avant tout l’apanage du poète ou de l’homme de lettres qu’il est lui-même. Voilà ce qu’il déclare « vous produisez quand il vous plaît le mérite d’un poète C) « Le tableau que j’ai dans l’imagination », ou le poète en rival du peintre. « peindre et repeindre dans l’espace » : « l’imagination réglée » de Diderot.
Diderot s’attribue le mérite de l’imagination propre au poète. Il aut être un double du peintre sans le « faire » pour être critique dart. Diderot joue de sa capacité à figurer, à imaginer, qu’il attribue sans doute à une longue fréquentation des galeries et des artistes mais aussi à son habitude de la création littéraire. Il s’oppose parfois en rival du peintre et non plus seulement en critique. « Mon ami, voulez-vous un tableau ? » : quand Diderot corrige les artistes. Diderot glisse souvent du tableau réel à un tableau Imaginaire, qu’il repeint à sa guise. Ex : fig. 14 Lagrenée, La charité romaine, 1781. Diderot inspire les artistes Diderot en effet ne se contente as d’imaginer d