programme de seconde français

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Les genres du roman et de la nouvelle Comme le conte, le roman et la nouvelle sont des genres narratifs : tous deux ont en effet pour but de raconter une histoire. Qu’est-ce qui fait cependant l’unicité de chaque genre ? La brièveté de la nouvelle suffit-elle à la distinguer du roman ? Quelles sont les grandes étapes de l’histoire du roman ? À l’origine, le terme roman est employé pour désigner les récits racontés en langue romane, c’est-à-dire en français, à l’usage des femmes, des gens de cour et des bourgeois ne parlant pas le latin. Le genre, sous une forme versi c, t latin (Daphnis et C é Pétrone, IVe siècle). u XIIe siècle du roman grec le Satyricon de Le roman connaît deux periodes dominantes. D’abord, aux XIIIe et XIVe siècles, on assiste à l’extraordinaire épanouissement du roman courtois qui narre les aventures des chevaliers du roi Arthur partant à la conquête du Graal ou de leur dame (Lancelot et la reine Guenièvre, Tristan et Iseut), cependant que Le Roman de Renart évoque cet accomplissement sur un mode burlesque. Ensuite, c’est au XVIIIe siècle qu’a lieu la lente gestation du roman réaliste en Angleterre, puis en France dans

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la remière moitié du XIXe siecle, où le roman s’impose peu à peu comme le genre littéraire majeur. ? partir des années 1950, en France, le Nouveau Roman jette le « soupçon » sur tout ce qui fonde le genre romanesque la projection de l’histoire selon une perspective temporelle personnages définis par un projet ; la cohérence d’un monde qui s’ordonne, comme un décor, autour de Ihistoire que l’on raconte. Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Nathalie Sarraute, Michel Butor, Robert Pinget ou encore Marguerite Duras s’ingénient alors à brouiller ce code narratif, en inventant des histoires où le passé t le présent se mélangent, où le réel et l’imaginaire s’interpolent, où les objets recouvrent le texte de leur opacité.

En quoi le roman est-il un genre « libre » ? La particularité du roman, par rapport aux autres genres narratifs, est de ne pas être marqué par son contenu (contrairement au conte, toujours associé au merveilleux), ni par sa forme (contrairement à la nouvelle, nécessairement dense et axée sur son dénouement). La conséquence est qu’une fois débarrassé de ses vêtements d’emprunts (roman « courtois roman « pastoral roman « réaliste etc. ), le roman se découvre omme un genre totalement vacant, et donc totalement libre.

Cest une forme souple et ouverte sur le monde, d’abord en aval, parce que le roman est une marchandise qui se vend et qui doit toucher le grand public, ensuite en amont, parce que le monde réel s’avère être le plus grand réservoir possible d’histoires et une immense source d’inspiration. La liberté propre au genre romanesque, ainsi que l’essor de la diffusion du livre et de la presse au xixe siècle, expliquent l’extraordinaire explosion du genre dans des directions multiples (romans d’aventure, romans gothiques, romans policiers, romans oirs, romans de science-fiction, etc. . Le genre culmine, au début du XXe siècle, dans ces deux sommes romanesques que sont OF genre culmine, au début du xxe siècle, dans ces deux sommes romanesques que sont l’Ulysse de James Joyce et la Recherche du temps perdu de Marcel Proust. Quelle est l’origine de la nouvelle ? Dix personnes (sept femmes et trois jeunes hommes) fuient l’épidémie de peste qui dévaste la ville de Florence, en 1348, et se trouvent réunies à la campagne. Pendant dix jours, chacune d’elles va raconter des histoires, des nouvelles.

Ces récits sont une invention de Boccace, écrivain italien. L’ensemble est publié vers 1350 dans Le Décaméron. Les nouvelles ne sont pas isolées elles sont groupées, chaque jour, autour d’un thème différent et encadrées par les commentaires de l’auteur. Don Quichotte, de Cervantes, ou Gil Blas de Santillane, de Lesage, sont constitués d’épisodes successifs, autant d’histoires que l’on peut isoler, mais qui mettent en scène le même héros. La nouvelle est alors comme une branche dans un arbre : elle sert encore à construire un roman.

La nouvelle prend sa forme définitive au xixe siècle, notamment avec les short stories américaines d’Edgar Poe et de Conan Doyle. En quoi la densité d’écriture de la nouvelle la distingue-t-elle du roman ? Si la nouvelle se distingue du conte par son contenu (le conte construit un unlvers de fantaisie, alors que la nouvelle, même fantastique, est marquée par le désir de restituer un fragment de réalité), elle semble se distinguer du roman par sa brièveté. Une nouvelle excède rarement une centaine de pages. Pourtant, il existe également des romans très courts.

PAGF OF essentiellement, ce qui distingue la nouvelle du roman est sa particulière densité d’écriture : l’auteur d’une nouvelle upprime les mots en trop, les épisodes inessentiels ; tous les éléments sont orientés en fonction de la fin de l’histoire. Cette concentration de la narration, qui s’oppose à la liberté du roman, fait que la nouvelle est particulierement apte à créer des effets de « suspense ». Cest d’ailleurs l’utilisation qu’en fait Edgar Poe dans ses Nouvelles extraordinaires, et avec lui tous les écrivains de nouvelles policières ou fantastiques. ? l’autre extrême, on peut citer les nouvelles de l’écrivain italien Cesare Pavese (Le Bel Été) qui rend, en un « flash » d’une soixantaine de pages, le moment fort d’une existence. La frontière entre roman et nouvelle peut-elle être floue ? Carmen, La Vénus d’Ille, Mateo Falcone sont des nouvelles de Mérimée ; mais Colomba, du fait peut-être de sa longueur, est présentée par son auteur comme « mon roman ou ma nouvelle » : cette hésitation montre que les frontières entre la nouvelle et le roman sont assez floues.

De même, les Trois Contes de Flaubert proposent trois histoires dont la première a le caractère réaliste d’une nouvelle. Les Contes de Maupassant posent le même problème : le titre met l’accent sur la dimension orale et quasi folklorique ou populaire de ces histoires, inscrites, our la plupart, dans le terroir normand. La citation Roman : « œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. » (Le petit Robert) leur psychologie, leur destin, leurs aventures. ? (Le Petit Robert) Le réalisme et le naturalisme Au sens propre, le réalisme est un mouvement artistique qui apparait en France au xixe siècle et dont le projet est de contraindre l’art à représenter la réalité. Quelles sont les caractéristiques de ce mouvement ? En quoi la notion de « réalisme » n’est-elle pas sans ambiguïté ? Quelles idées nouvelles sont à l’origine du réalisme ? Ce courant littéraire apparaît en réaction contre le romantisme qui a marqué le début du xixe siècle. En peinture comme en littérature, il part en guerre contre le double idéalisme du « moi » et de l’art.

Rejetant les sujets « nobles » et l’expression effusive des sentiments de l’âme qui caractérisaient le romantisme, les écrivains réalistes se donnent pour but de représenter fidèlement la société de leur temps, même dans ses détails les plus sordides. C’est, par exemple, le projet de Balzac lorsqu’il s’attelle à La Comédie humaine (1841 vaste ensemble de romans qu’il considère comme « le plus grand magasin de documents que nous ayons sur la nature humaine Le naturalisme, avec Zola comme figure de proue, s’inscrit dans le prolongement de ce réalisme militant.

Il entend dresser le constat de la subordination de l’homme à son milieu, en décrivant la réalité humaine partout où on la trouve : le roman naturaliste explore donc les couches populaires (L’Assommoir, 1877), le prolétariat (Germinal, 1885), les milieux de la prostitution arisienne (Nana, 1880) ; il scrute aussi tous les états du corps, la transformation des hommes malaxés ar la foule, les failles du psychisme, etc. PAGF S corps, la transformation des hommes malaxés par la foule, les failles du psychisme, etc. Taxés d’immoralité par bon nombre de leurs contemporains, les réalistes défendent avec force leurs romans . ? un roman est un miroir qui se promène sur une grand-route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former. » Stendhal, Le Rouge et le Now, 1 830 En quoi le projet réaliste est il « scientifique » ? ? Aujourd’hui que le Roman s’est imposé les études et les devoirs de la science, il peut en revendiquer les libertés et les franchises D, écrivent les frères Goncourt dans la préface de Germinie Lacerteux (1865). De même Zola, pour défendre Thérèse Raquin (1867), son premier roman, affirme que on « but a été scientifique avant tout Fascinés par les progrès scientifiques de leur époque et en particulier par la nouvelle science du vivant dont Claude Bernard formule les principes, les écrivains réalistes entendent donner à la littérature une nouvelle rn Iss. n. Élaboré selon des méthodes scientifiques (c’est-à-dire objectives), le roman doit être considéré comme un laboratoire : les personnages sont les cobayes, le romancier-théoricien est l’expérimentateur et l’histoire est l’expérience que l’on étudie. Les romans de Zola, en particulier, s’efforcent d’exhiber des lois cientifiques à partir de l’observation d 6 OF en particulier, s’efforcent d’exhiber des lois scientifiques à partir de l’observation du réel.

Ces lois sont, d’une part, celles de « hérédité (c’est la folie de la tante Dide qui pèse ensuite comme une tare sur le psychisme de tous les membres de la famille, s’exprimant dans la violence ou dans l’alcool), d’autre part, celles de la société (les intérêts économiques déterminent les hommes). Cette dimension est manifeste dans la définition générale que donne Zola de sa série des Rougon-Macquart : « l’histoire aturelle et sociale d’une famille sous le second Empire » ; les deux aspects sont là, naturelle évoque l’hérédité, sociale la détermination économique.

Quelles sont les technques employées pour reproduire fidèlement la réalité ? Soucieux d’authenticité, la plupart des romanciers réalistes s’appuient sur une abondante documentation qui leur permet de décrire un milieu de façon rigoureuse et précise. Ainsi, avant de se lancer dans l’écriture de Germinal (1 885), Zola enquête sur le monde de la mine : il se rend dans le bassin houiller du Nord de la France. Il assiste à une grève, se renseigne sur le socialisme (en assistant à des réunions), interroge des médecins sur les maladies liées à la mine, visite des corons et descend même dans la fosse.

Cest cette méthode scientifique d’investigation qui doit ensuite lui permettre de peindre fidèlement la réalité. Et, de fait, l’effet de réel naît bien de l’usage de termes techniques, de la transcription du langage des mineurs, de la peinture rigoureuse et objective » des hommes et de leur activité. La description est alors le mode d’expression privilégié du romancier réaliste : e 7 OF activité. omancier réaliste : elle permet tout à la fois de « faire voir » et d’ancrer l’histoire dans la réalité. « Le Voreux, à présent, sortait du rêve. ?tienne, qui s’oubliait devant le brasier à chauffer ses pauvres mains saignantes, regardait, retrouvait chaque partie de la fosse, le hangar goudronné du criblage, le beffroi du puits, la vaste chambre de la machine d’extraction, la tourelle carrée de la pompe d’épuisement. Cette fosse, tassée au fond d’un creux, avec ses constructions trapues de briques, dressant sa cheminée comme une corne menaçante, lui semblait avoir un air mauvais de bête oulue, accroupie là pour manger le monde. » ZOla, Germinal, 1885. En quoi la notion même de réalisme est-elle ambiguë ?

Le projet réaliste en lui-même est ambigu à plusieurs titres. En effet, tout travail d’écriture nécessite inévitablement de prendre une distance par rapport à la réalite, ne serait-ce que parce que le romancier fait des choix subjectifs, met en valeur certains aspects de la réalité plutôt que d’autres et donc ne la restitue pas vraiment telle qu’elle est. Ainsi, des pans entiers de la vie réelle ne contiennent rien qui puisse intéresser un récit : ne pas en rendre ompte, c’est donc déjà tricher avec le réel. ? Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un volume au moins par journée, pour énumérer les multitudes d’incidents insignifiants qu faudrait alors un volume au moins par journée, pour énumérer les multitudes d’incidents insignifiants qui emplissent notre existence. Un choix s’impose donc, ce qui est une première tteinte à la théorie de toute la vérité. ? Maupassant, Pierre et Jean, préface, 1888 Le romancier retravaille et modèle la réalité en fonction de sa vision du monde : le miroir qu’il utilise pour refléter le monde réel est, par essence, déformant. L’idéal d’objectivité et de description scientifique du monde apparaît alors comme une illusion. Même Zola, par son style, son talent d’écriture, la portée symbolique de ses descriptions, tire son œuvre vers le mythe. « Ah ! sachez-le : ce drame n’est ni une fiction, ni un roman. All is true, il est si véritable, que chacun peut en reconnaître les ?léments chez soi, dans son cœur peut-être. ? (Balzac) Les caractéristiques du genre théâtral Une pièce de théâtre est destinée à être jouée par des acteurs sur scène, dans un temps limité. De ces contraintes se dégage une écriture proprement théâtrale. À quelles règles un texte de théâtre obéit-il ? Peut-on distinguer différents genres théâtraux ? Quelles sont les particularités du texte théâtral ? La singularité du texte théâtral tient tout d’abord au fait que l’auteur s’y exprime uniquement à travers les paroles de ses personnages et ne peut intervenir directement dans le dialogue.

Il ne dispose pas de la souveraine liberté du romancier qui peut détailler les pensées des personnages, commenter l’action, etc. De plus, le dramaturee doi PAGF g OF non seulement tenir compte non seulement des caractéristiques formelles imposées par le genre, mais aussi de la vocation du texte à être joué. Bien qu’il existe de rares textes qui ne sont pas prévus pour la scène, la plupart en effet sont écrits avant tout en vue de leur représentation.

Une pièce de théâtre développe trois types d’énoncés, qui se distinguent visuellement les uns des autres par des variations typographiques : es paroles prononcées par les personnages (les répliques) qui sont transcrites sans enrichissement typographique particulier ; les noms des personnages qui prennent la parole ou sont présents sur scène, sont transcrits le plus souvent en capitales d’imprimerie ; les didascalies, c’est-à-dire les informations relatives au lieu de l’action, aux gestes ou déplacements des personnages, aux intonations, aux bruits, aux costumes, etc. sont en italique. Enfin, le texte théâtral est singulier en ce qu’il repose sur une situation de communication originale. Il est d’abord le lieu de deux énonciations, celle des personnages ui échangent entre eux et celle de l’auteur qui, à travers les didascalies, détermine les répliques des personnages, découpe la pièce et oriente la mise en scène.

On y distingue ensuite trois types de récepteurs : les personnages qui s’adressent les uns aux autres ; le metteur en scene et les comédiens, qui interprètent les didascalies de l’auteur ; enfin, le spectateur qui est le destinataire essentiel des informations échangées sur la scène. Cette situation particulière porte le nom de double énonciation : le personnage et l’auteur sont énonciateurs en même temps ; de même, lors ulun ersonnage