Poésie

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Freud en 1900. Freud regroupe une génération de psychothérapeutes qui, peu peu, élaborent la psychanalyse, d’abord en Autriche, en Suisse, à Berlin, puis Paris, Londres et ux États-Unis. En dépit des scissions internes et des critiques émanant de certains psychiatres, notamment, et malgré les années de guerre, la psychanalyse s’installe comme une nouvelle discipline des sciences humaines dès 1920.

En 1 938, Freud, menacé par le régime nazi, quitte alors Vienne pour s’exiler à Londres, où il meurt d’un cancer de la mâchoire en 1939. La « psycho-analyse dont le terme apparaît en 1896, repose sur plusieurs hypothèses et concepts élaborés ou repris par Freud. La technique de la cure, dès 1898 sous la forme de la méthode cathartique, avec Josef Breuer, puis le éveloppement de la cure type, est le principal apport de la psychanalyse. L’hypothèse de l’inconscient approfondit la représentation du psychisme.

Des concepts, comme ceux de refoulement, de censure, de narcissisme, de Moi et d’idéal du Moi, ou davantage métapsychologiques comme les pulsions, la première topique et la seconde topique, le complexe d’Œdipe ou l’angoisse de castration, entre autres, vont, peu à peu, développer et complexifier la théorie psychanalytique, à la fois « science de

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l’inconscient », selon Paul- Laurent Assoun et savoir sur les processus psychiques et thérapeutiques. 2 00 Les biographes de Freud L’histoire de la vie de Freud (prononciation allemande : [‘si:kmunt fHOYt] ; prononciation française [fHa:d] ou est celle de la psychanalyse[3].

Elle a fait l’objet de centaines d’articles et de quelques dizaines de biographies dont la plus connue est celle de Ernest Jones (La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, 1953 à 1958), proche contemporain de Freud, qui est devenue une référence bien que critiquée pour ses aspects hagiographiques. Le premier biographe fut cependant Fritz Wittels, qui publie en 1924 Freud. L’homme, la doctrine, l’école. L’écrivain Stefan Zweig a aussi écrit une biographie (La Guérison par l’esprit, 1932) de son ami Freud[4].

Le médecin de Freud, Max Schur, devenu psychanalyste, a analysé son rapport à la mort, dans la clinique et la théorie puis face à la maladie qu devait l’emporter en 1939 (La Mort dans la vie et l’œuvre de Freud, 1972). De nombreux contemporains ou disciples lui ont également consacre une biographie, souvent hagiographique, tels Lou Andreas-Salomé, Thomas Mann, Siegfried Bernfield, Ola Andersson, Kurt Robert Eissler, Carl Schorske. Didier Anzieu a publié une biographie (L’auto-analyse de Freud et la écouverte de la psychanalyse, 1 998) très détaillée de l’auto-analyse de Freud et du processus créatif qui en a découlé.

Marthe Robert est l’auteure dune biographie littéraire (La Révolution psychanalytique, 2002). Peter Gay a écrit Freud une vie (1991). Henri F. Ellenbe er a consacré une partie de so nir de certains des 3 00 légendes associées à l’histoire de la psychanalyse (il parle de « la légende freudienne »), arguant même qu’il faudrait, selon lui, développer une « étude scientifique des légendes Freud Les derniers ouvrages critiques édités ont pour auteurs : Mikkel Borch-Jacobsen et Sonu Shamdasani (Le Dossier Freud.

Enquête sur l’histoire de la psychanalyse, 2006), Jacques Bénesteau (Mensonges freudiens. Histoire d’une désinformation séculaire, 2002) ou encore le philosophe Michel Onfray (Le crépuscule d’une idole, 2010). Alain de Mijolla a publié un écrit sur Freud et la France (Freud et la France, 1885-1945, 2010) qui analyse les relations complexes entre Freud et les intellectuels français (analystes et médecins, mais aussi écrivains, journalistes, poètes ou philosophes) jusqu’en 1945. Enfance et études (1856-1882) Enfance Freud en 1 926

Sigmund[5] Freud naît le 6 mai 1856 à Freiberg en Moravie, dans l’Empire d’Autriche. L histoire de sa famille, originaire de Galicie , est peu connue. Troisième fils de Kalamon Jakob Freud, modeste négociant, certainement marchand de laine, et d’Amalia Nathanson (1836-1931), il est le premier enfant de son dernier mariage[7]. Sigmund est l’aîné de sa fratrie com osée de cinq t d’un frère, sœurs (Anna, Rosa, Mitzi, r 4 DE 100 dans le strict respect de l’orthodoxie juive. Bien que circoncis a la naissance, son éducation n’est pas traditionaliste et est ouverte à la philosophie des Lumières.

Il parle ‘allemand, le yiddish et semble connaître l’espagnol à travers un dialecte mêlé d’hébreu alors couramment employé dans la communauté séfarade de Vienne, bien qu’il fût lui-même ashkénaze. Il passe à Freiberg ses trois premières années puis les Freud s’installent à Leipzig pour s’établir définitivement, en février 1860, dans le quartier juif de Vienne, ancien ghetto de la capitale autrichienne. Il y réside jusqu’à son exil forcé, après l’invasion nazie de 1938.

De 1860 à 1865, son père change toutefois à plusieurs reprises d’appartement, pour s’installer enfin dans la Pfeffergasse, dans le quartier juif de Leopoldstadt. Recevant ses premières leçons de sa mère puis de son père, il est d’abord envoyé, d’après le souvenir de sa sœur, dans une école privée. À neuf ans, le jeune Freud réussit l’épreuve d’admission au Communal-Realgymnasium (plus tard appelé Communal-Real-und- Obergymnasium) de Leopoldstadt. Le jeune Sigmund fréquente les écoles élémentaires juives du voisinage, puis, de 1866 à 1873, l’école secondaire.

Brillant élève, il est le premier de sa classe pendant ses sept dernières années de scolarité secondaire au lycée communal (Sperlgymnasium). I a pour professeurs le naturaliste Alois Pokorny, l’historien Annaka, le professeur de religion juive Samuel Hammerschlag et le politicien Victor von Kraus. À l’âge de huit ans, speare, Homère, Schiller S 00 d’enfance et avec lequel il entretient par la suite une riche correspondance. Obtenant la mention « excellent » à l’examen de maturité — Franz Brentano Freud quitte le lycée en été 1873.

Après avoir Maturat — brièvement incliné vers le droit sous l’influence d’un de ses amis, Heinrich Braun, qui s’oriente vers la politique sociale, il se montre plus intéressé par la carrière de zoologue. Cest en effet la lecture par Carl Brühl d’un poème intitulé Nature, alors attribué Goethe, lors d’une conférence publique qui le fait opter pour cette carrière. Cependant, il choisit la médecine[11] et commence ses études à la rentrée d’hiver 1873. Il se passionne pour la biologie darwinienne qui sert de modèle à tous ses travaux. tudes Il obtient son diplôme le 31 mars 1881, soit huit années après son entrée à l’université, au lieu des cinq attendues. La raison est que le jeune Freud profite de sa liberté académique en tant qu’étudiant de l’université de Vienne pour effectuer deux séjours durant l’année 1876 dans la station de zoologie marine expérimentale de Trieste, sous la esponsabilité de Carl Claus[12], puis pour travailler de 1876 1882 auprès d’Ernst Wilhelm von Brücke[13], dont les théories rigoureusement physiologiques l’influencent[14].

Theodor Meynert 5 À l’institut de Brücke (le Physiologisches Institut), où il entre en octobre 1876, en qualité de jeune physiologiste-assistant, Freud fait la connaissance des docteurs Sigmund Exner et de Fleis 6 100 , et surtout du docteur pseudonyme d’« Anna 0. [15] Chez Ernst Brücke, Freud concentre ses travaux sur deux domaines l’importance reconnue peu après : les neurones (dont certaines assertions sont reprises dans ‘article « Esquisse d’une psychologie scientifique et la cocaine[17].

Selon Alain de Mijolla, Freud découvre à ce moment les théories positivistes d’Emil du Bois-Reymond, dont il devient un adepte, et qui expliquent la biologie par des forces physico-chimiques dont les effets sont liés à un déterminisme rigoureux[18]. Son service militaire, de 1879 à 1880, retarde également la fin de son cursus universitaire. Il en profite pour commencer la traduction des Collected Works du philosophe John Stuart Mill[1 9] et continue à approfondir sa connaissance des théories de Charles Darwin[20].

Parallèlement, le jeune étudiant assiste aux cours de Franz Brentano et lit avec avidité Les Penseurs de la Grèce de Theodor Gomperz et surtout les volumes de l’Histoire de la civilisation grecque de Jacob Burckhardt. II passe ensuite ses deux premiers rigorosa en juin 1880 et le troisième en mars 1881 et obtient son diplôme le 31 mars 1881, devenant alors à titre temporaire préparateur dans le laboratoire de Brücke. Il travaille ensuite deux semestres dans le laboratoire de chimie du professeur Ludwig.

Parallèlement, Freud poursuit ses recherches histologiques[21]. Il est par ailleurs rès impressionné par les démonstrations du magnétiseur danois Carl Hansen qui se produit alors à Vienne en 1880[22]. Le 31 juillet 1881 il est recruté comme assistant chirurgien auprès de Theodor Billroth à l’HôpitaI général 00 ‘occupe ce poste que laboratoire dErnst Brücke pour embrasser une carrière de médecin praticien, sans grand enthousiasme toutefois[24]. Deux explications existent sur ce point.

Selon Freud lui-même, Brücke lui a conseillé de commencer à pratiquer en hôpital pour se faire une situation alors que pour Siegfried Bernfeld et Ernest Jones, ses biographes, c’est son projet e mariage qui l’oblige à renoncer au plaisir de la recherche en laboratoire. Sigmund Freud a en effet rencontré Martha Bernays (1861-1951), issue d’une famille commerçante juive, en juin 1882[251, et, très tôt les conventions familiales alors en vigueur obligent les deux fiancés à se marier, d’autant plus que leur situation financière est très précaire[26].

Néanmoins, le jeune couple ne se marie qu’en 1886, Freud Ernst Wilhelm von Brücke ayant conditionné son alliance avec Martha Bernays à l’obtention de son cabinet de consultation. En octobre 1882, il entre dans le service de hirurgie de l’hôpital de Vienne, alors l’un des centres les plus réputés du monde[27]. Après deux mois, il travaille comme aspirant, sous la responsabilité du médecin Nothnagel et ce jusqu’en avril 1883.

Il est nommé le 1er mai 1883 Sekundararzt au service de psychiatrie de Theodor Meynert dans lequel il poursuit des études histologiques sur la moelle épinière, jusqu’en 1886[28]. 6 8 00 année, à la suite de la lecture d’un article du docteur Aschenbrandt, il se livre à des expériences sur la cocaïne et en déduit qu’elle a une efficacité sur la fatigue et les symptômes de la neurasthénie. Dans son article de juillet 1884, « Uber Coca »[29], il conseille son usage pour de multiples troubles.

Freud, à la suite de la lecture d’un texte qui propose de traiter la morphinomanie par la cocaïne, traite un ami morphinomane, Fleischl, mais l’expérience tourne mal et ce dernier se suicide[30]. Bien qu’il l’ait nié publiquement à de nombreuses reprises, il fut lui-même consommateur de cocaïne entre 1884 et 1895, comme en atteste sa Il travaille sur sa découverte avec Carl Kbller, qui mène alors des recherches sur un moyen d’anesthésier l’œil en vue de pratiquer des opérations peu invasives.

Celui-ci informe nsuite Leopold Kbnigstein qui applique cette méthode à la chirurgie. Tous deux communiquent leur découverte lors de la Société des médecins de Vienne en 1884, sans mentionner la primauté des travaux de e jeune médecin est ensuite affecté au service d’ophtalmologie de mars à mai 1884, puis dans celui de dermatologie. Il y rédige un article sur le nerf auditif[361 qui reçoit un accueil favorable. En juin, il passe l’examen oral pour le poste de Privatdozent, ety présente son dernier article.

Il est nommé le 18 juillet 1885 et, voyant sa demande de bourse de voyage acceptée, il décide d’aller étudier Paris, auprès de Jean-Martin Charcot. Après six semaines de vacances auprès de sa fiancée, Freud s’installe donc dans cette ville. Admirateur du neurologue français, qu’il rencontre la première fois le 20 octobre 1885, il se propose de traduire ses écrits en langue allemande. Dès lors, 9 00 octobre 1 885, il se propose de traduire ses écrits en langue allemande.

Dès lors, le Français le remarque et l’invite à ses somptueuses soirées du faubourg Saint-Germain[37]. Cependant, il semble que Freud n’ait pas passé autant de temps qu’il le dit auprès de Charcot, puisqu’il quitte paris le 28 février 1886[381 ; il n retire néanmoins toujours de la fierté et fait de ce séjour Paris un moment clé de son existence[39]. Il reste en outre en contact épistolaire avec le Français. En mars 1 886, Freud étudie la pédiatrie à Berlin, avec Baginsky, et revient finalement à Vienne en avril.

Il rédige son rapport sur l’hypnotisme tel qu’il est pratiqué à la Salpêtrière devant les membres du Club de physiologie et devant ceux de la Société de psychiatrie, tout en organisant les préparatifs de son mariage. un article d’Albrecht Erlenmeyer le critique vivement quant aux dangers de l’usage de la cocalne. Freud finit de traduire un olume des leçons de Charcot, qui paraît en juillet 1886, avec une préface de sa main.