On ne badine pas avec l’amour – Alfred de Musset acte III scene 3

On ne badine pas avec l’amour – Alfred de Musset acte III scene 3

ACTE Ill – Scène 3. Le petit bois. – PERDICAN et ROSETTE. Entrent Camille et Le Paysan. CAMILLE, LE PAYSAN, puis 1 Le Paysan Madem pour vous ; faut-il qu cuisine, comme me elle ât vou porter une lettre e je la remette à la 2Camille : Donne-la moi. 3Le Paysan : Si vous aimez mieux que je la porte au château, ce n’est pas la peine de m’attarder. 4Camille : Je te dis de me la donner. 5Le Paysan Ce qui vous plaira. Il donne la lettre. 6Camille : Tiens, voilà pour ta peine. 7Le Paysan .

Grand merci ; je m’en vais, n’est-ce pas ? Camille : Si tu veux. approche avec Rosette, ma sœur de lait. Je suppose qu’il va la quitter ; je suis bien aise de ne pas avoir l’air d’arriver la première. Entrent Perdican et Rosette, qui s’assoient. 1 ICamille , cachée, à part :Que veut dire cela ? Il la fait asseoir près de lui ? Me demande-t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? je suis curieuse de savoir ce qu’il lui dit. 12Perdican, à haute voix, de manière que Camille l’entende :Je t’aime, Rosette ! oi seule au monde tu

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n’as rien oublié de nos eaux jours passés ; toi seule tu te souviens de la vie qui n’est plus ; prends ta part de ma vie nouvelle ; donne-moi ton cœur, chère enfant ; voilà le gage de notre amour. Il lui pose sa chaîne sur le cou. 13Rosette : Vous me donnez votre chaîne d’or ? 14Perdican : Regarde à présent cette bague. Lève-toi, et approchons-nous de cette fontaine. Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés Fun sur l’autre ? Vois-tu tes beaux yeux près des miens, ta main dans la mienne ? Regarde tout cela s’effacer. (Il jette sa bague dans l’eau. Regarde comme notre mage a disparu ; la voilà qui revient peu à peu ; Veau qui s’était PAG » OF d l’eau. ) Regarde comme notre image a disparu ; la voilà qui revient peu à peu ; l’eau qui s’était troublée reprend son équilibre ; elle tremble encore ; de grands cercles noirs courent à sa surface ; patience, nous reparaissons ; déjà je distingue de nouveau tes bras enlacés dans les miens ; encore une minute, et il n’y aura plus une ride sur ton joli visage ; regarde I c’était une bague que m’avait donnée Camille. 1 5CamiIle , à part : Il a jeté ma bague dans Veau. Perdican : Sais-tu ce que c’est que l’amour, Rosette ? Écoute ! le vent se tait ; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime. par la lumière du ciel, par le soleil que voilà, je t’aime ! Tu veux bien de moi, n’est-ce pas ? On n’a pas flétri ta jeunesse ? on n’a pas infiltré dans ton sang vermeil les restes d’un sang affadi ? Tu ne veux pas te faire religieuse ; te voilà jeune et belle dans les bras d’un jeune homme. Ô Rosette, Rosette ! sais-tu ce que c’est que l’amour ? 17Rosette : Hélas ! onsieur le docteur, je vous aimerai comme je pourrai. 8Perdican : Oui, comme tu pourras ; et tu m’aimeras mieux, tout docteur que j comme Je pourrai. docteur que je suis et toute paysanne que tu es, que ces pâles statues fabriquées par les nonnes, qui ont la tête à la place du cœur, et qui sortent des cloîtres pour venir répandre dans la vie l’atmosphère humide de leurs cellules ; tu ne sais rien ; tu ne lirais pas dans un livre la prière que ta mère t’apprend, comme elle l’a apprise de sa mère ; tu ne comprends même pas le sens des aroles que tu répètes, quand tu t’agenouilles au pied de ton lit mais tu comprends bien que tu pries, et c’est tout ce qu’il faut ? Dieu. 9Rosette : Comme vous me parlez, monseigneur ! 20Perdican : Tu ne sais pas lire ; mais tu sais ce que disent ces bois et ces prairies, ces tièdes rivières, ces beaux champs couverts de moissons, toute cette nature splendide de jeunesse. Tu reconnais tous ces milliers de frères, et moi pour l’un d’entre eux ; lève-toi, tu seras ma femme, et nous prendrons racine ensemble dans la sève du monde tout-puissant. Il sort avec Rosette.