MARIAGES EN FORCE un projet documentaire de Marie Da Costa janvier 2010 @ Veilleur de Nult, 2009 Synopsis Le mariage forcé est totalement or 10 Sni* to View étranger. Nous nous viendrait se heurter à notre libre-arbitre.
L promise à un tre culture, nous est t autre raison lonnaise de 18 ans homme en Algérie et punie par sa famille qui lui a infligé violences physiques et séquestration parce qu’elle voulait vivre avec son „petit ami » non- musulman a scandalisé tous ceux qui, ici, sont attachés à l’égalité des droits de l’homme et de la femme, à la liberté de conscience et de choix de vie ; bref ? a laïcité pleine et entière telle qu’elle organise notre société et fonde notre République.
Le phénomène des mariages forcés pour respecter la coutume et-ou l’injonction religieuse, surtout musulmane, et qui touche dans leur famille, la distance parcourue vis-à-vis de leur famille, leurs choix et leurs projets. Ces récits seront relayés par les interrogations d’une autre jeune fille de 1 6 ans que l’on ne verra pas à récran mais qui, au travers la lecture de son journal intime, prendra valeur symbolique par ses doutes, atermoiements ou espérances que onnaissent toutes les adolescentes mais qui
On le voit la situation a fait plus que se dégrader. pulations d’origine La perception qu’on a, en PAGF 10 des Africains vivant en France sont parvenus à dépasser les inconvénients dun exil et ? renforcer leur enracinement pour offrir à leurs enfants une vie meilleure, la seconde génération souffre aujourd’hui d’un sentiment de confusion car elle se trouve confrontée aux paradoxes d’un double héritage culturel.
Les jeunes filles sont particulièrement concernées car se pose, en premier lieu, la définition du rôle de la femme au regard des valeurs du pays d’origine (la conduite du foyer, ‘éducation des enfants mais aussi la question de la virginité), rôle qui viendrait se heurter au mode de vie occidental. En migration, la famille n’évolue pas dans le même contexte culturel. En effet, elle se réduit à la cellule qui se compose des parents et des enfants. Les enfants, eux, sont porteurs de deux cultures et n’acceptent pas toujours les contraintes que leurs parents leur imposent.
La jeune fille, surtout, se trouve au centre des attentes et des exigences de ses parents mais aussi de la société d’accueil. Elle est un enjeu car elle est porteuse de l’identité culturelle. C’est d’elle que dépend l’honneur du groupe. Elle doit présewer l’honneur de la communauté, notamment, respecter les valeurs tradltionnelles et adopter une conduite conforme à la culture d’origine. pour cela, elle est contrainte de laisser ses rêves et ses projets d’avenir de côté. Seule la communauté compte, Seule la communauté compte, l’individu n’existe pas.
Aussi les jeunes filles aspirent à un avenir plus conforme à leurs désirs et moins soumis aux exigences de la famille. Mais cette aspiration ne peut se réaliser que dans la douleur. @ Veilleur de Nuit, 2009 Les Protagonistes Nora vient tout juste d’avoir 16 ans et commence à imaginer sa vie de femme. Bien qu’elle soit née et qu’elle ait grandi à Paris, elle sait d’ores et déjà que sa famille veut la marier à un homme du bled. Elle ne le connait pas. Aussi ses parents ont-ils le droit de l’unr avec quelqu’un qu’elle n’a pas choisi ? Est-ce qu’elle pourrait s’entendre avec un homme qui est étranger à son mode de vie ?
Quelle est sa marche de manœuvre ? Elle aimerait poursuivre ses études, mais parviendra t-elle à convaincre ses parents ? Pour elle, il ya conflit entre deux projets de socialisation contradictoires : au entre de deux cultures, de deux pays, de deux modèles, l’un (l’environnement culturel de la Société française) fait d’elle un être autonome et indépendant et l’autre (la famille) la considère com endant. Elle se trouve village dont sont issus ses parents. Farida, tout comme Nora, n’a guère vu cet homme plus de deux heures. Il est convenu que son mari vienne vivre à paris après leur mariage.
Les parents de Farida sont venus en France vers la fin des années 70 prévoyaient un retour au pays ; c’est la raison pour laquelle ils n’ont pas tenu à apprendre la langue française, se limitant à quelques notions ndispensables pour la vie quotidienne. La famille est restée très attachée à leurs traditions et bien qu’ils contribuent activement à la vie économique française et ce, depuis 30 ans, ils vivent encore aujourd’hui coupés des Français. Farida raconte : « ? la maison, je parle arabe, je mange marocain. Le week-end, on ne fréquente que des Marocains. Tout était marocain sauf à récole.
Pendant 7,8 heures, j’étais dans un autre monde. Tout était différent, les gens, les règles. Et le soir je rentrais de nouveau au Maroc. » De nos jours, de nombreux couples qui ont eu et élevé leurs nfants en France justifient les mariages arrangés, voire forcés par la crainte de perdre leur identité ou leurs valeurs. Ils considèrent rarement l’altérité, la mixité, la double culture comme un enrichissement mais bien plus comme un danger contre lequel ils doivent se prémunir. Ces mariages permettent de maintenir le lien avec leurs origines et de préserver l’illusion de rentrer un jour au pays.
Farida PAGF s 0 jour au pays. Farida n’a montré aucune résistance, s’étant résignée à se marier jeune et ne voulant pas décevoir ses parents. En outre, elle ne rejette pas atégoriquement le principe du mariage arrangé malgré son contact, à l’école et ailleurs, avec le système français du mariage « d’amour Elle se montre particulièrement éloquente sur la question du taux de divorce des mariages « d’amour » français. Mais elle dit clairement aussi qu’une des raisons qui la poussent ? accepter cette union est qu’elle veut quitter la maison familiale et être indépendante de ses parents. 4 Fatoumata a 23 ans.
Elle est française d’origine sénégalaise. Cela fait 5 ans qu’elle a été mariée et qu’elle a demandé le divorce. C’est sous les coups au Sénégal qu’elle a signé les papiers de son mariage, sans savoir ce signifiaient ces documents. Le mariage n’a pas été consommé et elle a pu rentrer en France. Elle attend toujours le jugement du divorce pour commencer une nouvelle vie. Elle habite toujours le même quartier, mais ne vit plus avec ses parents. Elle se sent sans cesse menacée et craint d’être, un jour, ramenée a fait mais il se doit de respecter la norme, afin de préserver ce qu’il lui reste d’honneur.
L’échange des femmes qui prend la forme du mariage n’est qu’une étape dans la reproduction sociale de la famille et assure la domination asculine. Sa valeur marchande est sa virginité qui présente l’honneur des hommes, du groupe social auquel la femme appartient. Celle-ci est domestiquée, instrumentalisée dès son enfance par Ihomme dans le but de préserver sa valeur marchande qui sera par la sulte échangée. Dans ce cas, la séquestration et e mariage sont autant punitifs que préventifs. Elle est aussi coercitive lorsque la jeune fille n’a pas obéi aux consignes strictes.
Yasmina a 26 ans, elle est de nationalité française. Ses parents sont tunisiens. Ayant obtenu son bac, elle désirait continuer ses études dans une ?cole prestigieuse à pans. Ses parents n’étaient d’accord qu’à la seule condition qu’elle se marie. Ses parents ont fait pression jusqu’à ce qu’elle cède. Elle a fini par accepter dans le seul but de pouvoir poursuivre ses études. Sa famille se montre ambiguë dans la mesure où Yasmina a eu la possibilité de poursuivre ses études et a été encouragée à devenir autonome flnancièrement, mais à la condition de se marier.
Elle est ainsi considérée comme autonome pour faire des études mais par contre, en ce qui concerne le choix de son futur conjoint, elle n’est pas considérée c de le faire. Seuls PAGF 7 0 conjoint, elle n’est pas considérée comme capable de le faire. Seuls les parents se considèrent capables de choisir un conjoint qui sera digne d’eux. Heureusement pour Yasmina, cette indépendance financière lui a permis de s’émanciper de ce lien. Le « khôl » est la possibilité pour la femme de racheter sa liberté à son mari en contrepartie d’une somme d’argent versée en dédommagement de la rupture du lien conjugal.
Ce système peut rappeler l’émancipation des esclaves vis-à-vis de leur maître quand ils veulent être affranchis. Le mari a encore tous les pouvoirs puis qu’il peut refuser. II s’agit donc d’une relation dominant-dominé car la femme, si elle veut recouvrer sa liberté, est soumise au pouvoir de décision de son époux. Yasmina a travaillé dur pour payer son divorce, mais elle l’a obtenu et s’est remariée aujourd’hul. Elle conserve pourtant encore les traces psychologiques de son premier mariage et de sa rupture avec ses parents.
La plupart des jeunes filles sont restreintes dans leur fréquentation par le contrôle parental. Et telle Nora la ‘eune lycéenne de 16 ans, elles cherchent espace de liberté puisqu’elle a la ossibilité d’évoluer dans un cadre non soumis au contrôle et à la surveillance permanente de sa famille. L’école lui permet de sortir de la communauté. Elle a déclaré se sentir libre au sein de l’établissement scolaire, qu’elle n’avait pas ? surveiller ses paroles et son comportement mais surtout qu’elle pouvait parler à des jeunes de son âge.
En conclusion, le film se structurera autour des trois portraits de Fatima, Fatoumata et de Yasmina, de leurs trois récits de vie, passés et présents. Ces entretiens seront menés dans un environnement qui les caractérise ortement et qui en même temps leur permette de s’exprimer en tout liberté. Ces récits de vie seront entrecoupés des questionnements de la jeune Nora. Si les trois premières sont déjà dans une vie active, la dernière, qui vit toujours chez ses parents est encore la proie de ces violences familiales et communautaires.
Elle nous permettra ainsi de rencontrer (de façon anonyme) deux associations (Africa 93 et le Planning Familial) qui oeuvrent avec courage pour assister les victimes de tels traitements. Elles s’attachent à soigner « le mal » en informant les femmes concernées, en les hébergeant, en les renant en charge, tâche éminemment nécessaire pour offrir un cadre d’accueil et de protection à ces jeunes fill vent démunies et qui 10 vivent une vraie tragédie individuelle dès qu’elles refusent la voie familiale, communautaire, religieuse. CONC USION Les jeunes filles veulent de moins en moins se marier selon le désir de leurs parents et même si elles ne souhaitent pas les décevoir, le mariage n’est plus pour elle une priorité. Le mariage engage leur avenir et sur ce point, elles osent revendiquer une certaine indépendance. Mais plus que l’obligation de evoir se marier, ce qui paraît encore plus inacceptable, c’est le fait de ne pas pouvoir choisir elles-mêmes leur futur conjoint.
De plus, elles revendiquent la propriété et la libre disposition de leur corps. En effet, elles ne peuvent plus accepter d’en être dépossédées et que la communauté s’introduise dans ce qui relève du privé. De ce fait, elles remettent en question le contrôle qui s’établissait globalement sur leur sexualité, leur virginité, le choix du conjoint, et par conséquent le mariage forcé. Ce film aura pour tâche de révéler un minimum de dialogue, de confiance et de 11)