l’héroïsme d’hier a aujourd’hui

l’héroïsme d’hier a aujourd’hui

Le héros est né avec la littérature. Les exploits du héros – qu’ils soient chantés, écrits, gravés ou peints – le font exister et perdurer dans la mémoire humaine. Achille, Alexandre le Grand, Lancelot, Jeanne d’Arc, Napoléon, Jean Moulin, De Gaulle, Che Guevara, James Bond, Gandhi, Nelson Mandela, Jimi Hendrix. Superman… autant de figures qui éclairent la « fabrique du héros » dont la fonction sociale et imaginaire est essentielle : c’est à travers un individu, un acte, une mémoire que se façonne le monde.

Ainsi, le héros se caractérise, il surgit lorsque la communauté risque e régresser vers le chaos, a besoin de refaire son unité ou de tenter l’impossible. Non dénué d’ambiguités, son statut est toujours paradox pour les dieux. Oscill or 13 participe de la condltl Sni* to View L’étymologie du mot ambivalence du sepu’i s mais homme e laic, le héros épassant. s évoque cette t, de celui qui protège et fait la guerre.

Le mot grec h r s (« chef de guerre » chez Homère, « demi-dieu » chez Hésiode) est passé au latin classique avec le sens de demi-dieu puis d’homme de valeur supérieure. Il n’entre dans la langue écrite française que vers 1370 pour ésigner toujours un demi-d Swipe to View

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next page demi-dieu puis un individu qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire, particulièrement dans le domaine des armes. À l’époque moderne, la polysémie du terme se renforce avec le sens d’homme digne de l’estime publique et de personnage principal d’une œuvre littéraire (1650).

D’après André Malraux « Il n’y a pas de héros sans auditoire » ce qui implique qu’un héros le devient si les personnes autour de lui le reconnaissent et le prennent pour modèle. Alors, nous pouvons nous demander comment la notion de héros évolué au fil du temps, aussi bien artistiquement que dans l’imaginaire collectif, en traitant premierement la culture autour du héros puis la perception qu’ont les gens d’aujourd’hui du héros.

Premièrement, nous allons pour montrer cette évolution, étudier l’art et la culture en comparant deux sortes de héros, soit le héros antique et post- Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, le héros « mythologique » est guidé par sa déstinée ou la volonté divine. Le héros épique nait dans les premières civllisations de récrit qui chantent la gloire de personnages dont on conte les fabuleux explo•ts. Dans la civilisation grecque, Achille, Hector, les célèbres héros homériques de l’Iliade, VIIIe siècle avant J. C; Héraclès, ainsi que les demi-dieux accomplissent des exploits extraordinaires et mettent en scène, chez Homère surtout, l’idéal d’une mort héroïque qui parcourt toute l’Antiquité. Le culte funéraire, la matérialité des stèles et le chant poétique louangeur, transmis de génération en génération, sont les seuls supports de la mémoire 13 louangeur, transmis de génération en génération, sont les seuls supports de la mémoire comme succédané d’immortalité.

Ces êtres d’exception, dotés d’une stature et d’une force extraordinaires, sont le plus souvent des demi-dieux. Ils peuvent, à l’occasion d’un séjour aux Enfers, nous relater une expérience de la mort mais ils ont un statut de mortels et, s’ils connaissent une apothéose (Gilgamesh, Héraclès), ils ne peuvent l’envisager de leur vivant. Après la mort de son ami Enkidu, Gilgamesh, pourtant « dieu aux deux tiers, pour un tiers homme », est terrorisé par l’idée de disparaître à son tour « L’angoisse m’est entrée au ventre ! C’est par peur de la mort que je cours la steppe. Malgré es épreuves, Gilgamesh échoue à devenir immortel mais il assure sa renommée grâce aux imposants remparts qu’il a élevés autour d’Uruk. Les rois mésopotamiens, entretenant ainsi une riche tradition littéraire, vouaient un culte à ce héros fondateur de leur ville, qui fut divinisé dès le milieu du Ille millénaire. Cest dans le cadre de cette culture aristocratique de l’honneur et de la mort héroïques que les Grecs répondent à l’angoissante question du sens de la vie, du vieillissement et de la mort, dans un univers mental où l’idée de résurrection des corps est impensable.

Dieux et mortels évoluent dans le même monde mais la frontière entre eux – Héracles étant une exception qui confirme la règle – est infranchissable. Achille n’a pas vraiment à choisir entre une vie brève et glorieuse et une vie longue et obscure puisque tout compromis, toute offense lui sont insupportables. Sa hantise de l’humiliation le vo obscure puisque tout compromis, toute offense lui sont insupportables. Sa hantise de l’humiliation le voue, par avance, à la belle mort. À travers Achille, l’héroiSme parle son langage le plus pur.

Sa volonté d’outrager le cadavre d’Hector vise ? déposséder ce dernier de la belle mort et, ainsi, à le faire disparaître de la mémoire des hommes : « Non, je n’entends pas mourir sans lutte ni sans gloire, ni sans quelque haut fait, dont le récit parvienne aux hommes à venir », s’insurge Hector. À la différence d’Achille ou d’Ulysse, Héraclès ou Thésée accomplissent leurs exploits à titre plus personnel. C’est le poète Hésiode qui, le premier, les met en scène dans une perspective diachronique, en les inscrivant dans une époque intermédiaire entre l’âge de bronze et l’âge de fer.

Leurs missions visent ? mpêcher tout retour à la sauvagerie des origines et grâce, paradoxalement, à une force brutale et surhumaine, à créer les conditions d’une civilisation organisée. Par consequent, nous avons pu voir le caractère du héros antique et le culte de la « belle mort », nous allons désormais, après un bont de plusieurs siècles, le héros moderne. Désormais, nous allons observer le comportement du héros moderne. Le héros contemporain est guidé par la détresse de la civilisation.

De nature plus pacifiste et altruiste que ses illustre « ancêtre », a l’instar des héros ancien qui représente plus ouvent des symboles de vertus, le héros actuelle « réel » a plus de profondeur d’esprit et est Homme avant d’être unique, même lors de son « règne ». Après la Seconde Guerre mondiale, l’univers héroïque est profondément recompos 3 « règne ». Après la Seconde Guerre mondiale, l’univers héroïque est profondément recomposé dans le monde. L’horreur du conflit international a fait naître la volonté de reconstruire, sur ce champ de ruines, un monde fondé sur des valeurs de justice, de solidarité, d’humanisme.

La détestation profonde des idéologies meurtrieres, de la propagande nourrie d’images t de clichés ayant permis de tels désastres, fait suspecter et craindre l’exploitation et la manipulation du concept de héros. Ainsi, sous sa forme guerrière du moins, celui-ci est-il presque systématiquement écarté de la grammaire démocratique. Par ailleurs, la nouvelle lecture du monde par les sciences sociales a eu tendance à minorer le rôle du héros, de l’action d’éclat, au profit du système, de l’évolution historique longue (École des Annales, structuralisme). tefan Zweig parlait de « cet éternel besoin de fabriquer des héros », et l’on sait le rôle que jouent es modèles dans le processus de construction des individus ou des groupes humains… Concentrateurs d’énergies, draineurs de rêves, exutoires de violences, les héros persistent, sous une forme atténuée, et s’illustrent avec une vigueur nouvelle dans l’imaginaire et la fiction. Le héros guerrier étant périmé (dans la vie réelle, mais nullement dans la fiction : films, jeux vidéos, etc. , les générations nouvelles trouvent, s’inventent, ou se laissent imposer des modèles adaptés à leur époque, afin de répondre ? leur besoin d’admirer, de s’enflammer, d’adhérer à une cause, ? des valeurs. Munis de plusieurs traits récurrents de l’imaginaire héroïque (jeunesse, acte décisif symbolique, PAGF s 3 Munis de plusieurs traits récurrents de l’imaginaire héroïque (jeunesse, acte décisif symbolique, qualités exceptionnelles, combativité, volonté de vaincre… ), et leur héroiSation engendrant les comportements attendus (construction d’un mythe, pratiques cultuelles… , plusieurs figures émergent ainsi et viennent occuper le devant de la scène_Les héros politiques, qui combattent pour un monde nouveau et veulent renverser l’ordre établi, connaissent un succès certain jusque dans les nnées 1970 – les emblématiques « gueules noires » (mineurs de fond) ou bien encore Martin Luther King, Che Guevara, Nelson Mandela. Beaucoup de héros sont des créatures de fiction cow-boys solitaires, Hercules de péplums, agents secrets, super- héros, personnages de fantasy : nés dans la littérature ou la BD, ils s’épanouissent dans tous les domaines de l’audiovisuel et du multimédia.

Des figures plus éphémères, mais souvent à portée planétaire, comme les aventuriers ou les sportifs, incarnant réussite individuelle et célébrité, se rapprochent des stars et émoignent de l’usure rapide des héros d’aujourd’hui. Le système médiatique exploite à l’extrême ce processus narcissique, en créant, propulsant puis rejetant, dans la foulée, des héros d’un jour, ou d’une minorité, aussi rapidement sortis des unes de journaux, des écrans audiovisuels et des mémolres que ceux qul viendront le lendemain les remplacer.

Ainsi, nous avons pu voir par les différent format représentant le héros, que la différence entre ces deux archétypes sont évidente, un héros guerrier antique, et un héros pacifiste et réconciliateur de nos jours, malgré q 6 3 ?vidente, un héros guerrier antique, et un héros pacifiste et réconciliateur de nos jours, malgré que la forme épique est toujours présente dans la fiction. Dans les deux cas le héros agit au service de la justice et de la paix qu’il pense juste. Mais après avoir abordé les deux extremes, comment en est on arrivé a ce resultat?

Ensuite, nous allons aborder les différents type de héros littéraire qui n’ont pas encore été traité jusqu’ici. Le héros médiévale s’inscrit dans la lignée des héros grec avec leurs volonté du combat, Dans le fracas des armes qui mène au sacrifice uerrier, le combat épique de Roland à Roncevaux relaie les duels homériques auxquels se livrent Grecs et Troyens. On y retrouve une liste de vaillants personnages masculins, l’obsession aristocratique d’être le meilleur, de prouver sa valeur, la position privilégiée de l’épopée dans la culture littéraire des humanités qui entretiennent la mémoire des héros.

Pourtant, le développement du christianisme et la mise en place de la société médiévale ont engendré une mutation des figures de l’excellence. Si, dans les nouvelles catégories mentales, un être humain ne peut lus devenir dieu, les intercesseurs entre les deux univers sont valorisés. Les héros du Moyen-Âge sont ceux qui accomplissent les desseins de Dieu, qui se rapprochent du modèle divin absolu. Le héros Humaniste est la première recherche d’un personnage parfait, physiquement et mentalement à la manière de Gargantua de Rabelais qui illustre parfaitement le proverbe « un esprit sain dans un corps sain ».

Avec ce mouvement intellectuel et philosophique, qui va se propager dan 7 3 sain dans un corps sain ». Avec ce mouvement intellectuel et philosophique, qui va se propager dans toute l’Europe, le odèle chrétien du héros se modifie. Si l’ont se réfèrent ? l’Antiquité, c’est aussi pour affirmer leur autonomie par rapport à l’Église. La dimension religieuse influe sur la vie publique mais n’est plus centrale. L’être humain est au centre de l’action. l_e héros romantique se révèle plus mélancolique.

Le romantisme s’incarne dans son héros, qui est avant tout un individu plutôt qu’un archétype, comme il devait l’être au siècle précédent. En effet, les personnages romantiques ont une histoire, une psychologie, bien avant qu’ils ne soient mentionnés dans un roman. Le héros de la première vague du romantisme – celle où l’on cherchait avant tout la libération de l’art – est un homme sensible, auquel son destin échappe, et dont la société nie les aspirations.

Cela transparaît dans sa façon d’être, son ennui, son désœuvrement, son désespoir. Pour montrer son refus du monde qui l’entoure, sa révolte contre les normes bourgeoises, il vit souvent une vie de débauche : drogue, alcool, conquêtes sont son quotidien (par exemple, Lorenzaccio, de Musset, ou d’Albert, de Gautier). Il privilégie la bohème. La seconde incarnation du héros romantique présente encore sensiblement es mêmes caractéristiques, sauf qu’il est mû par un profond sentiment d’injustice sociale, injustice qu’il tente de redresser.

C’est le héros des grands romans historiques : Quasimodo, Jean Valjean. Ces héros correspondent à l’idéal de la seconde vague du romantisme, celle où l’on cherchait, après avoir libéré l’art, à li 3 l’idéal de la seconde vague du romantisme, celle où l’on cherchait, après avoir libéré l’art, à libérer le peuple. Après avoir traiter séparément la vision des héros antiques, médiévaux, romantiques et modernes au cour des siecles nous allons aintenant parler de leur contexte historique et de leur procésus d’héroisation.

Tout d’abord nous allons voir comment le héros peut changer selon le contexte historique ou politique. Les bouleversements politiques engendrés par la Révolution, la création de la nation réhabilitent les actes du héros parce qu’ils sont exemplaires. En France, celui-ci contribue à fonder la patrie et [‘enjeu majeur devient la place qu’on lui réserve dans la mémoire nationale. La violence de masse de la Première Guerre mondiale le transforme en victime, mais la concurrence idéologique qui règne dans ‘entre-deux-guerres réactive l’instrumentalisation des héros.

La figure du résistant est devenue en France la dernière incarnation du héros national. Ses recompositions actuelles, sous la forme du sportif notamment, témoignent de la « starification » d’un personnage soumis par les nouveaux vecteurs d’héroïsation à une usure rapide. Le déclin des héros politiques (mineurs, figures messianiques) au profit des héros fictifs (personnages de cinéma, de bande dessinée, de la télévision) ne doit pas masquer la permanence du « désir d’être Dieu ».

Si nous pouvons ous réjouir, en France, de la disparition de héros historiques, signe de l’éloignement relatif des guerres et des dictatures, nous rêvons toujours de figures de l’excellence qui tentent de concilier héroiÉme et humanisme et qui d PAGF 13 hér51Sme et humanisme et qui distingueraient un modèle d’une image. C’est en privilégiant ainsi l’approche historique que le dossier s’interroge sur la fabrique héro-ique en Occident, de ‘époque des élites aristocratiques à son éclatement dans l’univers mondialisé contemporain, en passant par l’émergence de la nation.

Le héros est l’objet d’une construction, le produit ‘un discours, d’une « héroïsation », qui révèle, à travers des actes exceptionnels, les valeurs d’une civilisation. Ainsi nous avons pu voir que la création héroïque change en fonction des évenements politiques et/ou historique, mais comment le procésus d’héroiÉation est-il enclenché via les médias? Deuxiemement, nous allons aborder le processus d’héroisation gràce aux média. De nos jours ce n’est pas dans les dictionnaires qu’il fait chercher le terme « héros » mais dans les médias qui, dans un phénomène universel imposent et reflètent le héros de l’époque.

Chez les antiques, les mythes étaient racontés par les poètes ; aujourd’hui ce sont les médias et la publicité en partlculier qui nous transmettent les mythes modernes. Un sociologue American affirme dans un ouvrage consacré a la dénonciation de nos illusions que « nous nous méprenons non seulement sur le nombre de fait nouveau que contient l’univers mais aussi sur les hommes et sur la grandeur qu’on peut en attendre », il date cette méprise du moment ou « la capacité de l’homme à faire, à conserver, à transmettre et a diffuser des images précise » s’accrut a un rythme de plus en plus rapide. II est vrai