L’analyse du discours

L’analyse du discours

Analyse-de-discours. com (Franck Cobby) La notion de Discours — Le discours politique 2 L’implicitation L’analyse de discours Les modalisateurs or 18 Sni* to View Les marques de tensi 4 Stratégies discursives De l’organisation relationnelle du discours De l’organisation polyphonique du Le discours représenté . 6 L’analyse de contenu du La notion de contenu — – TABLE DES MATIERES 7 Types d’analyse de contenu Le choix des unités d’analyse…. • • • • La catégorisation — 8 La notion de Discours La grande extension du concept « Discours » le rend difficile ? appréhender.

Tantôt, il est synonyme de la parole au sens saussurien; tantôt il désigne un message pris globalement. Dans l’œuvre de Benveniste, il est défini comme « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière » (1966 : 242). Chez Jaubert, « c’est du langage en situation » (1990 : 22). Selon Widdowson, c’est « l’utilisation d’enances en combinaison pour l’accomplissement d’actes sociaux » (in Kramsch 1984 : 10). Avec Kerbrat-Orecchioni, il s’agit de « langage mis en action » (in Bougnoux 1993 : 219).

Tandis que u point de vue de Maingueneau, « le discours n’est pas un objet concret offert à l’intuition, mais le résultat d’une construction le résultat de

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l’articulation d’une pluralité plus ou moins grande de structurations transphrastiques, en fonction des conditions de production » (1976 : 16). S’il est difficile de circonscrire le discours ? travers cette diversité de définitions, il y a néanmoins une évidence : « le discours ne peut être défini comme une unité linguistique, mais qu’il résulte de la combinaison d’informations linguistiques et situationnelles » (Roulet, Filliettaz et Grobet 2001 : 12).

Aussi, concluons-nous que le discours le discours implique un acte émergent un tex 18 12). Aussi, concluons-nous que le discours le discours implique un acte langagier d’où émergent un texte, un contexte et une intention. Le discours est donc une entité complexe ayant une dimension linguistique (en tant que texte), une dimension sociologique (en tant que production en contexte), et une dimension communicationnelle (en tant qu’interaction finalisée). Le discours peut être: pédagogique quand le locuteur fait appel à des procédés de renforcement comme la répétition. dactique quand le locuteur entend faire la leçon à son interlocuteur. Il se présente alors comme étant celui qui « sait ». prescriptif quand le locuteur adopte le ton du conseiller ou dicte des comportements à son intelocuteur. Mais le discours est foncièrement Schnyder Jonas unil – ssp xx/xx l’obtention du pouvoir. Par cette définition on tend à faire du politique un discours du pouvoir. Et cette façon de le concevoir peut être expliquée par le fait de son importance dans la lutte pour l’accession au pouvoir.

Il est difficile, en effet, d’envisager une lutte politique sans discours politique. Mais d’un point de vue plus large, le discours politique peut être approché tout simplement comme une « parole publique sur la chose publique ». En ce sens, toute forme d’expression qui prend pour objet le mode de gestion des institutions publiques, les personnalités polltiques, les différents pouvoirs de l’Etat, les questions d’intérêt public dans une société relève du discours politique. C’est donc un discours qui témoigne de la préoccupation de l’homme par rapport ? la gestion de la cité.

Aussi, une définition qui nous semble opérationnelle en analyse du discours, estce celle de Giglione qui oit le discours politique comme un « discours d’influence produit dans un monde social », et dont le but est d' »agir sur l’autre pour le faire agir, le faire penser, le faire croire ‘ Le discours politique apparait alors comme un lieu de combat entre les citoyens et l’Etat, entre les forces politiques, entre l’Etat et les forces politiques. C’est par son biais que les citoyens tentent de définir et redéfinir la situation sociale et politique.

Le discours politique est un genre très ancien qui semble avoir vu le jour dans la Grèce Classique et qui prit son essor dans la Rome cicéronnienne à une ?poque où la parole publique était devenue un instrument de délibération et de persuasion juridique et politique. Mais comme genre, le discours politique n’offre pas de structure compositionnelle particulière’ seul son ancraee dans le social 8 structure compositionnelle particulière; seul son ancrage dans le social permet sa prise en compte en tant que tel.

Contrairement à ce qu’on croit trop souvent, la spontanéité ne préside pas au déploiement du discours politique. Clichés, lieux communs, symboles et stratégies de captation interpellant l’interlocuteur en complice, voilà son secret. S’il est difficile d’inventorier tous les traits caractéristiques du discours politique, on ne doit jamais oublier ces traits fondamentaux qui font de lui un discours particulier. II est théâtral, c’est-à-dire, il est davantage une mise en scène où l’on se donne en spectacle, qu’autre chose.

Il est mythique, c’est-àdlre, c’est un discours qui ne jure que par le travestissement du réel et la projection d’un monde d’illusions L’implicitation implique le fait d’avancer un contenu X dans l’intention consciente ou inconsciente de signifier un contenu Y. Le fait est que certains énoncés revêtent eux dimensions en termes de contenu: une dimension explicite et une dimension implicite. Selon le contexte de déploiement du discours, fallocutaire peut être plus ou moins contraint à la seule prise en compte du niveau implicite. Il y a deux types d’informations implicites: le présupposé et le sous-entendu.

Le présupposé est de nature cotextuelle. Il relève des implicatures conventionnelles. Il est repérable à partir d’une connaissance du lexique. Donc il est stable. Lorsque, par exemple, quelqu’un dlt. nous devons continuer à aller vers le peuple », cela présuppose le maintien d’un procès en cours. Comme verbe de présupposition, « continuer » implique que le locuteur prenait les desiderata du peu le en PAGF s 8 2/8 unil – ssp considération, qu’il écoutait le peuple et que son successeur n’a qu’à suivre son bon exemple. Contrairement au présupposé, le sous-entendu est de nature contextuelle, donc instable.

Une même donnée utillsée dans des contextes différents suggère des sens différents. La connaissance du lexique ne suffit pas dans le repérage du sous-entendu. En tant qu’implicature conversationnelle, on y accède seulement par inférence. LJn énoncé comme « voici la pluie » peut elon le contexte, signifier « il est temps de partir », « on ne peut pas sortir », « allons recueillir de Peau » L’analyse du discours est une technique de recherche en sciences sociales permettant de questionner ce qu’on fait en parlant, au-delà de ce qu’on dit.

Maingueneau propose la définition suivante : l’analyse de discours est l’analyse de l’articulation du texte et du lieu social dans lequel il est produit. Les principales questions auxquelles l’analyse du discours est censée répondre, sont celles du « Comment » et du « Pourquoi » de l’activité langagière, par opposition aux éthodes traditionnelles d’analyse qui plaçaient au centre de leur problématique les questions « Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? L’analyse du discours est née dans les années 50 à la suite de la publication de l’article de Zellig Harris « Discourse Analvsis » in (Laneuaee #2 r.

Laneaees 3, 1969]). PAGF 18 Dans la conception traditionnelle, un sens stable et unique est attribué au discours/texte. Cette logique fait du discours un objet clos. Dans la conception linguistique classique assortie de l’œuvre de Saussure, rattention porte sur les structures de langue : phonologie, syntaxe, morphologie, sémantique structurale. Aucune considération n’est faite du sujet de la communication. La fonction objective du langage est mise au premier plan. La linguistique classique se veut donc descriptive et immanentiste.

Par contre, avec ranalyse du discours, l’accent porte sur l’articulation du langage et du contexte, sur les activités du locuteur. Dans cette approche, le sujet est considéré comme un acteur sociohistorique agissant par le langage, et la fonction subjective est considérée comme fonction fondamentale de la communication langagière. Il existe diverses approches d’analyse du discours, chacune prenant en onsidération des aspects particuliers de l’objet discours. Le champ de l’analyse du discours est d’autant plus vaste et morcelé qu’on pourrait même parler d’éclatement dans ce domaine. ar exemple, Benveniste s’intéresse aux phénomènes d’énonciation, Austin et Searle aux actes de langage, Ducrot aux connecteurs, à la présupposition et la polyphonie, Sperber et Wilson aux processus inférentiels, le Groupe Saint-Cloud au lexique, pour ne citer que ceux-là. De plus, dans certains modèles, l’analyse du discours porte sur des énoncés isolés et/ou fabriqués pour les besoins de la démonstration. C’est le cas des analyses de Ducrot, de la théorie des actes de langage et de la théorie de la pertinence, entre autres. our les tenants de cette dernière théorie, le discours ‘n’est pas une catégorie pertinente » (Moeschler & Reboul 1998 : 40). De telle sorte ue 7 8 le discours ‘n’est pas une catégorie pertinente » (Moeschler & Reboul 1998 : 40). De telle sorte que l’analyse de la production langagière doit porter sur des énoncés, de manière indépendante. Dans d’autres modèles, comme le modèle modulaire de l’école de Genève, l’analyse porte sur le discours dans sa globalité. Etant donné ces ifficultés, l’analyse du discours a un défi de taille à relever : celui de constituer son unité.

Toutefois les problèmes de vues divergentes n’empêchent pas que l’analyse du discours soit possible en tant que technique permettant de questionner ce qu’on fait en parlant au-delà de ce qu’on dit. parmi les approches du discours les plusen vue ces 50 dernières années, on peut retenir l’analyse textuelle du discours, l’analyse de contenu du discours, l’analyse énonciative du discours, l’analyse modulaire du discours, l’analyse pragmatique du Ce sont des termes ou expressions qui indiquent Yattitude du ocuteur vis-à-vis du monde, de son discours ou de son allocutaire.

Quand on parle, on ne fait pas que décrire le monde, mais on l’évalue, on le déconstruit, on le reconstruit. Le procédé permettant de se positionner par rapport à son dire est la modalisation. La modalité appréciative q iueement de valeur ou (peut-être, certainement, en vérité… ) relèvent de cette modalité. Ex : Il est possible que j’aille au cinéma ce soir. La modalité déontique qui rend compte de la position d’autorité postulée par le locuteur. Elle se manifeste par l’expression de la volonté, du devoir, de la écessité, du conseil et toutes les marques de la phrase injonctive.

Ex : Il doit partir. Les marques de tension Elles impliquent un rapport vivant et immédiat de l’énonciateur ? l’allocutaire. On peut citer : La thématisation : projection en position de thème d’un constituant de l’énoncé. Selon Eco, la position qu’a le terme dans le discours peut être envisagée comme un slgne. Le masquage : le locuteur cherche à effacer de son discours les marques qui permettraient de la classer dans tel groupe idéologique. L’opacité : c’est une stratégie du locuteur qui recourt à Pambigüité our ne pas révéler son intention.

La simulation : le fait d’emprunter le vocabulaire d’un groupe qui n’est pas le sien. Les effets de ponctuation : ils sont révélateurs d’un message sur lequel le locuteur voudrait attirer l’attention. La connotation : c’est l’ensemble des valeurs subjectives attachées à un terme. Le sens est entièrement à la discrétion du locuteur. La notion de stratégie en analyse du discours réfère aux choix posslbles du locuteur en situation de communication. Cest que l’acte de langage n’est soumis à aucune fatalité qui préfigurerait sa structuration. Il n’y a pas de prêt-à-porter langagier.

Chaque énonciation est unique. Certes la grammaticalité et les lois ication sont des données langage soit valide. Cependant, ces contraintes conventionnelles sont loin d’avoir un impact sur l’infinité de choix possibles que les sujets peuvent faire dans le processus de mise en discours. Ceci dit chaque choix langagier est stratégique par le fait qu’il écarte d’autres choix possibles. Selon Chareaudeau, l’espace de choix du locuteur est un espace où se déploient trois types de stratégies : Stratégie de légitimation, stratégie de crédibilité et tratégie de captation.

Stratégies de légitimation : ces stratégies visent la construction d’une position d’autorité à partir de laquelle le discours se déploie. Dans bien des situations, le locuteur éprouve le besoin de légitimer son discours. Qu’il tente de construire une autorité institutionnelle ou personnelle, sa quête vise à ce qu’on lui reconnaisse le droit à la parole et le droit de tenir le type de discours dont il se réclame. L’expression « En tant que professeur d’analyse du discours » est un bel exemple que je pourrais utiliser pour légitimer cet article.

L’auto-référence (se référer à son statut) et la recherche de parenté idéologique (argument d’autorité) sont parmi les procédés qui participent de la quête de légitimation. Stratégies de crédibilité : ces stratégies visent la construction d’une position de vérité qui attribuerait au discours un caractère crédible. Dans l’élaboration de ces stratégies, le locuteur se pose en évaluateur de son propre discours et en définit les degrés de certitude. Des modalisateurs comme « en vérité », « certainement »… sont parmi les principaux véhlcules de ces stratégies.