La répression par la déshumanisation dans Le meilleur des mondes D’autres moyens de répression sont utilisés pour perpétuer cette société totalitaire et assurer le contrôle de celle-ci par l’élite. Les relations sociales sont vouées à n’être que de rapports sociaux non fondé sur la coopération réelle entre les êtres humains mais plutôt sur l’utilisation des autres pour sa propre satisfaction individuelle. par exemple, les relations amoureuses sont interdites car la société valorise la satisfaction des êtres par le simple accomplissement routinier de l’acte sexuel.
Puisque la reproduction naturell r inutiles dans cette so t • cet état social et rela nnel p ressentaient la doule monogamie, ce qui e et le couple sont lorisé de mépriser assé, les gens à la famille et à la t n’assure plus la stabilité. L’administrateur mondial explique aux enfants comment autrefois cela était un problème et empêchait le bonheur dans la société : « Mère, monogamie, romanesque… Rien d’étonnant à ce que ces pauvres pré-modernes fussent fous, méchants et misérables.
Leur monde ne leur permettait pas de prendre les choses légèrement, ne leur permettait pas d’être sains d’esprit, vertueux, heureux »[14]. La sexualité est donc considérée comme un divertissement semblable aux autres. Chaque membre de la société
L’idée de relation amoureuse étant rejetée, les personnages n’adhèrent qu’au plaisir de l’acte et ainsi perdure la société où les elations ne demeurent que très artificielles. Cela déshumanise les gens de façon à ne faire d’eux que des « machines » qui travaillent et se divertissent en tout temps, ce qui assure toujours la stabilité du groupe dominant. Lorsque John (le sauvage ramené des réserves jusqu’à l’État mondial) demande à Lénina, une jeune Bêta parfaitement conditlonnée, si elle veut se marier avec lu, celle-ci est dégoûtée et lui répond que cela est impossible et impensable.
C’est son conditionnement qui se révèle alors que John n’est pas habitué à ces règles : « (John) À jamais. On fait a promesse de vivre ensemble à jamais (Lénina) Quelle idée affreuse! (Scandalisée) »[15]. Donc l’amour est en quelque sorte abolit et la société ne crée que des individus ne ressentant plus les émotions humaines d’autrefois. Cette déshumanisation se voit également par l’absence démotions devant la perte d’un être. Lorsque la mère de John décède, celui-ci est triste et fond en larmes près d’elle.
Cela gêne de nombreuses personnes autour de lui dont les enfants qui le voient pleurer sur elle. Ceux-ci sont conditionnés depuis l’enfance à trouver la mort comme normale et mécanique sans ressentir ucune émotion. Lorsqu’il cherche à ranimer sa mère et se met ? crier à l’aide, l’infirmière lui dit de se taire, que cela n’est pas bon pour les enfants : « Ne 12 à crier à l’aide, l’infirmière lui dit de se taire, que cela n’est pas bon pour les enfants : « Ne criez donc pas! Songez aux petits, dit- elle, fronçant les sourcils.
Vous risquez de les déconditionner… »[16]. Celle-ci en rajoute et sera même dégoûtée de voir un comportement semblable : « Détruire ainsi tout leur bon conditionnement à la mort par cette dégoûtante explosion de cris, comme si la mort était quelque chose de terrible, comme si uiconque avait une telle importance! »[17]. On se rend alors compte que les émotions humaines comme l’amour et la mort sont des choses désuètes dans cette société et qui appartiennent au passé, à l’époque de l’incertitude.
Maintenant, ces émotions n’ont plus leur place car elles risqueraient de faire ressentir aux gens la condition réelle de l’existence et ceux-ci chercheraient à s’en affranchir. Cela pourrait s’avérer dangereux pour le maintien de la société actuelle et c’est pourquoi le conditionnement à la sexualité débridée et à la passivité devant la mort sont essentiels pour dominer les individus. On constate encore cette répression avec le langage imposé par l’élite. Il s’agit d’un langage scientifique froid déshumanisant les gens.
On utilise des termes techniques en tout temps pour la communication et ainsi les mots perdent leur sens et leur sensibilité pour faire place à un langage rationnel et mécanique. Nous n’avons qu’à penser aux nombreux termes scientifiques employés couramment dans cette société : « Centre de conditionnement « Salle de Fécondation « Procédé Bokanovsky « Salle de Prédestination Sociale « Sexe Élémentaire b, « Sentiment des Classes sociales D, « hypnopédie in ? Sexe Élémentaire », « Sentiment des Prédestination Sociale Classes sociales « hypnopédie intensive etc. ? Le langage a perdu toute forme de sensibilité et de beauté dans un monde où il ne sert que la raison et la stabilité des structures de la société dirigée par une élite qui réussit à déshumaniser les gens même dans le langage et la communication. Les moyens de répression dans Le meilleur des mondes l’anesthésie scientifique et le conditionnement Cette histoire se passe à Londres en l’an 632 de l’ère « fordienne » ou dans les années 2500.
Après la «Guerre des neuf ans», n conflit mondial et destructeur, les sociétés anciennes ont disparu pour laisser place à un État mondlal où vivent la majorité des êtres humains. Dans cette nouvelle société mondiale, la reproduction vivipare a disparu au profit de la science du laboratoire. Les bébés sont «fabriqués» en laboratoire, des fœtus sont placés dans des flacons et l’avenir de la personne dans la hiérarchie sociale est prédéterminé selon le traitement génétique et ensuite perpétué par un conditionnement durant l’enfance.
Cette méthode assure un contrôle des naissances pour le travail t un maintien de la stabilité sociale puisque chacun accepte son statut social, inférieur ou supérieur, pour le bien-être de la société. La devise de l’État mondial est « Communauté, Identité, Stabilité »[ll, ce qui se lit tout de suite comme une théorie sans alternative.
Ce contrôle de la société, par la classe dirigeante, se fait à l’aide de « rhypnopédie On fait jouer sans cesse une cassette durant le sommeil des enfants comme un programme pour que les castes supérieures méprisent les autres 2 durant le sommeil des enfants comme un programme pour que es castes supérieures méprisent les autres et qu’à l’opposé, les castes inférieures adorent les castes supérieures. Ce programme est utillsé dès l’enfance et les enfants répètent ces règles jusqu’à les accepter : « es enfants Alphas sont vêtus de gris.
Ils travaillent beaucoup plus dur que nous, parce qu’ils sont si formidablement intelligents. Vraiment, je suis joliment content d’être un Bêta, parce que je ne travaille pas si dur. Et puis, nous sommes biens supérieurs aux Gammas et aux Deltas Les enfants apprennent donc à concevoir le monde avec ces castes ou ces classes sociales qui sont divisées en sous-groupes. Les castes supérieures regroupent les Alphas (l’élite suprême) et les Bêtas (travailleurs intelligents aux fonctions importantes).
Les castes inférieures regroupent les Gammas (classe moyenne populaire) ainsi que les Deltas et les Epsilons (les sous-classes, occupant des fonctions moins importantes). Afin de maintenir les structures sociales du système en place et d’éviter toute révolte, le « soma D, une drogue euphorisante, est utilisé et distribué par l’État mondial. II s’agit d’une drogue douce qui permet de plonger dans un sommeil profond et de ressentir un bien-être en supprlmant toute forme d’émotlons au profit du laisir.
Celle-ci permet la passivité des individus qui s’en trouvent heureux puisqu’elle ne provoque aucun conflit et la population n’a donc plus de raison de revendiquer un changement dans cette société. L’administrateur mondial confie à ses collègues des classes supérieures que les effets sont indiscutables et assure qu’aucun vide ou problème PAGF s OF qu’aucun vide ou problème chez les gens n’est possible maintenant . « … i jamais, par quelque hasard malencontreux, une semblable crevasse dans le temps s’ouvrait béante dans la substance de leurs distractions, il y a toujours le soma, le soma élicieux, un demi-gramme pour un répit dune demi-journée, un gramme pour un week-end, deux grammes pour une excursion dans l’Orient somptueux, trais pour une sombre éternité sur la lune; d’où, au retour, ils se trouvent sur l’autre bord de la crevasse , en securité sur le sol ferme des distractions et du labeur quotidiens Le soma est la drogue parfaite qui se prend en tout temps et apporte réconfort aux gens et ainsi les contrôle en tout temps.
Grâce à ces techniques, la stabilité sociale est permanente. La société est devenue en quelque sorte un modèle qui n’est lus modifiable, sans possibilité d’opposition. une sorte de totalitarisme adoucit puisque la répression violente est inutile et le conditionnement parfaitement fonctionnel.
Dans les premiers chapitres, le directeur du centre « d’Incubation et du Conditionnement » fait visiter le centre aux enfants afin de leur expliquer les processus qui permettent « la stabilité sociale Les enfants sont conditionnés à trouver normal le processus des naissances et de conditionnement puisqu’il assure la paix dans la société. Ainsi, chaque être humain, quel que soit son statut social, era amené à aimer sa position et l’État mondial qui lui a permis d’exister dans cette société.
Le directeur convainc les enfants que le conditionnement est une chose essentielle pour la société et gar 6 2 directeur convainc les enfants que le conditionnement est une chose essentielle pour la société et garant du bonheur universel: « Le secret du bonheur et de la vertu, aimer ce qu’on est obligé de faire. Tel est le but de tout conditionnement : faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper On voit ici comment le conditionnement est un moyen de répression fficace qui maintient les gens dans la passivité face à une société contrôlée par les castes supérieures.
La répression se fait également au cours de pseudo-rituels que l’on appelle les « Offices de la Solidarité Celles-ci ne sont en fait que la solidarité des classes supérieures entre elles (du contrôle des Alphas sur les Bêtas et de ceux-cl sur les autres) qui célèbrent le conditionnement et le contrôle total de la société par les manipulations génétiques et plus particulièrement le « procédé Bokanovsky b.
Ce procédé, consistant à contrôler les naissances t le type d’embryons qui formera les personnes des classes inférieures et supérieures, est louangé en quelque sorte au cours de cette réunion où les Alphas et les Bêtas se mettent à chanter et à frémir de plaisir. C’est en quelque sorte le summum de leur succès du contrôle et de la soumission des classes inférieures par rapport à eux. Ils chantent tous ensemble, boivent, s’amusent et célèbrent presque jusqu’à l’orgasme psychologique : « Flacon que j’aime — C’est toi que j’ai vanté!
Flacon que j’aime — Que m’a-t-on décanté? Le ciel est pur dans ton mur, Le temps est la douceur même, Ah! Il n’est de Flacon au monde profond, Pareil à toi, petit Flacon que j’aime! On observe ici que les 7 2 au monde profond, Pareil à toi, petit Flacon que j’aime! On observe ici que les castes supérieures célèbrent leur répression par une forme d’art car celle-ci assure la suprématie de ces castes sur les autres. Ces réunions montrent comment les castes supérieures sont répressives et en sont fières.
Dans Le meilleur des mondes, on retrouve une dictature bien visible qui est systématiquement organisée. Les moyens de répression sont des moyens de contrôle par la science dans le but d’une stabilité maladive. Cette stabilité tant recherchée et valorisée est toujours sous le prétexte d’une paix et d’un équilibre de société afin que chacun participe de force à la société sans remettre en question la division des castes et le statut social inférieur et supérieur, c’est-à-dire les inégalités entre les personnes.
Cette valorisation qui s’affiche comme une propagande à l’aide de conditionnements qui n’a comme but que de préserver la domination sociale des castes supérieures sur les autres puisque cela est à leur avantage. [1 2] À l’aide des manipulations génétiques, de l’hypnopédie et du soma, cette épression est efficace car elle garde les gens sous contrôle et les réduit à une forme d’esclavage indirect.
Cet état de la société, imposé par l’élite (les Alphas et les Bêtas) est donc typique d’une société totalitaire où la répression est difficile à discerner pour les gens malgré cette évidence pour le lecteur. os « maladies mentales toujours plus fréquentes » peuvent trouver leur expression dans les symptômes des névroses, très voyants et des plus pénibles. Mais, « gardons-nous », écrit le Dr Fromm (ndla : Erich Fromm, philosophe et psychiatre, aute