LA PHILOSOPHIE, MYTHE ET RAISON

LA PHILOSOPHIE, MYTHE ET RAISON

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONA D’IVOIRE ET L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE REPUBLIQUE DE COTE Institut Classique PICOU Union-DiscipIine-Travail 2 p g SOMMAIRE. INTRODUCTION. I/ DEFINITION DES TERMES. 1)Philosophie. Mythe. 3) La Raison II/ HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE III/ RELATION PHILOSOPHIE, MYTHE ET RAISON. 2) avec la raison que le mythe. Or, cela nous emmène justement à la question soulevée par notre sujet, quelle place la raison peut-elle accorder au mythe ?

Il s’agit de se demander s’il existe une compatibilité entre le mythe et la raison – entre un récit fictif(8) cherchant à expliquer le réel à l’aide de l’imagination, t la capacité à réfléchir, chercher les causes du réel à l’aide de preuves démontrables – ou bien si tout mythe est en fait totalement dénué(9) de raison. I) DEFINITION DES TERMES 1) La Philosophie La philosophie, du grec ancien est composée de deux mots, philein : « aimer » ; et de Sophia . ? sagesse », qui signifie littéralement : « l’amour de la sagesse b. C’est une activité et une discipline existant depuis l’Antiquité en Occident et en Orient(10), se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l’existence humaine. Différents buts euvent lui être attribué :

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la recherche de la vérité ; la méditation sur le bien, le beau, le Juste ; la quête du sens de la vie et du bonheur.

En vérité, la philosophie n’est pas un savoir, ni ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs disponibles. Ancrée(11) dès ses origines dans le dialogue et le débat d’idées, elle peut se concevoir comme une activité d’analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts(12). 2) Le Mythe Les mythes sont des histoires fabuleuses qui fournissent les archétypes qui sont la base de notre vision du monde.

Chaque pays, chaque peuple, chaque culture, chaque génération, chaque groupe d’âge et même chaque individu a les siens propres et s’en sert comme référence au monde 22 sert comme référence au monde pour le comprendre. Chacun le comprend à sa façon mais ceux de la Grèce antique sont communs à toute la société occidentale. Le terme mythe est souvent employé pour désigner une croyance manifestement erronée (ancien, passé) au premier abord, mais qui peut se rapporter à des éléments concrets exprimés de façon symbolique et partagée par un nombre significatif de personnes.

Le mot raison vient du latin « ratio », qui désigne, en premier lieu, une « mesure », un « calcul la « faculté de compter ou de raisonner une « explication », puis une « catégorie, espèce d’animaux Par la suite, il désigne aussi les « relations commerciales avant enfin d’acquérir le sens que nous lui connaissons (cf. dictionnaire Gaffiot). On continue d’utiliser le terme « ratio » en mathématique où il signifie « rapport entre deux nombres h.

Il s’agit donc bien du sens primordial de « mesure de « comparaison. » L’homme doté de raison, de rationalité, de l’époque classique est donc celui qui possède ‘art de la mesure ou plus encore l’art de faire une comparaison mesurée avec précision. Cette comparaison s’opère au moyen de l’intellect, mais davantage encore, au moyen d’instruments de mesure. Le système métrique (du grec « mesurer ») est la production la plus significative de la rationalité. ? Ratio » n’est pas la traduction du concept grec de « logos qui fut traduit en latin par « verbum » (le « Verbe Le « logos » signifie la « parole la « discussion », la « raison », et il se rapporte plutôt à la « partie affective » de l’intellect, celle qui précède la volont ? raison et il se rapporte plutôt à la « partie affective » de l’intellect, celle qui précède la volonté pour y aboutir (la raison du cœur qui produit l’intention); le mot latin « ratio » a plutôt trait à la partie stratégique de l’intellect, celle qui part d’une volonté pour tenter de l’accomplir.

Autres mots dérivés de « ratio » : « prorata », « race », « ration « ratifier En français, le mot « raison » finit par regrouper plus ou moins les deux nuances (différences légères) « logos/ratio » (« le cœur a ses raisons que la raison ignore » — Pascal). Selon Forigine latine, raison désigne le calcul puis le sens de la faculté de compter, d’organiser, d’ordonner. La raison est donc la faculté qui permet de mettre de l’ordre en calculant.

Quand on dit que l’on a une raison de dire cela, on veut signifier que l’on a un argument qui appuie notre affirmation qui peut se fonder sur un calcul logique comme on le verra plus loin par exemple dans le syllogisme(13). On voit donc que l’on peut opposer la réflexion rationnelle à ce qui est de l’ordre du sentiment, de la passion. Cest ce sens du mot raison qui est essentiellement développé dans le domaine des sciences. Si l’on suit l’origine grecque (Logos) du mot raison qui signifie d’abord relier, rassembler, on trouve l’idée de discours bien lié, bien ordonné, démonstratif, et valable universellement.

Logos a donné en français langage et aussi logique. II y a ainsi une liaison étroite entre le langage et la raison et l’on peut dire que c’est parce que l’homme a une raison qu’il a un langage. Telle est la thèse de Descartes qui, se demandant ce qui permet de distinguer l’homme de l’animal, répond que c’est l’emp 4 22 se demandant ce qui permet de distinguer Phomme de ranimal, épond que c’est l’emploi de signes, de mots utilisés de telle façon qu’ils conviennent à la situation.

Tandis que l’animal utilise, par pur conditionnement, des mots ou des signes qu’il ne comprend pas, Phomme peut utiliser des signes à bon escient (avec une possibilité de juger sainement) car son langage est l’expression de sa raison. On peut donc dire que les deux expressions suivantes l’homme est un animal possédant la raison et Vhomme est un animal possédant la parole sont identiques. Si la raison est discours ordonné, elle est discussion, échange, dialogue, t même chez Platon par exemple, dialectique c’est-à-dire art du dialogue.

Et ce qui distingue également les animaux et les hommes, c’est le fait que la raison ne se contente pas, comme chez les animaux, de constater que tel fait est associé à tel autre elle met en place des liens nécessaires et éternels entre certaines causes et certains effets. Ainsi le discours rationnel s’oppose ? la prophétie (ou à une prédiction à ne pas confondre avec une prévision) qui annonce quelque chose sans aucune justification et argumentation. Enfin, dans le mot de raison, on trouve une idée mportante en philosophie qui est l’idée de fondement, de principe, que l’on trouve dans l’expression raison d’être. Quand nous cherchons ce qui justifie, ce qui rend compte de tel fait ou de telle affirmation, nous cherchons sa raison, son fondement. Ainsi la philosophie se veut recherche de la raison d’être de tout ce qui est, raison d’être de l’Etre. En effet, la question fondamentale, métaphysique de la philosophie consiste à se demander, comme le dit Leibniz: « pourquoi y s 2 demander, comme le dit Leibniz: « pourquoi y a t il quelque chose plutôt que rien? ? La réponse varie selon les philosophies: par xemple elle consiste chez Platon dans l’affirmation des Idées qui sont la raison d’être de tout ce qui est. Chez les Stoiciens(13), la raison d’être de tout ce qui arrive dans le monde et la nature est le Destin ou la Providence qui est Dieu. On retiendra pour conclure les trois directions du mot raison : Il) HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE L’histoire de la philosophie commence, en Occident, dans le monde de l’Antiquité grecque, vers le VIIe siècle av.

J. -C. Avant même que le mot « philosophie » soit en usage, et qu’il désigne par la suite une discipline à part entière, on considère que la émarche intellectuelle des générations de penseurs dits « présocratiques étudiant principalement la physique, marque une rupture avec les discours mythologiques (ensemble des mythes), religieux et poétiques qui existaient jusqu’alors, et forme à ce titre l’acte de naissance de la philosophie occidentale.

Dans la démocratie athénienne, au Ve siècle av. J. -C. , Socrate va révolutionner cette approche et introduire les méthodes qui resteront celles de la philosophie, en centrant ses réflexions sur les questions humaines, et non plus sur la physique, et en épandant l’usage de la dialectique et l’étude des définitions. C’est à Platon, dans ses célèbres dialogues, que l’on doit d’avoir transmis l’héritage de Socrate et popularisé le mot « philosophie conçue comme une recherche de la vérité.

Socrate est présenté comme opposé aux discours trompeurs des prestigieux sophistes (Protagoras (484-420 av J-C), Gorg 6 2 opposé aux discours trompeurs des prestigieux sophistes (Protagoras (484-420 av J-C), Gorgias (485-380 av JC)«, habiles orateurs et maîtres dans l’art de persuader les foules, bien que des sophismes soient énoncés dans certains dialogues sans que Socrate ne s’en offusque. La philosophie se développe alors suivant plusieurs domaines d’étude, comme une méditation sur la nature, l’âme humaine, l’éthique, la politique, et la connaissance.

Aristote, élève de Platon, poursuivra et contredira parfois ces recherches et jettera les bases de plusieurs sciences, comme la logique (science du raisonnement) et la zoologie (étude des espèces animales). Dès son origine grecque, la philosophie a donc partie liée avec différentes sciences, qui deviendront ensuite autonomes au fil de l’histoire, ce qui a valu le nom de mère des sciences. Elle propose ussi une réflexion sur la nature de la réalité ou encore de l’être lui-même (ontologie), qui deviendra une branche importante de la philosophie, la métaphysique.

Les réflexions éthiques des anciens, poursuivies à l’époque hellénistique par les écoles épicurienne et stoicienne, qui se prolongeront dans l’Antiquité romaine, mettent majoritairement l’accent sur la maîtrise des désirs et des passions, proposant un idéal de sagesse en vue de mener une vie heureuse. À l’issue de l’Antiquité, les thèses de Platon, et surtout celles d’Aristote, domineront la pensée philosophique, qui cherchera ouvent à les concilier avec christianisme, islam ou judaïsme : ainsi saint Augustin et les néoplatoniciens, dans l’Antiquité tardive.

Au Moyen Âge, c’est principalement dans les monastères et en lien étroit avec la théologie que se déploie le discours philosophique, à travers monastères et en lien étroit avec la théologie que se déploie le discours philosophique, à travers la traduction et la discussion des écrits des Anciens, dans le monde chrétien et le monde arabe. C’est ainsi la scolastique, application de l’aristotélisme au christianisme, introduit par Thomas d’Aquin, qui constitue ‘approche philosophique dominante dans l’Europe médiévale.

Il assure par ailleurs la vivacité de la dialectique et des travaux sur la logique, comme en témoignent par la célèbre querelle des universaux, ou celle entre nominalistes et réaliste. Jean-François Revel suggère qu’elle aurait créé la spécificité de la mentalité occidentale. es philosophes européens redécouvrent les Anciens lors du vaste courant humaniste de la Renaissance, en partie grâce aux réfugiés lettrés de Byzance.

Une philosophie politique nouvelle, réaliste ou cynique selon le point de vue de chacun, fait son pparition avec Machiavel (« Le Prince a toujours raison tant qu’il réussit »), et Hobbes, qui reprend le célèbre « L’homme est un loup pour l’homme ». Les penseurs s’inspirent, à partir du XVIIe siècle, des méthodes de la science moderne en train d’apparaître (avec Copernic, Galilée et Newton), pour développer une philosophie davantage centrée sur la subjectivité de l’individu, placé désormais au centre de la construction des connaissances (Descartes, Locke, Kant).

Les philosophes sont souvent de grands scientifiques (Pascal, Leibniz, Descartes), qui ne conçoivent pas a philosophie séparément de la science, ni des réflexions sur la religion. Différents courants s’opposent concernant la nature des idées et des connaissances humaines, tels que l’innéisme et le rationalisme (Leibniz, Malebranche) contre connaissances humaines, tels que l’innéisme et le rationalisme (Leibniz, Malebranche) contre l’empirisme (Locke, Berkeley, Hume).

C’est aussi l’époque où la métaphysique, l’Église et la Monarchie vont subir les critiques de la philosophie des Lumières (XVIIIe siècle), Kant ruinant la prétention scientifique de la première par es études sur les limites de la raison humaine[8], et d’autres philosophes s’attelant à combattre l’obscurantisme et la tyrannie par le projet encyclopédiste (Diderot, d’Alembert) dune part, et des traités politiques recommandant le libéralisme, la tolérance (Locke, Voltaire) et le républicanisme (Rousseau) d’autre part.

Par ailleurs, à partir du XVIIIe siècle, la philosophie se détache peu ? peu des sciences positives, plusieurs de ses branches devenant des disciplines autonomes (ainsi la science politique, la logique mathématique et la biologie. À l’époque romantique, l’idéalisme allemand (Hegel, Fichte, Schelling) approfondit la pensée de Kant, en proposant une philosophie systématique réconciliant la philosophie de la nature et la philosophie morale.

Toutefois, à une époque de plus en plus marquée par les avancées scientifiques et par l’idée du progrès chère aux Lumières, le positivisme (Comte) va faire son apparition, condamnant la métaphysique au bénéfice des sciences ; Comte invente d’ailleurs une science nouvelle : la sociologie. Les progrès de la méthode expérimentale permettent en outre qu’une branche importante de la philosophie prenne à son tour son autonomie : la psychologie.

Avec la révolution industrielle du XIXe siècle, c’est un ensemble de courants d’idées davantage axés sur l’économie et la politique qui font leur apparition, tels l’utilitar davantage axés sur l’économe et la politique qui font leur apparition, tels l’utilitarisme (Bentham, Mill), le pragmatisme (Peirce, James) et le socialisme (Proudhon, Marx). La fin du XIXe siècle est marquée par des penseurs qui bouleversent radicalement les anciennes doctrines (Nietzsche, Marx, Freud).

Au XXe siècle, un courant de pensée majeur fait son apparition : la phénoménologie (Husserl). Ce courant de pensée, qui influence le tructuralisme (Cercle de Prague, évi-Strauss), les entreprises de déconstruction (Heidegger, Derrida), la tradition herméneutique (Ricœur, Foucault) et l’existentialisme (Sartre), forme avec eux ce qu’on appelle aujourd’hui la « philosophie continentale h.

On oppose habituellement cette dernière à l’autre grand courant de pensée du XXe siècle, plutôt issu du monde anglo-saxon : la « philosophie analytique » (Russell, Wittgenstein, Quine), fondée sur la tradition logique et l’analyse du langage. 1) Relation Philosophie et Mythe. S’intéresser à la philosophie, c’est accepter d’entrer dans n monde où plus rien n’est certain, c’est déconstruire les mythes qui nous structurent, c’est démonter cette machine à penser que nous sommes.

Cest aussi accepter de nous voir tels que nous sommes avec le peu de choses qui nous composent, c’est risquer de voir la magie disparaître. Pire encore, c’est faire face au fait que tout peut n’être qu’illusion. Le mythe Du grec « muthos récit, légende), est un récit fictif relatant en particulier l’origine du monde, et permettant ainsi d’organiser, au sein d’une société, la compréhension du réel et de justifier l’ordre naturel et social du monde. C’est 0 2