Lis l’extrait suivant. Réponds ensuite au questionnaire qui porte sur Pextrait. L’Interview Il était assis, immobile devant la télévision dans la chambre 932 de l’hôtel Biltmore. Le réveil avait sonné à 6 heures, mais il était debout depuis longtemps. Le vent froid et sinistre qui faisait trembler les vitres Pavait sorti d’un sommeil agité. Les actualités du matin avaient commencé, mais il n’avait pas monté le son. Ni les ne l’intéressaient. Il v Mal à l’aise sur sa jambes. Il s’était dou vert qu’il portait en a que le jour était enfi 5 nouvelles ni les éditions speciales r 13 e Nie w. t et décroisait les costume de tergall u soir. La pensée r sa main et il s’était légèrement coupé la I vre en se rasant. Il saignait encore un peu, le goût salé dans sa bouche lui donna un haut-le- IOcoeur2. Il avait horreur du sang. La nuit dernière, au bureau de réception de l’hôtel, il avait senti le regard du réceptionniste glisser sur ses vêtements. Il portait son pardessus sous le bras, pour dissimuler son aspect minable. Mals le costume était neuf. Il avait falt des économies pour ça. Et 151’homme l’avait regardé comme un pauvre type
Il n’avait jamais rempli de fiche dans un véritable hôtel, mais savait comment s’y prendre. « Oui, j’ai une réservation avait-il affirmé d’un ton sec, et le réceptionniste avait paru hésiter un instant ; puis comme il n’avait pas de carte de crédit et proposait de payer comptant à l’avance, le sourire sarcastique3 était réapparu. « Je partirai mercredi matin », avait-il précisé. le verre de jus d’orange, rincé la cafetière et mis le plateau par terre dans le couloir. 30 Un spot publicitaire se terminait. Soudain intéressé, il se encha sur l’écran.
L’interview allait commencer. Voilà. Il tourna le bouton du son vers la droite. Le visage familier de Tom Brokaw, présentateur des actualités, remplit l’écran. Grave, la voix posée, il commença. « Le rétablissement de la peine capitale4 est devenu la question la plus brûlante et la plus contreversée dans ce pays depuis la guerre du Viet-naml. Dans cinquante-deux 35 heures très exactement, le 24 mars à onze heures trente, aura lieu la sixième exécution de l’année ; le jeune Ronald Thompson, âgé de dix- neuf ans, mourra sur la chaise électrique. Nos Invités… ?? La caméra recula sur les deux personnes assises de part et dautre de Tom Brokaw. Mary HIGGINS CLARK2, La Nuit du renard (1979) 1 . Connaît-on le nom du personnage principal ? Sait-on dans quelle ville le personnage se trouve ? Sait-on en quelle année se déroule l’histoire ? Quel effet ces choix du narrateur produisent- ils ? 2. Qualifie le personnage principal en choisissant un des deux adjectifs de chacune de ces paires : riche/pauvre, inquiet/serein, méticuleux/négligé. Justifie tes choix en citant le texte. 13 5. Quelles informations données par le narrateur pourront se évéler utiles dans la suite de l’histoire ? . Sur quoi va porter l’interview-débat présenté par Tom Brokaw ? Qui peuvent être les deux invités de ce débat ? 7. Pourquoi le personnage principal est-il très intéressé par cette interview ? Fais diverses suppositions. 8. Observe la première phrase. Quels évènements racontés par le narrateur se sont passés avant le moment indiqué dans cette première phrase ? Relève au moins trois de ces évènements et précise le numéro des lignes. 9. Où se trouve le retour en arrière le plus développé ? Indique le numéro des lignes. A quoi sert-il ?
PAGF IR Le premier aveu La légende médiévale de Tristan et Iseut nous est connue par de nombreux poèmes français et germaniques : les poèmes de Béroul, Thomas ou de Marie de France. Cette légende inspirera de nombreuses œuvres littéraires et musicales, notamment un des plus célèbres opéras de Richard Wagner : Tristan et Isolde (1865). Pour Fhistoire : Tristan est le neveu du roi Marc, souverain de Cornouailles. Il a vingt ans. Il part en Irlande afin de ramener Iseut la blonde, la fille de la reine de ce pays, avec qui le roi Marc a décidé de se marier.
La reine d’Irlande confie à Brangien, la ervante, un philtre d’amour pour Iseut et le roi Marc : « ceux qui en boiront ensemble s’aimeront de tous leurs sens et de toute leur pensée, à toujours, dans la vie et dans la mort. » La nefl, tranchant les vagues profondes, emportait Iseut. Mais, plus elle s’éloignait de la terre d’Irlande, plus tristement la jeune fille se lamentait. Assise sous la tente où elle s’était renfermée avec Brangien, sa servante, elle pleurait au souvenir de son pays. Où ces étrangers l’entraînaient-ils ? Vers qui ? Vers quelle destinée ?
Quand Tristan s’approchait d’elle et voulait 5 ‘apaiser par de douces paroles elle s’irritait, le repoussait, et la haine eonflait son cœur. Il i le ravisseur, lui le ils demandèrent à boire. L’enfant chercha quelque breuvage, tant qu’elle découvrit le coutret3 confié 15 à Brangien par la mère d’Iseut. « J’ai trouvé du vin ! » leur cria-t-elle. Non, ce n’était pas du vin : c’était la passlon, c’était l’âpre joie et l’angoisse sans fin, et la mort. L’enfant remplit un hanap4 et le présenta à sa maîtresse. Elle but à longs traits, puis le tendit à Tristan, qui le vida.
A cet instant, Brangien entra et les vit qui se regardaient en ilence, comme égarés et comme ravis. Elle vit devant eux le vase presque vide et le hanap. Elle prit le vase, courut à la 20 poupe5, le lança dans les vagues et gémit : « Malheureuse ! maudit soit le jour où je suis née et maudit le jour où je suis montée sur cette nef ! Iseut, amie, et vous, Tristan, c’est votre mort que vous avez bue ! » Brangien les observait avec angoisse, plus cruellement tourmentée encore, car seule elle savait quel mal elle avait causé.
Deux jours elle les épia, les vit repousser toute nourriture, tout 25breuvage et tout réconfort, se chercher comme des veugles qui marchent à tâtons Fun vers l’autre, malheureux quand ils languissaient séparés, plus malheureux encore quand, réunis, ils tremblaient devant l’horreur du premier aveu. Au troisième jour, comme Tristan venait vers la tente, dressée sur le pont6 de la nef, où Iseut était assise, Iseut le vit s’approcher et lui dit humblement : 30 « Entrez, seigneur. — Reine, dit Tristan, pourquoi m’avoir appelé seigneur ? e suis-je pas votre homme lige7, au contraire, et votre vassal, pour vous révérer, vous servir et vous aimer comme ma reine et ma dame ? » Iseut répondit : 5 « Non, tu le sais, que tu es mon seigneur et mon maitre ! Tu le sais que ta force me domine et que je suis ta serve8 ! Ah ! que n’ai-je avivé naguère les plaies du jongleur9 blessé I Que n’ai-je laissé périr le tueur du monstre dans les herbes du marécage ! Que n’ai-je assené sur lui, uand il isait dans le bain, le coup de l’épée déià brandie ! Hélas pas alors ce que le sais s 3 qu’est-ce donc qui vous tourmente ? ? Elle répondit L’amour de vous. » Alors il posa ses lèvres sur les siennes. Le Roman de Tristan et Iseut, adapté par Joseph BEDIER (1981) 1. Qui sont les personnages de l’histoire ? Le narrateur est-il l’un deux ? 2. Quels termes indlquent la fin de l’ellipse narrative ? Cette ellipse porte-t-elle sur une durée précise ? 3. Quelles journées le narrateur ne raconte-t-il pas ? 4. Quelle journée le narrateur raconte-t-il plus précisément ? Pourquoi ? 5. Quelles journées le narrateur se contente-t-il de résumer ? Quel est l’effet produit ? 6. « l’horreur du premier aveu » (l. 7) : de quel aveu s’agit-il ? Pourquoi est-ce une « horreur » ? PAGF 6 OF IR prévisible ou imprévisible ? comme une joie ou une souffrance ? une domination ou une soumission ? Réponds en citant le texte. 9. Quelle est la différence entre une ellipse narrative et un résumé d’actions ? Quels sont les avantages respectifs de ces deux procédés ? Des réflexes inaltérablement conditionnés es infirmières se raidirent au garde-à-vous à l’entrée du D. I. C. — Installez les livres, dit-il sèchement. En silence, les infirmières obéirent à son commandement.
Entre les vases de roses, les livres furent dûment disposés, une rangée d’in-quarto enfantins, ouverts d’une façon tentante, chacun sur quelque image gaiement coloriée de bête, de poisson ou d’oiseau. A présent, faites entrer les enfants. Elles sortirent en hâte de la pièce, et rentrèrent au bout d’une minute ou deux, poussant chacune une espèce de haute seweusel chargée, sur chacun de ses quatre rayons en toile métallique, de bébés de huit mois tous exactement pareils (un groupe Bokanovskv2, c’ét nifeste), et tous (puisqu’ils PAGF 7 3 gazouillements et des 20 sifflotements de plaisir.
Le Directeur se frotta les mains. — Excellent ! dit-il. On n’aurait guère fait mieux si Cavait été arrangé tout exprès. es rampeurs les plus alertes étaient déjà arrivés à leur but. De petites mains se tendirent, incertaines, touchèrent, saisirent, effeuillant les roses transfigurées, chiffonnant les pages illustrées 25 des livres. Le Directeur attendit qu’ils fussent tous joyeusement occupés. Puis : Observez bien, dit-il. Et, levant la main, il donna le signal.
L’Inflrmière-Chef, qui se tenait à côté d’un tableau de commandes électriques à l’autre bout de la pièce, abaissa un petit levier. I y eut une explosion violente. Perçante, toujours plus perçante, une sirène siffla. Des 30 sonneries d’alarme retentirent, affolantes. Les enfants sursautèrent, hurlèrent ; leur visage était distordu de terreur. Et maintenant, cria le Directeur (car le bruit était assourdissant), maintenant, nous passons à l’opération qui a pour but de faire pénétrer la leçon bien à fond, au moyen d’une légère secousse électrique. 5 Il agita de nouveau la main, et l’Infirmière-Chef abaissa un second levier. Les cris des enfants changèrent soudain de ton. Il y avait quelque chose de désespéré, de presque dément, dans les hurlements perçants et spasmodiques qu’ils lancèrent alors. Leur petit corps se contractait et se raidissait : leurs membres ‘agitaient en mouvements saccadés, comme sous le tiraillement de fils invisibles. 40 — Nous pouvons faire passer le courant dans toute cette bande de plancher, glapit le Directeur en guise d’explication, mais cela suffit, dit-il comme signal à l’infirmière.
Les explosions cessèrent, les sonneries s’arrêtèrent, le hurlement de la sirène s’amortit, descendant de ton en ton jusqu’au silence. Les corps raidis et contractés se détendirent, et ce qui avait été les sangl de fous furieux en herbe PAGF 13 secousses électriques, déjà, dans l’esprit de l’enfant, ces couples ?taient liés de façon compromettante ; et au bout de deux cents répétitions de la même leçon ou d’une autre semblable, ils seraient mariés Indissolublement. Ce que l’homme a uni, la nature est impuissante à le séparer. 5 Ils grandiront avec ce que les psychologues appelaient une haine « instinctive » des livres et des fleurs. Des réflexes inaltérablement conditionnés. Ils seront à l’abri des livres et de la botanique pendant toute leur vie. Le Directeur se tourna vers les infirmières. — Remportez-les. 60 Toujours hurlant, les bébés en kali furent chargés sur les erveuses et roulés hors de la pièce, lalssant derrière eux une odeur de lait aigre et un silence fort bien venu. Aldous HUXLEYI, ce Meilleur des mondes (1932) 1 .
Qui sont les personnages présents dans cette histoire ? 2. Qui est le personnage principal ? Est-il aussi le narrateur ? 3. Observe le comportement du D. I. C. tout au long de ce passage. Qualifie ce personnage à l’aide de deux adjectifs au moins. 4. Observe le premier passage où l’on présente les fleurs et les livres aux bébés. Quelle est l’atmosphère ? Réponds en relevant notamment le champ lexical de la ‘oie et du bruit. . Quelles sont les impressions produites par le contraste entre ces deux passages ?
Quels sentiments cela éveille-t-il chez les lecteurs ? 7. Le lecteur découvre-t-il les expériences racontées au même moment que les étudiants ? 8. Dis à quelles lignes correspondent les quatre grandes étapes du récit : l’arrivée des bébés, la première partie de l’expérience, la deuxième partie, le départ des bébés. g. Donne un titre précis à la première et à la deuxième partie de l’expérience. 10. Les évènements sont ils racontés selon l’ordre chronologique ?