La crise de Suez dans or 16 Bibliographie • La Crise De Suez Dans Les Relations Sni* to View nales celle de sortir des influences européennes, mais aussi celle de se positionner dans l’affrontement Est-Ouest à l’œuvre depuis 1947. En effet, depuis 1952 et le renversement de la monarchie de Farouk Ier par les officiers de l’armée égyptienne, les nouveaux dirigeants mènent une politique d’émancipation des anciennes sphères d’influence.
Cette « révolution sociale et nationale » forme un pouvoir, d’abord sous la conduite du général Neguib, qui s’efforce de lutter, dès le début du régime, contre ‘impérialisme étranger dans un contexte de décolonisation internationale. Le nouveau gouvernement abandonne alors, avec l’arrivée de Nasser, les clauses de coopérations avec les forces européennes et début une politique nationaliste et autoritaire.
Mals de manière plus générale, la région s’lnscrlt depuis la fin des années 1950 dans le contexte de constitution des blocs – communiste et occidental – de la guerre froide, elle aussi dans une double logique. La première, est l’adhésion à un des deux camps : d’une part, le camp occidental regroupé dans le Pacte de Bagdad (1955) qui vise à achever l’encerclement par le Sud u bloc socialiste, et d’autre part, par le changement
La seconde logique est celle du non alignement, soutenue par Tito, Nehru et Nasser, qui défendent depuis la conférence de Bandoeng en 1955, la volonté de ne pas se positionner dans cet affrontement. Ainsi, la crise du canal de Suez qui se déroule de Juillet à Novembre 1956 est signif 16 affrontement. Ainsi, la crise du canal de Suez qui se déroule de Juillet à Novembre 1956 est significative de ces influences.
L’intervention simultanée des deux Etats-Unis et de l’URSS mettent un terme à l’intervention franco-israélo-britannique du Pacte de Sèvres et placent le problème du Canal entre les mains de l’ONU, qui signe de ce fait sa première action multilatérale depuis sa création. C’est aussi la fin définitive de la « diplomatie de la canonnière » menée par les deux grandes puissances coloniales depuis le milieu du XIXème siècle. La crise de Suez, concomitante à celle de Budapest, parvient même à détourner l’opinion internationale de la répression soviétique en Hongrie.
Elle symbolise donc un changement important de la guerre froide n cristallisant des influences multiples. Nous nous demanderons donc comment cette crise constitue à la fois une révélation et un changement des équilibres internationaux à l’œuvre en 1956 alors même qu’elle s’inscrit initialement dans un conflit d’indépendance vis-à-vis des puissances coloniales. Pour cela, nous étudierons tout d’abord la crise seule et son déroulement, en montrant que cette crise coloniale évolue peu à peu vers une crise de guerre froide.
Cela nous permettra ensuite d’étudier les modifications à l’œuvre dans les équilibres internationaux en présentant, enfin, à l’aune des changements ans les relations internationales, les conséquences de cette crise. Premièrement, cette crise aux aspects originaux s’ancre peu ? peu dans une logique de guerre frolde. En effet, cette crise apparaît dans un contexte particulier. logique de guerre froide. En effet, cette crise apparaît dans un contexte particulier. Depuis 1947, le monde assiste à la consolidation des eux blocs, socialiste et occidental.
Cette consolidation s’effectue initialement en Europe autour de l’Allemagne et de ses voisins, et se déplace ensuite en Asie et au Moyen-Orient, en même temps qu’elle se prolonge à Pintérieur e ces blocs (maccarthysme aux Etats-Unis et soviétisation de l’Europe de l’Est). Ainsi, le pacte de Bagdad, signé le 24 Février 1955 par l’Irak, la Turquie, l’Iran, le Pakistan et le Royaume-Uni est significatif de la politique d’endiguement pratiquée et soutenue par les Etats-Unis pour créer un « cordon sanitaire » autour de l’URSS.
La mise en place de ce pacte provoque pourtant une levée de boucliers au Moyen-Orient. L’Égypte et la Syrie, mais aussl les partis politiques de gauche dénonceront un pacte impérialiste, allant à l’encontre de la politique de neutralisme positif prônée jusqu’alors. Cette politique neutraliste, qui apparaît au milieu des années 1950 est plus particulièrement représentée au moment de la conférence de Bandoeng qui se déroule du 18 au 24 Avril 1955. Cette conférence marqua l’entrée sur la scène internationale des pays du Tiers monde.
Les pays du Tiers monde choisissent le non-alignement , ils ne veulent pas coopérer avec les différents blocs. Ces pays décolonisés formèrent le troisième Bloc mené notamment par Tito, Nehru et Nasser. Les pays signataires de la conférence appellent les pays encore colonisés à lutter pour leur indépendance mais la solution pacifique et la recherche de la égociation doivent êtr 6 négociation doivent être préférées. Ils rappellent également leur volonté de ne pas appartenir à l’un ou l’autre des deux blocs en pleine guerre froide opposant les États-Unis et le bloc soviétique.
Pour comprendre l’apparition de ce phénomène, il faut s’attarder sur les causes de cette volonté d’indépendance. Elle trouve sa source dans le développement de mouvements nationalistes revendiquant l’indépendance de leur pays, qui se renforcent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. CEgypte fait à cet égard, figure de leader. Depuis 1952 et le renversement de la st à l’œuvre une « révolution sociale et nationale » dont le but est l’émancipation et l’indépendance du pays. L’arrivée de Nasser à la tête du pays en 1956 marque une accélération dans le processus d’émancipation.
Il soutient en effet les indépendantistes algériens du FLN en lutte contre la présence française en Algérie, leur offrant soutien et protection. Il fait aussi campagne contre Anthony Eden (premier ministre britannique), contre le pacte de Bagdad, il reconnaît la Chine communiste ou encore achète pour 90 millions de dollars d’armées à la Tchécoslovaquie. Ces différentes actions irritent le bloc Ouest ui retire soudainement ses propositions de financement pour le barrage d’Assouan en Juillet 1956.
A la suite de plusieurs réflexions solitaires et avec ses conseillers, Nasser nationalise le Canal de Suez (sous protection militaire égyptienne depuis le retrait des forces britanniques) dans un discours Alexandr PAGF s 6 protection militaire égyptienne depuis le retrait des forces britanniques) dans un discours Alexandrie le 26 Juillet dans lequel il dénonça l’impérialisme britannique en Égypte et sa mainmise sur les profits liés à l’exploitation du canal.
Le rétablissement de l’équilibre est donc source d’enjeux mportants pour la France et la Grande Bretagne. Le canal représente en effet un potentiel économique énorme : en 1955, il fait transiter plus de 67 millions de tonnes d’hydrocarbures (surtout du pétrole vers les pays du Nord), soit environ 10% de la production mondiale. La compagnie du canal de Suez est détenue en majorité par la France mais surtout la Grande Bretagne à plus de 44 % et en 1955, les bénéfices du canal s’élèvent à 100 millions de dollars. enjeu est aussi pour la France, un enjeu politique car c’est une manière de lutter contre le FLN algérien qui se trouve en utte armée contre la France, qui a son siège au Caire et reçoit de l’Égypte une aide matérielle et morale importante : Guy Mollet, président du Conseil arrivé au début de l’année 1956 compare Nasser à Hitler et Mussolini. Enfin, le canal de Suez est aussi un symbole de l’ancienne puissance coloniale de la France et de la Grande-Bretagne.
Très vite, Nasser se rapproche du Kremlin après la nationalisation du canal. La France essaie de mener une politique de conciliation avec les Etats arabes dont l’Egypte. De nombreuses négociations sont alors mises en place avec l’Egypte durant l’été 1956 mais e donnent que peu de résultats. Ainsi dans le même temps, une coalition entre la France et la Grande Bretagne se crée en préparatif d’une 6 6 même temps, une coalition entre la France et la Grande Bretagne se crée en préparatif d’une intervention armée.
L’échec de la conférence de Londres du 16 au 23 aout dans laquelle la Grande Bretagne et la France soutiennent un programme de gestion internationale du Canal à perpétuité annonce l’imminence dune intervention pour ces deux puissances. Au cours des mois suivant la nationalisation du canal, un accord secret est signé entre la France (Christian Pineau), e Royaume-Uni (Patrick Dean) et Israël (David Ben Gourion) à Sèvres. Leur objectif est alors de renverser Nasser et de récupérer le canal.
Le Protocole de Sèvres stipule que les alliés s’accordent pour qu’Israël s’engage militairement contre l’Égypte, lalssant le son à la France et au Royaume-Uni d’intervenir ensuite comme « force d’interposition h. L’intervention est déclenchée par les israéliens qui envahissent rapidement le Sinaï (opération Kadesh). LJne semaine plus tard, le 5 novembres, 60 000 hommes français et anglais, débarquent dans la zone du canal. Très vite les alliés semblent l’emporter face ? une armée égyptienne peu importante. Tandis que les opérations se poursuivent, les réactions se font entendre sur le plan internatlonal.
L’ONU, réunie dès le 1er novembre, demande notamment le 2 novembre l’arrêt des opérations contre l’Egypte. Les Israéliens l’acceptent le 3 novembre tandis que les Français et les Britanniques poursuivent les opérations. Malgré les mesures onusiennes, c’est l’inteNention des deux grands qui va conduire à la fin des opérations. Le soviet Boulganine menace d’envoyer des fusées sur Londres et Paris en cas de 7 6 fin des opérations. Le soviet Boulganine menace d’envoyer des usées sur Londres et Paris en cas de poursuite des hostilités.
Les Etats-Unis quant à eux, juste après la réélection du candidat Eisenhower, qul s’était déclaré contre une intervention armée des Français et des Anglais, attaquent la livre sterling sur les marchés et menacent de mener la Grande Bretagne a la faillite si elle ne retire pas ses troupes. Eden démissionne et Guy Mollet se retrouve obligé d’accepter le cessez-le-feu de l’ONU. Le conflit rentre donc dans la Guerre Froide par l’intervention simultanée des Etats-Unis et de l’URSS. La défaite militaire de Nasser est transformée en victoire politique contre « les pays mpérialistes ».
Les deux grands se retrouvent alors seuls au Moyen-Orient. Ainsi, la crise de Suez qui trouve racine dans les anciennes influences coloniales se transforme peu à peu en enjeu de guerre froide par l’intervention des deux superpuissances. Cette intervention, et la capitulation de la France et la Grande Bretagne, révèle alo s une modification des équilibres dans cette région du monde, révélatrice d’une modification des équilibres internationaux. Deuxièmement, cette crise révèle une modification des équilibres internationaux en affirmant la place de l’URSS et des Etats-lJnis ans toutes les régions du monde.
La résolution de cette crise se place en effet entre affirmation du Tiers Monde et logique de guerre froide. Si l’Eypte sort grandie de cette crise en confirmant la présence du mouvement des « Non-Alignés elle confirme aussi le fait que le monde socialiste eut lui permettre d’asseoi son neu PAGF « Non-Alignés », elle confirme aussi le fait que le monde socialiste peut lui permettre d’asseoir son neutralisme, le but officiel de la nationalisation étant de contrôler politiquement, économquement et militairement le canal.
Cela annonce une nouvelle manière dont les négociations vont se onduire dans le Tiers-Monde face aux grands : par la sollicitation de l’un ou de l’autre afin de contraindre les Etats-Unis ou l’URSS à se positionner et à offrir de l’aide à ces pays. L’URSS sort ainsi grandie de cette crise et avec un prestige confirmé au regard de l’opinion publique arabe.
Elle a en effet directement manifesté son soutien à l’Egypte : au nom de la lutte contre l’impérialisme, Nasser avait pleinement le droit de nationaliser le canal qui se trouvait sous sa juridiction comme il n’entravait, ce faisant, d’aucune manière la juridiction internationale selon la presse oviétique. Enfin, par cela, FIJRSS s’éloigne d’Israël et s’affirme comme une alternative possible aux pays de la région. Les Etats-Unis ont quant à eux adopté un comportement plus nuancé : ils ont réussi à préserver leur « image » auprès des pays arabes.
Si les gouvernants, préoccupés par la menace que représentait la décision de nationalisation pour le prestige et les intérêts occidentaux, ils ne partageaient pas la vision stratégique franco-britannique. On peut cependant dire que les Etats-Unis ont, par leur mutisme, accentué la puissance des menaces soviétiques. Cette crise est donc significative du déplacement des sphères d’influence de guerre froide dans la région : l’Europe cesse d’être l’épicentre du conflit et l’impor PAGF 16 guerre froide dans la région l’Europe cesse d’être l’épicentre du conflit et l’importance stratégique du Moyen-Orient apparait.
En se désolidarisant de leurs alliés dans la tentative de Suez, les Etats-Unis subissent un léger recul. Mais ils ne sont pas disposés pour autant à abandonner à l’URSS le contrôle politique du Proche-Orient. C’est ce qu’exprime le président Eisenhower au Congrès le 5 Janvier 1 957 lorsqu’il parle de « vide actuel au Moyen Orient » qui doit être « comblé avant l’URSS par les Etats-Unis n. Les américains croient en effet que l’URSS veut, par sa maitrise sur le Proche Orient, maîtriser l’économie occidentale et, par le contrôle du Canal de Suez, et donc sur le pétrole, l’étrangler.
La relève des puissances européennes devient donc urgente : c’est la raison pour laquelle est proposée dans la région la doctrine Eisenhower sous la forme, tout d’abord, d’une aide économique du fait de l’incapacité des Etats du Proche Orient à assurer la survie économique de leur population. Cela menace en effet le aintien au pouvoir des gouvernants amis des Occidentaux et incite les régimes concernés à accepter l’aide soviétique.
Une organisation spéciale est créée, qui propose augmentation de 200 milliards d’aides pour les années 1958 et 1959. Ainsi, les USA peuvent participer au développement économique de la région. A cette aide économique vient s’adjolndre une aide militaire, ? savoir une offre d’aide militaire américaine contre toute agression extérieure mais aussi toute subversion ou rébellion intérieure. A la doctrine Eisenhower répond le plan Chepilov. Pour Moscou, cette doctrine vise