L’Ép•taphe de Villon ou » Ballade des pendus » Frères humains, qui après nous vivez, N’ayez les coeurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s’en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! Se frères vous clamo Avoir dédain, quoiqu par justice. Toutefois, Que tous hommes n’ Excusez-nous, puisqu or 3 Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l’infernale foudre. Nous sommes morts, âme ne nous harie, La pluie nous a débués et lavés, Et le soleil desséchés et noircis. Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés, Et arraché la barbe et les sourcils. Jamais nul temps nous ne sommes assis Puis çà, puis là, Swlpe to vlew next page là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charrie, Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre. Ne soyez donc de notre confrérie : Prince Jésus, qui sur tous
Hommes, ici n’a point de moquerie ; Intro : La poésie lyrique, expression poétique des sentiments personnels, s’ancre dans la subjectivité car elle touche ? l’universel, au-delà du moi auquel elle semblait d’abord se restreindre. Les poèmes de François Villon, bien que subjectifs, ne peuvent être considérés comme une forme de poésie personnelle tant la fiction s’y mêle à l’autobiographie. L’Epitaphe Villon, ou La Ballade des pendus, considéré comme le testament du poète (il ‘écrit alors qu’il s’attend à être pendu), est l’expression dune émotion sincère justifiée par l’existence ourmentée du poète.
Mais Villon y donne la parole à des pendus fictifs qui proclament l’universalité du genre humain, invitant ainsi le destinataire à s’identifie *AGF 9 proclament l’universalité du genre humain, invitant ainsi le destinataire à s’identifier au suet de l’énonciation et à se placer sous le regard de Dieu. En quoi ce poème est-il une expression originale du lyrisme ? Nous verrons d’abord puis (ensuite… ) I – Le rapprochement de plusieurs mondes Il – Portée esthétique du poème Ill — Portée morale du poème Conclu : En plus de l’aspect esthétique, La Ballade des pendus comporte ne dimension morale.
L’image du poète pendu dans ce poème est particulièrement pathétique car elle nourrit les formes apparentes du lyrisme en lui donnant une dimension biographique, personnelle et en instaurant un dialogue privilégié avec le lecteur, témoin compatissant des souffrances endurées auxquelles elle donne, ? travers le rythme et la musicalité de la ballade, les modulations de la plainte. Mais ici, le lyrisme s’affirme déjà comme l’expression d’une expérience universelle, vecteur d’une pensée philosophique et morale, allant bien au-delà du moi auquel elle semblait a priori se restreindre.