L Uvre De Marguerite Yourcenar

L Uvre De Marguerite Yourcenar

L’œuvre de Marguerite Yourcenar Ça peut pas faire de mal, France Culture Introduction « Vous m’avez accueillie, disais-je. Ce moi incertain et flottant, cette entité dont j’ai contesté moi-même l’existence, et que je ne sens vraiment délimité que par les quelques ouvrages qu’il m’est arrivé d’écrire, le voici, tel qu’il est, entouré, accompagné d’une troupe invisible de femmes qui auraient dû, peut-être, recevoir beaucoup plus tôt cet honneur, au point que je suis tentée de m’effacer pour laisser passer leurs ombres.

Toutefois, n’oublions pas que c’est seulement il y a un peu plus u un peu moins d’un siècle que la question de la présence de femmes dans cette a c’est vers le milieu d or 10 en France pour quelq 5 , Snipe to nextÇEge une profession, et ce peut être pour attire En d’autres termes ture est devenue ble une vocation et core trop nouveau gnie comme la vôtre. Mme de Staël e t te sans doute in ligible de par son ascendance suisse et son mariage suédois : elle se contentait d’être un des meilleurs esprits du siècle.

George Sand eût fait scandale par la turbulence de sa vie, par la générosité même de ses émotions qui font d’elle une

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femme si admirablement emme ; la personne encore plus que récrivain devançait son temps. Colette elle-même pensait qu’une page qu’une femme ne rend pas visite à des hommes pour solliciter leurs voix, et je ne puis qu’être de son avis, ne l’ayant pas fait moi-même. Mais remontons plus haut : les femmes de l’Ancien Régime, reines des salons et, plus tôt, des ruelles, n’avaient pas songé à franchir votre seuil, et peut-être eussent- elles cru déchoir, en le faisant, de leur souveraineté féminine.

Elles inspiraient les écrivains, les régentaient parfois et, fréquemment, ont réussi à faire entrer l’un de leurs protégés ans votre Compagnie, coutume qui, m’assure-t-on, a duré jusqu’à nos jours ; elles se souciaient fort peu d’être elles-mêmes candidates. On ne peut donc prétendre que dans cette société française si imprégnée d’influences féminines, l’Académie ait été particulierement misogyne ; elle s’est simplement conformée aux usages qui volontiers plaçaient la femme sur un piédestal, mais ne permettaient pas encore de lui avancer officiellement un fauteuil.

Je n’ai donc pas lieu de m’enorgueillir de l’honneur si grand certes, mais quasi fortuit et de ma part quasi involontaire ui m’est fait ; je n’en ai d’ailleurs que plus de raisons de remercier ceux qui m’ont tendu la main pour franchir un seuil. » 22 janvier 1 981, discours de Marguerite Yourcenar lors de sa nomination parmi les Immortels à PAcadémie française Marguerite de Crayencour Yourcenar est une auteur d’orlgine belge née en 1 903 et est découverte pour les Mémoires dHadrien.

Son œuvre est multiforme et a 10 née en 1903 et est découverte pour les Mémoires d’Hadrien. Son œuvre est multiforme et audacieuse. C’est la première femme ? entrer chez les Immortels. Lecture d’œuvres Alexis ou le Traité du vain combat est la mise en scène des veux dun mari à sa femme Monique dans une longue lettre. Il lui avoue son homosexualité et le combat qu’il a mené contre : « Que fallait-il faire ? On n’ose tout dire à une jeune fille, même lorsque son âme est déjà l’âme d’une femme.

Les termes m’eussent manqué ; j’eusse donné de mes actes une image affaiblie, ou peut-être excessive. Tout dire, c’était vous perdre. Si vous consentiez à m’épouser quand même, c’était jeter une ombre sur la confiance que vous aviez en moi. J’avais besoin de cette confiance pour m’obliger, en quelque sorte, à ne pas la trahir. Je me croyais le droit (le devoir plutôt) de ne pas repousser ‘unique chance de salut que me donnait la vie. Je me sentais parvenu à la limite de mon courage : je comprenais que seul je ne guérirais plus. ? cette époque, je voulais guérir. On se fatigue de ne vivre que des formes furtives, méprisées, du bonheur humain. J’aurais pu, d’un mot, rompre ces fiançailles silencieuses : j’eusse trouvé des excuses ; il suffisait de dire que je ne vous aimais pas. Je m’abstins, non parce que la princesse, mon unique protectrice, ne m’eût jamais pardonné ; je m’abstins parce que j’espérais en vous. Je me laissai glisser, je ne dis pas vers ce bonheur (mon amie, nous ne s