Diderot Jacques le Fataliste, 1 778 Cet incipit est-il surprenant? L’incipit de Jacques le fataliste surprend lui aussi le lecteur pour des raisons diverses. La disposition d’une partie du texte fait penser à une pièce de théâtre : les noms des personnages précèdent leurs paroles qui ne sont donc pas intégrées dans le récit comme il est d’usage dans un roman. Quant à ces personnages, nous n’en saurons que bien peu : l’un s’appelle Jacques, l’autre est son maître mais le narrateur refuse de nous en dire davantage.
Cest une autre particularité de cet incipit. Le narrateur-auteur ne cesse d’intervenir non seulement pou ommenter Faction roman en train de s’é re orfi lecteur auquel il s’ad se lecteur est en droit d’ que constater qu’il re enter l’écriture d’un r les attentes du reprend ce que tout roman, on ne peut des personnages ? « Que vous importe ? » Pourquoi sont-ils ensemble ? « Par hasard Où vont-ils ? « Est-ce que l’on sait où l’on va ? « Qu’est-ce que cela vous fait ? ».
Le contenu du passage est pour le moins déconcertant, l’accent étant mis par le narrateur sur les paroles des protagon Swipe to View next page protagonistes
Il s’agit de l’incipit de livre et nous pouvons montrer en quoi et comment ce début de récit oriente le lecteur. Cest pourquoi dans un premier temps nous verrons à quel genre de couple de personnages nous avons affaire, dans un deuxième emps nous étudierons le brouillage des genres, dans un dernier temps nous analyserons les pouvoirs d étudierons le brouillage des genres, dans un dernier temps nous analyserons les pouvoirs du narrateur. problématique : En quoi cet incipit invente t’-il un nouveau pacte de lecture? – un couple de personnages On ne sait rien sur ces personnages, la preuve est que nous avons de nombreuses questions introductives adressées par le lecteur au narrateur ; ex LI : « Comment s’étaient- ils rencontrés ? » Le narrateur répond avec une grande désinvolture à ces questions et ne le prend pas au sérieux épond-t-il? Nous avons juste une « Que vous importe » indlcation hiérarchique entre Jacques et le maitre, Jacques serait le valet du maitre.
Ce rapport est souligné par le tutoiement du maitre envers Jacques alors que ce dernier utilise le vouvoiement ; une autorité et une opposition hiérarchique. Discussion à laquelle assiste le lecteur, ce qui lui permet de reconstituer l’histoire de Jacques. II apprend que celui-ci s’est enrôlé dans un régiment aprèsD une violente dispute avec son père, il a ensuite participé à la bataille de Fontenoy, il reçoit un oup de feu dans le genou.
Donc ceux sont tous ces évènements qui vont conduire aux amours de Jacques dont on attend qu’il raconte l’histoire, ces évènements sont racontés de façon chronologique avec la concision jusqu’à la litote L 15 : « Il pr racontés de façon chronologique avec la concision jusqu’? la litote L 15 : « II prend un bâton et me frotte durement les Épaule » . Pendant la discussion, le maitre va avoir 2 attitudes très opposées.
D’abord une attitude bienveillante, agréable qui est animée par l’envie de savoir, de découvrir l’histoire des mours de Jacques son valet, puis une attitude violente telle qu’elle pouvait exister à l’époque entre maitre et valet : relation réaliste, vraie L36 « Une colère terrible et tombant à grands coups de fouet sur son valet Cette ambiance est tout à fait conforme à ce que nous montre la comédie. ll- Le brouillage des genres Nous sommes dans un incipit original car la présentation qu’il fait des personnages et de l’intrigue peut laisser le lecteur perplexe.
Donc le lecteur hésite entre deux registres, la comédie, mais en même temps la philosophie (simplement avec les interventions u narrateur, Où allaient-ils? Sait-on où l’on va ? = réponse philosophique) L’histoire de Jacques et de son maitre tient de la comédie : La mise en page, la désignation des personnages, les dialogues. L6 – L33 ; nous sommes donc bien dans la comédie. Ce récit est fréquemment interrompu par les adresses directes du narrateur au lecteur.
Adresses faites avec un présent d’Enonciation L39 : « Vous voyez, lecteur » PAGF narrateur au lecteur. Adresses faites avec un présent d’Enonciation L39 : « Vous voyez, lecteur Registre de la philosophie, Jacques comme l’indique de titre du roman semble depte de la philosophie fataliste • Jacques le Fataliste, selon Jacques, tout ce qui arrive devait arriver. Son idée est qu’il faut laisser faire son destin. Ainsi, c’est parce qu’il a reçu une balle dans le genou qu’il a rencontré l’amour.
Autre exemple du point de vue philosophique de Jacques dans cet extrait ; s’il reçoit des coups de son maitre c’est qu’il devait les recevoir, celui- ci était encore écrit là-haut L37-38. Le goût pour la litote de Jacques, la stichomythie (enchainement de répliques très courtes de façon très rapide du dialogue et d’enchainements rapides), écanique des actions qui construisent son destin, tout concourt à rendre le texte drôle jusqu’à l’ironie.
Ill- Les pouvoirs du narrateur Le narrateur est audacieux dans ce texte car dans les premières lignes, il répond aux questions légitimes du lecteur qui s’engage dans une histoire par une sorte d’indifférence voire de mépris. Qui sont-ils ? Où vont-ils? Que vous importe ? Le narrateur prend le risque de voir le lecteur le quitter, mais c’est un risque calculé parce que justement cette distance ironique feinte, pique la curiosité du lecte un risque calculé parce que justement cette distance ironique einte, pique la curiosité du lecteur.
Le narrateur joue avec le lecteur de son pouvoir sur les personnages et leur histoire. Il veut faire le récit des amours de Jacques en évoquant pour le lecteur un certain nombre de scenarios possibles et évoque des clichés romanesques attendus qu’il réfère au genre du conte dans lequel tout est permis, L44 Qu’il est facile de faire des contes » Autre registre possible : registre/catégorie du conte que Diderot inscrit dans le début de son récit. Nous sommes dans un conte philosophique qui pourrait interroger le Fatalisme ce qui explique et incipit inattendu où se sont les possibles du récit qui sont interrogés. ? Jacques où en étions nous de tes amours ? » Tout semble commencer quand le narrateur redonne la parole ? Jacques. Conclusion Nous avons bien affaire à un incipit original puisqu’il se démarque des entrées en scènes traditionnelles des héros romanesques. Le mélange des genres entre théâtre et récit, les nombreuses interpellations du narrateur au lecteur semblent construire et proposer un genre inattendu très inhabituel. Cet incipit livre les personnages et le lecteur à eux-mêmes.