INTRODUCTION

INTRODUCTION

INTRODUCTION Une première expérience d’enseignement. Un saut dans le vide. C’est un moment que j’avais attendu, autant que je l’avais redouté. Et pour me lancer, j’ai choisi de me lancer un défi de taille : essayer d’inculquer l’amour du français à des adolescentes en échec scolaire. L’échec scolaire, une thématique que je voulais explorer, comprendre et ? laquelle je voulais réfléchir. Évidemment, il est ai qui est apparue sous dénomination actuell échec scolaire sont c n’arrivent pas à suivr aux examens. rgs Sni* to View nextÇEge Ion de cette notion que les élèves en e et qui échouent On peut utiliser différents termes pour désigner cette réalité comme le souligne Francine Best . « Cest pourquoi, en employant de nombreuses litotes, l’administration scolaire parle désormais d’enfants en grande difficulté scolaire, voire en difficulté scolaire simple, pour désigner les élèves qui échouent dans leur cursus scolaire. La notion d’échec scolaire est main-tenue pour désigner un phénomène social, avant d’être scolaire. C’est un phénomène « socioscolaire », pour-rait-on dire, de grande ampleur, et d’ordre systémique.

Le système éducatif dans on ensemble et le sous-système de l’orientation scolaire sont mis en cause par la réalité de l’échec scolaire. » (1996 : Collège Lorette de Curepipe,

Désolé, mais les essais complets ne sont disponibles que pour les utilisateurs enregistrés

Choisissez un plan d'adhésion
un établissement scolaire qui se trouve à Ille Maurice, mon pays. Cette section de l’école accueille des adolescentes, venant de mllieux défavorisés, qui n’ont pas réussi – et ce après une deuxième tentative – aux examens de la Certificate of Primary Education (CPE). Ces épreuves de fin de cycle primaire sont le passage obligé des écoliers qui en les réussissant obtiennent leur passeport pour commencer l’aventure du secondaire.

J’ai, donc, travaillé avec ces filles pendant un mois : en observant leurs classes de français langue seconde et, dans un deuxième temps, en leur falsant la classe. J’ai participé à leur 2 quotidien à l’école et j’ai partagé un moment de leur vie. IJne expérience enrichissante que je vais partager avec vous dans ce rapport. Dans un premier temps, pour comprendre le fonctionnement du préprofessionnel au Collège Lorette de Curepipe, j’ai, d’abord, fait un zoom sur l’établissement : la relation étroite qui nous lie, son histoire, son mode d’enseignement et les langues qui y sont utilisés.

Pou omprendre, les difficultés d’apprentissage des apprenantes, j’ai expliqué, brièvement, le contexte multilingue mauricien. J’al, également, tenté de définir ce qu’était la formation préprofessionnelle à Maurice et au Collège de Lorette de Curepipe tout en soulignant que la présence d’une section regrou ant des élèves en échec scolaire dans une école où évolue PAGF OF seconde, lors de la partie consacrée à l’observation. Quels sont les langues parlées en classe ? Quelles sont les méthodes utillsées lors des pratiques de classe ?

J’ai tenté de répondre à ces questions. De plus, ‘ai utilisé la grille d’analyse des méthodologies établie par Cl. Germain qui prend en compte trois niveaux méthodologiques : (1) les conceptions de la langue, de l’apprentissage et de l’enseignement (2) les contenus et (3) les relations pédagogiques. J’ai estimé que cette façon de procéder me permettrait d’analyser avec plus de rigueur les pratiques de classes, l’utilisation des langues parlées en classe et le rôle des enseignantes et des apprenantes.

Pour la préparation de séquences didactiques, je me suis inspirée des grilles de préparation didactique et méthodologique afin de pouvoir éfléchir à ces étapes d’enseignement et pouvoir établir leu s objectifs. C’était, également, une façon de structurer mes séquences et de ne rien laisser au hasard. une préparation aux multiples étapes que je décline dans la troisième partie de mon rapport. Ensuite, je reviens sur l’exploitation de ces séquences didactiques avant de les évaluer.

Pour conclure, je fais le bilan de ces quatre semaines de stage, une merveilleuse aventure qui a été une révélation. Avant d’entrer dans le vif du su•et « e tenais à dire un mot de remerciement à Véquipe d responsable de cette section, Anabelle Henriette-Cotte, les nseignantes de français langue seconde, Vanessa Andon et Claudinette Belle- Hoareau, et Quincy Victoire, une autre enseignante. 4 A. DESCRIPTION DU LIEU DE STAGE 1. LE COLLECE LORETTE DE CUREPIPE 1. 1 Mes premiers pas Le premier jour de stage était synonyme d’un retour aux sources.

En effet, c’est au Couvent de Lorette de Curepipe que j’ai fait toute ma scolarité • primaire et secondaire. Même si en dix ans, l’école s’est dotée d’un gymnase et d’une nouvelle aile, je la retrouvais comme une vieille amie à qui je n’avais pas donné de nouvelles depuis longtemps. C’est la tête et le cœur, emplis de souvenirs, que je faisais un saut dans un système éducatif hérité de l’ère coloniale anglaise que j’avais délaissé pour un cursus universitaire français.

Le collège – là où s’est déroulé mon stage – occupe la plus grande partie du bâtiment qu’il partage avec la section primaire de l’institution. Il accueille uniquement des filles. Elles portent toutes un uniforme bleu à carreaux. Il serait bon de préciser que le collège mauricien englobe le collège du système éducatif français mais aussi le lycée. À Maurice, aucune séparation ne s’opère à ce niveau. Se nomme collège, toute école qui accueille des apprenants ayant terminé, avec succès, leur cycle primaire.

Les classes vont de la Form 1 (l’équivalent français est la classe de sixième) à la Lower Six (cla re) et la Upper Six OF ses années au secondaire à 18 ans. Le temps du collège, dans ce cas présent, dure sept ans. Je me retrouvais, donc, dans mon collège avec ses grandes baies vitrées, sa charpente en bois et en roche et ses salles de classe dont le mobilier n’avait guère changé en une décennie. Malgré une certaine appréhension, j’étais rassurée d’être, quelque art, en terrain conquis.

J’allais enseigner pour la première fois, là où j’avais appris. Et le temps maussade de Curepipe (la ville la plus froide de l’île), en cette matinée hivernale, n’atténuait en aucun cas ma motivation. J’étais prête à me lancer dans cette nouvelle aventure avec une mise en pratique et une mise en perspective des savoirs acquis à travers ma formation en didactique des langues. 1. 2 Un brin d’histoire pour comprendre le fonctionnement du collège, il est nécessaire de s’appesantir, en quelques lignes, sur son histoire.

Et c’est en Angleterre qu’elle a commencé. L’Institut de la Bienheureuse Vierge Marie (IBVM), qui donnera naissance ? l’Institut de Lorette à Maurice, a été fondé au XVIIe siècle par une anglaise, Mary Ward et a vu le jour en réponse à la persécution des catholiques. Un article de presse d’un hebdomadaire mauricien, «La Vie Catholique», retrace les débuts de cette initiative à l’occasion de la commémoration du 400eme anniversaire de l’IVBM : « Comme les couvents étaient fermés dans son pays, elle dut partir pour les Flandres po PAGF s OF projet.

Ayant Seigneur, Mary ouvrit en 1609, à St-Omer, une maison d’éducation pour jeunes filles. Ce fut l’origine de l’Institut. Les maisons d’éducation qu’elle ouvrit, d’abord dans les Flandres, puls en Autriche, en Allemagne et en Italie, connurent beaucoup de succès. » Deux siècles plus tard, en 1 845, le mouvement créé par Mary Ward s’implanta à Ille Maurice à travers l’œuvre de huit religieuses. Le but était l’évangélisation de la population d’une terre nouvellement acquise après une bataille remportée contre les Français en 1810 et l’éducation des jeunes filles.

C’est ainsi, que quelques années après la mise en place d’un pensionnat pour les pauvres, le Couvent de Lorette de Curepipe it le jour en 1871 Face à la demande grandissante de jeunes filles souhaitant avoir une éducation catholique de la part des Sœurs de Lorette, d’autres établissements furent construits au cours des années qui suivirent. 1. 3 Le collège… aujourd’hui 6 En plus d’un siècle d’existence, le Couvent de Lorette de Curepipe a beaucoup changé même si les valeurs de l’IVBM y sont toujours d’actualité.

Il s’appelle désormais le Collège Lorette de Curepipe – on y trouve également, une section primaire : la Junior School. L’enseignement qui y est dispensé a, également, beaucoup évolué avec son temps, pour s’adapter ux exigences de la politique éducative mauricienne et au contexte social mauricien PAGF 6 OF hindoue, musulmane, chrétienne ; pour ne citer que les plus répandues présentes dans Ille. De plus, ces adolescentes ont pour but premier, comme les collégiens, d’obtenir deux diplômes au cours de leur scolarité.

Le School Certificate, d’abord, ou le O Levelune version britannique du brevet – et le Higher School Certificate ou A Level —version britannique du baccalauréat. Ces deux certificats sont dispensés par l’Université de Cambridge. Sil est prévu que l’enseignement se fasse en anglais au collège – ‘ailleurs tous les papiers d’examens sont en anglais, sauf pour le français et la littérature française la réalité est toute autre. our comprendre le processus d’enseignement/ apprentissage de l’école, est nécessaire de situer le contexte multilingue (a) de l’île. 1. 4 Enseigner et apprendre dans un contexte multilingue Le créole mauricien est la langue la plus parlée à Maurice, selon un recensement démographique de 2000, publié en 2002 par le Bureau Central des Statistiques local (voir annexe 1). Viennent ensuite le bhojpuri et le français. L’anglais même si elle est langue officielle n’est as utilisée par la majorité de la popu ation dans les échanges quotidiens.

Sur le site officiel du gouvernement mauricien, on peut lire ceci sous la rubrique «l_anguage» : «English is the official language. French is extensively used and Creole is widely spoken. Asian languages also form part of the linguistic mosaic. » («L’anglais est la langue officielle. Le français est utilisé dans de (a)Définition du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (http://www. cnrtl. fr/lexicographie/multilingue) «Multilinguisme, subst. asc_gtat d’un individ PAGF 7 OF «MultiIinguisme, subst. asc. État d’un individu ou d’une communauté linguistique qui utilise concurremment trois langues différentes ou davantage. Il y a des degrés dans le multilinguisme, dans la mesure où la différence n’est pas toujours nette en fait entre l’apprentissage « naturel » et l’apprentissage « scolaire » d’une langue par un enfant 7 nombreuses situations et le créole est parlé par la grande majorité de la population.

Les langues venues d’Asie font parties, également, de cette mosaïque linguistiques). Au Collège Lorette de Curepipe, les classes se font, généralement, en français et en anglais. Deux langues étrangères pour les collégiennes même si le français a un statut de langue seconde (a) pour la plupart de ces adolescentes grâce à son statut particulier dans l’administration et dans le judiciaire, vestige de la colonisation française, et de son rayonnement dans les médias.

Un extrait d’article disponible sur le site de Jacques Leclerc, «l_’aménagement linguistique dans le monde», résume parfaitement la situation : Au secondaire, l’anglais devient une langue d’enseignement courante, statut qu’il partage avec le français. Si la plupart des manuels sont en anglais, il demeure fréquent que ‘enseignant continue d’utiliser le français, même dans les cours de littérature anglaise. Cette prédilection pour le français à récole de la part des parents créollsants s’explique par le fait que le créole est très apparenté au français, ce qui contribue à sa compréhension. ar contre, en ce qui concerne l’anglais, en raison de l’absence de liens de parenté linguistique, la connaissan qui concerne l’anglais, en raison de l’absence de liens de parenté linguistique, la connaissance de cette langue reste assez rudimentaire. L’anglais devient très important au econdaire en raison surtout des examens de sortie qui sont en anglais(… ) » La situation linguistique mauricienne est, donc, très complexe. Surtout au primaire, pour les écoliers dont le créole est la langue maternelle.

Ils doivent apprendre deux langues (l’anglais et le français) qui leur sont étrangères et, en même temps, assimiler des nouveaux savoirs avec comme médum d’enseignement ces deux langues qu’ils ne maitrisent pas forcément. un paramètre, mais pas le seul, pour expliquer le problème d’échec scolaire qui frappe certains élèves mauriciens qui ne réussissent pas les examens de in de cycle primaire. Ceux-l? sont alors dirigés vers les sections préprofessionnelles qui se trouvent dans de nombreux collèges de file.

Faute d’avoir obtenu le Certificate of Primary Education, ils ne rejoignent pas la filière dite normale de l’enseignement mauricien. Depuis 2000, le Collège de Lorette de Curepipe accueille une section préprofessionnelle. C’est là, que j’ai souhaité faire mon stage. (a) Le français langue seconde n’est pas une langue maternelle ni tout à fait une langue étrangère. Il a un statut particulier dans les pays où il est utilisé. Il est langue nstitutionnel et/ou langue de scolarisation. 8 2.

LE PREPROFESSIONNEL enseigné pour la première fois. Mais qu’est-ce le préprofessionnel pour le système éducatif mauricien ? Pour résumer, je dirais qu’il s’agit d’une tentative pour venir en aide aux enfants en échec scolalre. Le prevoc, comme le nomment aussi bien les enseignants que les élèves, est le passage pour les apprenants qui ont échoué à deux reprises aux examens du CPE. Pour obtenir ce sésame afin de trouver une place dans un collège, les élèves en sixième année de primaire doivent prendre part à ces examens.

Le but de cette formation, qui dure actuellement trois ans et qui a vu le jour à la fin des années 90, est de permettre à ces jeunes de pouvoir intégrer une filière professionnelle pour apprendre un métier : la coiffure, l’esthétisme, la mécanique ou encore l’électronique pour ne citer que ceux-là. Après ces trois années supplémentaires ? l’école, ces adolescents, munis d’un certificat, rejoignent, s’ils le souhaitent, la Mauritius Institute Training and Development. Durant les années de prevoc», ces élèves reprennent les bases des sujets enseignés au niveau de la CPE . s mathématiques, le français, l’anglais et les sciences. D’autres matières, tels que kart and fashion», la «citizenship» et la cuisine viennent s’ajouter à leur cursus. Au bout de ces trois années, ils doivent pouvoir avoir une connaissance de base en ces matieres afin de poursuivre leur formation mais aussi se débrouiller dans la vie : faire une demande pour un acte de naissance, demander l’ouverture d’un compte bancaire ou encore rédiger un curriculum vitae, par exemple. Si le projet est en place depuis plus d’une décennie, il a, néanmoins, plusieurs failles de l’avis m