FICHE DE LECTURE Cesare brandi Théorie de la restauration

FICHE DE LECTURE Cesare brandi Théorie de la restauration

FICHE DE LECTURE CESARE BRANDI :: Théorie de la restauration « Editions du Patrimoine » réédité en 2001. Présentation de Cesare Brandi. Philosophe et juriste de formation, fondateur de l’Institut central de restauration de Rome, Cesare Brandi (1906-1988) est l’un des plus grands théoriciens modernes de la restauration.

De son expérience acquise durant l’époque de l’après-guerre (avec des chantiers de restaura de Pise, les fresques « la Teoria del restau enseigne dans son In la future charte de V 2 Ma wipe next page » en e e le Campo Santo il écrit en 1963 ds principes qu’il ectement influencer uite adoptée par les restaurateurs d’œuvres d’art et de monuments. Pour Brandi, la restauration doit s’opposer à l’empirisme: impossible de réparer une œuvre sans réfléchir à son sens historique, à l’unité esthétique de la pièce, et à son effet sur le spectateur.

Citations de Teoria del Restauro. « La restauration doit commencer précisément là où l’œuvre d’art finit, c’est-à-dire à ce moment limite (limite dans l’espace et dans le temps) où l’œuvre d’art, réduite à quelques vestiges, est sur le point de retomber dans l’informe. » « Gouvernée par deux instances, l’une esthétique et Fautre oit viser à rétablir l’unité potentielle de l’œuvre d’art, à

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condition que cela soit possible sans commettre un faux artistique ou un faux historique, et sans effacer la moindre trace du passage de l’œuvre d’art dans le temps. « La reconnaissance de l’œuvre d’art se produit dans une illumination de la conscience. Cet axiome s’accompagne de trois corollaires : la matière de l’œuvre est d’une nature spéciale, ou il faut distinguer la structure et l’aspect ; d’une nature spéciale est aussi l’unité de l’œuvre, qu’il faut concevoir comme un tout et non comme une somme de parties ; ouverte sur un présent éternel ans pour autant échapper à la prise du temps, l’œuvre d’art est un objet d’une nature paradoxale. ? « L’adage esthétique « Tel qu’il était là où il était » est la négation du principe même de restauration ; c’est une offense à Vhistoire, et un outrage à l’esthétique ; il suppose que le temps est réversible et l’œuvre d’art reproductible à volonté. » « Le rôle de la matière est de transmettre. Elle ne devra jamais avoir la priorité sur l’image. II faut qu’elle disparaisse comme matière pour faire apparaitre l’image. » Résumé de l’œuvre. La « Teoria del Restauro » est un des grands manifestes de la estauration du patrimoine.

Cesare Brandi livre sa pensée critique sur toutes les sortes d’œuvres d’art, en énonçant les grands principes déterminant leur juste restauration, qu’elle soit picturale, sculpturale ou architecturale. Ces principes s’orientent autour de 3 thématiques indissociables: L’unité potentielle de l’œuvre. L’œuvre doit être composée d’un tout et non d’un ensemble d’él 20F 12 Cunité potentielle de l’œuvre. L’œuvre doit être composée d’un tout et non d’un ensemble d’éléments.

Cette vision permet de un traitement des différentes lacunes dans une vision d’ensemble, celle d’une teinte assimilable ais en retrait par rapport à la peinture originelle. « La réintégration devra toujours être facilement reconnaissable sans qu’il faille pour cela rompre cette unité que l’on cherche à reconstruire ; donc la réintégration devra être invisible à la distance où l’œuvre d’art doit être regardé mais Immédiatement perceptible dès que la vision est un peu rapprochée. » La matière de l’œuvre, comme support de l’image.

Cauteur décompose l’œuvre en Image (ce qu’elle représente et véhicule comme message) et la matière qui n’est que son support. Ainsi, seule la matière peut être restaurée. Si la atière contribue au caractère figuratif de l’image, alors elle est irremplaçable. « Nous avons tout de suite vu qu’il fallait empêcher la lacune de composer avec les couleurs de la peinture et faire en sorte qu’elle paraisse toujours à un niveau différent de celui de la peinture : plus en avant ou plus en arrière. ? Ainsi, la lacune qui auparavant faisait partie intégrante de l’image se doit parfois de se convertir en matière, pour s’effacer et devenant support de l’élément restant. L’ensemble des lacunes devient fond de l’image et non plus des éléments superposés découpant un ensemble pictural. De la même façon, la patine doit être conservée, car la retirer serait contraindre la matière à retrouver une fraîcheur en contradiction avec l’ancienneté quelle atteste. Les deux instances d’une œuv 30F 12 retrouver une fraîcheur en contradiction avec rancienneté quelle atteste.

Les deux instances d’une œuvre d’art : l’instance historique et l’instance esthétique. Elles remettent en question toute l’importance de l’œuvre dans ce qu’elle fut dans son époque mais aussi à la manière dont elle a traversé l’histoire. Il évalue à la fois la dimension historique de l’œuvre et son essence artistique. L’instance historique fait voir l’œuvre dans deux dimensions de temps, celle du contexte dans lequel l’artiste a conçu l’œuvre, et celle de la poursuite de l’œuvre dans le temps.

Ces deux dimensions sont nécessaire à appréhender pour ne pas être dans le faux artistique et le faux historique : d’une part, le rétablissement d’une lacune ne doit pas se faire passer pour authentique, et d’autre part, on ne doit pas revenir sur des altérations si elles sont porteuses de sens. De plus, « Aucune restauration ne doit rendre impossible mais au contraire faciliter les interventions éventuelles dans le futur. ?? D’où l’intérêt de traiter les lacunes d’une œuvre abimée sans pour autant les effacer. « Le plus grave par rapport à l’œuvre d’art n’est pas tant ce qui manque que ce qui s’y insère abusivement. » Remplir une lacune abusivement revient donc à interpréter ce qui manque, quitte à être dans le faux artistique. L’Instance historique et esthétique en vient à reconsidérer la ruine. Pour Brandi, sa conservation est indissociable de la conservation de son contexte.

Ainsi, mettre en scène des vestiges résulte pour lui du non sens : non sens du point de vue historique car le milieu où les ruines ?taient intégrées a 4 2 : non sens du point de vue historique car le milieu où les ruines étaient intégrées a été détruit ; non sens du point de vue esthétique puisque « il n’y a pas dans la ruine d’unité potentielle ? rétablir Ainsi, la reconstitution d’éléments disparus, dont la suppression a altéré l’environnement spatial d’origine, dépendent de leur statut • Si ce n’est pas une œuvre d’art, on pourra les reconstituer, dans la mesure où bien qu’étant des faux, ils reconstituent les données spatiales du site, sans nuire à la qualité artistique de l’environnement. Exemple : les maisons de la Piazza Navona). Si ce sont des œuvres d’arts, il faut exclure de les reconstituer comme copies. L’environnement devra être reconstitué sur la base des données spatiales et non formelles du monument disparu. Ces deux instances en viennent à reconsidérer la légitimité de l’ajout et « le remaniement d’une œuvre ». L’ajout est d’un point de vue historique légitime car elle est l’expression des superpositions d’époques et de savoir-faire.

D’un point de vue esthétique, en revanche, l’ajout nuit à l’unité potentielle de l’œuvre originelle. Elle devrait être donc enlevée. Ainsi il faudra faire le pour et le contre de chacune des instances. Cesare Brandi préconise de restituer la lisibilité de l’œuvre et de s’interroger sur ce qui, en elle, la constitue en tant qu’œuvre. Observations et commentaires Falsification : Copie, imitation et faux : 3 intentions différentes. 1. Reproduit à la manière de dans un but documentaire. 2. Reproduit à la manière de pour tromper sur l’époque, la matière ou l’auteur. 3. Diffusion et commercial 2 Reproduit à la manière de pour tromper sur fépoque, la matière ou l’auteur. 3.

Diffusion et commercialisation d’un objet différent d’une ?poque, matière, auteur que celui d’origine. Ne pas reconnaître ces falsifications, c’est faire une erreur d’interprétation/contre sens et donc restaurer dans un faux artistique et/ou historique. Traitement des lacunes : PIOI « L’historicité de l’œuvre d’art ; celle-ci étant créée par l’artiste, se libère de son historicité une fois entrée dans le monde de la vie. Nous insistons sur la seconde historicité, dans la mesure où nous effectuons la réception de l’œuvre d’art. C’est sur cette historicité que nous devons modeler notre comportement envers l’œuvre d’art, même si elle se présente comme incomplète et acunaire. ? Restauration des monuments : 1/ Démonter et remonter un monument dans un lieu différent de celui où il a été réalisé est absolument illégitime; cette illégitimité découle encore plus de l’instance esthétique que de son existence historique, car en altérant les données spatiales d’un monument, on affaiblit sa qualité de l’œuvre d’art. Il peut être même rabaissé au rang de faux par rapport à lui-même, un faux réalisé avec ses propres matériaux. 2/ Démonter et remonter un monument est légitime lorsque ces opérations sont liées uniquement à sa sauvegarde, dans la esure où on ne peut le sauver autrement, mais toujours et seulement en relation avec le site où il a été réalisé. Le monument ne devra pas être déplacé même si ces données sont irréparables.

Le sentiment d’authenticité que procure un monument non déplacé devra toujours être préféré 6 2 sentiment d’authenticité que procure un monument non déplacé devra toujours être préféré à la perception hédoniste du monument lui-même. es éléments disparus, dont la suppression a altéré l’environnement spatial d’origine, constituent ou non des œuvres ‘art : Si non, on pourra les reconstituer, dans la mesure où bien qu’étant des faux, ils reconstituent les données spatiales du site, sans nuire à la qualité artistique de l’environnement. (Exemple maisons Piazza Navona). Si oui, il faut exclure de les reconstituer comme copies. Cenvironnement devra être reconstitué sur la base des données spatiales et non formelles du monument disparu. L’unité potentielle de l’œuvre : P40 : unité potentielle P43 : traitement des lacunes dans une vision d’ensemble.

P44 : la lacune comme structure, fond de l’image et non plus omme des éléments superposés découpant un ensemble La matière et l’aspect de l’œuvre : P32 1er et 2eme axiome. P72 : Le rôle de la matière est de transmettre. Elle ne devra jamais avoir la priorité sur l’image. Il faut qu’elle disparaisse comme matière pour faire apparaitre l’image. La Patine. Si on enlève la patine, si donc la matière s’impose avec une telle fraicheur, une telle impétuosité qu’elle l’emporte sur l’image, la réalité de l’image en sera troublé dans sa pureté. La patine, du point de vue esthéti ue est donc cette imperceptible sourdine imposée à la ma it oblieé de garder son 12