Fausses confidences, acte I scène 2

Fausses confidences, acte I scène 2

Scène d’exposition de Les Fausses Confidences plus riche que la première, cette scène nous donne des informations sur les personnages et sur l’intrigue. Nous y voyons l’entrée en scène d’un deuxième valet qui est l’antithèse du premier. Ce sont les deux personnages principaux, leurs intentions sont présentées au cours d’une conversation naturelle mais qui a le ton du complot et dont le sujet n’est pas clairement défini. Cest Dubois qui mène l’affaire et qui mène son ancien maitre. Dorante est à la fois dominé et dépendant.

Déguisé en intendant, il est l’exécutant ‘une entreprise amoureuse dont il sera aussi le bénéficiaire. Ce dialogue est révélateur des rapports de force, qui met en évidence les qualités multiples de Dubois et la vulnérabilité de Dorante. Cette scène La discussion est viv pro réussite de l’entrepri arn„•— Sni* to View Confidences met do fragilité de l’ancien m des caractères. et chances de it de Les Fausses ce du valet et la l- Raison et manifestation de la aiblesse de Dorante. Amoureux conventionnel mais qui se présente sous le masque de l’intendant (cf.

Valère dans L’Avare). Tromperie condamnable mais ses hésitations et son manque d’assurance le rendent inoffensif. Il se présente victime de sa passi Swipe to

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View next page passion : l’aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble Déguisé, inhibé et conscient de la disparité sociale, « Elle a plus de cinquante mille livres de rente », il a donc toutes les raisons d’envisager l’échec d’une entreprise (« une chimère l ») dont il n’est ni l’initiateur ni le meneur. Sa faiblesse est perceptible dans la prise de parole.

Alors que les répliques de Dubois sont construites, celles de Dorante sont rèves et marquées par l’émotion : modalités exclamatives et interrogatives. Sa première réplique est une exclamation, expression d’un complexe d’infériorité, désespoir. Sa deuxième réplique : interrogation qui montre avant tout qu’il souhaite être rassuré. ll- Dubois, sûr de lui. Le discours de Dubois est l’antithèse de celui de Dorante. Une énergie qu’il voudrait communicative « allons, Monsieur, vous vous moquez ‘entendez-vous? , répétition persuasive « infaillible… infaillible ». Les modalités exclamatives sont les marques de l’enthousiasme « Point de bien ! Votre bonne mine est un Pérou l » ou de l’impatience et de l’exhortation : « Oh! vous m’impatientez avec vos terreurs : eh que diantre Une affection à la fois protectrice et grondeuse. IJn discours péremptoire : ton moqueur employé pour répondre aux objections de Dorante (601ivres> 500001ivres) : la disproportion mise en évidence semble avant tout le réjouir : cf. ‘interjection. Ton critique disproportion mise en évidence semble avant tout le réjouir : cf. l’interjection. Ton critique et moqueur devant les craintes de Dorante, devant la façon trop emphatique dont il les exprime : vos terreurs ». Optimisme : Pour Dubois l’argent n’est pas un obstacle, la différence de fortune étant compensée par l’apparence physique de Dorante, humour et ironie « Votre bonne mine est un Pérou » le valet joue sur la polysémie du mot « mine », peu importe l’argent, Dorante vaut par lui-même.

L’image un peu insolente de Dorante « en déshabillé dans l’appartement de Madame » souligne la rapidité avec laquelle le projet aboutira. Vocabulaire de la certitude : « Oui, je le soutiens ». Il anéantit les doutes de son ancien maître par son analyse de la situation « Tant mieux our vous, et tant pis pour elle.  » vivacité de la tournure accompagnée d’un raccourci visionnaire montrant la soumission de la jeune femme. La dernière réplique montre l’éloquence de Dubois. Il énonce son projet dans un discours à la première personne ‘]e m’en charge, je le veux, je l’ai mis là… e sais votre merite, je sais mes talents, je vous conduis », le rythme ternaire (procédé principal de la réplique) montre le caractère volontaire et décidé. Noter dans l’ensemble de la tirade, le glissement du pronom « vous’ (Dorante) emplacé par le « nous » puis par le « je ». La jeune veuve désignée par le pronom indéfini « on » : « toute rai « nous » puis par le ‘je ». La jeune veuve désignée par le pronom indéfini « on » : « toute raisonnable qu’on est ; on vous épousera, toute fière qu’on est, et on vous enrichira ».

Ainsi, elle n’apparaît pas en tant qu’indivldualité, un « on » (elle, ma maîtresse + moi) qui peut laisser sous entendre la participation active de Dubois capable de guider la conscience de la jeune femme. D’autre part, le parallélisme de structure définit les objectifs : « aimera/ ?pousera/ enrichira » (futur -certitude) trois moments auxquels correspondent trois traits définissant la personne à conquérir : « fierté/ raison/ richesse ». Constructions symétriques: « je sais votre mérite / je sais mes talents » ->. a réussite repose sur leur complicité « nous sommes convenus de toutes nos actions/ toutes nos mesures sont prises’ Chiasme (convenus – prises/ toutes nos actions – toutes nos mesures) pour souligner la solidité du stratagème mis en place. Les impératifs traduisent son pouvoir de décision. Dubois est un homme d’action, volontaire, ayant onfiance en lui. Son discours souligne un caractère autoritaire. Il a donc sur son maitre une véritable ascendance.

Ill Un homme d’action au service d’un projet amoureux. Le projet est un complot mené par un valet qui n’est pas tourmenté par les scrupules. Dubois possède des qualités intellectuelles, il connaît les mécanismes amoureux et, en fin psychologue, il a analysé le car PAGF intellectuelles, il connaît les mécanismes amoureux et, en fin psychologue, il a analysé le caractère de sa maitresse. S’il souligne qu’elle est raisonnable (par trois fois), cette qualité ne ui semble pas un obstacle.

Non seulement elle ne pourra pas résister à l’amour, mais de plus cette qualité doit jouer en faveur de Dorante : c’est un gage de la profondeur des sentiments. « Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu’elle ne pourra se soutenir qu’en épousant » le lexique suggère la maladie d’amour (faible, se soutenir), la restriction (ne… que), l’issue fatale. Le processus est connu, il reste à le provoquer : deux étapes : faire naitre le désir par la séduction (physique « Votre bonne mine… vous vois déjà en déshabillé ») et l’entretenir, le stimuler, par la jalousie « Tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous », le statut social de ce personnage encore énigmatique se précise. La scène d’exposition distribue les rôles dans un projet qui se dessine. Cette scène nous montre un valet aux multiples qualités, morales et intellectuelles, qui tire les ficelles et prend plaisir à le faire, et un maître qui n’en est plus un, déclassé fragile, malheureux et dépendant, et enfin Une maitresse qu’il faut séduire sans s’embarrasser de scrupules.