externalisation de la fonction comptable

externalisation de la fonction comptable

Manuscrit auteur, publié dans « Comptabilités, économie et société, Montpellier : France (2011) » LA DÉCISION D’EXTERNALISATION DE LA FONCTION COMPTABLE : FACTEURS EXPLICATIFS DANS LE CONTEXTE TUNISIEN Abdelaziz J MAL Doctorant et chercheur en Comptabilité Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax E-Mail ors. hal-00650531, versio Sni* to View Khamoussi HALIOUI Maitre de conférenc Institut Supérieur d’Administration des Entreprises de Gafsa E-Mall : Khamoussi.

[email protected] com Résumé : Bien que la force logique qui relie l’externalisation de la fonction comptable avec lusieurs facteurs incitatifs soit reconnue par quelques études professionnelles, l’absence d’une validation empirique de la pertinence de ces facteurs, notamment dans un contexte tunisien, nous a incités à entamer une investigation sur ce sujet.

L’objectif de cette étude est d’analyser l’impact de quatre groupes de facteurs déterminants de la décision d’externalisation de la fonction comptable dans le contexte tunisien : (1 ) des facteurs stratégiques ; (2) des facteurs of these factors, in particular in a Tunisian context, incited us to conduct an investigation on this subject. The bjective of this study is to analyze the Impact of four groups of determining factors of the decision of outsourcing of the accounting function in the Tunisian context: (1) strategic factors; (2) organizational

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factors; (3) operational factors and (4) financial factors.

The results of this study suggest that the decision of outsourcing depends more widely on operational and financial factors than on other factors. Key words. Outsourcing, accounting function, decision-makings, explanatory factors, transaction cost theory. Introduction Pendant longtemps, les entreprises avaient la volonté de tout ontrôler en interne par une intégration verticale.

De nos jours, la plupart d’entre elles ont réorienté leur stratégie en adoptant, pour se développer, un modèle d’intégration horizontale. Elles fonctionnent désormais en réseau et externalisent donc certaines de leurs activités auprès des spécialistes qui leur apportent une plus grande expertise et flexibilité. Selon Quinn (2000), l’externalisation d’activités critiques est de plus en plus fréquente. Par ailleurs, elle se présente comme une innovation pour la fonction comptable (Tort, 2003).

La complexité croissante des normes comptables et les ontraintes en termes de coûts et de performance des entreprises amènent de plus en plus des dirigeants à envisager d’externaliser leur comptabilité. Le péri ction comptable est OF activité importante, souvent coûteuse, mais qui n’est pas réellement stratégique. Elle est donc susceptible d’être externallsée aisément. La question est en fait : que peut-on externaliser (comme processus comptable) et pour quels avantages ? al-00650531, version 1 – 10 Dec 2011 Les principales attentes des chefs d’entreprises en matière d’externalisation de la fonction omptable se résument à l’optimisation et au contrôle des coûts (facteurs financiers), ? l’augmentation de la qualité du service (facteurs opérationnels), ? l’allègement de la structure et à l’accroissement de sa flexibilité (facteurs organisationnels). Par ailleurs, les facteurs stratégiques peuvent apporter des avantages considérables par le recentrage sur le cœur du métier et la redistribution des ressources.

Cette étude consiste à la conduite d’une réflexion menée sur quelques facteurs jouant un rôle déterminant dans le choix et la mise en place de l’externalisation e la fonction comptable Bien que la force logique qui relie l’externalisation de la fonction comptable avec plusieurs facteurs incitatifs soit reconnue par quelques études professionnelles, l’absence d’une validation empirique de la pertinence de ces facteurs, notamment dans un contexte tunisien, nous a incité à entamer une investigation sur ce sujet.

D’ailleurs, l’équivoque qui caractérise la portée de chaque facteur sur la décision d’externalisation a donné plus de légitimité à cette étude. Dans la première section PAGF a OF nous développons les section porte sur la résentation du modèle conceptuel et la formulation des hypothèses. Dans la troisième section, nous présentons la méthodologie. Enfin, dans une quatrième section, nous analysons et discutons les résultats. 1 .

Fondements théoriques de la décision d’externalisation de la fonction comptable : 1 . 1. Concept d’externalisation et sa pertinence pour la fonction comptable . 1 . Le concept d’externalisation Les modèles économiques de référence que sont le marché et la hiérarchie ont connu une crise durant les dernières années. D’un point de vue économique, il est ésormais reconnu que les insuffisances de ces deux modèles opposés sont à l’origine de l’émergence des structures réticulaires.

Ces structures en réseau, considérées des formes hybrides, se rapprochent simultanément des relations marchandes (indépendance des échangistes) et des relations hiérarchiques (mode de gestion fondé sur la collaboration). En ce sens, Jarillo (1993) qualifie ces structures « d’organisations sans frontières » puisque la ligne de partage entre compétition et coopération ne coïncide plus nécessairement avec les frontières juridiques de l’entreprise.

Les tructures réticulaires se développent pour faire face à des nouveaux enjeux en satisfaisant les besoins d’adaptabilité, de réactivité et de souplesse considérés les valeurs-clés actuelles de la gestion des entreprises face aux exigences internes et externes (Daigne, 1998). spécificité d’actifs, ont pour finalité la mise en place et l’atteinte de l’objectif d’une transaction et le respect de ses clauses. Par ailleurs, la conception traditionnelle du modèle comptable se prête à la représentation des grosses structures stables et nettement circonscrites.

Actuellement, les notions de flexibilité, e souplesse et d’adaptabilité ont remplacé celles de volume, de standardisation, de grande échelle et de planification. Les entreprises se désintègrent verticalement pour être plus résistantes. Elles cherchent d’être petites, légères, réactives et solidaires. Évoluant dans un pareil contexte, le modèle organisationnel traditionnel de la fonction comptable devient inadapté avec les pratiques managériales et les stratégies de diversification mises en œuvre.

L’analyse de l’ancien design organisationnel montre que le service comptable ne répond plus tant aux ttentes internes des dirigeants qu’aux contraintes externes relatives à la communication et au reporting financier. La mise en cause de la performance de la fonction au travers les volumétries traitées pour les différentes activités, les besoins de formation contenue des cadres du service et les difficultés d’accessibilité à la nouvelle technologie sont des causes, parmi d’autres, qui poussent ? repenser le design organisationnel de la fonction comptable.

L’externalisation représente la forme alternative d’organisation comptable la plus émergée au cours des dernières années. Des études menées dans ce domaine entre 1999 et 2003 (études Andersen/ërnst & Young Taylor Nelson Sofres) dém s fonctions PAGF s OF télécommunication, parmi les fonctions qui seront les plus externalisées à l’avenir.

D’après Barthélemy (2004), une certaine confusion entoure le terme « externalisation » dans la littérature. Selon cet auteur, l’externalisation est perçue comme « le recours à un prestataire extérieur pour réaliser une activité qui était jusqu’alors réalisée au sein de l’entreprise. L’externalisation s’accompagne alors fréquemment d’un transfert de ressources matérielles t/ou humaines vers le prestataire, qui se substitue aux services internes.

Elle est définie aussi comme la remise en cause d’une décislon d’internalisation préalable L’Ordre des Experts Comptables de France a ainsi défini l’externalisation, connue aussi sous le nom d’outsourcing : « Externaliser, c’est le fait pour une société de faire réaliser par un tiers des prestations ou des actes juridiques, avec transfert, le cas échéant, auprès de ce tiers des moyens matériels et humains affectés jusqu’à présent par la société à ces prestations ou actes, sur une longue durée, pour un prix contractuellement onvenu, forfaitaire ou non ». Trouvant son origine dans les théories classiques du « faire ou faire faire » (i. e. « make or buy ») (Williamson, 1985) développées dans le cadre de la recherche d’économies d’échelle, l’externalisation a suivi plusieurs évolutions dès son apparition dans les années 70, de façon plus notable aux États-Unis et en Grande-Bretagne, dans le cadre de la recherche de baisse des coûts.

Au cours des années 80 et 90, ce phénomène s’est développé dans une logique de mise en commun de moyens et de recherche constante de productivité et d’optimisat PAGF OF ampleur au début du 21ème siècle suite Ordre des Experts Comptables de France : « fonction administrative et comptable Expert comptable Média, 2000. ‘externalisation de la aux mutations économiques liées aux nouveaux outils de communication et la croissance de la production sous la logique « time to market 1 . . 2. Pertinence de l’externalisation de la fonction comptable hal-00650531, version 1 – IO Dec 2011 La redéfinition du rôle des responsables comptables et financiers au sein des entreprises par le passage d’un contrôle des données financières en aval de leur roduction à l’instauration des systèmes d’information sur mesure a marqué révolution de la fonction comptable pendant les dernières années.

Le volume et la complexité des taches dévolues aux directeurs financiers, conjugués avec la volonté de se départir de la gestion des ressources et de se consacrer aux activités créatrices de valeur nécessite le développement de nouvelles formes alternatives d’organisation. Le choix d’une organisation adéquate de la fonction comptable passe par un choix binaire entre le design intra-organisationnel caractérisé par ses deux formes décentralisée et entralisée (relation hiérarchi ue et la relation inter- organisationnelle dont la f PAGF 7 OF fonctions comptables se trouvent en partie liées à l’organisation de ces processus.

En croisant la décentralisation avec les opérations de croissance externes perpétuelles des unités opérationnelles, les procédures et les supports comptables connaissent une hétérogénéité accrue du fait que chaque site développe ses propres méthodes de travail et choisit ses applicatifs (Tondeur et De La Villarmois, 2003). La décentralisation des services comptables peut engendrer des entraves à la bonne gestion de ‘activité comptable.

Elles se manifestent, notamment, par des difficultés d’évaluation et de maîtrise des coûts engagés pour cette fonction ainsi que par l’affectation de la qualité et de l’efficacité des services due aux efforts alloués à la gestion des moyens au détriment de l’amélioration des prestations. Également, les pertes en synergie et en économie d’échelle s’avèrent significatives.

Malgré le fait que la centralisation de la fonction comptable permet de limiter les coûts, de rationaliser l’organisation du service et d’obtenir une homogénéisation des pratiques omptables, de multiples limites peuvent être reprochées à ce modèle organisationnel. Elles consistent essentiellement aux difficultés de communication avec les unités opérationnelles (problème de proximité) et aux problèmes liés à la gestion du personnel comptable qui exige une préoccupation des responsables du service aux dépens des questions techniques.

Ces dernières années, le modèle de centralisation de la fonction comptable a connu une évolution organisationnelle ar la substitution de la relation hiérarchique par une relat- PAGF 8 OF concurrence. Dans une forme peu évoluée de ce nouveau modèle organisationnel, les entreprises font recours à des prestataires internes mis en place pour satisfaire exclusivement leurs besoins et regroupés dans des centres de services partagés.

La création d’un centre de services partagés est généralement considérée comme une mutation organisationnelle des services comptables décentralisés ou centralisés, suivie d’une évolution 4 juridique résultant de la mise en place dune nouvelle entité autonome. Le passage d’un service comptable centralisé à un centre des services partagés s’avère plus commode vu ‘homogénéité des procédures et des moyens dédiés à la gestion comptable en commun des différentes sociétés ou division d’un même groupe.

L’optimisation de ce modèle organisationnel peut se matérialiser par la gestion de l’amélioration continue des processus et l’intégration de leviers technologiques, la concentration des centres de services partagés, l’extension de périmètre ou l’externalisation. L’externalisation s’impose dans la fonction comptable comme une solution d’organisation crédible. Ce n’est pas une panacée et la démarche qui y conduit se doit d’être construite avec méthode.

Des études ont montré que le niveau de satisfaction très élevé des utilisateurs effectifs renforce la pertinence du choix de l’externalisation de la comptabilité dans les entreprises de toutes taill levé, à cet éeard, que les PAGF g OF ressources de qualité dans le domaine comptable et financier, militent en faveur d’un recours à un prestataire spécialisé avec qui s’établira une véritable relatlon de partenariat.

Via l’externalisation, la relation employeur/salariés se transforme en partenariat client/fournisseur. Sur le plan pratique, des modes d’agencement différents peuvent être mis en œuvre pour haque processus de la fonction comptable (saisie, gestion des immobilisations, fournisseurs, trésorerie… ). Ces agencements varient entre la structure intra- organisationnelle (le dilemme centralisation/décentralisation) et la relation inter- internalisation/externalisation).

Face à ces alternatives, le recours à une décision d’externaliser la fonction comptable demeure soutenu par des fondements théoriques solides et des facteurs explicatifs légitimes. 1. 2. Les théories mobilisées pour expliquer la décision d’externalisation La déclsion d’externalisation possède un cadre théorlque onstitué d’une architecture de théorie.

Cette abondance de théories mobilisées pour cadrer l’externalisation s’explique par la complexité de ce phénomène et du fait que la plupart des théories des organisations sont partielles et chacune se penche sur un aspect particulier du problème de Forganisation (Rojot, 1. 2. 1 . La théorie des coûts de transaction Issue des travaux de Coase (1937)2 et de Williamson (1975), la théorie des coûts de transaction éclaire les choix des agents économiques en matière d’arrangements contractuels et organisationnels. Le m de coordination