I PRÉSENTATION DE LA PIÈCE 1) Résumé – la fable Deux maîtres, Iphicrate et Euphrosine échouent après un naufrage dans une île gouvernée par des esclaves fugitifs. Les lois de cette nouvelle république imposent aux esclaves de devenir maîtres et aux maîtres de devenir esclaves dans un but de rééducation de ces derniers. Trivelin, responsable de IIIe et garant de ses lois, explique le processus de rééducation des naufragés. Les maitres vont perdre leurs noms et leurs habits qu’ils doivent céder à leur valet et servante, Arlequin et Cléanthis.
Ils devront écouter le portrait c erviteurs et reconnaître sa véraci reuve des maîtres org atteindra son paroxy e Cléanthis, emballés Snipe to par leur nouvel état, ariage : le valet avec la maîtresse et I Euphrosine bouleverse Arlequin par ses pleurs et son discours émouvant. Les serviteurs pardonnent à leurs maîtres. Les maîtres affranchissent leurs esclaves. Trivelin réapparait pour consacrer cette humanité retrouvée de part et d’autre. ) Le contexte culturel et idéologique : L Tle des esclaves et les Lumières L ‘ile des Esclaves s’inscrit dans une double lignée : • – – Celle des textes utopiques d’abord qui hoisissent souvent l’île comme lieu d’expérimentation de leurs idées de réformes sociales
La classe bourgeoise s’enrichit, a plus d’employés et de domestiques que les nobles , elle accède à la culture ; les philosophes des Lumières réfléchissent aux fondements de la société, essaiment leurs idées nouvelles et contestataires. Les salons se multiplient et sont des lieux de réflexions, d’échanges t de remise en cause. Émergent le problème des colonies, celui de l’esclavage, est ranimé le mythe du bon sauvage, naissent les idées d’affranchissement des dogmes religieux et moraux, celle de l’épanouissement de l’individu… ) Le titre et les lieux – Le titre de la pièce indique un lieu Ille des esclaves propose un horizon d’attente au lecteur qui peut s’interroger sur le choc des mots : L Ile est dite comme un lieu exotique, de rêve, de liberté. Le terme esclave s’associe ? des images de prisonniers, de chaines… Ce lieu semble resserré et périlleux dès la scène 1, d’un côté la mer tempétueuse, les ochers, de l’autre les cases de ceux dont la coutume « est de tuer tous les maîtres qu’ils rencontrent » Ce lieu est en fait une « république » qui propose un gouvernement alternatif. A ce présent de file, s’oppose un « là-bas » d’où viennent les quatre naufragés, un « là-bas » regretté par les maîtres, rejeté par les serviteurs. Ce « là-bas » est Athènes, et une Athènes de la Grèce Antique, ce qui est corroboré par les noms grecs « antiques » (Iphicrate, Euphrosine, Cléanthis… ) Athènes va se est corroboré par les noms grecs « antiques » (Iphicrate, Euphrosine, Cléanthis… Athènes va servir constamment de référence négative à cause des lois iniques qui la gouvernent ; les maitres y sont « durs, injustes – Que représente alors Plci de Ille ?
Un lieu salvateur, qui a perdu sa barbarie originelle et qui ne propose plus la mort des maîtres mais uniquement leur guérison. Marivaux ne donne aucun repère géographique. Ici c’est nulle part, l’île est donc bien le lieu de l’utopie , le lieu d’un enjeu intérieur, d’une épreuve individuelle, le lieu du « jeu » et du théâtre aussi. Quant au langage des personnages, aux costumes et fonctions des domestiques, aux récits du comportement des aîtres, on est au XVIIIème et non plus dans l’Antiquité. Marivaux brouille les cartes volontairement.
Cette île de nulle part mâtinée d’Antiquité et de XVIIIème ne sert qu’à une expérimentation et ? une réflexion philosophique et politique sur la condition sociale et la qualité de l’individu. 4) Les personnages. Par couples. Et Trivelin ? – La Liste des personnages L’ordre de présentation des personnages donnés par couple (le maitre et son valet ; la maîtresse et sa suivante) suivis d’un troisième personnage, Trivelin indique le véritable sujet de la pièce : une réflexion sur ceux qui ont le pouvoir et ceux qul e subissent.
Trois noms grecs et signifiants : Iphicrate : qui gouverne par la force Euphrosine : Pleine de joie : effet comique car Euphrosine n’est pas à la fête dans Ille Cléanthis : Fleur et victoire – Si quatre personnages Euphrosine n’est pas à la fête dans lîle Cléanthis : Fleur et victoire – Si quatre personnages fonctionnent toujours « en couple » dans la pièce : * couple maître / serviteur : Iphicrate / Arlequin – Euphrosine / Cléanthis * couple maitre : Iphicrate / Euphrosine, les maîtres mis à mal dans lîle * couple serviteur : Arlequin Cléanthis, les serviteurs coalisés par le ressentiment et le désir e revanche sur les maitres * couple « contre-nature » dans la proposition galante de transgression des classes sociales : Arlequin / Euphrosine ; Iphicrate / Cléanthis , un personnage se démarque, c’est Trivelin. Qui est Trivelin ? Le chef de lîle, le gouverneur de cette nouvelle république, le garant des lois de ‘île, le « fonctionnaire » de file des Esclaves chargé de ramener les maitres à la raison. Il représente la Loi.
Il est aussi le metteur en scène du processus de rééducation des maîtres, c’est lui qui explique la « cure qui énonce les épreuves, qui distribue es rôles, qui oblige à changer de costumes, qui suscite les improvisations qui en découlent. C’est lui aussi qui impose le Mthme, donne le tempo de la pièce : « en voilà donc assez pour à présent. » Il est le maître d’œuvre et le garant des dérapages ; c’est lui qui arrête les débordements de Cléanthis rendue cruelle par son ressentiment. Il encadre ce qui se joue dans lîle de sa forte présence au début (scène 2 à 5) et à la fin c’est lui qui dresse le bilan de l’expérimentation et autorise le retour à Athènes. Il est le dernier personnage à parler. Si Trivelin est le PAGF