Acte Il, scène 6 Les mêmes, AGATHE poursuivie par le président. LE PRESIDENT. Qui est-ce ? Qui aimes-tu ? AGATHE. Je te hais. LE PRÉSIDENT. Qui est-ce ? Je te dis que c’est fini. Fini le mensonge. Électre a raison. Je passe dans son camp. Merci, Électre ! Tu me donnes la vie ! Que chante-t-elle ? or 5 Sni* to View La chanson des épou Elle va chanter, maintenant ! Oui, nous sommes toutes là, avec nos maris insuffisants ou nos veuvages.
Et toutes nous nous consumons à leur rendre la vie et la mort agréables. Et s’ils mangent de la laitue cuite il leur faut le el et un sourire. Et s’ils fument, il nous faut allumer leur ignoble clgare avec la flamme de notre cœur ! pour qui parles-tu ? Tu m’as vu jamais manger de la laitue cuite ? Ton oseille, si tu veux. Et il n’en mange pas d’oseille et il ne fume pas le cigare, ton amant? AGATHE. L’oseille mangée par mon amant devient une ambroisie, dont Justement. J’y reviens.
J’y suis enfin revenue Et vingt-quatre heures par jour, nous nous tuons, nous nous suicidons pour la satisfaction d’un être dont le mécontentement est notre seule joie,
Quand cette heure merveilleuse arrive, nous n’y allons pas de main morte ! Voilà ton ouvrage. Électre. Ce matin encore, elle m’embrassait ! je suis jolie et il est laid. Je suis jeune et il est vieux. J’ai de l’esprit et il est bête. J’ai une âme et il n’en a pas. Et c’est lui qui a tout. En tout cas il m’a. Et c’est moi qui n’ai rien. En tout cas, je rai. Et jusqu’à ce matin, moi qui donnais tout, c’est moi qui devais paraître comblée. Pourquoi Je lui cire ses chaussures. Pourquoi Je lui brosse ses pellicules.
Pourquoi Je lui filtre son café. Pourquoi ? Alors que la vérité serait que je l’empoisonne, que je frotte son col de poix et de cendre. Les souliers encore, je comprends. Je crachais sur eux. Je crachais sur toi. Mais c’est fini, c’est fini… Salut, ô véri je comprends. Je crachais sur eux. Je crachais sur toi. Mais c’est fini, c’est fini… Salut, ô vérité. Électre m’a donné son courage. C’est fait, c’est fait. J’aime autant mourir ! LE MENDIANT. Elles chantent bien, les épouses. ÉLECTRE. Écoute, mère ! ?coute-toi ! C’est toi qui parles ! Qui est-ce ? Ils croient, tous ces maris, que ce n’est qu’une personne ! Des amants ? Tu as des amants ? Ils croient que nous ne les trompons qu’avec des amants. Avec les amants aussi, sûrement… Nous vous trompons avec tout Quand ma main glisse, au réveil, et machinalement tâte le bois du lit, c’est mon premier adultère. Employons-le, pour une fois, ton mot adultère. Que je l’ai caressé, ce bois, en te tournant le os, durant mes insomnies ! C’est de l’olivier. Quel grain doux !
Quel nom charmant ! Quand j’entends le mot olivier dans la rue, j’en ai un sursaut. J’entends le nom de mon amant ! Et mon second adultère, c’est quand mes yeux s’ouvrent et voient le jour à travers la persienne. Et mon troisième, c’est quand mon pied touche l’eau du bain, c’est quand j’y plonge. Je te trompe avec mon doigt, avec mes yeux, avec la plante de mes pieds. Quand je te regarde, je te trompe. Quand je t’écoute, quand je feins de radmirer à ton tribunal, je te trompe. Tue les oliviers, tue le