L’éducation sentimentale Flaubert Incipit Introduction Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen en 1821 et mort en 1880. Il a marqué la littérature française car il est l’un des plus grand représentant du mouvement réaliste en France. Ses principaux romans sont Madame Bovary (1857), L’Éducation sentimentale (1869) que l’auteur définit ainsi « l’histoire morale des hommes de ma génération Le roman relate de la passion malheureuse de Fréderic Moreaux pour madame Arnoux, une femme mariée.
Nous étudierons l’incipit d veut dire « il comme du roman. cet incipit Cette première page Flaubert présente fi or 18 Snipe to View nextggge -n : incipit qui mères lignes roman réaliste ntimentale de teau en partance. Mais le voyage n’est ici que le retour de Fr déric dans sa ville natale, Nogent-sur-Seine. Portrait d’un jeune homme romantique, cette page est aussi teintée par l’ironie du narrateur.
Tout se passe comme si Flaubert, capitaine du bateau « L’Education sentimentale » nous conviait à un voyage à travers l’espace (le Havre, Paris, Nogent-sur-Seine, à nouveau Paris) et ? travers le temps, les indlcations spatio-temporelles importantes pour la compréhension du récit étant données sous la forme d ne analepse (retour en arrière) en compagnie d’un jeune hom Swipe to
Cette phrase initiale plante donc le décor du livre, l’élan vers un ailleurs « Des gens arrivaient hors d’haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours » – Changement de point de vue, Flaubert décrit maintenant l’effervescence du quai par le regard des voyageurs (réalisme objectif) Le narrateur peint l’animation et le désordre du départ par une juxtaposition de propositions, qui met sur le même plan les gens, nonymes, les matelots et les objets Le rythme, donné par la ponctuation nombreuse, fait alterner les groupes syllabiques longs et brefs (8/3/3/14) – Tous les verbes employés ici créent un dynamisme, que renforce l’expression « hors d’haleine » ; de plus, ces mouvements apparaissent divers et contradictoires « on se heurtait « gênaient » Précédés tantôt d’un déterminant indéfini des gens », « des barriques tantôt d’un défini les matelots « les colis »), individus et objets sont traités de la même façon – Anonymat marqué par les pronoms indéfinis (« on « personne ») et absence de communication les matelots e répondaient à personne D) amplification de l’animation régnante « Et le tapage s’absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s’échappant par des plaques de tôle, tapage s’absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s’échappant par des plaques de tôle, enveloppait tout d’une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l’avant, tintait sans discontinuer » – Des impressions auditives viennent s’ajouter aux impressions visuelles Ici, les mots « tapage » et « bruissement » désignent des bruits confus et désordonnés, bien que d’intensité différente contribuent à l’effervescence Tintement de la clache imminence du départ – Une série de brouillages est donc créée dans ce tableau par la superposition des sons, mais aussi par la « nuée blanchâtre » de la vapeur rappelle les tableaux impressionnistes (La gare Saint Lazare de Monet par exemple) – Ces brouillages constituent autant d’écrans entre le spectateur et la réalité.
La description de Frédéric Enfin le navire partit » à « il poussa un grand soupir. ») « Enfin le navire partit ; et les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d’usines, filèrent comme deux larges rubans que l’on déroule. » Ce troisième paragraphe amorce un second mouvement, avec le départ du bateau . – Le passé simple « partit » et l’adverbe temporel à valeur conclusive « enfin » contribuent à l’effet de rupture. – « comme deux larges rubans que l’on déroule » la description est maintenant faite à partir du bateau ; cette comparaison, qui assimile symboliquement le cours du fleuve au cours de la vie, constitue un exemple de réalisme subjectif. La navette fluviale devient un « navire » poésie du voyage « Un jeune homme de dix-huit ans à longs cheveux et qui te 8 « navire » poésie du voyage. Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. » – Le récit se focalise à présent sur un personnage particulier. L’indéfini « un » introduit progressivement la présentation du personnage. – Le point de vue ici est encore différent, le jeune homme est perçu par le regard extérieur d’un narrateur omniscient qui décèle son âge et s ‘attache à son allure général. – La coiffure et 1’« album » image d’un personnage romantique. A l’arrière du bateau, « près du gouvernail », Frédéric est tourné ers ce qui lui échappe, au lieu de regarder vers l’avant, l’avenir. « immobile » mis en valeur car placé en fin de phrase, l’adjectif contraste avec les mouvements repérés au moment du départ. Dès maintenant, le personnage est présenté comme un rêveur , symboliquement, toute son histoire est en germe ici, dans cette volonté d’agir qui n’aboutit pas. « A travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms ; puis il embrassa, dans un dernier coup d’œil, Ille Saint-Louis, la Cité, Notre-Dame ; et bientôt, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir. ?? – « A travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms » => la description de son attitude confirme le romantisme du personnage, en même temps que sa passiveté. – « contemplat » une tendance du personnage à être spectateur et non acteur. – Il admire la ville qu’il ne connaît guère, comme l’indiquent les PAGF s 8 être spectateur et non acteur. – Il admire la ville qu’il ne connait guère, comme Findiquent les indéfinis « des clochers, des édifices », et la relative « dont il ne savait pas les noms » indlrectement, le lecteur apprend que le ersonnage n’est pas Parisien. – « embrassa » on retrouve la tonalité admirative. ? puis il embrassa, dans un dernier coup d’œil, Ille Saint-Louis, la Cité, Notre-Dame ; et Paris disparaissant, il poussa un grand soupir » le narrateur s’est approché de son personnage et nous livre sa vision des choses, en particulier sa tentative pour s’approprier la ville qu’il quitte ; la vision ultime que Frédéric retire de Paris s’attache à des monuments à la fois chargés d’histoire et d’esthétique. a participiale « Paris disparaissant » explique le « grand soupir » un peu enfantin du personnage. Le passé du personnage (« M. Frédéric Moreau » à « par la route la plus longue. D) « M. Frédéric Moreau, nouvellement reçu bachelier, s’en retournait à Nogent-sur-Seine, où il devait languir pendant deux mois, avant d’aller faire son droit. » – Ici, le point de vue change encore, le narrateur redevient omniscient et prend du recul par rapport à son personnage ; il lui donne un état-civil et une situation sociale qui n’ont rien que de banal, comme dans les récits réalistes.
Le verbe « languir » indique la passiveté du personnage, et révèle son mouvement dhumeur vers Nogent, qui apparait édiocre comparé à Paris. – L’expression « faire son droit » confirme l’appartenance du héros à la bourgeoisie ; l’ironie du romancier se note dans 6 8 droit » confirme l’appartenance du héros à la bourgeoisie ; l’ironie du romancier se note dans l’emploi de l’italique qui marque une distanciation ; Flaubert suggère ainsi que Frédéric est impatient de commencer ses études, puisqu’il s’approprie déjà, par le possessif « son » une discipline qui lui est inconnue. – Le verbe « s’en retournait » explique enfin la raison pour laquelle le personnage se trouve sur ce bateau, et nous ramène à l’action omanesque. ? Sa mère, avec la somme indispensable, l’avait envoyé au Havre voir un oncle, dont elle espérait, pour lui, Fhéritage ; » – Cette phrase nous fait pénétrer davantage dans la vie privée du – Comme c’est sa mère qui se charge de penser à son avenir financier, on suppose Frédéric orphelin de père. Sa situation matérielle ne semble pas très aisée : sa mère ne lui a donné que « la somme indispensable » ; l’espoir d’héritage est bien rendu par le retardement du mot fatidique ; cet espoir est propre à la mère, à laquelle Frédéric se contente d’obéir. ? Il en était revenu la veille seulement, et il se dédommageait de ne pouvoir séjourner dans la capitale, en regagnant sa province par la route la plus longue. » – Frédéric se désintéresse de sa situation matérielle (le résultat de son entrevue avec l’oncle n’est pas donné), et seul Paris lui importe. Le verbe « se dédommageait » suggère que Frédéric éprouve une frustration de ne pas vivre à Paris, désigné ici par une périphrase banale mais valorisante « la capitale » le héros rappelle les personnages romantiques (Rastignac dans Le Père Gorio 7 8 ? la capitale » le héros rappelle les personnages romantiques (Rastignac dans Le Père Goriot, Rubempré dans Illusions Perdues, Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir) rêvant de quitter leur provlnce pour pans. – Enfin, l’expression « la route la plus longue » achève de peindre Frédéric comme un spectateur (cf. épilogue où il dit à son ami Deslauriers que ses projets ont échoué par « défaut de ligne droite Cet incipit (« il commence » en latin) de L’éducation sentimentale est une scène d’exposition qui présente le personnage principal du roman, situe le cadre spatio-temporel et annonce l’intrigue. Mals derrière une façade balzacienne, le réalisme est quelque peu nuancé.
D’abord, parce que cette description présente une vision brouillée qui rappelle les tableaux impressionnistes. Ensuite, parce que Flaubert joue sur les points de vue, tantôt adoptant le regard de son héros, tantôt s’en éloignant pour le juger. Enfin, le réalisme est ici dérision du romantisme, dont bien des éléments (le départ, la passiveté admirative du personnage) sont présentés avec une certaine ironie. Commentaire compose l. La composition Le texte est mené à l’imparfait « fumait b, « arrivaient Y, ? gênaient « répondaient etc… : il s’agit donc d’un texte descriptif organisé de manière à effectuer un rapprochement progressif sur le personnage. ) Plan générale Du paragraphe 1 à 3, nous avons un plan général « devant le quai Saint-Bernard » (ligne 2), « Des gens » (ligne 3), avec dans le paragraphe 3 un changement de perspective car les quais sont vue du bateau « le navire p 8 dans le paragraphe 3 un changement de perspective car les quais sont vue du bateau « le navire partit ; et les deux berges, peuplées de magasins » (ligne 8) Au paragraphe 4, nous avons un gros plan sur le personnage « Un eune homme » (ligne 10), puis de nouveau un plan d’ensemble sur les quais en mouvement à travers le regard du jeune homme qui est sur le navire « A travers le brouillard, il contemplait des clochers » (ligne 11) Au paragraphe 5, nous avons, de nouveau, un gros plan sur le personnage : « M. Frédéric Moreau » (ligne 14). Le cadre se resserre peu à peu sur un personnage dont nous pouvons deviner qu’il va être le héros du roman. ) Le jeu sur les points de vue Lialternance des points de vue : Le monde est perçu à travers trois points de vue différents et alternés : ) Point de vue externe (focalisation externe) : depuis le début du texte jusqu’à : « sans discontinuer ». b) Point de vue interne (focalisation interne), à travers le regard d’un passagers immobile, Frédéric Moreau lui-même : depuis « Enfin le navire partit » jusqu’à « deux larges rubans que l’on déroule ‘ c) Point de vue externe : « Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. » d) Point de vue interne : depuis « A travers le brouillard, il contemplait des clochers » jusqu’à « il poussa un grand soupir », ui nous fait partager le regard du personnage, mais aussi les émotions qu’il ressent. ) Dans le dernier paragraphe, le narrateur adopte un point de vue omniscient : il sait tout du personnage : son passé : « no PAGF 18 paragraphe, le narrateur adopte un point de vue omniscient : il sait tout du personnage : son passé : « nouvellement reçu bachelier », « sa mère l’avait envoyé au Havre », il en était revenu la veille seulement » ; le présent : « il se dédommageait de ne pouvoir séjourner dans la capitale, en regagnant sa province par la route la plus longue, son avenir : l’il sien retournait à Nogent-Sur-Seine ù il devait languir pendant deux mois, avant d’aller faire son droit. » La variation des temps verbaux : imparfait (« s’en retournait », « espérait », se dédommageait ») futur dans le passé (où il devait languir »), plus-que parfait (sa mère l’avait envoyé, il en était revenu ») suggère la coexistence et le « télescopage » du passé, du présent et du futur dans la conscience humaine où l’Etre et le Temps ne font qu’un. Ce resserrement se retrouve avec le jeu sur les points de vue.
Du paragraphe 1 à 3, nous avons de la focalisation externe : « Des gens arrivaient hors d’haleine » (ligne 3), « les matelots ne épondaient à personne » (ligne 4), « la cloche, à Favant, tintait sans discontinuer » (ligne 6-7). Au paragraphe 4, dans la première phrase nous avons de la focalisation externe : n jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile » (ligne 10-11). Dans ce paragraphe, nous avons un bref passage avec un point de vue interne aux lignes 1 1 à 12 : « des édifices dont il ne savait pas les noms b. Au paragraphe 5, nous avons une focalisation omniscient, le narrateur nous en dit plus sur le personnage : « M. F