Voyage au bout de la nuit : quete ou errance ? Louis-Ferdinand Celine, celebre ecrivain francais, controverse par son antisemitisme, a sut se faire une place dans la litterature grace a son style particulier et novateur, style que l’on pourrai qualifier d’oral, defiant les regles de syntaxe et de ponctuation. Ce mode d’ecriture a ete decouvert dans Voyage au bout de la nuit, roman couronne de succes, qui valut a Celine une reputation de reformiste. Cette ? uvre decrit la vie mouvementee de Ferdinand Bardamu.
En effet, Bardamu s’engage dans l’armee, puis, atteint psychologiquement, il est envoye a l’hopital militaire. A sa sortie, Ferdinand s’exile en Afrique dans un pays colonise, esperant prosperer. Apres deceptions et maladie, il quitte l’Afrique malgre lui sur une galere en direction de l’Amerique, pays de ses reves. Nouvelles succession de desillusion quant a la mentalite de l’humanite, puis, apres avoir connu la pauvrete, l’amour et le travail, il se decidera a rentrer en France ou il entreprendra avec succes des etudes en medecine. Il ouvrira par la suite son cabinet sans connaitre la reussite professionnelle.
Il finira par diriger un hopital psychiatrique et verra son seul ami, Robinson se faire assassiner par son ex-compagne. Face a tant
Je pense que Ferdinand Bardamu ne voyage pas dans l’intention de decouvrir quelque chose de precis, quelque chose qu’il rechercherai tout au long du roman. En effet, meme si un certain heroisme est decelable lorsqu’il decide de s’engager subitement dans l’armee, il serai plus exacte de qualifier une telle action d’inconsciente. Bardamu semble effectivement subir les evenements. Son manque d’assurance et son impuissance sont decelables des les premieres phrases du roman : « Ca a debute comme ca. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. » Ferdinand semble etre un parfait picaresque.
Il est cependant correct de dire que Bardamu tirera de son experience a la guerre un but, mais celui-ci ne guidera pas ses periples. En effet, apres avoir frole la mort, Bardamu s’est rendu compte de l’absurdite de la guerre, du non-sens qu’aurait sa mort s’il venait a mourir pendant son service militaire, et de son attachement profond pour la vie, attachement tres bien decrit dans ce passage : «…si je meurs de ma mort a moi, plus tard, je ne veux surtout pas qu’on me brule ! Je voudrais qu’on me laisse en terre, pourrir au cimetiere, tranquillement, la, pret a revivre peut-etre… Sait-on jamais !
Tandis que si on me brulait en cendres, Lola, comprenez-vous, ca serait vraiment fini, bien fini… » Son desir de survivre, bien qu’il le pousse a fuir les dangers, n’est pas la raison de ses voyages, il est donc incorrecte de dire que Bardamu obeit a la quete de la survie. Je serais tente d’affirme que Ferdinand fuit quelque chose ou quelqu’un tout au long du roman. Effraye par la folie meurtriere de la guerre, affecte par ses echecs sentimentaux avec Lola et Musyne, Bardamu decide de fuir en Afrique, ou il comptait profiter de la situation coloniale.
Il n’est donc pas ardemment a la recherche de l’argent, mais va toutefois tenter sa chance en Afrique, etant degoute de l’Europe ; page 111 : « En Afrique ! Que j’ai dit moi. Plus que se sera loin, mieux sa vaudra ! »Apres un echec dans ces terres colonisees, Bardamu est emmene a son insu en Amerique. En effet, apres etre tombe gravement malade dans la foret tropicale, Ferdinand, dans un etat second, est vendu dans une galere en direction de New York : page 181 «Le voyage continuait evidemment… Mais lequel ? » « N’avaient-ils pas profite de mon etat second pour me vendre gateux, tel quel, a l’armement d’une galere ?