Correction : « Voir la vérité » Voir et savoir Voir la vérité engage une métaphore, celle de la contemplation et il se trouve qu’en grec, le mot thêoria c’est justement un mot qui signifie la contemplation, qui définit donc le fait de voir quelque chose et donc qul définit une sorte de savolr.
Cette assmilation entre voir et savoir est devenue quelque chose de tout à fait prédominant dans le culture occidentale pour le moins, dans la mesure où, quand on dit qu’on comprend quelque chose, on dit que l’on voit. Voir et savoir se confonde et évidemment, la vue dont il est ici uestion ne se réduit pas au sens, à la vue de l’œil mais elle fait plutôt signe vers que de la compréhension entre la vision et la v contemplation impliq qui est extérieur.
La se or 23 Sni* to View rdre de l’esprit, port assez direct tte vision comme ité vis-à-vis de ce activité tout à fait spéciale, car c’est une activite inactive, car quand on se contente de regarder on ne transforme pas la réalité qu’on regarde, la contemplation se définit comme une inactivité et c’est aussi la raison pour laquelle, traditionnellement, elle est associée à la spéculation, spéculer
Souvent les Grecs font une distinction entre un savoir Ibre et un s page savoir mercenaire, savoir qui sert à quelque chose. Ici, le savoir libre, c’est la spéculation, la contemplation dans la mesure où cela ne transforme en rien la réalité sur laquelle porte ce regard. Donc la question posée par le sujet est le problème de savoir qu’en est-il de la vérité ? Qu’est-ce que la vérité si on la considère sous l’angle de la vision, si on en fait l’objet dune contemplation ? Le couple opératoire ici va être l’opposition entre ce qui est inactif t ce qui est actif.
C’est ce rapport à la vérité qu’il faut interroger et la question qui va réapparaitre est celle de savoir si la vérité est de l’ordre d’une contemplation ou si elle doit être pensée comme relevant d’un autre ordre. l) Une vérité absolue a) Que voit Tirésias ? Tirésias dit ce qu’il voit et ce qu’il dit contribue à faire ce qu’il voit, on est dans un registre mythique et religieux où la parole produit de la réalité. Si sa parole est efficace, qui produit de la réalité, ce qui voit Tirésias c’est l’ensemble du destin d’Œdipe (tuer son père t épouser sa mère, puis se crèvera les yeux dans la suite).
C’est parce qu’il voit tout cela qu’il ne veut pas le dire à Œdipe mais ce dernier le contraint à la dire. Ce que voit Tirésias, il le voit dans une perspective particulière, perspective dans laquelle tout ce qui se donne temporellement aux hommes se donne ici dans un présent atemporel et c’est ce caractère atemporel qui permet de lui donner la vue synoptique. b) La vue synoptique On verra ce que Platon appell 3 atemporel qui permet de lui donner la vue synoptique. On verra ce que Platon appelle le synoptikos, celui qui a vue sur le out, la totalité.
Ici, la vue synoptique de Tirésias présente deux caractères, premièrement c’est une vue de la totalité mais de la totalité d’une séquence, il voit le destin d’Œdipe mais sa vue s’arrête au destin de tel ou tel, d’autre part, c’est une vue qui correspond à une parole, un dire, une parole qui est productrice de vérité, c’est ? dire que si Tirésias voit la vérité c’est dans la mesure ou il produit de la vérité, il voit de la vérité mais la vérité qu’il voit c’est la vérité de la réalité qu’il produit, c’est là ce qui caractérise le type de parole qui est le sien.
C’est ce que l’on peut définir comme une parole que Détienne appelle la parole des maitres de la vérité. c) La parole des maitres de vérité Parole des aèdes, des rois de justice et des devins qui disent ce qu’il voit et qui ont donc un accès à une réalité qui échappe aux êtres humains ordinaires.
Le point important ici, c’est qu’il n’y a aucun écart entre la réalité et la vérité, puisqu’il s’agit d’une parole qui est productrice de la vérité, c’est précisément un des sens de l’Aletheia, à savoir que ce terme contient un a privatif et Léthé (l’oubli), c’est donc le jeu ntre le visible et l’invisible, le manifeste et le caché, la mémoire et l’oubli.
Ici, ce qui caractérise cette parole des maitres de vérité c’est qu’elle fait être de la vérité en la découvrant, c’e parole des maitres de vérité c’est qu’elle fait être de la vérité en la découvrant, c’est à dire qu’elle contribue à la réalisation de ce qu’elle voit et de ce qu’elle dit. Ce qui caractérise le discours prophétique, c’est précisément ce fat de contribuer ? la réalisation de ce que l’on dit (effet Œdipe pour Popper). On est ici, à mille lieux d’une thématique de a contemplation, on est ans une parole efficace, une vue qui est solidaire de la parole et est donc solidaire de l’action. ?videmment, cette efficacité du discours ne peut être réelle que si elle est prononcée par celui qui est habilité à le faire (devin au roi de justice ou aède) et si, bien sur, cette parole s’inscrit dans un rituel établi. Si ces conditions ne sont pas présentes, alors cela ne produit aucun effet, cela ne marche pas. Ici, il n’y a pas de distinction entre la vérité et la réalité, il y a donc une coïncidence parfaite qui fait qu’on peut parler dune vérité absolue, même si encore une fois cela ne vaut que dans la sphère e l’activité qui est celle de l’aède, du devin ou du roi de justice.
Cela constitue une forme particulière d’aléthurgie, celle des dieux et des devins, à laquelle les hommes n’ont point part et vis-à- vis de laquelle les hommes n’ont qu’à s’incliner. Par définition, il ne sert à rien de chercher à contester cette aléthurgie. Il y a l? une dimension de nécessité qui apparaît. Dans cette perspective, la vérité n’est pas saisissable par l’humain, il est le jouet de ces puissances mythico reli 3 vérité n’est pas saisissable par l’humain, il est le jouet de ces puissances mythico religieuses.
Il) La vérité comme enquête a) Discours et réalité Dans cette autre forme, cette autre problématisation de la vérité, autre aléthurgie, il y a une distance qui se creuse entre le discours et la réalité, entre le discours et la vérité. Cest à dire que la vérité va apparaître ici comme étant le résultat d’un certain travail, ce travail étant un travail d’enquête qui en passe notamment par l’identification des témoins et puis d’autre part par le récit de ce qu’ont vu ces témoins, et de ce qu’on fait ces témoins. Toute la pièce d’Œdipe est une manière de déplacée ‘énonciatlon de la vérité d’un discours de type prophétique et prescriptif vers un autre discours d’ordre rétrospectif, non plus de l’ordre de la prophétie, mais du témoignage » La vérité des formes juridiques, Foucault. Il ne s’agit plus de dire ce que l’on voit, étant entendu que ce que l’on voit est ce qui va se passer, il ne s’agit donc plus d’un discours prospectif, mais rétrospectif dans lequel les témoins disent ce qu’ils ont vu, et contrairement à Tirésias, ces témoins n’ont les uns et les autres qu’une vue partielle de ce qui s’est passé.
Ce que sait le berger c’est simplement que Jocaste lui a demandé e tuer l’enfant, qu’il a hésité et qu’il a préféré le donner au messager, il a une vision partielle des choses, le messager sait que l’enfant a été recueilli par Polybe. Ici, on est dans des visions et des discours qui sont s PAGF s 3 et des discours qui sont simplement de l’ordre du relatif mais c’est avec un entre croisement de ces connaissances limitées que l’on parvient à établir un falt à savoir que le meurtrier de Laïos est bien cet enfant qui devait être tué à la naissance.
Ici, on voit que la vision dont il est question ici, vision productrice de vérité, est ne vision d’un autre ordre, c’est une vision proprement humaine avec toute la limitation qui lui est associée, voir une chose c’est ne pas en voir une autre, cela dépend de l’orientation que prend le regard. En ce sens là, ce qui caractérise l’enquête, c’est qu’elle suppose l’intervention humaine et que de ce fait elle se construit à partir d’éléments relatifs et on a là une tout autre vision de la vérité qui s’organise à partir de point de vue partiel.
Ce qui apparaît ici et qui était impossible chez le devin, c’est la notion de perspective qui s’organise à partir d’un regard ? n certain moment, dans une certaine perspective, qui va voir quelque chose à un moment mais du coup ne pas en voir d’autre. Ce que met en cause cette notion de perspective c’est l’idée d’un regard qui serait un regard total, un regard auquel rien ne pourrait être caché, même si ce regard de Tirésias ne vaut que pour des segments particuliers. Il y a bien deux régimes de vérité tout à fait différents dans lesquels la vislon joue un rôle tout à fait décisif. ) Enquête et dialectique Alors que no Œdipe, ni le chœur la vision joue un rôle tout à fait décisif. Alors que no Œdipe, ni le chœur ne peuvent se satisfaire du discours de Tirésias, au contraire, ils reconnaissent la vérité dès lors que celle ci est établi à travers une enquête, il n’y pas seulement le passage dune aléthurgie à une autre dans la pièce mai sil y a aussi la substitution d’une aléthurgie à une autre. Cest tout le dispositif qui s’organise à partir d’une enquête qui prend le pas sur l’aléthurgie mythico religieuse des maitres de vérité.
Ici, il apparaît que l’acceptation de la vérité, la reconnaissance de la vérité par Œdipe lui-même, constitue un élément essentiel de a vérité. Que Œdipe accepte ou non l’aléthurgie des maitres de la vérité, il n’empêche qu’il se passera nécessairement ce qu’il doit se passer ce qui ne change rien à l’affaire. Ce qui caractérise l’aléthurgie de l’enquête et du témoignage est qu’elle est acceptée. La vérité ici, n’est vérité que si elle reconnut en tant que vérité. On a opéré un déplacement d’une parole et d’une vision mythico religieuse à une parole et une vision humaine.
On voit une opposition entre deux visions, d’un coté celle de Tirésias et de l’autre les visions partielles qui sont celles des ommes à partir desquelles par analyse, on peut établir une vérité des faits, c’est à dire montrer comme les choses ont du se passer. Ici, ce qui caractérise cette deuxième aléthurgie c’est qu’elle est reconnue à la fois par Œdipe et par le chœur. Reste, cependant, une ambig 7 3 aléthurgie c’est qu’elle est reconnue à la fois par Œdipe et par le chœur.
Reste, cependant, une ambigüité qui vient du fait que la vérité dite par Tirésias et celle dite par le messager sont en fait les mêmes. La vérité que découvrent le messager et le serviteur est une vérité qui avait déjà été proféré par le devin. Dans cette structure, tout se passe comme si la vérité se précédait toujours elle-même et donc la vérité de Tirésias vient d’une certaine façon garantir la vérité découverte à l’occasion de l’enquête. On peut se demander ce qu’il en serait si on devait mettre entre parenthèse cette garantie fournie par le discours de Tirésias.
C’est sur ce point qu’il faut glisser de l’enquête à la dialectique, qui est initialement le fait de s’entretenir de quelque chose avec quelqu’un, c’est justement une forme de dialogue mettant en relation deux individus et qui cherche ensemble à établir quelque chose. Cette dialectique c’est donc ce qui est au cœur des dialogues de Platon, à travers lesquels il s’agit de chercher à déterminer quelle est l’essence de la chose dont on parle. De la même façon que les hommes ne voient pas toujours la même chose, sous un même mot, ils ne mettent pas non plus la même chose.
La première exigence est déjà de s’assurer qu’on parle bien de la même chose et c’est donc de s’interroger sur la nature de cette chose et c’est à travers cette interrogation que deux possibilités sont ouvertes à savoir soit on parvient à établir positivement quelque chose et donc 8 3 ont ouvertes à savoir soit on parvient à établir positivement quelque chose et donc en ce sens là on accède à ce qu’on peut tenir pour une vérité, soit on n’y parvient pas et donc on rencontre ce que Platon appelle une aporie et dans ce cas-là, on à affaire à une autre forme de dialogue que sont les dialogues aporétiques.
Mais la question va être de savoir si cette vérité humaine n’est pas quelque chose comme une convention. Vérité comme convention ? Dans l’enquête, dans le dialogue et dans la dialectique, le langage joue un tout autre rôle que chez Tirésias, ici, la parole et la vision e sont plus opératoire, ne font pas la réalité. Mais la question de la vérité devient ici la question de savoir comment on peut rendre compte de la réalité et plus précisément comment en rendre compte alors qu’on ne peut avoir que des points de vue partiels sur cette réalité.
Comment construire une vérité à partir de perspective partielle, à partir de vision qui ne sont que des visions humaines et partielles ? Ici, les moyens mis en œuvre peuvent être l’enquête, ou sur un point de vue plus théorique ce que Platon appelle la dialectique, dialectique qui est destinée à conjurer une possibilité, la ossibilité que la vérité ne soit qu’une convention humaine.
A partir du moment où on pose que la vérité est ce qui résulte de l’enquête ou à partir du moment où on pose que la vérité est ce qui résulte d’un accord entre les individus, on risque de retrouver la formule de Protagoras selon laquelle l’homme est I PAGF 3 entre les individus, on risque de retrouver la formule de Protagoras selon laquelle l’homme est la mesure de toutes choses et dans ce cas-là si la vérité en passe par un accord, on peut ne voir dans la vérité qu’un accord et du même coup, cela risque toujours d’entrainer un relativisme qui vient dissoudre la otion même de vérité.
Le risque ici est d’arriver à une position sophistique. c) La vérité humaine et la vérité de marbre Une vérité de marbre serait une vérité inaltérable qui serait vraie partout et toujours et non pas ici et maintenant. Cette représentation de la vérité est ce qui est introduit par Platon notamment à la faveur de mythes ou d’allégories.
Ces mythes se présentant comme des discours vraisemblables, discours vraisemblables puisque cela dépasse la vision des humains. Prenons le mythe du Phèdre dans lequel Platon introduit une distinction entre les hommes et les Dieux, distinction qui s’opère ? travers le rapport qu’ils entretiennent les uns et les autres avec la vérité. Qu’est-ce qui caractérise l’âme des Dieux ?
Cest justement le fait que celles-ci peuvent continuellement se nourrir de l’intelligible c’est à dire se nourrir du beau, du bien et du vrai. Ces trois idées sont absolument indissociables et quo constituent donc la nourriture des âmes divines et qui fait précisément que les Dieux sont des Dieux. Ces derniers sont dans une contemplation absolue, ils sont entièrement absorbés par le spectacle qu’ils ont sous les yeux de sorte qu’ils sont entièrement bien h