Ventre de paris

Ventre de paris

Francais Emile Zola (1840-1902) passe toute sa jeunesse a Aix-en-Provence avec sa mere et dans une situation de famille precaire suite au deces premature de son pere. A partir de 1858, Zola s’installe a Paris. Malgre un echec au baccalaureat deux fois de suite, il entre aux editions Hachette en tant que commis puis chef de publicite. Par la suite, il devient journaliste litteraire puis politique. Dans le meme temps, il se rapproche de jeunes ecrivains, comme Guy de Maupassant. C’est le debut de sa carriere d’ecrivain : Emile Zola connait les milieux intellectuels et a deja une grande pratique de l’ecriture.

Sa principale ‘ uvre, debutee en 1871 et achevee vingt-deux annees plus tard, est  Les Rougon-Macquart, sous titree Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire et comprenant vingt volumes. Emile Zola est le chef de file du naturalisme. Le naturalisme est un mouvement litteraire de la fin du XIXeme siecle. Proche du realisme et oppose au romantisme, les ecrivains naturalistes observent le monde tel qu’il est, d’un ‘ il neutre, exterieur avec une methode scientifique qui se rapproche de celle mise en ‘ uvre par les sciences naturelles et la biologie.

Selon Zola «  Le naturalisme est la formule

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de la science moderne appliquee a la litterature ». Guy de Maupassant et Alphonse Daudet font notamment partis de ce courant litteraire. Introduction de l’extrait Emile Zola publie en 1873 Le Ventre de Paris, roman appartenant a la serie Les Rougon-Macquart. L’extrait met en scene un homme, Florent intellectuel idealiste, faisant le portrait detaille de Lisa, charcutiere. L’action se deroule aux Halles de Paris comme l’evoque le titre: c’est la une metaphore, le « ventre » est le c’ ur de l’activite nourriciere de la ville.

Nous verrons dans une premiere partie la progression du regard de Florent sur Lisa, de la contemplation a l’ec’ urement. Dans une seconde partie, nous etudierons l’animalite du portrait de Lisa. La seconde partie A. Materiel  » Les differentes couleurs du portrait : rose, blanc, pale, transparent.  » Il commence par « carrure correcte » puis « forte encolure ».  » Utilisation du champ lexical de la viande, la chair : jambons, moities de porcs, des bandes de lard, chairs crues.  » Florent examine les differents reflets de Lisa sur les glaces de la boutique.  » Poitrine arrondie ressemblant a un ventre. ‘ Ne lui evoquait aucune pensee charnelle.  » Il aime le profil de Lisa lorsqu’elle est entre deux morceaux de viande.  » Une reine empatee.  » « ce lard et de ces chairs crues ». B. Les commentaires de chaque citation  » Couleurs fades, tristes, se confondant avec le decor (la viande). Couleurs de la viande, mais pas de la chair bien rouge sanglante.  » « carrure correcte » n’est pas un terme pejoratif l’emploi de carrure ne derange pas. Au contraire, « forte encolure » est un terme pejoratif, il animalise Lisa.  » Le champ lexical montre que Lisa est faite de viande.  » Florent prefere la regarder a travers les glaces. ‘ La poitrine de Lisa se confond a son ventre, ils ne font plus qu’un !  » Une femme telle que Lisa au XIXeme siecle etait belle, une femme avec des rondeurs.  » Lisa lui plait seulement lorsqu’elle se trouve entre des morceaux de viandes, reflet qu’il voit dans une glace.  » En utilisant le terme « reine empatee » il fait allusion a la reine de toute la viande presente dans la boutique et une fois de plus la confond avec le reste.  » Il emploi des monosyllabes, ce qui oblige le lecteur a « appuyer » sur chaque mot, accentue la « lourdeur » de la phrase. C. La partie redigee

Le portrait de Lisa fait par Florent, la transforme en un bout de viande. La femme est presentee dans le debut comme une jolie femme « aux joues rosees » et avec « une fraicheur superbe ». Mais Florent ajoute « ou revivaient les tons tendres des jambons »- il utilise des tons claires et non les tons des viandes rouges, elle est une « viande » blanche- tout de suite le portrait de jolie femme disparait, meme s’il utilise le mot « tendre » et elle se dissimule dans la boutique parmi la chair. Par la suite, il utilise a maintes reprises le champ lexical de la viande pour decrire Lisa et la comparer.

Comparer une femme a de la viande n’est pas courant a cette epoque. Et l’assimiler a un cheval «  forte encolure » n’est pas d’usage, alors qu’au debut elle avait « une carrure correcte » terme correcte meme si ce n’est pas tres beau. Il la transforme en un morceau de chair animal qu’il prefere ne pas regarder en face. Mais a travers les glaces de la boutique ou les reflets de Lisa s’accumulent, permettant a Florent de lui trouver toutes sortes de defauts « bras puissant », « epaules larges » ou encore « poitrine arrondie »- faisant allusion a son ventre et non a sa poitrine, les deux se melangent pour ne former qu’un-.

Et surtout cela n’eveille aucune pensee charnelle en Florent, alors que le lecteur du XIXeme siecle apprecie la beaute de Lisa, ses rondeurs. Ce qui montre qu’il n‘est pas comme les hommes de son epoque, certes evade du bagne mais fort intelligent il reflechit plus. Le corps de Lisa semble se metamorphoser en un morceau de porc trouvant sa place entre deux morceaux, selon Florent, celui-ci ayant du plaisir a la regarder sous ce profil.

La charcutiere est decrite comme une « reine empatee », la reine de cette charcuterie, de toute cette viande, elle se confond parmi la barbaque mais c’est la reine, la plus importante, faite de chairs, de pates. De plus, les derniers mots du texte « ce lard et ces chairs crues » -mots monosyllabiques qui forcent le lecteur a  « appuyer » sur chaque syllabe- accentuent l’importance que Florent apporte sur la representation de Lisa, il donne un ton de degout aux mots qu’il emploie. Lisa fait partie integrante du « Ventre de Paris », elle devient de la nourriture, de la viande.