Tzvetan Todorov, « La notion de litterature », in La Notion de litterature et autres essais, 1971, coll. « Points Seuil », 1987, p. 9-26. | | • Recherche sur l’auteur Tzvetan Todorov (ne en 1939), linguiste, theoricien de la litterature et ecrivain francais d’origine bulgare.
Ne a Sofia, familiarise tres tot avec les formalistes russes (on designe sous le nom de formalisme russe une ecole de linguistes et de theoriciens de la litterature qui, de 1914 a 1930, revolutionna le domaine de la critique litteraire en lui donnant un cadre et une methodologie novatrice) dont il sera le traducteur et l’un des plus fervents disciples, Tzvetan Todorov est conduit dans ses recherches a utiliser la grammaire et la linguistique structurale comme modeles pour l’etude du texte litteraire, se fondant sur la similitude entre ce texte et les elements constitutifs du discours (noms, verbes, adjectifs).
Cette analyse structurale du recit cherche a montrer que le recit litteraire, qui n’exprime pas seulement un rapport a la realite, est regi par ses propres lois. L’analyse du texte litteraire ainsi menee permet de decouvrir ce qui lui est specifique. Si Todorov propose une theorie pratique d’analyse du fait litteraire, il ne s’interdit pas cependant de voir dans la litterature quelque
Il depasse l’etude du seul texte litteraire pour embrasser l’histoire de la pensee, de l’art et de la culture ainsi que la reflexion morale. Tzvetan Todorov est directeur de recherches au CNRS. (Source : « Todorov, Tzvetan » Encyclopedie Microsoft® Encarta® en ligne 2009) • Sujet et these du texte Chapitre sur la notion de litterature – Tzvetan Todorov met en doute la legitimite de la notion de litterature. Dans ce chapitre, il met en evidence l’ambiguite qu’englobe le mot litterature. • Argumentation de l’auteur Dans un premier temps, l’auteur nous dit que le mot litterature n’a pas toujours ete present dans les differentes langues et aux differentes epoques. Neanmoins, nous sommes habitues a citer des auteurs que nous qualifions de « litteraires ». Cela signifie donc qu’il existe un element identifiable, auquel on se refere par le mot litterature. Il distingue alors deux concepts : « fonctionnel » (la fonction de l’? uvre) et « structural » (la forme que prend l’? uvre). L’existence d’une entite onctionnelle « litterature » n’entraine nullement celle d’une entite structurale, mais nous incite a en chercher une. La premiere definition structurale que l’auteur evoque est la suivante : la litterature est une fiction (une histoire peut certes relater un fait reel, mais nous la lisons tout de meme « comme » de la litterature). La deuxieme est celle-ci : « plaire » l’emporte sur « instruire ». La litterature doit etre autotelique (une activite est autotelique lorsqu’elle est entreprise sans autre but qu’elle-meme).
On observe alors une organisation rigoureuse et, parfois, l’emploi de mecanismes identiques. ? Dans un second temps, l’auteur explique que les deux definitions de la litterature doivent etre articulees et non pas additionnees. Selon Wellek, il est necessaire d’identifier les differents usages de la litterature. Il etablit alors trois usages principaux : litteraire, courant et scientifique. Selon Frye, il faut etablir une distinction entre usage litteraire et non litteraire du langage, soit une opposition entre orientations externe et interne.
C’est l’orientation interne qui caracterise l’usage litteraire car elle est synonyme de fiction. ? Dans un troisieme temps, l’auteur remet en question son investigation. En se demandant sans cesse ce qui distinguait la litterature de ce qui ne l’etait pas et quelle etait la difference entre usage litteraire et usage non litteraire du langage, Todorov posait comme acquise l’existence d’une autre notion coherente, celle de « non-litterature ». Selon lui, il aurait peut-etre fallu commencer par analyser cette notion.
Il introduit alors une notion generique, par rapport a celle de litterature : c’est celle de discours. Il existe differentes formes de discours comprenant chacune leur propre codification, d’ou l’apparition de ce qu’on appelle le systeme de genres. La question se pose alors de savoir s’il existe des regles qui sont propres a toutes les instances de la litterature. La reponse semble etre negative car les proprietes litteraires se trouvent aussi en dehors de la litterature.
Il distingue alors, au sein meme de la litterature, deux subdivisions : le recit et la poesie. ? Pour conclure, l’auteur ne semble pas pouvoir apporter de reponse claire pour definir ce qu’englobe reellement le mot litterature. En effet, dans ce chapitre, l’argumentation de l’auteur nous amene a nier la legitimite d’une notion structurale de « litterature » et a contester l’existence d’un discours litteraire homogene. En effet, differents types de discours meritent notre attention.