Tude de cas : le creusot, un fief industriel

Tude de cas : le creusot, un fief industriel

Etude de cas : Le Creusot, un fief industriel (1836  » 1939) Source : etude de cas mise au point par Cecile De Joie (Lycee Romain Rolland, Clamecy), a partir de travaux de Jean-Marc Noize (Lycee Charles de Gaulle – Dijon) et d’Angelique Marie (Lycee Carnot – Dijon). Academie de Dijon. Le Creusot, l’espace. 1/ D’apres le diaporama : Decrire l’evolution du paysage du Creusot Quels sont les signes materiels de la forte presence industrielle ? 2/ Sur le plan du Creusot en 1926 Surligner en rouge le chemin de fer, Cerner au feutre bleu , les usines.

Ou se situent-elles ? Cerner en jaune le c’ ur de la ville Cerner en orange, les logements ouvriers, 3/ Pourquoi peut-on dire que le Creusot est une ville nee de l’industrialisation ? Naissance et developpement de l’entreprise Schneider. a/ Chronologie : 1838 : les Etablissements Schneider produisent leurs premieres locomotives 1839 : construction de bateaux a moteur pour la navigation fluviale 1853 : debut de la construction de ponts metalliques 1857 : debut de la construction de charpentes metalliques 1870 : debut de la production d’acier Bessemer au Creusot. 876 : construction d’un marteau-pilon de 100 tonnes 1880 : debut de la production d’acier Thomas au Creusot 1889 :

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mise au point par les etablissements Schneider des aciers au nickel 1895 : electrification des usines et production de materiel electrique 1897 : debut de la production d’artillerie « Schneider Canet » (canon de 75) 1900 : premiere locomotive electrique d’essai 1925 : construction par les etablissements Schneider de la centrale hydroelectrique de Chancy-Pougny (frontiere suisse) pour l’alimentation des usines du Creusot. 929 : mise au point par le laboratoire des Etablissements Schneider d’acier inoxydable. b /Eugene Schneider et le site industriel du Creusot. En 1836, Le Creusot fut rachete par Adolphe et Eugene Schneider, le maitre de forges Boigues et le banquier Seilliere. Eugene Schneider avait acquis une experience siderurgique en suivant les cours du Conservatoire des Arts et Metiers et en dirigeant les forges appartenant a de Neuflize dont il epousa la petite-fille. Quant a Adolphe, il se maria avec la belle-fille de Boigues.

Ces appuis familiaux et professionnels leur donnaient une solide assise financiere quand ils reprirent Le Creusot… L’entreprise allait profiter de la conjoncture heureuse pour la siderurgie que devaient provoquer la construction des chemins de fer, des bateaux en fer, des charpentes metalliques… Sous le Second Empire, Eugene Schneider fit du Creusot une usine gigantesque, tout en etendant son pouvoir au monde des affaires, de la finance et de la politique. Vice-president du Corps Legislatif a partie de 1852, il acceda a la presidence en 1867. Il etait lie avec Paulin et Talabot, le maitre du P. L. M. Compagnie ferroviaire)… Il etait au conseil d’administration du P. L. M. et de la Societe Generale ; il etait regent de la Banque de France. Sa preeminence etait incontestee chez les maitres de forges qu’il regroupa en 1864 en un organisme de defense des interets de la profession, le Comite des Forges, car le poids economique du Creusot etait considerable. A la fin de l’Empire, il produisait plus de 130 000 tonnes de fonte, presque autant de fer, plus de 100 locomotives par an… Apres la guerre, sur les instances du gouvernement, Schneider se tourna vers la fabrication de canons en acier, a l’instar de Krupp.

Eugene Schneider etait un « fondateur » : issu de la bonne bourgeoisie, il devint un des hommes les plus puissants de l’economie, non seulement par ses capacites, mais aussi par ses liens familiaux et par l’appui de la banque Seilliere. Apres sa mort en 1875, la dynastie familiale se perpetua avec son fils Henri (1841-1898), son petit fils Eugene (1868-1942) et son arriere-petit-fils Charles (1898-1960), dernier du nom. Patrick Verlet, La revolution industrielle 1760-1870, M. A. Editions, 1985. 1/ Quelle est l’activite de base de l’entreprise Schneider ?

A quels autres domaines d’activite s’est-elle etendue ? 2/ Quels atouts ont permis le developpement industriel du Creusot ? 3/. Quelles innovations ont soutenu la croissance de l’entreprise ? Quels evenements historiques ont oriente les productions ? 4/ Montrez que l’entreprise est a la fois acteur et facteur de la croissance. III / Une ville sous l’emprise d’une ideologie : le liberalisme, et d’une methode : le paternalisme. c/ Un grand patron, Henri Schneider. « L’intervention de l’Etat ? Tres mauvaise !

Je n’admets pas un prefet dans les greves ; c’est comme la reglementation du travail des femmes et des enfants ; on met des entraves inutiles, trop etroites, nuisibles surtout aux interesses qu’on veut defendre, on decourage les patrons de les employer et ca porte presque toujours a cote. La journee de huit heures ? Oh ! Je veux bien ! dit M. Schneider, affectant un grand desinteressement, si tout le monde est d’accord ; je serai le premier a en profiter, car je travaille moi-meme plus de 10h par jour… Seulement les salaires diminueront ou le prix des produits augmentera, c’est tout comme !

Au fond, voyez-vous, la journee de 8 heures, c’est encore un dada (…). Dans cinq ou six ans on y pensera plus, on aura invente autre chose. Pour moi, la verite, c’est qu’un ouvrier bien portant peut tres bien faire ses 10 heures/jour et qu’on doit lu laisser libre de travailler davantage si cela lui fait plaisir. Cite dans J. Huret, Enquete sur la question sociale : interview d’H. Schneider, 1897. d / Eloge de la methode Schneider. Un general, si habile qu’il soit, ne pourrait vaincre avec une armee indisciplinee.

Le directeur du Creusot en etait convaincu, mais il savait aussi qu’il n’y a qu’un moyen d’obtenir une discipline durable, c’est de la graver dans les jeunes c’ urs. Aussi, des le debut, il a installe de belles ecoles dans la cour meme du chateau de la Direction et soixante-dix instituteurs ou institutrices etaient charges, il n’y a pas longtemps d’instruire plus de trois milles enfants. […] On ne se contente pas d’elever les enfants, on donne une retraite aux parents, sans leur faire subir la moindre retenue.

Apres vingt-cinq ans de service un ouvrier recoit en moyenne 500 F de rente s’il est garcon et 750 F s’il est marie; mais, a une condition pourtant, c’est qu’il soit francais. Ajoutons encore que pour 6F par mois, il est loge dans une jolie petite maison, entouree d’un jardin et que, s’il est malade, il est soigne gratuitement. Professeur Lafon, Une visite a l’usine du Creusot, 1884. e/ La contestation de la methode Schneider L’administration de l’usine leur vend du terrain et leur fait au besoin de batir des maisons avec facilite e payer au moyen de retenues mensuelles faites sur le salaire. Une fois le marche conclu, ces malheureux s’extenuent chaque jour a piocher, fumer et embellir le legendaire jardinet attenant a la maisonnette; quand ils ont travaille la un an ou deux, ils sont forces de subir tous les caprices de leurs chefs et au besoin la diminution de leur salaire car n’ayant pas d’argent pour achever le payement de la dette, ils sont mis dans cette alternative: ou laisser a la Compagnie pour le prix d’achat ce lopin de terre, qu’ils ont arrose de leurs sueurs, ou courber la tete sous toutes les vexations.

C’est ainsi qu’en tombant dans le piege capitaliste, de pauvres locataires deviennent de miserables proprietaires. […] Sur quatre cent femmes environ occupees dans les chantiers, un dixieme a peine font un travail qui n’excede pas leurs forces; […] C’est le travail des hauts-fourneaux qui en occupe le plus grand nombre. Elles sont employees a rouler le minerai de fer dans des brouettes excessivement lourdes; il y a une equipe de jour et une equipe de nuit en toute saison. J. B.

Dumay, Un fief capitaliste, Le Creusot, 1882. f/ Des elections au Creusot « Dans cette ville ou les rues, les places, les monuments, tous les edifices publics sont la propriete de M. Schneider, dans cette ville ou l’on voit les petits gamins qui se rendent a l’ecole, porter le ceinturon aux armes de M. Schneider, dans cette ville ou tout rappelle la domination du maitre de forges, dans cette ville ou s’eleve le chateau de la Verrerie, symbole de la domination la plus odieuse qui soit. […] M.

Schneider, revolte de voir que ses milliers d’ouvriers, dans la liberte du scrutin, l’avaient battu (lors des elections municipales de 1931, deux opposants sont entres au conseil municipal), a alors chasse un certain nombre d’entre eux, pour obliger les autres a se soumettre ; il a decime son personnel desormais plis souple et plus bienveillant pour la politique qu’il veut faire. Discours de Leo Lagrange, depute socialiste, le 7 avril 1933. 1/ Apres avoir recherche la definition du liberalisme, relevez les arguments montrant qu’H.

Schneider est un patron liberal. 2/Pourquoi peut-on dire que les Schneider exercent un pouvoir sur les ouvriers ? En quoi les Schneider peuvent-ils etre qualifies de paternalistes ? 3/ Quelles sont les consequences de l’industrialisation et du paternalisme sur la vie quotidienne des ouvriers ? (Vous degagerez des consequences positives et negatives) 4/ Comment le systeme Schneider est-il conteste ? Pourquoi ce systeme est-il conteste ? Quelle est l’ideologie des contestataires ? Comment les Schneider reagissent-ils face a la contestation ?