Transformations rurales et mutations seigneuriales du Xe siècle au début du XIVe siècle

Transformations rurales et mutations seigneuriales du Xe siècle au début du XIVe siècle

Devoir maison nol Histoire Médiévale Transformations rurales et mutations seigneuriales du Xe siècle au début du XIVe siècle 5 p g Après la crise dynastique qui traverse l’empire carolingien, on observe un émiettement du pouvoir royal, on passe d’une logique impériale à une logique régionale. Lors de cette période, c’est ? dire au IX e, se met en place ce que l’on appellera plus tard la féodalité. Là où certains historiens comme G. Duby ont vu en ce système de féodalité une rupture avec le monde carolingien (« La mutation de l’an mil ») ; d’autres comme D.

Barthélémy ou F. Mazel y voient au contraire une continuité avec la fin de cet empire carolingien. Ainsi suivant l’une ou l’autre vision, l’appréciation de ce système se voit transformer. Effectivement la féodalité, moment où les mutations seigneuriales et les transformations rurales atteignent un point d’acmé dans le Moyen-Age, trouve sa changement dun statut à un autre, terme avec un sens plus profond que celui de transformation. Celui-ci sous entend alors un sens plus progressif et moins brutal.

Par ailleurs la période allant du Xe au XIVe voit l’apparition de la féodalité mais aussi le egain de la personne du roi, on retrouve

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aussi le passage d’une ruralité qui s’accroît progressivement a un retour à la misère paysanne à la fin du « beau XIIIe siècle » Comment est-on passé par le biais de transformations rurales et de mutations seigneuriales, du système des Féodalités à une misère rurale au début du XIVe siècle ainsi qu’à un regain de la puissance du roi ?

Après avoir vu que la période allant du Xe au XIe se caractérise par l’implantation du système féodal dans le prolongement de l’époque carolingienne, nous verrons que celui-ci sera beaucoup lus définit et trouvera son expression achevée au cours du milieu du XIe siècle jusqu’à l’arrivée de Philippe-auguste sur le trône.

Pour finir, nous verrons que le XIIIe siècle et le début du XIVe se caractérise quant à lui par un regain de la puissance royale mais aussi par une dégradation des conditions rurales. Lors de la dislocation de l’empire carolingien en multiples royaumes, l’aristocratie va y exercer un pouvoir croissant au point que certaines familles parviennent à y construire de véritables principautés largement émancipées de la tutelle royale.

Cest ? ire que lion passe d’une logique impériale à une logique régionale, l’empire carolingien ne peut être considéré comme étant un édifice prémoderne mais comme une construction monarchique précaire reposant sur la collaboration à une très vaste échelle de p IS une construction monarchique précaire reposant sur la collaboration à une très vaste échelle de puissantes forces sociales, religieuses et familiales (Comme le désir d’insérer les grands nobles dans la parenté royale pour encourager une forme de vassalité par exemple).

Ainsi lorsque l’empire carolingien va ivre une crise de légitimité dynastique, on comprend mieux ce passage d’une logique à une autre, cette mutation du pouvoir du roi à des locaux.

Par ailleurs, il n’est pas possible de traiter ce suet sans souligner l’apparition, des tours et des châteaux, on a souvent cru que ce phénomène se trouvait concentré aux alentours de l’an mil mais on assiste dès la fin du IX em siècle et de manière exponentielle à partir du milieu du Xe ? la multiplication des tours et des châteaux (Leur nombre et leur distribution sont très variables d’une région à l’autre) et e prolonge sous des formes diverses jusqu’au milieu du XIIIe.

Effectivement il n’y a pas eu de rupture comme a pu l’entendre G. Duby ou de « révolte châtelaine », malgré cela il y a eu des périodes de minorité où l’autorité princière faiblissait (Dans le comté de Flandre par exemple lors des minorités d’Arnoul Il ou de Baudoin IV).

Les princes pour assurer leur domination furent amenés à partager le pouvoir avec l’aristocratie régionale, ainsi se mettent en place à plusieurs échelles des liens féodo- vassaliques, entre les princes et les aristocrates, mais aussi entre es aristocrates et leurs vassaux, il est important de souligner la diversité de ce phénomène au niveau des situations régionales et locales, Ces liens feodo-vassaliques ne peuvent par ailleurs être dissociés de l’Eglise, régionales et locales, Ces liens feodo-vassaliques ne peuvent par ailleurs être dissociés de IEglise, celle-ci est fondatrice et prédominante dans cette période, c’est donc à juste titre qu’il faut rappeler que la distinction entre sphère « privée » et « publique » n’est pas forcément juste. Ainsi lorsque l’on en vient à parler des eigneuries banales (d’où la distinction faite entre seigneurie banale et seigneurie foncière) et leur appropriation de pouvoirs « publics » au profit de leur propre pouvoir (c’est à dire « privé »), on peut trouver une opposition qui n’est pas faite à Juste titre, puisque cette appropriation est vu comme une participation ? l’exercice du pouvoir local de l’aristocratie aux côtés des comtes et en partie au moyen de la domination de l’EgIise.

Il n’est donc visiblement plus juste à l’heure des nouvelles recherches historiques de parler de mutation de l’an mil, ainsi est-il encore ossible ici de parler de mutations seigneuriales ? Ce n’est pas lors de l’an mil que les mutations seigneuriales débutent mais plus tardivement, il y eu en effet un accroissement du pouvoir des seigneurs mais a t-il été aussi brusque que ce que l’on a pu le prétendre ? Cette continuité ne se situe pas seulement dans ce l’on nomme les « mutations » seigneuriales, elle est aussi visible en ce qui concerne les transformations rurales. On ne peut pas non plus parler de mutation de l’an mil au niveau de la ruralité, c’est à dire qu’il n’y a pas eu une dégradation et une uniformisation générales es statuts paysans.

Effectivement il n’est tout dabord pas Juste de considérer qu’il y ait une distinction nette entre serf et paysan 4 OF IS pas Juste de considérer qu’il y ait une distinction nette entre serf et paysan libre, Il y a tout d’abord une irrégularité au niveau des régions, le servage apparaît par exemple fréquent dans les régions septentrionale et orientale mais il est en recul dans les régions atlantiques et méridionales. De plus le servage ne doit pas être assimilé à de l’esclavage, effectivement il est important de souligner le fait qu’une partie de la puissance seigneuriale epose sur le serf, il n’est donc logiquement pas dans son intérêt de dégrader la condition de celui-ci, même s’il est vrai de considérer que le système de servage signifie aussi redevance au seigneur ce qui est aussi synonyme de lourdeur pour le serf (celui-ci peut par ailleurs les compenser en parvenant à s’enrichir).

De plus la situation du paysan libre n’est pas aussi favorable que ce que l’on peut croire, la pression foncière, militaire, judiciaire continue exercée par les seigneurs encourage la dépense (des les VIIIe-lXe) ainsi le paysan libre devient serf ou tenancier. Par illeurs, on retrouve aussi l’idée d’une précocité de la croissance rurale, celle-ci datant de l’empire carolingien. Ily a eu des le Xe siècle des défrichements, mais aussi un réel dynamisme agraire qui reste très diversifié (on retrouve par exemple des essartages -défrichement dun terrain boisé en vue d’une mise en culture- en Catalogne vers 950, mais c’est aussi le temps des premières occupations humaines dans les Alpes entre 800 et 1 000 mètres).

En définitive il y a ici ce que l’on peut appeler des transformations rurales et celle-ci se font toujours dans le cadre d’une continuité vec l’empire carolingien. Après avoir montré qu’il n’est pas juste de parler de mutations que ce soit au niveau seigneurial mais aussi rural, nous avons pu observer qu’il il y a un lien direct entre ces deux mondes, on ne peut penser la ruralité sans la mettre en relation avec la seigneurie. Dans le cadre d’une période où s’instaure progressivement ce que l’on appellera plus tardivement la féodalité, des liens d’interdépendance sont à mettre en relief, ce qui va nous permettre par la suite de mettre en évidence ce que seront les mutations seigneuriales.

Bien que précédemment nous vons pu remarquer qu’en vu de cette instauration progressive et toujours en continuité avec l’empire carolingien il peut y avoir une difficulté à délimiter les termes comme celui de serf, de paysan libre, il n’en reste pas moins que l’interdépendance entre le monde rural et seigneurial est très forte. L’un ne peut finalement pas exister sans l’autre. Effectivement le système féodal repose et cela dès ses débuts sur la terre. Celle-ci joue un rôle prépondérant concernant les liens entre seigneurs et ruraux. L’aristocratie tient le domaine foncier, mais cela n’est pas eulement sur le domaine économique, ce système sous entend aussl une dépendance social et politique.

Cest à dire que la seigneurie va finalement gérer l’ensemble de son domaine et cela dans tous les domaines, on retrouve donc par exemple des droits coutumiers mis en place par les seigneurs, et qui varient dans chaque région. De plus il doit sécurité à ses serfs, tenanciers, paysans, ce qui permet à ceux-ci de cultiver et ain 6 OF IS doit sécurité à ses serfs, tenanciers, paysans, ce qui permet à ceux-ci de cultiver et ainsi pouvoir payer les redevances au seigneur. Il est intéressant de noter que le seigneur apparaît alors comme la personne ayant le plus de droit sur ses terres, ainsi la hiérarchisation ne repose pas sur la propriété mais sur les droits que chacun a sur la terre (On ne peut donc plus parler de pôles visant à délimiter liberté et servage).

L’implantation de la féodalité s’est faite en continuité avec l’époque carolingienne or il y a bien une rupture au cours du XIe siècle, effectivement la réforme « grégorienne » excède de loin la seule question de l’EgIise puisque qu’on assiste dans Ihistoire des sociétés occidentales à un rejet de l’ordre carolingien. Ainsi on peut aisément utiliser le terme de mutation seigneuriale pour cette période. La réforme se fait sentir jusqu’au cœur de la seigneurie, effectivement en effectuant une distinction entre le domaine laïc et ecclésiastique, toutes les possessions dites « sacrées » des laits sont maintenant remise en cause par cette réforme.

Elle dépossède donc l’aristocratie de certains de ses revenus coutumiers la conduisant à adopter des mesures compensatoires qui ont pu accroître la pression sur les paysans. Sur le plan idéologique, elle prive l’aristocratie d’une sacralité, la ontraignant à refonder son prestige et sa légitimité sur d’autres bases. Par ailleurs une autre mutation est à prendre en compte lors de ce XIe siècle la seigneurie castrale apparaît comme l’instrument privilégié du pouvoir aristocratique et de l’encadrement des populations rurales. Cette situation a aussi des effets considérables aristocratique et de l’encadrement des populations rurales.

Cette situation a aussi des effets considérables sur la nature de la domination seigneuriale sur les paysans (peut-on toujours parler d’un temps d’émancipation paysanne? ). Le maillage astral s’intensifie (il faut tout de même garder à l’esprit que cela se fait de manière très diverse), notamment à cause de la déconcentration des milites castri qui résidaient jusqu’à l? aux côtés de la familia seigneuriale, mais aussi à cause de la segmentation des lignées (les richesses du seigneurs devenant croissantes celui-ci peut donner à son aîné mais aussi à ses héritiers plus jeunes). De plus, les liens feodo-vassaliques se diffusent dans de nombreuses régions constituant une hiérarchisation de plus en plus forte du groupe aristocratique.

Ce processus se développe dans un contexte de clarification erminologique et juridique (jusqu’à la rédaction de coutumes au XIIIe s dans le nord), les seigneurs et les princes ont aussi chercher à hiérarchiser les engagements pour éviter les infidélités. Ils pratiquent la comise (c’est à dire la confiscation des terres ou du fief en cas de faute ou de rébellion), on connaît quelques cas célèbres en Anjou ou en Touraine à l’initiative des comtes des le milieu du XIe. En outre, on assiste à l’essor des logiques d’assignation territoriale des dépendants, d’autre part l’espace de la seigneurie gagne en homogénéité (Mais es seigneuries demeurent bien sur enchevêtrées en vue de l’empilement de plusieurs droits de seigneur sur une même terre) ce qui permet un meilleur encadrement du monde rural. Cette affirmation de la seigneurie castrale ne va pas sa encadrement du monde rural.

Cette affirmation de la seigneurie castrale ne va pas sans quelques résistances paysannes qui s’expriment de manière très variées (refus de payer ses redevances, demande de choix de l’épouse, meurtre du seigneur, Au XIIe siècle, la croissance démographique s’accélère et s’étend à l’ensemble des régions, globalement les conditions e vie s’améliorent pour toutes les catégories sociales (Malgré des famines dans le nord de 1124-1127 par exemple). Cette amélioration est le fruit d’une croissance rurale soutenue, due à de multiples facteurs. L’amélioration des rendements (en particulier sur les plaines septentrionales), le raccourcissement des temps de jachère et la surexploitation des terres vacantes. Enfin de nouveaux gains de terres agricoles aux dépens des massifs forestiers, des zones humides, (même si la thèse de « grands défrichements » doit visiblement être nuancée en vue de l’occupation du sol des le Xe).

Cette croissance paraît d’abord liée à l’épanouissement de la seigneurie castrale : le renforcement de l’emprise seigneuriale sur l’espace et les hommes, la concurrence des seigneuries, le volontarisme des puissants, mais cette croissance s’inscrit aussi dans le cadre du décollage urbain qui s’intensifie. Tout d’abord, cette transformation des campagnes se fait grâce à un dynamisme concernant le domaine des techniques et les systèmes de culture, on relève une meilleure utilisation de la force animale (notamment avec l’apparition du cheval dans le nord), les systèmes de culture se transforment grâce à la diffusion e nouvelles céréales (l’avoine par exemple), l’expansion des moulins se fait sentir diffusion de nouvelles céréales (l’avoine par exemple), l’expansion des moulins se fait sentir à tel point qu’une certaine saturation des cours d’eau se fait sentir dans de nombreuses régions à la fin du XIIe siècle.

On observe aussi l’apparition de formes d’artisanat qui permettent un accroissement des échanges entres village, et seigneurie (notamment concernant le textile dans certaines communautés rurales). Mais c’est aussi le temps du volontarisme seigneurial ce qui va occasionner la récupération de plus de erres agricoles (le cas des cisterciens est très connu concernant le défrichement en vu de nourrir l’intégralité de sa seigneurie). Il y a donc des transformations rurales à cause de mutations seigneuriales. Un dernier phénomène semble intéressant, celui du village, lors de la période féodale on observe déjà les prémices de nos villages actuels, ce qui fait évidemment partie des transformations du paysage rural avec cela s’accompagne une intensification de l’action humaine sur l’environnement et les paysages.

A la fin du XIIe siècle l’habitat groupé paraît ettement dominant dans deux vastes espaces : le nord et l’est. On remarque un passage du bois à la pierre, mais aussi une répartition des fonctions qui se trouvent regroupées en quelques bâtiments, les habitations, (généralement entourées de vergers, de jardins) se regroupent autour de deux pôles ; le cimetière et l’Eglise (moins souvent autour du château). Par ailleurs dans les régions méditerranéennes le village se présente comme une agglomération fortifiée, resserrée autour du château. Ainsi il y a beaucoup de diversité à travers les régions mais cela tend globalement à u 0 OF