Theatre

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Objet d’etude : Le theatre en classe de premiere – art et langage dramatiques Objectifs Durant l’annee de seconde, les eleves ont acquis une connaissance precise du theatre (objet d’etude : « Le theatre : la tragedie et le tragique, ou la comedie et le comique »). Il s’agit en premiere de completer et approfondir cette etude. En effet, le theatre occupe une place singuliere dans la litterature, non seulement parce qu’il a donne des oeuvres qui constituent des modeles majeurs, mais surtout : arce qu’il est a la fois texte et spectacle ; parce que, comme tel, il presente une part d’oralite fondamentale. C’est cette specificite du theatre qui est ici en jeu. Elle doit mener les eleves a mieux saisir la diversite des ressources du litteraire, et a s’interroger sur les liens entre oral et ecrit, verbal et visuel, et les concordances ou eventuelles discordances entre les deux sortes de langage, ainsi que sur les problemes d’interpretation.

De la sorte, alors qu’en seconde la complexite de ce langage multiple a certes ete abordee, mais est restee en second plan, elle devient en premiere une question centrale. Le but est de faire comprendre aux eleves comment l’oeuvre dramatique prend toute sa

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signification dans sa realisation sur scene et, au-dela, de leur faire decouvrir les ressources de signification que permet l’association du verbal et du non-verbal (langages visuel et sonore). En corollaire, on les conduit a observer les effets de double reception (par le spectacle et par la lecture), frequente au theatre.

Associe a ces objectifs de connaissance du langage, un objectif d’etude des genres et registres prend place ici : apres l’etude de cas ou il y a pour l’essentiel concordance entre un genre et un registre, avec la tragedie et le tragique ou la comedie et le comique, il s’agit en premiere de prendre en compte des oeuvres presentant a cet egard des mixites generiques complexes et d’etudier d’autres registres : le pathetique, l’ironique, ou le satirique  » selon l’organisation de la progression annuelle de chaque classe  » en montrant a chaque fois sur quels sujets ils portent. Contenus Les oeuvres et textes etudies sont au choix du professeur.

Il veille a eviter les redondances avec le programme de seconde. Il veille aussi a choisir des oeuvres et textes offrant une matiere riche pour etudier l’association du texte et du spectacle. Les genres preconises sont, de ce fait : la tragi-comedie ; le drame ; le theatre moderne a genre indefini. Peuvent egalement etre abordes avec fruit des exemples pris dans le theatre medieval (Jeux, Mysteres). Le programme recommande d’associer l’etude d’une oeuvre integrale et la lecture d’extraits. Le plus profitable en la matiere est de diversifier largement les genres et les epoques (une oeuvre ancienne, des extraits plus modernes, ou l’inverse).

Le theatre contemporain est represente au moins par extraits. Les notions-cles sont : la mixite des genres ; les registres pathetique et/ ou ironique, satirique ; la double enonciation. N. B.  » Par double enonciation, on designe la situation typique du theatre ou les personnages s’adressent les uns aux autre sur scene (plan d’enonciation 1) et ou l’ensemble de leurs propos, mais aussi leurs gestes, leurs costumes, les decors, les accompagnements musicaux eventuels, les lumieres, forment un discours global qui s’adresse au public (plan d’enonciation 2).

Cette notion est a traiter a propos du theatre, mais elle est presente dans de nombreux autres domaines litteraires ; ainsi les genres du roman epistolaire et du dialogue y ont-ils recours. Comme toutes les series n’etudient pas l’epistolaire, il est bon que cette question soit vue ici. Enfin, en termes de contenus, l’etude du theatre s’associe a la construction des elements d’histoire litteraire de deux facons : apres l’etude des formes classiques de comedie et/ ou de tragedie en seconde, elle montre l’evolution vers les formes mixtes modernes ; pour ’epoque classique, elle montre qu’a cote des formes unifiees et regulieres, des formes complexes (tragi-comedie, comedie-ballet) ont persiste a cette epoque ; ceci permet de montrer des cas de copresence de modeles differents, les uns dominants, les autres domines, en une meme periode. N. B.  » Dans une approche du drame, on ne manquera pas de faire observer comment le modele classique est aussi present au coeur du XIXe siecle (par exemple la Lucrece de Ponsard est exactement contemporaine des Burgraves de Hugo et a obtenu du succes alors que la piece de Hugo fut un echec).

Demarche Conformement au libelle du programme, dans le souci de permettre aux professeurs de diversifier leurs demarches et progressions en fonction des classes et des situations, le theatre peut en premiere faire l’objet d’une sequence en propre, ou etre integre a une sequence orientee par un autre objet d’etude. Dans tous les cas, une remise en memoire des acquis de la classe de seconde est indispensable. Dans tous les cas aussi, la lecture  » soit cursive, soit par etude analytique  » d’une oeuvre integrale est necessaire.

Dans tous les cas, des elements de mise en comparaison sont a prevoir, soit au sein d’une meme sequence, soit par recours a des textes de theatre a divers moments de l’annee. Si le theatre est aborde sous l’egide d’autres objets d’etude, les objets d’etude « Mouvements litteraires et culturels » et « Argumenter et deliberer » sont particulierement propices (par exemple, L’Ile des esclaves de Marivaux s’integre bien a une etude du debat dans la satire sociale et/ ou une etude des Lumieres). Dans le cas ou le theatre est l’objet central d’une sequence, trois possibilites se presentent : tude d’une oeuvre ancienne non classique et comparaison avec des textes plus recents ; etude d’un drame romantique, non pour reprendre l’analyse du romantisme  » etudie en seconde, donc objet de rememorations, eventuellement de complements, mais non d’etude approfondie  » et comparaison avec l’amont et l’aval ; etude d’une oeuvre du XX e siecle, et recherche d’exemples en amont d’oeuvres offrant les memes mixites de genres et registres, et le meme souci de faire une large place aux effets visuels.

Dans l’analyse des textes, deux preoccupations s’imposent : la visualisation associee au texte : de preference par vision de la piece, sur scene ou en video ; au moins par mise en voix et en espace en classe ; un travail avec le professeur d’arts plastiques est ici souhaitable ; des analyses comparatives, a deux echelons : au sein d’une meme oeuvre, entre le verbal et le visuel qui souvent sont decales, et entre des oeuvres et textes differents. Le recours a des documents tels que reproduction de decors et costumes, musiques, enregistrements, est preconise.

De meme, un temps de reflexion sur le role des interpretes (le comedien, le metteur en scene) est necessaire (eventuellement accompagne de l’analyse d’un extrait du Paradoxe du comedien de Diderot et/ ou Une soiree perdue de Musset), en lien avec la reflexion sur les variations de significations des oeuvres et la notion d’interpretation. Lectures : oeuvres et textes Le repertoire des possibles est ici encore immense ; on ne cite donc les auteurs et les oeuvres que comme des suggestions et la liste n’est pas limitative. Des classiques

Moliere, Dom Juan, une comedie-ballet etudiee dans son integralite ; Marivaux, L’Ile des esclaves, L’Ile de la raison, Le Jeu de l’amour et du hasard ; Beaumarchais, Le Mariage de Figaro ; Hugo, Hernani, Ruy Blas, Le roi s’amuse ; Musset, Lorenzaccio, On ne badine pas avec l’amour ; Rostand, Cyrano de Bergerac ; Beckett, En attendant Godot, Fin de partie ; Shakespeare (au choix, hors tragedies). Moins classiques Calderon, Lope de Vega, Valere Novarina, Koltes, Goldoni (oeuvres au choix du professeur, en texte integral ou en extraits), Michel Tremblay (Les Belles Soeurs), Jean Genet (Les Bonnes), Philippe Caubere (Le Vent du gouffre), etc.