Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience?

Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience?

Dissertation, plan detaille: « Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience?  » Sujet : Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ? Introduction Sans meme avoir lu Leibniz et son tres-connu « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes », c’est en Grece, dans un paysage idyllique, que l’humanite fut soudain gagnee par un vent de liberte et un projet dont le mode d’emploi reste incertain, encore de nos jours dans quelques lieux egares.

Elle entreprit avec alacrite de faire d’un pays plie sous le joug du Demos (l’Aristocratie), un pays ou les individus seraient alors reconnus comme « sujets de droits », ou les citoyens adhereraient a un meme ideal, animes par l’ethique de la responsabilite (these reprise recemment par Pierre-Andre Taguieff). Ainsi, selon les historiens, le concept de Responsabilite, fruit d’une evolution dont on pourrait situer le berceau a Athenes, au Veme siecle avant Jesus-Christ, serait en etroite correlation avec l’avenement de la democratie.

L’apparition de ce concept n’est pas sans relation avec la vague de questionnement qui prit son essor a la meme epoque avec Socrate. A mesure qu’il prenait pleinement conscience de sa nature humaine, l’homme chercha a evaluer sa responsabilite a l’egard

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des differents systemes sociaux, juridiques, medicaux ou son esprit retentissait avec eclat. Puis, beaucoup plus tard, grace a la notion que Freud baptisa « l’inconscient », il etendit son domaine d’interpretation et s’interrogera, a savoir : Puis-je etre tenu pour responsable d’un acte que ma conscience a refoule ?

Ceci, en admettant que la responsabilite ou la non-responsabilite soient des corollaires de l’existence de l’inconscient. A contrario, d’autres comme Sartre ou Alain, defendirent avec ferveur « qu’il n’y avait pas un autre moi en moi ». Ainsi naissait la question : La non-conscience inclut-elle necessairement la non-responsabilite ? « Notre conscience est un juge infaillible quand nous ne l’avons pas encore assassinee » a ecrit Balzac. Placons-nous dans le cas, ou elle a ete atrophiee. I. Puis-je etre tenu pour responsable d’un acte que ma conscience a refoule ? 1. L’inconscient de Freud et son rapport a la responsabilite ) L’inconscient, une instance psychique mise a nue par Freud Dans ses topiques, Freud divise le fonctionnement psychique humain en deux concepts, en premier lieu, celui de la conscience, et en second, celui de l’inconscient. Malgre le fait que l’homme soit un etre conscient, il resterait sous l’emprise d’autres phenomenes qui ne sont pas decides en pleine conscience, et il recevrait des influences que nous ignorons (et subissons sans le vouloir). b) L’inconscient, generateur de passion et de pulsions Ce concept merite questionnement. S’il est independant de la conscience, il est aussi souvent generateur e passions, et qui dit passions, dit bien souvent, helas, pulsions. Chez certains, « l’isolement psychique », d’elans pulsionnels a l’insu du moi, reste difficile et le refoule refait surface. Ainsi, cela plaiderait en faveur de l’idee selon laquelle nous ne serions pas responsables de tous nos actes, certains d’entre eux etant guides par une instance superieure. De par l’analyse freudienne du psychisme humain, nous pouvons deduire que l’absence de conscience et a correler avec l’absence de responsabilite. Ainsi, nous pouvons ne demander ce qui fait qu’un homme soit au non responsable. 2. Sans conscience, une absence de responsabilite ) L’absence de conscience morale L’homme « du fait qu’il sait qu’il est un animal, […] cesse de l’etre ». En prolongation de la pensee d’Hegel, pour etre responsable, il faut savoir ce que l’on fait, ce qui veut dire que la responsabilite suppose la conscience. Des l’instant ou il y a prise de conscience de notre humanite, cela implique la responsabilite de nos actes. Or on ne peut faire un proces de responsabilite a un animal lorsqu’il tue car il agit seulement par instinct de survie, donc inconsciemment, de meme pour l’objet (en dehors de Francis Ponge qui leur prete une ame, ils sont inconscients).

La « responsabilite » n’est donc applicable qu’aux hommes. Ainsi, sous cette hypothese, sans conscience, il n’y a pas de responsabilite et on ne peut juger ce que l’on appelle un fou, ou un malade mental, puisqu’il ne savait pas ce qu’il faisait. b) Responsabilite medicale Meme en s’eloignant de l’inconscient freudien, il demeure qu’en l’absence de conscience, dans le sens de l’ignorance, il y a certains domaines ou l’on ne peut etre juge responsable. Prenons le domaine medical, un medecin recoit un homme qui vient pour sa visite annuelle, il semble en parfaite sante, et apres un bon bilan, le medecin le renvoie chez lui.

Trois jours plus tard, le patient est retrouve mort dans son appartement. Il a eu un arret cardiaque. Le medecin en est-il pour autant responsable, sachant qu’il l’avait vu trois jours plus tot ? Non, il ne pouvait etre conscient d’un mal, que meme le patient ignorait… De facto, arguments et exemples autour de la psychanalyse (ou la responsabilite joue un role fondamental), sembleraient s’accorder sur le fait que tout acte refoule par la conscience, ne pourrait etre considere comme nous ayant pour responsable. Mais cette analyse est assez personnelle et ne revient qu’a un seul homme. Or l’humanite est beaucoup plus diversifiee.

Sans l’influence interieure qu’est l’inconscient, l’homme ne se retrouverait pas plutot dans une relation de lui-meme face a lui-meme ? En ce cas, pourquoi la non-conscience n’inclurait-elle pas la responsabilite ? II. La non-conscience n’inclut pas la non-responsabilite : ou l’homme seul est responsable de ses actes. A) « Etre homme, c’est precisement etre responsable », Saint Exupery a) La theorie d’Aristote sur la responsabilite L’etude d’Aristote est interessante, notamment, au sujet de sa theorie concernant le « mechant » qui est ainsi, selon lui, par ignorance de ses actes et donc de leurs consequences.

Or Aristote nous dit aussi, dans Ethique a Nicomaque que chacun est toujours responsable de son ignorance. En suivant ce raisonnement, on obtient que chacun, meme inconsciemment, est responsable de ses actes. b) Sartre et Alain : defenseurs d’un unique sujet « je » On sait Aristote un peu extremiste dans ses idees, cependant, Sartre et Alain, qui ont lu Freud semble etre en accord avec le disciple de Platon qui disait d’ailleurs « Chacun, parce qu’il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c’est-a-dire de sa destinee. . A leurs yeux exerces, tout homme pourrait etre au clair avec soi-meme a condition d’en faire l’effort, il n’y aurait donc pas de distinction entre conscience et inconscient (pas d’alter-ego en quelques sortes) et l’homme serait une unique entite, un moi, « un sujet ‘je’ » aux dires d’Alain. Sous cette pensee, l’homme tel qu’il soit serait responsable de lui-meme, de ses actes et de leurs consequences. B) Responsabilite penale : domaine juridique La meilleure illustration de la responsabilite dans le cas de mobiles echappant a la volonte est ndeniablement presente dans le juridique. La responsabilite penale montre qu’il y a plusieurs niveaux de conscience, plus ou moins proches du stade de « l’inconscient ». Un homme en etat d’ebriete prend le volant pour rentrer chez lui. Seulement la matinee est deja avancee et la ville voit ses premiers habitants sortir. Le conducteur ne voit pas le passage pieton et encore moins le petit garcon qui traverse. Certes, etant donne son etat, il n’a surement pas eu conscience de son acte. En est-il pour autant non-responsable ?

Il faut etre categorique sur ce genre de sujet et dire qu’il est l’unique responsable. Il a detruit plusieurs vies, et ne peut etre considere comme innocent car « il ne savait pas ». Toujours dans ce domaine, une jeune fille qui se fait violer. Peut-etre que la justice reconnaitra le monstre qui a fait cela comme « non conscient au moment des actes », comme « atteint de folie », mais pour la famille, pour la jeune fille, peut-il etre innocente ? Non, il est responsable donc coupable. Attention, en justice, il est souvent dit « responsable mais pas coupable », cette affirmation est a moderer.

En effet, la justice est souveraine, c’est a elle que revient l’appreciation du degre de conscience d’un individu et donc par extension, de sa responsabilite et/ou de sa culpabilite. Dura lex, sed lex… Il semblerait donc que plusieurs elements, notamment au niveau penal soient en accord pour dire que la nature humaine seule, suffit a rendre tout homme, meme s’il se trouve dans un etat inconscient, responsable de sa propre personne. La liberte est pour l’homme responsable, en ce cas, l’homme inconscient peut-il etre considere comme libre ? III.

Si la liberte appartient a l’homme responsable, est-elle aussi a l’homme qui n’a pas conscience? A) Mais que devient la liberte s’il existe des mobiles qui echappent a la volonte ? « Je suis libre car je suis moralement seul responsable de tous mes actes. », Robert Heinlein. …Mais… B) La liberte : un concept non acquis… Inconscience : concept non maitrise => alienation car presence d’une limite du connu (la conscience) => difficulte d’etre libre au niveau psychique. Citer les nevroses et les psychoses de Freud qui sont une entrave a notre saintete d’esprit, donc toutes aussi alienantes

Conclusion En conclusion, selon la dynamique et la situation etudiees l’homme non-conscient, voire inconscient, peut etre considere comme responsable ou non. Il revient donc a chacun la delicate tache d’apprecier le poids des arguments exposes (sans comme s’en plaindrait a juste titre Voltaire, chercher a toujours juger l’Autre). Apres s’etre interroge si l’homme non-conscient etait responsable, il serait interessant de s’interesser a savoir si l’homme irresponsable est-il par essence inconscient ? Freud n’etant plus de ce monde, le sujet attendra.