Sanctions a l’ecole

Sanctions a l’ecole

Les sanctions a l’ecole Auteur : Ph. Dessus, IUFM Grenoble (et Archambault & Chouinard). Date de creation : octobre 2001. Objectif : Reflechir a la maniere d’appliquer des sanctions appropriees au comportement des eleves, et compatibles avec les reglements. Lire auparavant le document sur la discipline. ________________________________________ Ce que l’on sait Une fois qu’un comportement inadequat a ete remarque par l’enseignant, ce dernier a le choix entre continuer son cours comme si de rien n’etait, ou bien sanctionner ce comportement.

Voyons ici comment determiner cette sanction, en commencant par expliquer les inconvenients de punitions non directement liees au comportement inappropire Les inconvenients de la punition (Archambault & Chouinard, 1996) La majorite des enseignants appliquent directement des consequences aux comportements inappropries de leurs eleves, sans avoir essaye les quelques interventions qui auraient pu faire cesser ce comportement de facon plus economique (voir document sur la discipline).

C’est dommage, car ces consequences, la plupart du temps d’ordre punitif, presentent certains inconvenients. • la punition a pour seul objectif de faire cesser le comportement inapproprie le plus rapidement possible, et non d’enseigner un comportement approprie qui le remplacerait. Faire copier des pages de lignes a un eleve qui s’est battu avec un camarade n’informe pas l’eleve sur

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ce qu’il aurait du faire et comment il aurait du le faire. • les effets de la punition sont certes immediats, mais de courte duree. Des recherches ont montre qu’en emandant a des enseignants de punir davantage les comportements perturbateurs, ceux-ci se produisaient plus frequemment, car les eleves perturbateurs recherchent a etre l’objet de l’attention de l’enseignant. • les punitions creent dans la classe un climat hostile et malsain, pas favorable a l’apprentissage : les eleves deviennent plus anxieux, sont plus facilement distraits et se mettent a deranger davantage la classe. Les eleves ont tendance a se comporter correctement uniquement sous la menace directe de l’enseignant, et manifestent des comportements inadequats des qu’il a le dos tourne.

De plus les eleves punis auront tendance a reutiliser aupres de leurs camarades ce type de comportement agressif. • les punitions, en s’attaquant plus a la personne de l’eleve qu’a son comportement, font que l’eleve puni va avoir tendance a contester, nier la punition, ce qui est une attitude logique, puisque la punition met en peril l’estime que l’eleve a de lui-meme. De la punition aux consequences logiques L’application de consequences logiques aux comportements inappropries des eleves devrait remplacer les punitions, car elle entretient un lien logique avec le comportement, et a un rapport avec la vie de tous les jours.

Par exemple, recuperer le temps perdu en travaillant ulterieurement (pendant une recreation) est une situation que les adultes appliquent souvent. Il convient donc que les enseignants reflechissent aux comportements inadequats de leurs eleves ainsi qu’aux consequences logiques qu’ils peuvent creer (encadre ci-dessous). Encadre 2 — Grille d’observation des consequences logiques (Archambault & Chouinard, 1996, p. 59) Identifier les consequences logiques que vous appliquez a vos eleves a la suite de leurs comportements inadequats.

La punition a pour fonction de sanctionner quelqu’un, de lui donner une peine. Elle n’a pas pour but d’enseigner un comportement approprie. Elle n’a pas de lien logique ou naturel avec le comportement inadequat. La consequence logique poursuit un objectif d’apprentissage ou un comportement approprie est lie de facon logique et naturelle au comportement inadequat. Voici quelques principes a respecter pour appliquer des consequences logiques (Archambault & Chouinard, 1996) : • tendre a bannir la punition ; faire suivre immediatement le comportement inadequat de la consequence logique ; • prevoir et annoncer des le debut de l’annee les consequences logiques et les relier aux regles de fonctionnement de la classe ou de l’etablissement ; • eviter d’appliquer une consequence logique dans un moment d’emotivite (dans un acces de colere, les risques de donner a un eleve une punition disproportionnee au comportement sont plus importants) ; • utiliser d’autres interventions (felicitations, explications, etc. ) en parallele a l’application des consequences logiques.

Le fait de continuer a travailler dans des conditions les plus normales possibles avec l’eleve ayant un comportement inapproprie renforce aupres de lui l’idee que c’est sont comportement et non sa personne que l’enseignant reprouve. Il est donc important que l’enseignant se comporte normalement aupres de lui ; • eviter de choisir des activites d’apprentissage en consequence (ou en punition) du comportement perturbateur, il vaut donc mieux eviter de donner des copies ou devoirs supplementaires a l’eleve perturbateur, qui, ainsi, apprend a hair la punition (ecrire, faire des devoirs).

Cela, au bout du compte, convainc les eleves que ces activites sont negatives, desagreables. ________________________________________ Ce que l’on peut faire Compatibilite de la sanction avec le reglement interieur Autre contrainte que doit respecter la sanction, la compatibilite avec le reglement interieur de l’etablissement (nous laissons le soin a l’enseignant de s’y reporter) ainsi qu’avec la reglementation de l’education nationale. Recemment, le Bulletin officiel n°8 du 13 juillet 2000 reprenait cette reglementation. Nous la resumons ci-dessous.

Principe de la legalite des sanctions et des procedures : elles doivent etre fixees dans le reglement interieur et peuvent faire l’objet d’un recours administratif interne. Principe du contradictoire : il est imperatif d’instaurer un dialogue avec l’eleve et d’entendre ses arguments. Les representants legaux de l’eleve sont informes et peuvent etre entendus s’ils le souhaitent. Toute sanction doit etre motivee et expliquee. Principe de la proportionnalite de la sanction : elle doit etre graduee en fonction de la gravite du manquement a la regle, doit mettre l’eleve en situation de s’interroger sur sa conduite.

Principe de l’individualisation des sanctions : Toute sanction est individuelle et ne peut etre, en aucun cas, collective. On ne doit pas aller vers une « tarification des sanctions ». Ce document distingue la punition scolaire, qui est une reponse immediate a un comportement inadequat mineur, et qui est decidee par les personnels, de la sanction disciplinaire, concerne les atteintes aux personnes et aux biens et manquements graves, qui est du ressort du chef d’etablissement ou du conseil de discipline. Voici des exemples : de punition (il n’est pas permis de baisser la note d’un devoir en raison du comportement d’un eleve), • inscription sur le carnet de correspondance, • excuse orale ou ecrite, • devoir supplementaire assorti ou non d’une retenue, • exclusion ponctuelle d’un cours, • retenue pour faire un devoir ou un exercice non fait. de sanction disciplinaire : • avertissement, • blame, • exclusion temporaire de l’etablissement, • exclusion definitive de l’etablissement assortie ou non d’un sursis. Autres documents

Les documents suivants peuvent donner d’utiles renseignements pour tous ces problemes d’attribution de sanction : • le BOEN n° 9 du 4 nov. 1999 intitule « Reperes pour la prevention des conduites a risques » • le BOEN n° 11 du 15 oct. 1998 intitule « Lutte contre la violence en milieu scolaire ». References bibliographiques ARCHAMBAULT, J. , CHOUINARD, R. (1996). Vers une gestion educative de la classe. Montreal : Morin. [Un des meilleurs ouvrages pratiques sur le sujet] Bulletin officiel de l’education nationale n° 8 du 13 juillet 2000 intitule « Procedures disciplinaires » [http://www. ducation. gouv. fr/bo/2000/special8/proced. htm] le Bulletin officiel de l’education nationale BOEN n° 9 du 4 nov. 1999 intitule « Reperes pour la prevention des conduites a risques » [http://www. education. gouv. fr/bo/1999/hs9/default. htm] le Bulletin officiel de l’education nationale BOEN n° 11 du 15 oct. 1998 intitule « Lutte contre la violence en milieu scolaire ». [http://www. education. gouv. fr/bo/1998/archive. htm] ________________________________________ Document SAPEA, Seminaire d’analyse des pratiques d’enseignement/apprentissage, IUFM de Grenoble http://www. upmf-grenoble. r/sciedu/pdessus/sapea/sanction. html Les sanctions a l’ecole Auteur : Ph. Dessus, IUFM Grenoble (et Archambault & Chouinard). Date de creation : octobre 2001. Objectif : Reflechir a la maniere d’appliquer des sanctions appropriees au comportement des eleves, et compatibles avec les reglements. Lire auparavant le document sur la discipline. ________________________________________ Ce que l’on sait Une fois qu’un comportement inadequat a ete remarque par l’enseignant, ce dernier a le choix entre continuer son cours comme si de rien n’etait, ou bien sanctionner ce comportement.

Voyons ici comment determiner cette sanction, en commencant par expliquer les inconvenients de punitions non directement liees au comportement inappropire Les inconvenients de la punition (Archambault & Chouinard, 1996) La majorite des enseignants appliquent directement des consequences aux comportements inappropries de leurs eleves, sans avoir essaye les quelques interventions qui auraient pu faire cesser ce comportement de facon plus economique (voir document sur la discipline). C’est dommage, car ces consequences, la plupart du temps d’ordre punitif, presentent certains inconvenients. la punition a pour seul objectif de faire cesser le comportement inapproprie le plus rapidement possible, et non d’enseigner un comportement approprie qui le remplacerait. Faire copier des pages de lignes a un eleve qui s’est battu avec un camarade n’informe pas l’eleve sur ce qu’il aurait du faire et comment il aurait du le faire. • les effets de la punition sont certes immediats, mais de courte duree. Des recherches ont montre qu’en demandant a des enseignants de punir davantage les comportements perturbateurs, ceux-ci se produisaient plus frequemment, car les eleves perturbateurs recherchent a etre l’objet de l’attention de l’enseignant. les punitions creent dans la classe un climat hostile et malsain, pas favorable a l’apprentissage : les eleves deviennent plus anxieux, sont plus facilement distraits et se mettent a deranger davantage la classe. Les eleves ont tendance a se comporter correctement uniquement sous la menace directe de l’enseignant, et manifestent des comportements inadequats des qu’il a le dos tourne. De plus les eleves punis auront tendance a reutiliser aupres de leurs camarades ce type de comportement agressif. les punitions, en s’attaquant plus a la personne de l’eleve qu’a son comportement, font que l’eleve puni va avoir tendance a contester, nier la punition, ce qui est une attitude logique, puisque la punition met en peril l’estime que l’eleve a de lui-meme. De la punition aux consequences logiques L’application de consequences logiques aux comportements inappropries des eleves devrait remplacer les punitions, car elle entretient un lien logique avec le comportement, et a un rapport avec la vie de tous les jours.

Par exemple, recuperer le temps perdu en travaillant ulterieurement (pendant une recreation) est une situation que les adultes appliquent souvent. Il convient donc que les enseignants reflechissent aux comportements inadequats de leurs eleves ainsi qu’aux consequences logiques qu’ils peuvent creer (encadre ci-dessous). Encadre 2 — Grille d’observation des consequences logiques (Archambault & Chouinard, 1996, p. 59) Identifier les consequences logiques que vous appliquez a vos eleves a la suite de leurs comportements inadequats.

La punition a pour fonction de sanctionner quelqu’un, de lui donner une peine. Elle n’a pas pour but d’enseigner un comportement approprie. Elle n’a pas de lien logique ou naturel avec le comportement inadequat. La consequence logique poursuit un objectif d’apprentissage ou un comportement approprie est lie de facon logique et naturelle au comportement inadequat. Voici quelques principes a respecter pour appliquer des consequences logiques (Archambault & Chouinard, 1996) : • tendre a bannir la punition ; faire suivre immediatement le comportement inadequat de la consequence logique ; • prevoir et annoncer des le debut de l’annee les consequences logiques et les relier aux regles de fonctionnement de la classe ou de l’etablissement ; • eviter d’appliquer une consequence logique dans un moment d’emotivite (dans un acces de colere, les risques de donner a un eleve une punition disproportionnee au comportement sont plus importants) ; • utiliser d’autres interventions (felicitations, explications, etc. ) en parallele a l’application des consequences logiques.

Le fait de continuer a travailler dans des conditions les plus normales possibles avec l’eleve ayant un comportement inapproprie renforce aupres de lui l’idee que c’est sont comportement et non sa personne que l’enseignant reprouve. Il est donc important que l’enseignant se comporte normalement aupres de lui ; • eviter de choisir des activites d’apprentissage en consequence (ou en punition) du comportement perturbateur, il vaut donc mieux eviter de donner des copies ou devoirs supplementaires a l’eleve perturbateur, qui, ainsi, apprend a hair la punition (ecrire, faire des devoirs).

Cela, au bout du compte, convainc les eleves que ces activites sont negatives, desagreables. ________________________________________ Ce que l’on peut faire Compatibilite de la sanction avec le reglement interieur Autre contrainte que doit respecter la sanction, la compatibilite avec le reglement interieur de l’etablissement (nous laissons le soin a l’enseignant de s’y reporter) ainsi qu’avec la reglementation de l’education nationale. Recemment, le Bulletin officiel n°8 du 13 juillet 2000 reprenait cette reglementation. Nous la resumons ci-dessous.

Principe de la legalite des sanctions et des procedures : elles doivent etre fixees dans le reglement interieur et peuvent faire l’objet d’un recours administratif interne. Principe du contradictoire : il est imperatif d’instaurer un dialogue avec l’eleve et d’entendre ses arguments. Les representants legaux de l’eleve sont informes et peuvent etre entendus s’ils le souhaitent. Toute sanction doit etre motivee et expliquee. Principe de la proportionnalite de la sanction : elle doit etre graduee en fonction de la gravite du manquement a la regle, doit mettre l’eleve en situation de s’interroger sur sa conduite.

Principe de l’individualisation des sanctions : Toute sanction est individuelle et ne peut etre, en aucun cas, collective. On ne doit pas aller vers une « tarification des sanctions ». Ce document distingue la punition scolaire, qui est une reponse immediate a un comportement inadequat mineur, et qui est decidee par les personnels, de la sanction disciplinaire, concerne les atteintes aux personnes et aux biens et manquements graves, qui est du ressort du chef d’etablissement ou du conseil de discipline. Voici des exemples : de punition (il n’est pas permis de baisser la note d’un devoir en raison du comportement d’un eleve), • inscription sur le carnet de correspondance, • excuse orale ou ecrite, • devoir supplementaire assorti ou non d’une retenue, • exclusion ponctuelle d’un cours, • retenue pour faire un devoir ou un exercice non fait. de sanction disciplinaire : • avertissement, • blame, • exclusion temporaire de l’etablissement, • exclusion definitive de l’etablissement assortie ou non d’un sursis. Autres documents

Les documents suivants peuvent donner d’utiles renseignements pour tous ces problemes d’attribution de sanction : • le BOEN n° 9 du 4 nov. 1999 intitule « Reperes pour la prevention des conduites a risques » • le BOEN n° 11 du 15 oct. 1998 intitule « Lutte contre la violence en milieu scolaire ». References bibliographiques ARCHAMBAULT, J. , CHOUINARD, R. (1996). Vers une gestion educative de la classe. Montreal : Morin. [Un des meilleurs ouvrages pratiques sur le sujet] Bulletin officiel de l’education nationale n° 8 du 13 juillet 2000 intitule « Procedures disciplinaires » [http://www. ducation. gouv. fr/bo/2000/special8/proced. htm] le Bulletin officiel de l’education nationale BOEN n° 9 du 4 nov. 1999 intitule « Reperes pour la prevention des conduites a risques » [http://www. education. gouv. fr/bo/1999/hs9/default. htm] le Bulletin officiel de l’education nationale BOEN n° 11 du 15 oct. 1998 intitule « Lutte contre la violence en milieu scolaire ». [http://www. education. gouv. fr/bo/1998/archive. htm] ________________________________________ Document SAPEA, Seminaire d’analyse des pratiques d’enseignement/apprentissage, IUFM de Grenoble http://www. pmf-grenoble. fr/sciedu/pdessus/sapea/sanction. html Les sanctions a l’ecole Auteur : Ph. Dessus, IUFM Grenoble (et Archambault & Chouinard). Date de creation : octobre 2001. Objectif : Reflechir a la maniere d’appliquer des sanctions appropriees au comportement des eleves, et compatibles avec les reglements. Lire auparavant le document sur la discipline. ________________________________________ Ce que l’on sait Une fois qu’un comportement inadequat a ete remarque par l’enseignant, ce dernier a le choix entre continuer son cours comme si de rien n’etait, ou bien anctionner ce comportement. Voyons ici comment determiner cette sanction, en commencant par expliquer les inconvenients de punitions non directement liees au comportement inappropire Les inconvenients de la punition (Archambault & Chouinard, 1996) La majorite des enseignants appliquent directement des consequences aux comportements inappropries de leurs eleves, sans avoir essaye les quelques interventions qui auraient pu faire cesser ce comportement de facon plus economique (voir document sur la discipline).

C’est dommage, car ces consequences, la plupart du temps d’ordre punitif, presentent certains inconvenients. • la punition a pour seul objectif de faire cesser le comportement inapproprie le plus rapidement possible, et non d’enseigner un comportement approprie qui le remplacerait. Faire copier des pages de lignes a un eleve qui s’est battu avec un camarade n’informe pas l’eleve sur ce qu’il aurait du faire et comment il aurait du le faire. • les effets de la punition sont certes immediats, mais de courte duree.

Des recherches ont montre qu’en demandant a des enseignants de punir davantage les comportements perturbateurs, ceux-ci se produisaient plus frequemment, car les eleves perturbateurs recherchent a etre l’objet de l’attention de l’enseignant. • les punitions creent dans la classe un climat hostile et malsain, pas favorable a l’apprentissage : les eleves deviennent plus anxieux, sont plus facilement distraits et se mettent a deranger davantage la classe. Les eleves ont tendance a se comporter correctement uniquement sous la menace directe de l’enseignant, et manifestent des comportements inadequats des qu’il a le dos tourne.

De plus les eleves punis auront tendance a reutiliser aupres de leurs camarades ce type de comportement agressif. • les punitions, en s’attaquant plus a la personne de l’eleve qu’a son comportement, font que l’eleve puni va avoir tendance a contester, nier la punition, ce qui est une attitude logique, puisque la punition met en peril l’estime que l’eleve a de lui-meme. De la punition aux consequences logiques L’application de consequences logiques aux comportements inappropries des eleves devrait remplacer les punitions, car elle entretient un lien logique avec le comportement, et a un rapport avec la vie de tous les jours.

Par exemple, recuperer le temps perdu en travaillant ulterieurement (pendant une recreation) est une situation que les adultes appliquent souvent. Il convient donc que les enseignants reflechissent aux comportements inadequats de leurs eleves ainsi qu’aux consequences logiques qu’ils peuvent creer (encadre ci-dessous). Encadre 2 — Grille d’observation des consequences logiques (Archambault & Chouinard, 1996, p. 59) Identifier les consequences logiques que vous appliquez a vos eleves a la suite de leurs comportements inadequats.

La punition a pour fonction de sanctionner quelqu’un, de lui donner une peine. Elle n’a pas pour but d’enseigner un comportement approprie. Elle n’a pas de lien logique ou naturel avec le comportement inadequat. La consequence logique poursuit un objectif d’apprentissage ou un comportement approprie est lie de facon logique et naturelle au comportement inadequat. Voici quelques principes a respecter pour appliquer des consequences logiques (Archambault & Chouinard, 1996) : • tendre a bannir la punition ; faire suivre immediatement le comportement inadequat de la consequence logique ; • prevoir et annoncer des le debut de l’annee les consequences logiques et les relier aux regles de fonctionnement de la classe ou de l’etablissement ; • eviter d’appliquer une consequence logique dans un moment d’emotivite (dans un acces de colere, les risques de donner a un eleve une punition disproportionnee au comportement sont plus importants) ; • utiliser d’autres interventions (felicitations, explications, etc. ) en parallele a l’application des consequences logiques.

Le fait de continuer a travailler dans des conditions les plus normales possibles avec l’eleve ayant un comportement inapproprie renforce aupres de lui l’idee que c’est sont comportement et non sa personne que l’enseignant reprouve. Il est donc important que l’enseignant se comporte normalement aupres de lui ; • eviter de choisir des activites d’apprentissage en consequence (ou en punition) du comportement perturbateur, il vaut donc mieux eviter de donner des copies ou devoirs supplementaires a l’eleve perturbateur, qui, ainsi, apprend a hair la punition (ecrire, faire des devoirs).

Cela, au bout du compte, convainc les eleves que ces activites sont negatives, desagreables. ________________________________________ Ce que l’on peut faire Compatibilite de la sanction avec le reglement interieur Autre contrainte que doit respecter la sanction, la compatibilite avec le reglement interieur de l’etablissement (nous laissons le soin a l’enseignant de s’y reporter) ainsi qu’avec la reglementation de l’education nationale. Recemment, le Bulletin officiel n°8 du 13 juillet 2000 reprenait cette reglementation. Nous la resumons ci-dessous.

Principe de la legalite des sanctions et des procedures : elles doivent etre fixees dans le reglement interieur et peuvent faire l’objet d’un recours administratif interne. Principe du contradictoire : il est imperatif d’instaurer un dialogue avec l’eleve et d’entendre ses arguments. Les representants legaux de l’eleve sont informes et peuvent etre entendus s’ils le souhaitent. Toute sanction doit etre motivee et expliquee. Principe de la proportionnalite de la sanction : elle doit etre graduee en fonction de la gravite du manquement a la regle, doit mettre l’eleve en situation de s’interroger sur sa conduite.

Principe de l’individualisation des sanctions : Toute sanction est individuelle et ne peut etre, en aucun cas, collective. On ne doit pas aller vers une « tarification des sanctions ». Ce document distingue la punition scolaire, qui est une reponse immediate a un comportement inadequat mineur, et qui est decidee par les personnels, de la sanction disciplinaire, concerne les atteintes aux personnes et aux biens et manquements graves, qui est du ressort du chef d’etablissement ou du conseil de discipline. Voici des exemples : de punition (il n’est pas permis de baisser la note d’un devoir en raison du comportement d’un eleve), • inscription sur le carnet de correspondance, • excuse orale ou ecrite, • devoir supplementaire assorti ou non d’une retenue, • exclusion ponctuelle d’un cours, • retenue pour faire un devoir ou un exercice non fait. de sanction disciplinaire : • avertissement, • blame, • exclusion temporaire de l’etablissement, • exclusion definitive de l’etablissement assortie ou non d’un sursis. Autres documents Les documents suivants peuvent donner d’utiles renseignements pour tous ces problemes d’attribution de sanction : le BOEN n° 9 du 4 nov. 1999 intitule « Reperes pour la prevention des conduites a risques » • le BOEN n° 11 du 15 oct. 1998 intitule « Lutte contre la violence en milieu scolaire ». References bibliographiques ARCHAMBAULT, J. , CHOUINARD, R. (1996). Vers une gestion educative de la classe. Montreal : Morin. [Un des meilleurs ouvrages pratiques sur le sujet] Bulletin officiel de l’education nationale n° 8 du 13 juillet 2000 intitule « Procedures disciplinaires » [http://www. education. gouv. fr/bo/2000/special8/proced. htm] e Bulletin officiel de l’education nationale BOEN n° 9 du 4 nov. 1999 intitule « Reperes pour la prevention des conduites a risques » [http://www. education. gouv. fr/bo/1999/hs9/default. htm] le Bulletin officiel de l’education nationale BOEN n° 11 du 15 oct. 1998 intitule « Lutte contre la violence en milieu scolaire ». [http://www. education. gouv. fr/bo/1998/archive. htm] ________________________________________ Document SAPEA, Seminaire d’analyse des pratiques d’enseignement/apprentissage, IUFM de Grenoble http://www. upmf-grenoble. fr/sciedu/pdessus/sapea/sanction. html