Ronsard

Ronsard

I-la question sur le corpus: Ce corpus contiens quatre poemes : « un sonnet pour Marie » de Pierre de Ronsard, « tandis que pour lutter avec ta chevelure » de Luis de Gongora y Argote, « Une charogne » de Charles Baudelaire et « si tu t’imagines »de Raymond Queneau, completes d’une chanson de Tete ,les quartes poesies font passe un message assez claire :profiter de la vie avant que celle ci ne touche a sa fin . Ici , les poetes s’adressent tous a une a femme , et ils la convie a s’epanouir de sa jeunesse et de ses charmes avant que tout cela s’envole puis disparaisse .. our faire comprendre cela a leur destinataire ,les poetes donnent tous a ce dernier une image assez rebarbatif de la vieillesse ,de la mort ,exemple :Queneau dit«tres sournois s’approchent la ride veloce , la pesante graisse , le menton triple , le muscle avachi… »  ou encore Baudelaire qui compare sa bien aime a un cadavre repoussant qu’il vient de lui decrire « Et pourtant vous serez semblable a cette ordure, a cette horrible infection ,etoile de mes yeux , soleil de ma nature … cet empressement , ce desir exacerbe d’atteindre et de posseder l’objet de son amour

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rend l’amoureux ,ici l’auteur du poeme menacant et immoral. En effet ce dernier use de metaphores a la limite de la violence pour decider l’etre aime a ceder a ses avances . Ainsi a travers les quartes poemes nous ressentons cette peur de la decrepitude qui amplifie le desir amoureux . II-Commentaire de texte sur un sonnet extrait des Amours de marie Au XVI siecle, une nouvelle forme de poesie est lancee par , entre autres , Petrarque , un poete italien , qui a donne ses premieres lettres de noblesse au sonnet .

Ronsard un grand poete francais a tres vite adapte le sonnet et en a redige des dizaines , dont celui qui fait notre objet d’etude ;un poeme extrait des Amours de mari ,ecrit en decasyllabe ou Ronsard a mis en vers son desespoir . Nous pouvons donc nous demander ,comment le poete exprime-t-il son desarroi dans ce sonnet . Dans un premier temps nous demontrerons cela par le fait que Ronsard associe la beaute d’une femme a celle d’une fleure ephemere, puis nous verrons dans un second temps l’angoisse de celui-ci face au temps qui avance a grands pas se dirigeant avec determination vers la mort.

Le desarroi de Ronsard ne se ressent pas seulement lorsqu’il compare la beaute de la femme a celle d’une fleure , mais aussi et surtout dans le fait que ces deux symboles de beaute soient si peu perennes, si ephemeres ! Tout d’abord le poete sublime la femme en l’associant a une fleure qui est l’essence meme de la beaute ,il n’hesite pas a la glorifier , l’embellir , la montrer sous ses plus beaux atours :V6 « vos beautes ,bien qu’elles soient fleuries ».

On retrouve donc ici une vision petrarquiste de la femme qui est encore une fois designee tel une sylphide , un ideal . Mais en sublimant l’objet de son amour , Ronsard place, du coup , ce dernier bien au dessus de lui, bien au dessus de ce qu’il pourrait atteindre , bien au-dela de ce qui pourrait repondre a ses attentes amoureuses. En idolatrant l’image de sa bien aimee , il se met lui-meme -peut etre inconsciemment-dans une position d’inferiorite , d’esclave ,d’ou son desarroi.

Ensuite nous ressentons a travers les vers de Ronsard un fort desir de possession de la femme , de sa beaute : en effet le poete decrit , dans la premiere strophe un bouquet de fleurs qu’il a lui-meme cueilli et par la suite il compare la femme et ses beautes a des fleurs , on peut donc comprendre qu’il a une forte envie de posseder cette femme qui devient , d’ailleurs , presque objet etant ainsi comparee a un bouquet de fleurs qu’on cueille et dont on garde les exhalaisons .

Dans le sixain nous constatons l’utilisation du pronom « nous » mais aussi une alliteration du son « on » ;cela peut montrer l’envie irrepressible et presque maladive du poete de fusionner avec la femme aimee , de ne faire qu’un avec elle . En fin Ronsard exprime clairement sa peur de l’ephemerite des charmes de la femme , il a en effet peur de la perdre avant meme qu’il ne la possede :V3,V4 «qui ne les eut a ce vepre cueillies , chutes a terre elle fussent demain » ces deux vers expriment le destin commun de la fleur et de la femme , en ce sens que leurs beautes sont ephemeres et fragiles.

De plus Ronsard utilise plusieurs indicateurs temporels qui indiquent la fugacite de la jeunesse.. tel que V4  « demain », V7  « peu de temps » V8  « tout soudain »,par ailleurs ces deux derniers sont positionnes sur des accents de rimes , ils sont donc mis en evidence et leurs position en fin de vers renvoi au declin , au declin de la jeunesse, a la mort, au neant.

Ronsard fait aussi appel a l’antithese, ici il oppose « epanies »v2 a « fletries »v7 , cela nous indique encore une fois le changement lie au temps qui s’opere chez la femme qui s’epanouie de ses charmes puis qui les voit tres vite « fletrir » , « chuter » , « choir » .. Ce sonnet insiste donc sur la sublimation et l’ephemerite de la femme qui enfoncent le poete dans le desespoir et la souffrance. Interessons nous maintenant a ce qui fait croitre son desespoir : la mort qui le suit et le presse. **

Le poete exprime son desarroi en avouant son angoisse permanente face a la mort qui le pousse a menacer l’etre aime et lui communiquer son angoisse face au temps qui fuit ,comme il le dit des le premier ver du premier tercet « le temps s’en va , le temps s’en va ,ma dame »,d’ailleurs ceci est accentue par l’anaphore de la proposition « le temps s’en va »de plus le 1er « va » est sur l’accent de cesure et le second sur un accent mobile ,ce qui insiste d’avantage sur le fait que rien ne dure et que le temps n’attend pas.

Le poete menace aussi sa dulcinee en lui offrant un tableau assez rebarbatif de la vieillesse qui gommera toute sa beaute: V6  « que vos beautes bien qu’elles soient fleuries » V8  « et comme fleurs , periront tout soudain »,il lui rajoute ensuite pour conclure V14  « pour c’aimez-moi cependant qu’etes belle » il la supplie de l’aimer pendant qu’il est encore temps , pendant qu’ils sont encore en vie. Ainsi avec toutes ces mises en garde , il espere lui faire partager ses peurs sur le temps qui s’en va et la mener a accepter ses avances .

D’autre part , le poete se retrouve tout a fait perdue et esclave d’une situation epuisante et deroutante; il se retrouve ,en effet ,entre Tyre et Babylone. Et cela se ressent surtout a partir du 1er tercet ,ou, apres avoir insister sur le temps qui fuyait il emploi une apostrophe sur le mot « Las » ce qui indique son etat douloureux, apres ca il fait directement reference a la mort V11  « et tot serons etendus sous la lame »Il dit cela comme s’il lui restait qu’une poigne de jours a vivre, que l’ombre de la mort le guettait , que la mort le pressait, et qu’il faut donc etre avec la femme aimee .

Cette derniere bien qu’elle fut autant suppliee ne semble pas se decider a rejoindre le poete et mettre ainsi fin a ses souffrances. Pour finir , le poete souffre de son impuissance face a la mort et au temps qui fuis et cela se remarque grace a plusieurs procedes tel que l’anaphore du verbe « s’en aller »cela prouve a quel point il se sent impuissant face a la fugacite des choses. Il supplie ensuite son amour n lui rappelant leur fin imminente ,lorsque ce dernier evoque les changements du au temps il use de mots tel que « certain », « soudain », « peu de temps », « tot » cela indique donc la suprematie du au temps et l’irreversibilite de ses actes . Dans ce sonnet deux champs lexicaux antimoniques se font face : celui de la mort « cherront », «fletries», « periront »,  « etendue »et « morts » et celui de la vie « epanies »,  « fleuries »,  « beautes »et « amours » cela va dans l’idee que le poete se sent toujours tiraille par d’un cote la vie et de l’autre la mort contre la quelle il ne peut rien .

Demeurant impuissant face aux ravages du temps , le seul pouvoir du poete est de supplier cette femme qui continue a l’ignorer tandis que le temps continu sa cours inexorable … Ainsi , dans ce sonnet Ronsard exprime son desarroi en soulignant l’ephemerite de la jeunesse face au temps qui nous rapproche chaque jour un peu plus de la mort . Le fait ,qu’ici, le poete presse la femme qu’il aime a accepter ses avances parce qu’il craint que la mort arrive trop tot ,peut nous faire penser a une forme de narcissisme et d’egoisme de la part du poete qui ne pense au finale qu’a son propre interet , son propre bonheur .