Resume et analyse

Resume et analyse

Acte I, scene 2 Introduction Cette scene fait suite a la scene d’exposition et la complete. Ce monologue apporte au spectateur des informations qui lui permette de bien saisir la situation. Le matin de ces noces, Figaro vient d’apprendre par Suzanne, sa future femme, que le Comte Almaviva dont il est le valet lui fait la cour avec l’aide de Bazile, son maitre a chanter. Seul en scene, Figaro s’adresse en principe a lui-meme mais en presence du public qui devient complice de ses reactions et de ses intentions. Figaro analyse le comportement machiavelique du Comte dont il prend seulement conscience et qui lui inspire de l’indignation.

Lecture Annonce du plan Etude : I) LES INDICES D’UNE FORTE EMOTION Figaro vient d’apprendre la trahison du Comte et il en est tres surpris. Cet etonnement explique l’emotion que l’on voit par : 1°) Une ponctuation tres significative La ponctuation marque l’expression, la diction : on a ainsi beaucoup de phrases exclamatives. Elles n’ont cependant pas toutes les memes significations : l’enthousiasme (l. 1-2) quand il parle de Suzanne et la colere quand il parle du Comte (l. 4). Il passe donc aussitot de l’enthousiasme a la colere. Ligne 4, on a une interjection

Désolé, mais les essais complets ne sont disponibles que pour les utilisateurs enregistrés

Choisissez un plan d'adhésion
montrant son indignation.

On a differentes interpellations :  » Monseigneur  » (l. 4 et 15),  » Mr le Comte  » (l. 8),  » Bazile  » (l. 19) et  » Mr Figaro  » (l. 23). On remarque plusieurs interlocuteurs sur scene meme s’ils sont absents. Cela montre l’agitation de Figaro. On a aussi beaucoup de virgules donnant un rythme saccade aux phrases. Elle corresponde soit a une enumeration (l. 1-2) soit a un parallelisme et une opposition (l. 11-12) :  » Pendant que je galoperais d’un cote, vous feriez de l’autre a ma belle un joli chemin « . On a aussi les points-virgules qui marquent plus nettement les oppositions. . 13 :  » me crottant, m’echinant pour la gloire de votre famille ; vous, daignant concourir a l’accroissement de la mienne  » l. 9 :  » vous, compagnon ministre ; moi, casse-cou politique  » Les points de suspension marquent les jeux de mots : l. 5 :  » vous voulez m’en donner … a garder ?  » Ce qui signifie vous voulez me tromper. Cela marque aussi un changement de decision. l. 21 :  » je veux t’apprendre a clocher devant les boiteux ; je veux … non  » Et aussi, l’interruption car Bartholo et Marcelline entrent en scene : l. 28 :  » etriller etroitement Mr du Bazile et… « 

Etant tres contrarie, il a besoin de se defouler verbalement mais aussi de se ressaisir. 2°) Une syntaxe peu rigoureuse Il y a une opposition entre les pronoms personnels : l. 8-9 :  » vous (qui designe le Comte) et moi (qui designe Figaro)  » l. 11 :  » je galoperais d’un cote, vous feriez de l’autre  » l. 13 :  » me crottant, m’echinant pour la gloire de votre famille ; vous daignant  » On a des verbes a l’infinitif designant soit des actions, soit des intentions. l. 16-17 :  » Faire a Londres … representer a la fois  » l. 23-27 :  » avancer l’heure ; ecarter une Marcelline, empocher l’or ; donner le change « 

D’abord, cela permet d’aller plus rapidement et s’adapte alors au langage parle. Comme il n’est pas sous le coup de la rage, ca lui permet de degager ses emotions. Il donne les actions puis les caracterise pour souligner le caractere inacceptable de la situation. l. 16-19 : il enumere les intentions du Comte puis il en fait un jugement. II) UN MONOLOGUE QUI REPRESENTE UN REGLEMENT DE COMPTE 1°) Des interlocuteurs cites Il ne s’adresse a chacun d’eux de facon differente. Le principal interlocuteur est Almaviva :  » Monseigneur  » (l. 4 et 15) et  » Mr le Comte  » (l. 8). Mais aussi le comte est evoque par la deuxieme personne du pluriel : . 8-12-14 : le vous designe le Comte. Il s’adresse directement au Comte mais avec des termes differents que s’il etait present. Il s’adresse a Bazile a la 2eme personne du singulier. l. 19 :  » pour toi, je veux t’apprendre « . 2°) Variations de la situation de communication Il utilise la deuxieme personne du pluriel pour d’adresse au Comte :  » vous feriez faire  » (l. 4-12) mais aussi la troisieme personne du singulier :  » il m’emmene a son ambassade  » (l. 6). Meme procede pour Bazile :  » je veux t’apprendre  » (l. 20) et a la 3eme personne :  » dissimulons avec eux  » (l. 21). l utilise aussi ce procede avec lui-meme :  » Dissimulons « . il perle de lui aussi a la 2eme personne du singulier. Cela nous montre encore son agitation. La 2eme personne permet de se soulager,  » de vider son sac « , de laisser aller sa colere. En meme temps, la 3eme personne nous montre une volonte de se ressaisir, d’avoir du recul et d’analyser la situation. III) UN MONOLOGUE REVELATEUR 1°) Les intentions du Comte A travers le monologue de Figaro, on a recapitule toutes les machinations du Comte. Figaro reconstitue tout ce qui lui a echappe et il recapitule tous les stratagemes. Il a des intentions assez lestes.

Beaumarchais respecte la bienseance. Il va utiliser des euphemismes, des attenuations : l. 10 :  » la dame du lieu, l’ambassadrice de poche  » pour designer la situation de Suzanne. l. 12 :  » un joli chemin  » l. 14 :  » l’accroissement de la mienne  » l. 16 :  » les affaires de votre maitre  » l. 26 :  » donner le change aux petites passions « . On recapitule, en meme temps, les intentions du Comte. 2°) La logique de Figaro Il recapitule donc ces intentions mais en meme temps, il montre ses intentions pour contrecarrer le stratageme du Comte. Il prepare une reponse et son plan est tres bien organise au cours de son monologue.

Il se ressaisit. * Il parle de Suzanne avec emotion et tendresse : l. 3 * Il recapitule les projets du Comte : l. 4 a 15 * Il juge les projets du Comte : l. 15 a 19 * Il annonce ses intentions pour les contrer : jusqu’a la fin Donc, ce monologue a plusieurs roles : ils nous informent sur l’intrique et sur le caractere des personnages mais aussi il montre un aspect des relations maitres / valets a quelques annees de la Revolution. IV) LA CRITIQUE SOCIALE La piece date de 1784, a 5 ans de la Revolution, le ton de certaines repliques est tres hardi et annonce ce qui va suivre.

Le reglement de Comte s’inscrit dans une situation historique de contestation. Elle se manifeste a travers : 1°) L’insistance sur les titres On y voit une volonte ironique :  » Monseigneur  » est repete 3 fois et on a deux fois  » Mr le Comte  » (l. 8-27). l. 9 :  » compagnon ministre  » l. 10 :  » dame  » ;  » ambassadrice  » L’ironie se fait aussi a travers les oppositions :  » ambassadrice de poche « ,  » Mr du Bazile  » (l. 28) et  » Mr Figaro  » (l. 23). On arrive a une situation ou tous les titres n’ont plus aucune valeur. 2°) L’insistance sur un abus de pouvoir

Figaro oppose violemment la situation que le Comte prevoyait pour lui et pour Figaro. Et il recapitule cette forte opposition par l’antiphrase ironique. l. 13 :  » quelle douce reciprocite  » Il oppose ce terme de  » reciprocite  » au terme  » d’abus « . cet abus est souligne : l. 19 :  » c’est trop de moitie, c’est trop « . Il met en relief l’inegalite entre le noble et le roturier : le pouvoir immense de l’un et l’impuissance totale de l’autre. Cet abus de pouvoir repose uniquement sur la naissance et non sur le merite personnel. Conclusion Ce monologue de figaro est revelateur sur plusieurs plans : Sur le plan de l’intrique, il oppose les 2 strategies, celle du Comte et celle de Figaro, il eveille de l’attente du spectateur. Qui l’emportera ? * Sur le plan psychologique, cette longue replique montre la necessite et l’efficacite de la parole dans une situation de crise : elle a une fonction liberatrice et elle permet de se ressaisir pour preparer la defense. * Sur le plan critique, elle souligne l’amertume d’un personnage qui ne trouve pas sa place dans une societe qui privilegie la naissance et ne veut pas reconnaitre les qualites personnelles. Beaumarchais rejoint ici Montesquieu et Voltaire.