Redaction sur l’amant de jean-jacques annaud

Redaction sur l’amant de jean-jacques annaud

Sujet: Analyse detaillee des scenes dans le bus et dans le bac durant les trajets a Saigon de la jeune fille. Scene 1: 3:00 – 4:45 ; Scene 2: 10:06 – 24:00 L’amant, film sorti en 1992 et realise par Jean-Jacques Annaud, est adapte du roman du meme titre de Marguerite Duras. A l’age de 70 ans, Marguerite Duras decide de raconter son adolescence en Indochine et ses “secrets de jeunesse”: jeune Francaise de quinze ans et demi vivant avec sa mere, institutrice, et ses deux freres dans l’Indochine des annees vingt a trente.

Sa famille est pauvre car sa mere s’est ruinee en achetant des terres non cultivables. Alors qu’elle prend le bac traversant le Mekong, la ramenant a Saigon pour y rejoindre son pensionnat, la jeune fille rencontre un beau Chinois d’une trentaine d’annees. Elle accepte de le revoir et, progressivement, il l’initie aux joies de l’amour physique. Il s’eprend violemment de cette jeune fille si sensuelle, tandis qu’elle pretend n’en vouloir qu’a son argent.

Sa mere tolerant le Chinois tout en le meprisant, intervient meme aupres de la directrice du pensionnat pour que sa fille puisse continuer a voir son amant. Ses camarades pensionnaires commencant a rejeter la jeune fille, sa

Désolé, mais les essais complets ne sont disponibles que pour les utilisateurs enregistrés

Choisissez un plan d'adhésion
mere decide qu’il est temps de rentrer en France. C’est a ce moment que toutes les relations se dechirent ; le frere aine, opiomane, part tout seul en France en eclaireur ; quand au Chinois, il est contraint d’epouser une riche heritiere Chinoise et lui aussi tente de se consoler dans l’opium. Lors du dernier rendez-vous avec la jeune fille, le Chinois ne se montre pas.

Le realisateur fait croire au spectateur que le Chinois fait ultime apparition sur le quai alors que « l’Alexandre Dumas » quitte le port vers la France. La presence de sa grande voiture noire sans la quelle il ne se deplacerait pas, suffit pour dire que le Chinois etait la pour le depart de la jeune fille. Marguerite Duras, la narratrice dans le film, explique aux spectateurs qu’elle n’oubliera jamais cet homme qu’elle a une fois peut-etre aime. La premiere scene du film, ou l’on decouvre la jeune fille sur le chemin du retour au pensionnat denote l’importance accordee aux deplacements des personnages.

Chaque trajet devoile des indices revelateurs sur les evenements a venir comme par exemple, dans ce debut de film ou, tout de suite la narratrice, representant Marguerite Duras, plonge le spectateur dans l’Indochine profonde. Il rencontre pour la premiere fois le personnage principal, la jeune fille blanche, perdue au milieu de la masse Indochinoise. Au premier regard, cette scene pourrait faire partie d’un documentaire sur l’Indochine et la riviere du Mekong : un vieux ferry s’apprete a quitter le port t les indigenes bourdonnent et se preparent a monter sur le bateau ; un bus surcharge de marchandises et de passagers arrive et tout le monde s’affaire a decharger les sacs de nourriture avant le depart du bateau. C’est seulement lorsque la camera zoome sur la portiere du bus et que seules les jambes blanches d’une femme dite « Europeenne » apparaissent que l’attention du spectateur est eveillee par ce contraste. Connaissant l’histoire de l’Indochine ainsi que la relation entre la France et ce pays asiatique durant les annees 1900, une femme blanche parmi des locaux est une vue surprenante.

Une fois sortie de l’autobus, la jeune femme s’appuie posement contre la rambarde du bateau et devient le focus de l’image en contraste avec l’agitation au premier plan. Le realisateur, afin de montrer l’interet de cette prise de vue, deplace la camera lentement en faisant des plans rapproches sur les tresses, la robe sale, et les chaussures abimees de la jeune fille. Ces fragmentations du personnage ainsi que la description faite par la narratrice amenent le spectateur a decouvrir la classe sociale pauvre du personnage principal.

Un blanc, a cette epoque, ne se melangeait pas aux indigenes. Apres un bref retour en arriere brievement montrant les vacances qu’elle a passees avec sa famille, le realisateur a nouveau montre le depart pour Saigon de cette jeune fille. Cette fois, Jean-Jacques Annaud decide de preciser plus en detail les demarcations de la societe durant la colonisation. Quand la mere et le frere vont deposer la jeune fille au car, trois classes sociales bien distinctes apparaissent immediatement. Les indigenes, vetus de tissus epais et mal coupes, de couleur marron et sombre sont au premier plan.

Ces derniers vivent dans la pauvrete absolue et se deplacent dans les quartiers pauvres de la ville. La seconde classe sociale, dont fait partie le personnage principal, regroupe les Europeens pauvres qui ont fait de mauvaises affaires et sont plus consideres comme des natifs que des colonialistes. Dans le cas de la jeune fille et sa famille, ils vivent avec les moyens du bord portant des vetements crasseux comme des Indochinois, mais avec tout de meme une touche europeenne. L’ultime classe est celle des riches blancs.

Ils sont toujours habilles en tenues blanches bien coupees faites de tissus soyeux, et ne se deplacent que dans des environnements bourgeois dans leurs belles, rutilantes automobiles. A nouveau dans le bac, reposee contre la rambarde, on devine mieux les moindres details de la tenue vestimentaire de la jeune fille. Portant des chaussures de bal dechirees, signe d’une bourgeoisie dechue et un chapeau d’homme, la jeune fille veut se differencier des autres. « Aucune femme, aucune jeune fille ne porte de feutre d’homme dans cette colonie a cette epoque la ; aucune femme indigene non plus. – La narratrice Elle fait allusion a son chapeau comme a son identite ; elle ne s’en separe jamais. Ce chapeau est un signe avant-coureur de la masculinisation de son physique feminin. Ses chaussures de bal noires, decorees de petits diamants, la vieillissent et lui donnent une apparence de femme plus agee. Sans le gros plan sur sa tenue defraichie, la jeune fille, a cause de sa couleur de peau, et de son allure, parait faire partie de la bourgeoisie. Une fois la traversee commencee, un nouveau personnage est mis en scene.

Cache dans sa grande voiture noire, signe de richesse, le realisateur essaie de tromper le spectateur sur les origines du passager. Avec une telle voiture, il faut bien que ce soit un riche etranger ! Jean-Jacques Annaud a utilise une serie de gros plans, d’abord montrant la voiture, puis la chaussure en cuir, et finalement une vue de dos. Jusqu’a ce point, il est impossible pour le spectateur de deviner sa race ou nationalite. C’est seulement quand il tourne la tete que ses traits asiatiques sont reveles. Cet asiatique vetu de blanc ne fait partie d’aucune des classes sociales decrites precedemment.

Venant se presenter aupres de la jeune fille, ce chinois dit : « Excusez moi, c’est tellement inattendu. Dans un bus indigene, une jeune fille blanche.  » – le Chinois Cette remarque est surprenante venant de cet homme car la question suivante pourrait egalement lui etre posee ? Que fait un indigene dans un costume blanc dans une telle voiture ? Dans cette scene, les roles semblent etre inverses; la jeune fille blanche devrait etre riche alors que l’indigene devrait etre dans le bus avec les autres Indochinois.

Cette rencontre dans le bac durant la traversee du Mekong marque le debut d’une relation sensuelle et physique entre les deux personnages. Entre cette traversee du Mekong, et la continuation du voyage jusqu’a Saigon, le Chinois et la jeune fille s’arretent et admirent une riche Europeenne voyageant dans le sens inverse en direction de Sa-dec. Cette dame, nommee Anne-Marie Stretter, nous est presentee comme la femme de l’administrateur des colonies. Observee de loin, le realisateur montre cette femme sortant de sa voiture, et se penchant sur la rambarde du bac exactement comme l’avait fait la jeune fille.

Le Chinois la reconnaissant, precise qu’un jeune homme s’est tue pour elle il y a quelques annees ; c’etait son amant. En supposant dans cet extrait que ce jeune etait Europeen, Jean-Jacques Annaud suggere le genre de relation qui va se developper entre les deux personnages principaux sans le devoiler au spectateur. Le reste du trajet jusqu’a Saigon se passe sur le siege arriere de la grande voiture noire du Chinois. Les deux personnages discutent et apprennent a se connaitre, le Chinois parlant de sa famille et de ses voyages, et la jeune fille racontant ses etudes a Saigon.

Les rares prises de vue de l’exterieur du vehicule montrent la puissance de cette belle voiture noire penetrant le paysage campagnard de la region. Cette separation entre le monde exterieur sauvage et dur, et la douce intimite a l’interieur de la voiture, suggere au spectateur le genre de relation cachee et secrete qui va se nouer entre la jeune fille et le Chinois. Le faite que ce film se deroule entierement sans jamais utiliser de prenom ajoute au charme de cette aventure ‘amoureuse’.

Il semble que le realisateur n’a pas donne de noms dans le but de ne pas distraire le spectateur du theme principal de l’histoire. L’Amant est un film qui se concentre sur la colonisation d’Indochine plus que l’histoire d’amour entre la jeune fille et le Chinois. Ces deux scenes tournees durant la traversee du Mekong sont clairement les points de demarrage de la relation entre les deux amants. Jean-Jacques Annaud a utilise de nombreuses techniques cinematographiques qui ont permis a ce film d’etre nomme pour de nombreux prix notamment un Academy Award, six Cesars, et un Motion Picture Sound.