Licence de Psychologie Remy VERSACE Laboratoire d’Etude des Mecanismes Cognitifs versace@univ-lyon2. fr http://unpc. univ-lyon2. fr/~versace/versace. html Les modeles de la memoire http://psycho. univ-lyon2. fr rubrique enseignement -> cours -> licence LES MODELES COMPUTO-SYMBOLIQUES • Modele informatique du fonctionnement cognitif • Les modeles du fonctionnement cognitif sont au depart des modeles computo-symboliques : le syste me cognitif est un systeme “computationnel” qui traite de l’information, d’une maniere sequentielle, modulaire et symbolique. Environnement
Etape 1 Etape 2 Etape n Reponses Deux caracteristiques essentielles : Intervention tardive des experiences anterieures donc de la memoire Recherche d’invariants cognitifs traitement de l’information = succession d’etapes et d’etats (representations) Chaque etape (etat) est associee a des systemes de memoire differents Environnement Memoires sensorielles Memoire a court terme (de travail) Memoire(s) a long terme Reponses controlees LES MEMOIRES SENSORIELLES Specifiques aux differentes modalites sensorielles Peuvent se manifester a un niveau : • peripherique (e. g. retine) ? ersistance visible (audible) • central (cortical) ? persistance visuelle (auditive) memoire iconique (echoique) buffer visuel (auditif) Role : maintien a tres court terme des proprietes sensorielles des objets. Possibilite d’une exploration attentionnelle avant qu’elle ne se dissipe. mais points tres debattus MEMOIRE A COURT TERME ET A LONG TERME • James (1890)
Ils peuvent toutefois entrer dans le focus attentionnel si un processus de traitement volontaire intervient (a). •• a • • • •b • •c •d • Memoire a long terme • • Focus attentionnel Actions controlees • Memoire a court terme Actions automatiques Stimuli inchanges Stimuli nouveaux a b c d Registre sensoriel Temps LA MEMOIRE A LONG-TERME Les informations auxquelles nous sommes confrontes sont tres diverses (images, mots, textes, visages, symboles, gestes, etc… ) et impliquent differentes modalites sensorielles. Cette diversite se retrouve-t-elle en MLT ? Les connaissances se onstruisent a partir d’experiences avec l’environnement. La MLT conserve-t-elle une trace de toutes ces experiences ou seulement un “resume” ? L’APPROCHE TRADITIONNELLE Differents systemes mnesiques a l’interieur de la MLT (e. g. , procedurale/declarative; semantique/episodique) Differents formalismes utilises pour decrire ces differentes formes de connaissances (e. g. , les reseaux semantiques, les reseaux propositionnels, les schemas, les systemes de production, les scripts, ….. ) Differents systemes mnesiques (a long terme) ® Squire Memoire declarative
Memoire procedurale Semantique (memoire des faits) Episodique (memoire des evenements) Habiletes motrices et cognitives Apprentissage non associatif Amorcage perceptif et semantique Conditionnement classique et operant ® Tulving (1985;…. ) Arguments: • Dissociations fonctionnelles • Independance stockastique Memoire Episodique MT Memoire Semantique SRP Memoire Procedurale Differents formalismes • les reseaux semantiques (e. g. , Collins & Quillian, 1969; Collins & Loftus, 1975) Animal a de la peau est mobile manger espire Oiseau a des ailes peut voler a des plumes Poisson des nageoires peut nager a des branchies Canari peut chanter Autruche est jaune a de fines pattes est grande Requin ne peut pas voler peut mordre Saumon est dangereux est rose est comestible remonte la riviere pour pondre ses oeufs CRITIQUES Pas d’hypothese sur les relations entre les differentes formes de connaissances (sensorielles, motrices, emotionnelles, semantiques, …. ) Comment expliquer l’integration ? Distinction entre connaissances contextualisees (episodiques) et decontextualisees (semantiques). Relations entre les deux ? abstraction Episodique ? Semantique
Il ne s’agit pas de modeles decrivant l’architecture de la MLT mais plutot la nature apparente (emergeante) des connaissances. Tres faible plausibilite biologique Ne faudrait-il pas adopter la demarche inverse ? Evolution…. vers les modeles a traces multiples Du concept a la trace en passant par les exemplaires LES MODELES A TRACES MULTIPLES (e. g. , Hintzman, 1986 ; Logan, 1988 ; Whittlesea, 1987) La MLT est constituee d ’une accumulation de traces episodiques et multidimensionnelles Le semantique emerge de l’activation de traces Variabilite des connaissances et comportements
Diversite et integration des formes de connaissances ? Une memoire dynamique en perpetuelle evolution QUESTIONS ? Composants des traces ? Quelle architecture pour les traces ? Independance des traces (specifiques/abstractives) ? … ARCHITECTURE ET CONTENU DES TRACES Necessite de plus en plus evidente de respecter un maximum de contraintes biologiques Plasticite du SN : l’ensemble du cerveau est plastique Connectivite du SN • Groupes de neurones fonctionnellement equivalents • Retro-activations synchronisees • Etc, … Role semble-t-il preponderant des representations sensorielles, motrices, et emotionnelles G
Structures sensorielles et/ou motrices communes impliquees dans l’imagerie mentale, la perception, la categorisation, …) G Structures impliquees dans les mecanismes emotionnels le sont aussi dans de nombreux autres mecanismes cognitifs UNE MEMOIRE A TRACES MULTIPLES, DISTRIBUEE, MULTIDIMENSIONNELLE ET SITUATIONNELLE Traces multiples : sont conservees en memoire une trace des multiples experiences auxquelles l’individu est confronte. Distribuee : les traces sont conservees au sein de structures reparties sur l ’ensemble du cerveau. Multidimensionnelle : les traces refletent les multiples dimensions des experiences, dimensions ssentiellement sensorielles, motrices et emotionnelles. Situationnelle : les traces et donc les connaissances qui emergent de la reactivation des traces sont le reflet des multiples experiences ou situations auxquelles l’individu a ete confronte. Une memoire a traces multiples multidimensionnelle Composants moteurs Etats emotionnels Integration intermodale Composants sensoriels L’EMERGENCE DES CONNAISSANCES Activations sensorielles Objet Autres activations unidimensionnelles Integrations progressives • Memoires sensorielles • Amorcage subliminal • Amorcage intersensoriel •…
Acces en cascade a des connaissances de plus en plus elaborees et unitaires en rapport avec l’objet present. Une autre definition de la memoire de travail ? Des structures specifiques (cortex prefrontal, region hippocampique, etc…) sont necessaires pour l’integration. DES CONNAISSANCES EMERGENTES SITUATIONNELLES Les connaissances refletent plus ou moins fortement des experiences (situations) anterieures Connaissances specifiques/connaissances abstractives ou categorielles Un “souvenir” correspond a un etat tres proche d’une trace anterieure Une connaissance categorielle reflete de multiples traces anterieures.
Un etat anterieur (souvenir) emerge d’autant plus facilement que les traces qui lui sont associees sont discriminables des autres traces L’emergence d’un etat anterieur peut etre facilitee par des “marqueurs” des traces qui rendent la trace plus discriminable. Le contexte en general mais peut-e tre aussi l’emotion participe certainement a cette specification des traces. DES CONNAISSANCES EMERGENTES FONCTIONNELLES Les connaissances n’existent que dans le cadre d’interactions entre l’ individu et son environnement. La “signification” est issue du fonctionnement cognitif et renvoie a une sorte de mise en situation.
Les travaux sur la categorisation : e. g. , Les simulateurs de Barsalou • Renforcements sensori-moteurs (symboles perceptifs et moteurs) par l ’experience permettant au systeme cognitif de construire des simulations d’une situation ou d’un evenement, en son absence. • Simulateur = activateur et integrateur de symboles perceptifs (et moteurs) = producteur de connaissances conceptuelles. EMOTION ET MEMOIRE A LONG TERME EFFETS ATTENTIONNELS Des informations a valence emotionnelle forte retiennent plus l’attention et sont donc mieux retenues que des informations non emotionnelles. EFFETS CONTEXTUELS (ETATS)
Congruence d’humeur : tendance a recuperer plus facilement des informations de valence similaire a la valence de notre etat emotionnel. Dependance d’etat : recuperation plus efficace d’une information lorsque l’etat emotionnel au moment de la recuperation est similaire a l’etat emotionnel au moment de la memorisation POUR CONCLURE Role central attribue aux mecanismes mnesiques (activation et integration) dans le fonctionnement cognitif Les connaissances sont des proprietes emergentes du systeme neuronal et n’existent que dans le cadre d’interactions entre l’individu et son environnement.
Importance de l’integration au niveau des mecanismes perceptifs, mnesiques et emotionnels. Ainsi, les representations, les transformations de ces representations, les comportements et connaissances e mergeant de ces transformations, peuvent etre decrits en termes d’etats successifs d’un systeme mnesique. Pour en savoir plus … Baddeley, A. (1993). La memoire humaine : theorie et pratique. Presses Universitaires de Grenoble. Tiberghien, G. (1997). La memoire oubliee. Liege : Mardaga. Versace, R. , Nevers, B. , & Padovan, C. (2002). La memoire dans tous ses etats. Marseille : Solal.