LE PROTECTIONNISME OU LIBRE-ECHANGE ? Le protectionnisme designe la politique et les pratiques d’un Etat qui intervient dans l’economie afin de defendre ses interets et ceux de ses entreprises dace a la concurrence etrangere, et de maintenir ou developper ses propres forces de production. Le protectionnisme peut se mettre en place sur un ou des secteurs particuliers de l’economie.
On l’oppose souvent au libre-echange qui est, lui, un systeme economique qui prone la libre circulation des produits et services au sein d’une meme zone geographique par la suppression des barrieres douanieres (droits et taxes) et de tout ce qui peut entraver le commerce. La question du choix politique entre le protectionnisme et le libre -echange est une question souvent posee dans l’economie politique. En periode de crise, il est difficile de faire la difference entre l’economie nationale et les problemes de l’economie mondiale.
C’est donc pourquoi le protectionnisme cree des tentions politiques. Cependant, le protectionnisme ainsi que l’ouverture a des effets positifs. Le protectionnisme il a une forte dimension ideologique car il n’est qu’un aspect de la question de la regulation du marche. Il s’agit juste de determiner l’equilibre approprie entre l’ouverture et la regulation des echanges internationaux, et mettre en place des
Cependant l’ouverture n’est pas suffisant pour qu’arrivent les entreprises etrangeres. De plus celle-ci n’a pas que des influences positives sur l’economie locale. Les premiers discours des economistes en faveur du libre-echange sont apparus a la fin du XVIIIeme siecle. Depuis ces discours, des phases de liberalisation des echanges et de fermeture relative se sont succedees. Car aucun pays n’a totalement ouvert ses frontieres; et aucun pays ne s’est developpes sans recourir au protectionnisme.
Le libre-echange est surtout soutenue par les puissances dominantes: ils n’ont rien a craindre du fait de leur superiorite technique. La plupart des processus de developpement reussis (a l’exception sovietique) sont grace a la mise en place d’une economie de marche ouverte. Cependant l’ouverture n’est qu’un aspect de ces reussites car il est difficile d’isoler l’effet propre de celle-ci. L’experience de l’ouverture et de la croissance fait l’objet de nombreuses polemiques dans l’economique. Les pays dont l’ouverture a le plus augmente ont connu une croissance la plus rapide.
Ces pays sont aussi ceux qui ont la protection douaniere la plus importante. La comparaison entre les droits de douane dans un pays et la taux de croissance n’a aucun resultat probant. On se demande alors si c’est l’ouverture qui favorise la croissance ou la progression des performances qui favorise a la fois la croissance et l’ouverture ? La region de l’Asie orientale (exemple: Coree du sud, Chine) a connu un developpement important qui s’est accompagne d’une integration spectaculaire dans les echanges internationaux.
Cet exemple peut etre utilise soit pour montrer que l’ouverture des frontieres est bonne pour la croissance soit pour montrer au contraire que le protectionnisme est necessaire. Ils utilise l’ouverture sur l’exterieur dans leur strategie de croissance, mais il ne s’agit en aucun cas de libre-echange. Les arguments protectionnistes restent solides. Cependant, la plupart des raisonnements montrant l’interet du libre-echange partent de l’hypothese de marche parfaitement concurrentiels. Quand les economies d’echelle sont suffisantes, les entreprises qui vendent le plus sont les plus competitives.
C’est donc pour cela qu’il faut proteger le marche interieur pour permettre aux entreprises locales d’atteindre une taille suffisante pour etre competitives. Il existe un autre cas de figure assez proche ou le cout d’entree sur un marche depend de l’experience acquise. Donc pour etre competitifs il faut qu’un protectionnisme temporaire leur donne la possibilite d‘entree sur le marche. Cet argument a ete developpe des le XIXeme s par Friedrich List (1789-1846) sous le nom de protectionnisme educateur ou de protection des industries naissantes: Argument en faveur du protectionnisme.
Il existe un cas tres different au precedent: la situation dans laquelle une activite economique degage des externalites positives. La difficultes est que ces externalites sont souvent impossibles a mesurer: leur jugement est politique. Il y a d’autres arguments politiques en faveurs des fournisseurs de la defense nationale. Ces references a l’interet national sont vagues mais frequentes, la plupart des pays possedant des lois soumettant les investissements etrangers a autorisation lorsque l’interet national est en jeu. Pour que les avantages de l’ouverture puissent se concretiser, la concurrence internationale doit etre loyale.
C’est a dire que lorsque les entreprises de pays reglementes severement les emissions polluantes sont desavantages par rapport aux entreprises installees dans un pays offrant des conditions laxistes, il faudrait taxer les importations des pays polluants (ex: taxe carbone) pour retablir un equilibre en l’absence d’accords mondiaux. on peut faire le meme raisonnement pour le dumping social, mais l’argument est plus faible dans ce cas car il est difficile de parler de deloyaute a propos de choix de societe differents. Il n’est pas forcement juste d’employes les normes sociales des pays riches aux pays pauvres.
Certains estiment que le protectionnisme est la seule facon d’empecher la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutee des pays developpes, liee a la concurrence entre salaries de divers pays. Keynes doutait qu’il soit possible de concilier libre-echange et plein-emploi, car les actions de relance de la demande impulsees par l’Etat sont rendues inefficaces par l’ouverture internationale. Seul un ensemble de grande taille peut envisager ce type de protectionnisme (ex Etats-Unis – UE … ) En outre, le protectionnisme est souvent contre-productif.
Le principal probleme du protectionnisme reste que les mesures arretees ne prennent pas toujours en comptre l’interet general, mais que ceux d’un groupe de pression particulier. David Ricardo (economiste anglais 1772-1823), a developpe une theorie en faveur du libre-echange dans le cadre d’un debat politique en Angleterre sur la possibilite d’accepeter des Corn Laws (lois sur le grain), qui protegeaient depuis les guerres napoleoniennes la marche anglais des cereales. Il presente un model ignorant les terres, et les industries se voyaient favorisees par rapport aux proprietaires de terres.
Le salaire des ouvriers etant fixe au niveau de subsistance, les Corn Laws etait un transfert du pouvoir d’achat des proprietaires de terre vers les industries. Dans Economie internationale, Paul Krugman et Maurice Obstfeld donnent l’exemple des consequences de mesures de protection du marche du sucre aux Etats-Unis: les producteurs americains sont gagnant ainsi que les producteurs etrangers au detriment des consommateurs. Cependant on se trouve dans une situation asymetrique, c’est a dire que d’un cote le protectionnisme est vital pour certains groupes de producteurs, et que de l’autre il coute cher a l’ensemble des consommateurs.
Dans le cas ou les decisions politiques sont motivees par l’interets general, il n’est pas toujours facile de choisir quelles industries meritent d’etre protegees. Les methodes protectionnistes concretement employees sont aussi celles qui ont le plus d’inconvenients. Ainsi, un droit de douane influe sur la concurrence, mais ne la supprime pas: il rapporte de l’argent a l’Etat, preleve sur l’importateur, c’est donc une bonne mesure. Mais cela reste tres voyant et souvent interdit par les accords internationaux.
Imposer des normes sanitaires ou techniques elimine les concurrents etrangers sans inciter les producteurs locaux a faire mieux. Quant aux cotas d’importations, ils permettent aux importateurs de pratiquer des prix eleves au detriment des consommateurs et d’accumuler des rentes. Il est plus efficace de distribuer des subventions a la production, qui encouragent les exportations et la consommation, que d’abaisser le taux de change, ce qui encourage les exportations mais decourage la consommation. Les politiques protectionnistes privilegient donc souvent des mesures a l’efficacite economique douteuse.