Edouard Mon histoire a commence il y a 10 ans, j’avais 11 ans, j’habitais a l’epoque dans le sud de la France. Plus exactement sur la cote d’azur, dans une petite ville qu’on appelle Juan-les-pins . Dans la rue Bijou-Plage – devant la ligne de chemin de fer qui rallie la ville de Nice a Cannes en train – en face de la plage et pres d’une petite epicerie ou il m’arrivait d’acheter des pains au chocolat avant de rentrer chez moi, apres l’ecole. Ayant une maison vue sur la ligne de train et la plage, je n’avais que deux voisins, un a droite et puis un a gauche.
A droite, c’etait une grande maison un peu snob de couleur jaune-couche de soleil comme on en trouve dans le sud. La famille qui habitait cette maison etait tres empruntee et distante avec ma famille qui etait plutot tres avenante. Il arrivait a mes parents de les inviter pour un barbecue ou bien un simple dejeune. Invitation qu’ils declinaient machinalement. Mes parents justifiaient ce refus en disant qu’ils etaient tres pris. Nous cessames de les frequenter. Je reviens a mes voisins, cette fois a ceux de gauche, ceux qui etaient plus proche de
Certainement tres gentils, je ne sais pas. Leur maison m’inspirait de la curiosite et donc de la sympathie, bien qu’elle effrayait les passants. En effet, les barreaux aux fenetres, c’est inhabituel mais c’est original. Les vegetaux dans le jardin n’avaient certainement jamais ete coupes et dans le quartier ca detonait, mais justement c’est bien, ca change. La maison avait une couleur variant entre le vert fonce et le noir, et il est vrai que ce n’etait pas rassurant. Je ne voyais que tres peu ces voisins, on m’avait dis que c’etait un couple, sans enfant et sans chien.
Je trouvais cela curieux etant une grande maison,mais sans plus. Je ne m’occupe pas de ce qui ne me regarde pas. Continuons, un soir en rentrant tard de l’ecole, mon cours de latin s’etant eternise sur l’etymologie des mois de l’annee, j’entendis en passant devant la maison des voisins de gauche, un rire, un rire d’enfant. Et plus tard je vis devant la maison depassant d’une poubelle, une grosse peluche en forme d’elephant comme on en faisait a cette epoque la. Je commencais a me demander s’ils avaient fait un bebe mais le rire que j’avais entendu n’etait pas celui d’un nourrisson.
Je ne cherchais pas plus loin, jusqu’a la fois d’apres, ou cette fois c’etait reellement etrange, il y avait des cris, des pleurs, des gemissements si intenses, que je les entendis de dehors. Plus inquiete que curieuse, je tentai de les oublier, en vain… cela me perturbait et je voulais en avoir le c’ ur net. Je pris mon courage a deux mains, me dirigea dans ma cuisine, sortis le livre de recette, les plats, les ingredients et je me mis a faire des petites patisseries pour ensuite aller les porter aux voisins. Quelques heures apres, mes petits gateaux termines, je me rendis chez mes voisins bizarres, frappa a leur porte. .. Une dame, qui devait etre la maitresse de maison, m’ouvrit la porte et me proposa d’entrer. Je me presenta et entra. Un long couloir tres peu accueillant car froid, sombre et sans couleurs menait a une salle de sejour qu’occupait des fauteuils et canapes en vieux cuir marron, demodes et defraichis, le tapis etait sale et les murs jaunis; seuls quelques tableaux rentraient dans la categorie decoration. Je regrettai de ne pas avoir prevenu mes parents que je venais ici, j’etais en effet inquiete. La maitresse de maison semblait ravie du present que je lui avais fait mais restait mal a l’aise.
Elle semblait cacher quelque chose, peut-etre quelqu’un. J’apercu dans le fond de la piece un piano cache sous d’innombrables livres, abimes par le temps, ma reaction que je ne pus contenir, etait un cri d’exclamation positif qui montrait que j’etais contente. Mon hote l’avait tres bien compris, je lui expliquai que j’adorerai faire du piano. Au bout d’une heure passe chez elle a parler de ce magnifique instrument en mangeant mes gateaux quelque peu rates, elle me proposa tres gentiment de revenir quand je le voulais et qu’elle me donne des cours de piano.
J’etais aux anges, tres heureuse de cette rencontre et de mes futurs cours de piano. En sortant de chez elle, j’entendis des cris semblant venir de l’etage, les memes que la derniere fois, ceux d’un enfant qui a mal ou, je ne saurais dire. Peu m’importait j’etais contente, c’etait le principal. Rassuree je pourrais revenir, j’avais l’intention de revenir le plus souvent possible. Les cinq annees qui suivirent, en effet, je passais tout mon temps libre chez mes voisins. La maitresse de maison s’appelait Anne-claire, son mari, Jean.
Je n’ai pas souvent eu l’occasion de lui parler mais je connaissais sa vie a travers les mots de sa femme. Les premiers mois ou j’allais chez eux j’entendais toujours les bruits, les cris. Quand je fus en confiance totale avec Anne-claire, j’osai enfin lui demander d’ou venait ce mouvement dans sa maison. Apres plusieurs hesitations, elle se resolut a me presenter ce qu’elle cachait, qui elle cachait. Nous montames dans le grenier. Il y avait dans cette maison en tout quatre etages, c’etait impressionnant. Elle ouvrit doucement, comme si elle allait reveiller quelqu’un, la porte, et j’apercevais au fond e la piece, assit sur une chaise en face d’une fenetre avec des vitraux de toutes les couleurs un jeune homme. Il lisait, il avait l’air triste et quand il tourna ses yeux vers moi je sentis comme un remerciement, un appel de l’exterieur. Etant donne la couleur de sa peau, il n’avait pas du avoir vu le soleil tres souvent. Anne-claire, sa mere, semblait apprehender quelque chose. Elle etait angoisse je le voyais bien mais je ne compris pas immediatement pourquoi. Il y eu quelques secondes, peut-etre meme des minutes ou aucun d’entre nous ne dit quelque chose ; le silence complet.
Peu de temps apres, Anne claire m’expliqua que son fils etait une sorte d’extra-surdoue. Il se souvenait et assimilait tout ce qu’il lisait, et ce qu’on lui disait, il calculait tout tout seul. A sa naissance, des scientifiques avaient detecte des genes d’enfant surdoue et ils ont impose a la famille de leur ceder l’enfant contre une somme importante d’argent. Il est evident qu’ils ont refuse, et depuis les scientifiques, aides de la justice recherchent l’enfant. Anne-claire et Jean ont pretexte un accident de voiture dans lequel l’enfant n’aurait pas survecu.
C’est pour cette raison qu’aujourd’hui Anne-claire et Jean cachent l’enfant nomme Edouard. Etant la seule personne hors de la famille a connaitre l’existence d’Edouard et ayant seulement 6 ans de decalage avec lui, nous nous liames d’amitie. Je lui racontais ce que je faisais dans mon college, je plaisantais avec lui sur mes cours de catechese, nous discutions de nos lectures, ce fut tres enrichissant pour moi comme pour lui. Je lui parlais egalement de la plage. Je lui decrivais les paysages magnifiques de la cote d’azur avec la mer turquoise, les maisons jaune, bleu, rouge, vert anis.. puis les montagnes qui completent le paysage en mettant du relief et des couleurs avec plus de caractere. Malheureusement il ne pouvait voir qu’a travers des fenetres en vitraux ce qui changeait la couleur des paysages. J’etais tellement desole pour lui. De plus en plus, je m’amusais a lui dessiner les paysages, j’avais achete une grande boite avec des dizaines de craies. En echange, il me faisait mes devoirs de mathematiques et d’anglais, j’avais d’excellentes notes et des bonus quand il s’occupait de mes devoirs a faire a la maison. Nous avions nos habitudes, nos pactes, nos conventions, c’etait merveilleux.
Quelle rencontre extraordinaire … Jusqu’au jour ou mon pere fut mute, mute dans la region parisienne. Je l’appris six mois apres mes parents qui voulait me proteger en m’evitant d’etre triste et surtout me laisser terminer mon annee scolaire. Ils avaient deja tout programme. La future maison etait achetee (il ne manquait plus que nos meubles a installer), j’avais deja une place dans un college a Paris et ma mere avait prevenu tout notre entourage. Folle de rage, je voulais leur echapper et surtout echapper a Paris. Mais comme prevu, nous partimes. Je n’ai jamais revu Edouard et ses parents.
Aujourd’hui j’ai 20 ans, j’ai obtenue mon Bac Litteraire et j’ai fait une classe preparatoire a Paris. J’attends maintenant les resultats du concours pour pouvoir rentrer dans une ecole de journaliste dans la capitale. En attendant, j’ai deux mois de vacances et comme personne n’a prevu de vacances pour moi, je ne sais pas ce que je vais faire. …Ni une, ni deux, mon billet d’avion direction Nice est reserve. Je n’ai prevenue personne, je fais mon sac, je casse le pot en porcelaine qui contenait tout mon argent economise et me voila partie direction l’aeroport.
Assise dans le taxi, je me rememore pour la premiere fois les moments passes avec mon ami ed.. ed… edoual … Edouard! En effet, je ne suis pas retournee sur la cote d’azur depuis notre demenagement et je me demande bien si j’oserai rendre visite a nos anciens voisins. Et puis soudain, mes souvenirs arrivent petit a petit, et une multitude de questions se succedent. Habitent-ils toujours dans la meme maison? Quelqu’un a-t-il decouvert l’existence d’Edouard et l’a amene aux autorites ? Les parents d’Edouard sont-ils toujours en vie ?
Si non, qu’est devenu Edouard ? Le taxi arrivait a l’aeroport. Plus de temps pour la nostalgie et les souvenirs. Je suis en retard, je dois courir. Sans probleme j’arrive dans l’avion ; finalement je n’etais trop en retard. Le vol passe tres rapidement, environ trois quarts d’heure, a peine le temps de s’installer et de commencer a lire. Le commandant de bord annonce notre arrivee et j’ai juste le temps de regarder en direction du hublot pour apercevoir la piste d’atterrissage, qui comme je me souvenais, etait posee sur la mer, c’est magnifique.
L’avion atterrit sur un petit bout de terre qui s’etend sur la mer et cela donne l’impression de se poser sur les flots : la mediterranee est d’un bleu immense et intense. Elle semble etre mysterieuse au large, et ses cotes paraissent sans dangers, mais j’ai toujours ete persuadee du contraire. Passons, premiere chose a faire, reserver un hotel pour ce soir et louer un vehicule pour pouvoir circuler librement sans etre dependant des transports en commun, et surtout, pouvoir aller a Juan-les-Pins quand je veux car Nice c’est joli, mais rien ne m’y retient, exceptee la beaute des paysages.
Que fais-je ? J’ai loue un cabriolet, un vieux modele, mais il ne restait que ca. Mon hotel pour ce soir est pret. Il n’est pas terrible mais je m’y prends tard. C’est decide, je prends ma voiture je vais en direction de l’ouest vers Cannes et je m’arreterai a Juan-les-Pins. C’est la premiere fois que je suis a la place du conducteur sur cette route que j’ai pourtant fait une centaine de fois avec mes parents. Je me rappelle a present de tous les virages a prendre. J’ai l’impression que la route m’emmene et non pas moi qui conduit. Je ne reflechis pas, je sais ou je vais.
Je ne sais pas ce que je vais trouver, je me prepare a etre decue et me rassure en me disant que je ne suis pas venue pour dire bonjour aux personnes qui m’entouraient quand j’etais petite, mais pour passer des vacances reposantes et tranquilles sans personne autour de moi a me dire ce que je dois faire ou ne pas faire. J’arrive du cote du cap d’Antibes ; ca n’a pas change toujours aussi beau… et ce soleil. Cela fait si longtemps que je ne l’avais pas vu si eclatant si eblouissant, il se reflete dans la mer et l’on peut distinguer comme des diamants qui seraient montes a la surface de l’eau et qui scintilleraient.
Je repris mon automobile, j’etais presque arrivee rue Bijou-Plage : la ville de juan-les pins n’avait pas vieilli, elle n’avait tout simplement pas change, j’avais l’impression d’avoir encore mes 13-14 ans. Je me revoyais marchant sur ce chemin pour rentrer de l’ecole. Je decidai de garer ma voiture non pas dans ma rue mais dans un petit chemin adjacent, ce qui me ferait marcher un peu, me degourdir les jambes, j’etais fatiguee. Je passai par la plage, pour arriver ensuite directement devant les maisons, qui etaient plus belles de face qu’a l’arriere.
A la vue de la maison d’Edouard et ses parents, je fus tout d’abord choquee et surprise, puis curieuse d’aller voir a l’interieur. Elle paraissait abandonnee et encore plus mal entretenue que dans mon souvenir. Je me dirigea vers la porte d’entree et apercus un carreau de la maison qui donnait sur la cuisine ; a l’epoque, il etait brise. Il ne devait plus y avoir personne mais pour m’en assurer je sonnai. Personne. La porte etait ouverte. Que faire ? Je pris mon courage a deux mains, de la meme maniere que quand j’avais sonne pour la premiere fois a cette porte. Un simple petit coup de pied contre la porte suffit a la faire ouvrir.
Je rentra, traversa le couloir desert, il n’y avait plus de meubles plus de tableau, dans le salon, il ne restait que le piano sur lequel j’avais commence a jouer mes premiers morceaux, il etait completement moisi. On avait du le laisser ici car il etait impossible de jouer dessus. Decu, comme je l’avais prevu, je n’etais pas trop surprise. Cependant je voulais, avant de quitter cette maison abandonnee, monter a l’etage pour revoir la chambre d’Edouard ou il passait ses journees et ses nuits, puis le grenier ou nous avions passe des annees formidables de complicites.
Je me dirigea vers l’escalier, le parquet etait perce et a certains endroits, on pouvait apercevoir la cave tellement le trou etait large et profond. Je ne dis pas que les annees ou je frequentais cette famille, le parquet au sol etait cire mais tout de meme la, il etait bien abime. Passons, me voila au premier etage, les chambres sont vides, pleines de poussieres et les murs jaunis par le temps, denudes de la tapisserie qu’il y avait autrefois. Sans espoir et sachant que je me faisais du mal a penser a tout cela, je monte au grenier sans m’arreter au second etage.
J’ouvre negligemment la porte sans attente et j’apercus assis par terre dans le coin pres d’une fenetre, un homme. Il se leve precipitamment, tente de se cacher, mais par manque de mobilier il est coince, j’hesite entre crier et partir en courant puis apres quelques secondes de reflexion je decide de m’informer de son identite. Ca doit etre un sans-abri, il a trouve cette maison tranquille, bien qu’ayant ses fenetres brisees, et il y habite depuis quelques jours. L’homme ne me parle pas, il semble effraye, et, j’apercois ses yeux sous son epaisse touffe de cheveux et Edouard m’apparait dans la tete.
Pourquoi n’y ai-je pas pense plus tot, c’est evident c’est lui! Mais que lui est-il arrive ? «Je suis Romane, Edouard, te souviens-tu de moi ? » Il ne repond toujours pas. Inquiete, je trouve un crayon de bois dans mon sac et une vieille facture dans ma poche. Sur le papier je tente de me rappeler ce que je dessinais pour lui decrire le paysage autrefois et commence mon dessin, un peu plus precis que je le faisais avant. Il me sourit mais je comprends bien qu’il n’est toujours pas en confiance. Je lui pose des questions sur ses parents, sur la cause de l’etat de sa maison.
Aucune reponse. Il a change, ses cheveux ont etonnamment pousses, sa peau est tres tres pale, il est maigre, plus maigre que jamais, ses vetements sont beaucoup trop petits pour lui et il semble triste. Ce n’est pas le jeune homme que j’ai quitte en demenageant. Apres quelques heures passees avec lui, je decide de ne pas l’abandonner seul dans cette vieille maison, bien qu’il ne fasse pas froid, je refuse de laisser un ami dans des conditions comme celles la ; Il n’avait pas parle, juste quelques sourires de reconnaissance de temps en temps.
Je me souviens brusquement qu’il n’avait pas le droit de sortir, mais etant donne les conditions, il a grandi, et en plus il ne parle plus, je ne vois pas ou est le danger. Je l’emmene donc contre son plein gre dans ma voiture, et nous passons une heure sur la route. Je le vois impressionne et emu quand il regarde a l’exterieur a travers la vitre. Je vais lui faire rattraper le temps, je vais lui montrer les beautes de la vie, les paysages, les odeurs des epices, les couleurs des villages, la fraicheur des eglises dont je lui ai tant parle…
Nous arrivons a mon hotel, le receptionniste qui avait enregistre ma reservation semble etonne que je sois accompagnee. Arrives dans ma chambre, il n’y a qu’un lit. Ce n’est pas important, ce ne sera pas la premiere fois que nous dormirons dans la meme chambre. Cependant, ce qui change est notre age, a present je suis majeure et lui, a l’age de se marier. Pendant que je reflechissais au couchage, Edouard se mit a sangloter, je le rassura et fis ce que je pus pour l’empecher de pleurer.
C’est a ce moment qu’il me raconta ce qui s’etait passe. Ses parents ont ete arretes car les voisins supposaient un trafic d’enfants. Quand les policiers sont venus, Anne-Claire et Jean ont demande a Edouard de rester cache dans un placard sous une plaque, ce qu’il a fait. C’est pour cette raison que cela fait six mois qu’Edouard est seul dans la maison. Depuis, plusieurs cambrioleurs et squatteurs sont passes et ils ont abime la maison. Je proposai a Edouard de se coucher dans le lit, il en avait besoin, et moi je dormirai sur le canape.
Je ne savais pas a quoi m’attendre en venant ici mais je n’allais pas m’ennuyer. Le lendemain, je le laissai dormir un peu puis vers midi, je le reveilla sans parler, je l’emmena au marche aux fleurs de Nice : quel spectacle eblouissant, ce feu d’artifice de couleurs, ces fleurs, ces senteurs. Je l’emmena gouter dans un petit restaurant ou ma grand mere m’emmenait, il etait content, ca se voyait c’etait le principal. Il n’avait pas mange un vrai repas depuis tres longtemps, il se nourrissait de vegetaux, d’insectes, de ce qu’il trouvait la nuit dans son jardin.
Tout au long de la journee, Edouard se detendait, il me parlait de plus en plus, il avait eu le temps de lire tous les romans de Balzac qui etaient dans son placard, avec lui, il avait invente un nouveau mode de comptage que je ne comprends pas, et j’en passe. Le lendemain, nous sommes alles dans les terres de la cote d’azur, vers Grasse et Eze, pour lui faire sentir les parfums si celebres de Gallimard. Les routes pour aller dans ces villages sont etroites, on ne passe qu’une voiture par une, elles tournent beaucoup, c’est dangereux, nous rions beaucoup dans la voiture.
Il semblait heureux d’avoir le vent lui caresser les cheveux. Les jours se suivirent, je l’emmenais a Monte-Carlo. Avec l’argent que j’avais economise, je me suis permise de nous offrir une chambre dans le splendide hotel de la place principale en face du celebre casino. J’allais avec lui en Italie, pour qu’il rencontre des personnes d’autres nationalites et connaisse une autre culture. Je l’emmenais sur le lac de Come pour qu’il voie la beaute des paysages. A Brescia, visiter ses Eglises. Puis a Milan, je voulais que nous nous promenions dans ces rues etroites avec ses paves tres serres.
Puis nous sommes repartis sur la route pour revenir a Nice. Nous primes tot la voiture pour pouvoir admirer les couleurs de l’aube au petit matin. Arrive au niveau de la frontiere Francaise, il me demanda de m’arreter, ce que je fis. Il descendis de la voiture sans parler, je le laissais faire, puis s’approcha de la falaise, je tourna la tete un instant. Mon regard revint a la pente, il n’etait plus la, il n’etait plus au bord de la falaise. Je descendis calmement de la voiture, m’approcha de la falaise, il n’etait nulle part. Il avait saute, chute mortelle.