Mon reve familier, verlaine

Mon reve familier, verlaine

VERLAINE : Mon reve familier ce poeme presente un composition particuliere: laquelle ? comment appelle-t-on ce type de poeme ? pouvez-vous distinguer plusieurs parties dans le poeme ? comment interpreter les diverses repetitions de la premiere strophe ? remarquer la polysyndete remarquer la binarite systematique: comment l’interpreter ? quelle est la valeur des repetitions dans la seconde strophe ? quelles sont les contradictions qui s’accommodent seules du reve ? a quel mot du premier vers renvoient-elles ? uel personnage de la bible essuie en pleurant le front d’un homme qui souffre ? quelle est la signification de cette image mythique sous-jacente ? quelle est la disposition des rimes dans les deux premieres strophes? pourquoi ? que remarquez vous a propos des notations descriptives qui caracterisent la femme revee ? en quoi sont-elles particulierement appropriees au reve ? montrez que les deux sentiments dominants sont ceux de l’apaisement et de la douleur en etudiant les champs lexicaux ’un et l’autre expriment la nostalgie: montrez que le texte est domine par la nostalgie qui intervient sur plusieurs plans etudier les assonances et alliterations; montrez que le reseau sonore est exceptionnellement resserre, que Verlaine, en plus des rimes, menage de tres nombreux echos sonores:

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quel est l’effet obtenu? {text:list-item} {text:list-item} {text:list-item} {text:list-item} I. Situation Poemes Saturniens: Saturne symbole de la melancholie Section Melancholia Inspirations romantiques: femme idealisee

II. Plan 1. Contraste reve/realite 2. Probleme de l’identite 3. Theme du temps III. Etude Contraste reve/realite · Confusion reve accompagne la realite de l’auteur: “je fais souvent” a passivite “familier” mais “etrange et penetrant” a confusion : il s’agit d’un monde different mais ou il se retrouve Rythme confus, flou: en effet, enjambement, refus de la cesure a l’hemistiche, (v. 9, 13-14.. ), diereses (inflexion) a reve confus: perte de la realite: monosyllabe “tues” a la chute Probleme dde l’identite ronoms personnels: “je”, “elle” a femme mais identite incertaine · La femme aimee seule certitude: amour pour le locuteur “et que j’aime et qui m’aime” “elle me comprend” redondance: “pour elle seule” aintimite relationnelle des 2 · La femme mysterieuse “unique” et “insaisissable”; “ni tout a fait la meme…””son nom? ” a femme singuliere et mysterieuse · La femme revee “regard des satues”; “qui se sont tues” : femme n’est pas un souvenir, n’appartient pas a la realite “helas” mais “elle seule les sait rafraichir…” amelancholie bonheur d’etre triste depend aussi du temps Le Temps · Les temps verbaux Present domine “et que j’aime et qui m’aime” : verite generale Ruptures aux vers 11 et 14: caractere insaisissable de la femme, presente et absente (vie/mort) · L’atemporalite “souvent” : present qui englobe passe et futur “statues”: atemporalite, eternite et immobilite comme source de bonheur Premier quatrain — assonance en [ a ] qui constitue l’alexandrin en trimetre enrichi de rimes internes — « Je » 1re des dix occurrences de la 1re pers. « fais souvent » present iteratif (ou d’habitude) en relation avec le determinant demonstratif « ce reve » qui implique que le reve est deja connu puisque c’est ici un pronom anaphorique (il fait reference a quelque chose de deja evoque dans le texte). Mais comme ce qu’il designe n’a pas ete evoque avant, il cree un effet d’annonce qui met en valeur le mot cle du poeme (« reve »), repete apres le titre et place juste avant ce qui peut etre considere comme la cesure (meme si grammaticalement et metriquement le vers est un trimetre). « etrange et penetrant » contraste avec l’adj. du titre (ce qui est familier ne devrait pas etre etrange). En effet etrange vient du latin extraneus qui signifie « qui vient du dehors, exterieur ». Il a d’abord designe ce qui est hors du commun (? ‘extraordinaire’ et ‘epouvantable’ dans la langue classique). Il designera plus tard, par affaiblissement, ce qui est « tres different de ce qu’on a l’habitude de voir », l’etrange (n. m. ) designant un genre litteraire (XIXe) dans lequel des elements etranges sont integres au recit.

Il y a donc une inquietude paradoxale (par rapport a familier) dans ces deux adj. « Penetrant » designe ce qui emeut fortement et ce qui laisse une trace forte (idee de douleur). Il faut noter, dans le meme ordre d’idees, l’alliteration en [r] et en [t] qui fait sonner durement ce vers, ainsi que l’alternance des phonemes vocaliques clairs (ouverture) [e] et nasalises (profondeur) [ a ] qui imite le mouvement allant de la tristesse a la consolation et qui sera reprise dans les voyelles de certaines rimes du poeme. cohesion grammaticale du 1er groupe (« D’une femme inconnue ») permet la lecture d’un alexandrin ternaire (forme de trois groupes grammaticaux), tout comme pour le precedent — « inconnue » mis en valeur devant la cesure est en opposition logique avec les deux relatives suivantes : il y a la un paradoxe avec alliance de mots, mais qui peut etre decrypte a condition que le lecteur s’y arrete. Le paradoxe fait du reste partie des figures de soulignement. — Les deux relatives (« et que j’aime et qui m’aime ») sont mises en valeur par le rythme (3/3) et par la reprise de la structure gram. quivalente (la seule nuance etant la fonction du pronom relatif d’abord sujet puis cod. ce qui implique que tout tourne autour de cette femme aimee). Ces deux procedes soulignent la similitude du sentiment et la symbiose (= le couple miraculeux). — D’autre part l’insistance forte sur le verbe aimer sera reprise par l’homophonie des vers 2-3-4 (« la meme » pronom indefini et « m’aime » verbe aimer 3e pers. sg. prst. ind. ) pour faire entendre de facon obsessive le theme du poeme. La polysyndete [fait de repeter une conjontion (ici elle est appelee copulative) plus que la grammaire ne l’exige] procede aussi du soulignement de cette recherche d’une symbiose (polysyndete qui sera d’ailleurs continuee dans le vers suivant, et d’autant plus que cette conjonction de coordination est repetee onze fois dans le poeme). — La molle douceur de l’alliteration en [m] qui prolonge elle aussi l’homophonie « m’aime » / « meme », et la repetition de « m’aime ». Cette alliteration se poursuivra dans certains des vers suivants [vv. , 4, 5, rime du vers 6, 7, 11], et elle parait d’autant plus pertinente a souligner qu’elle apparait dans ‘aime’, ‘femme’, ‘me’, ‘aimes’, ‘calme’, ‘bleme’, termes qui entrent tous dans l’orientation lyrique du poeme. 3/3//6 [4/2] — alliteration en m — « chaque fois » comme « souvent » est iteratif mais insiste plus sur le nombre de fois que le reve a ete fait. — « ni tout a fait la meme » ni… ni… conjonction de coordination repetee, coordonne deux termes de la meme categorie grammaticale et doit etre repetee, il ne s’agit donc pas d’une polysyndete.

Cependant, comme expression correlative (a deux elements disjoints obligatoires), elle nous fait attendre la deuxieme partie, qui est mise en valeur par la mise en attente. D’autre part, la mise en valeur est double a cause de l’opposition de sens des deux pronoms indefinis antonymes (la meme / une autre), places de maniere equivalente dans une expression marquee par la reprise grammaticale et le meme rythme, et tous les deux juste avant la cesure, donc sous l’un des deux accents principaux du vers.

La negation de l’affirmation categorique (assertion) qui est redoublee par la locution adverbiale, implique une indecision qui est bien de l’ordre de l’etrange, du reve inquietant, ou, pour reprendre l’expression freudienne, de l’ordre de « l’inquietante etrangete ». Enfin, les deux pronoms indefinis antonymes designent le meme antecedent (« une femme inconnue et que j’aime et qui m’aime »), ce qui ajoute du flou au paradoxe. — Grande cohesion rythmique des vers 2 et 3, apparentes par la suite de relatives censees definir la femme aimee (rappelons que le texte est descriptif), mais qui ne font que l’obscurcir un peu plus.

Ils presentent la suite rythmique suivante : 6/3/3/3/3/6. Cette construction symetrique donne l’idee du miroir, et met en valeur ces oppositions de sens, ces paradoxes qui caracterise ce personnage feminin. 6 [4/2]// 2/4 — « Ni tout a fait une autre » (cf. vers 3) — polysyndete (cf. v. 2) — repetition de m’aime (cf. v. 2) — Structure sous forme de chiasme rythmique 4/2/2/4 — « me comprend » me = pronom personnel objet (passivite du poete). Moi objet qui s’oppose au moi sujet du vers 1 (mais faire un reve, est-ce faire quelque chose ? ), et qu’on retrouve a trois reprises [v. 2, 4, 5]. Il participe du registre lyrique du poeme.

Deuxieme quatrain 6 [2/4]//3/3 — alliteration en m [ainsi que dans le vers 7, aussi a la rime v. 6 et 7] — conj. de coordination, ici connecteur logique servant a introduire une justification ou une preuve a l’appui de l’enonce precedent. Il a pour effet, des lors qu’une partie de l’expression precedente est repetee, de souligner sa veracite bien qu’elle puisse paraitre etrange. — « mon c? ur » siege des emotions. — « transparent » ‘qui se laisse penetrer, saisir, apercevoir aisement’, epithete detachee en contre-rejet externe (sous l’accent principal devant la cesure) est doublement mis en valeur.

Il rime avec « me comprend » dont les connotations sont proches (symbiose de deux etres). — « et » de nouveau une polysyndete (cf. vv. 2, 4) qui se situe sur tout le quatrain (v. 5 et v. 7). 4/2//6 [3/3] — On note dans ce quatrain la preponderance du pronom personnel feminin de troisieme personne, ici anaphorique (il fait reference a quelque chose de deja evoque dans le texte, cf. v. 1). Cette omnipresence obsedante de la femme tranche avec celle du pronom personnel de premiere personne dans le quatrain precedent, et elle se poursuivra d’ailleurs dans tout le reste du poeme.

D’ailleurs, ce pronom est d’autant plus mis en valeur qu’il apparait dans le premier groupe de chaque vers (mis en valeur aussi : sous l’accent dans le v. 5, dans l’epiphore dans les vers 6 et 7, par l’alliteration en [l] dans les vv. 6, 7, 8). — « helas ! » interjection lyrique par excellence (exprime la douleur). Mise en valeur par le rythme (groupe bref entre deux groupes plus longs 4/2//3), par la presence devant la cesure [suspension sur le a de –las, insistance forte sur l’idee de lassitude], et par l’exclamation. « cesse d’etre un probleme » lie semantiquement au groupe prepositionnel suivant (cf. epiphore), suppose un implicite douloureux (= pas pour autrui). La repetition du groupe « elle seule » insiste sur la solitude du poete (mais cela s’intensifiera par la suite, notamment par le retour a l’inquietude a travers les periphrases) et sur la symbiose miraculeuse du couple. En effet, l’adj. « seule » a ici une valeur adverbiale (apres un pronom accentue) ‘se dit d’une personne qui realise l’action a l’exclusion des autres’. — dans cet hemistiche, alliteration en e.

Son clair plutot positif dans le quatrain precedent, et qui apparait ici dans un membre de phrase ou l’espoir luit encore (mais pour combien de temps, compte tenu du « elle seule » et du sens des deux mots a la rime « probleme » et « bleme » ? ) 4/4/4 — « Pour elle seule » (cf. v. 6) — « Les moiteurs » (moite = humide). Le langage poetique employait le mot moite pour designer l’humidite en general, et la periphrase ‘le moite element’ designait la mer. Rappelons, par rapport a notre remarque a propos de la quasi-paronomase au v. recedent que le Styx est un fleuve (le rivage bleme- les moiteurs de mon front bleme). Et le dernier mot du quatrain releve aussi du champ lexical de l’eau (pleurant). — alliteration en l. La remarque precedente s’enrichit de cette alliteration (le [l] est une consonne liquide de meme que le [r]. 6 [3/3]//3/3 — harmonie rassurante (consolation) du rythme de ce vers. — « les sait » l’inversion de l’ordre auxiliaire de modalite complement permet a) l’alliteration en l b) la position du semi-auxiliaire devant la cesure (et le rejet interne du deuxieme element du groupe verbal). avoir ici est de l’ordre d’une competence unique de la femme aimee (cf. les remarques liees a la these d’un couple miraculeux) — rejet interne particulierement fort = groupe verbal scinde (mise en valeur d’une des deux qualites de la femme aimee) — alliteration en [l] et en r. Premier tercet — La bi-repartition du sonnet (deux mouvements) est ici respectee, puisque apres la description morale de la femme aimee vient la description physique (couleur des cheveux, voix, regard) et identite (son nom). 5/4/7 (deux coupes lyriques ? ) — question = indecision (cf. femme inconnue v. ), difficulte de se souvenir de son physique. Femme desincarnee. — alliteration en b et en [r]. — « Je l’ignore » La 1re personne reapparait dans le cadre d’une incapacite a se souvenir. 2/4// 6 [3/3] — « Je me souviens » implique (de meme que le v. 1) que nous ne soyons plus dans ce reve. Ce verbe annonce « lointaine » au v. 13, et les deux periphrases. — « doux et sonore » (mais il n’en reste que l’impression, que le souvenir, il est defunt, lui aussi). 6 [3/3]// 6 [3/3] — comparaison (donner une idee precise de ce qu’on ne peut pas dire immediatement).

Definition par un pronom indefini pluriel (ceux). — alliteration en [m] et lyrisme (cf. v. 2 pour le commentaire). — « la Vie » majuscule = personnification allegorique. =La Mort ? — « que la Vie exila » = qui sont morts (periphrase). — « exila » metaphore (euphemisante, pour ne pas dire la mort, pour echapper au risque de lui faire face). Le passe simple, totalement coupe du present, tranche tres fortement avec le present dominant dans le sonnet, et signant ici une sorte de faire-part de deces. — chiasme phonique ([l])[a]-[i] / [i]- ([l])a. [cf. v. 3 avec la rime sur « elle a »] Deuxieme tercet 3/3//3/3 — comparaison : statue [non animee] qui rejoint la periphrase et la metaphore du v. precedent. Sorte de surprise ici, qui tranche avec les presents d’actualisation du debut du sonnet. — « statue » rime avec « se sont tues », ce qui renforce singulierement cette impression. 4/2//2/2/2 — « pour » = pour ce qui est de sa voix, quant a sa voix. — 3 epithetes detachees marquees par une polysyndete (rythme tres particulier de cette suite). — les trois epithetes sont connotees par l’idee de mort. « elle a » contre-rejet externe particulierement fort (verbe/COD) + rime avec « exila ». 6 [4/2]// 6[2/4] — dierese sur inflexion (4 syllabes) tend a allonger le rythme de ce vers (+ cheres en 2 syllabes puisque le e est prononce). — generalisation par le pluriel (cf. v. 11 des aimes) + periphrase (« qui se sont tues » = « que la Vie exila » v. 11). Sorte de parallelisme entre les deux vers, qui sont tous deux en derniere position dans le tercet. — rejet interne sur « cheres » qui connote l’affection perdue (cf. ’expression « nos chers disparus »). — « tues » le sonnet se termine par ce mot lugubre, qui sonne comme un couperet, obligeant presque a relire le sonnet autrement. Plan « Mon reve familier » est un sonnet extrait du premier recueil de Verlaine, Poemes saturniens et de sa premiere section « Melancholia ». Dans ce poeme, Verlaine joue de l’ambiguite et de la richesse du mot « reve », du charme musical et puissant de ses vers. La melancolie y apparait comme le pays ou la poesie prend sa source, elle transforme les contours du monde et de l’etre.

La femme celebree ici reste imprecise et floue, definie seulement par sa douceur. Elle est femme, mere et Muse. I. Une quete de la femme ideale a. Une non-description b. Un reve paradoxal c. le sonnet comme forme privilegiee de l’evocation de la femme : une femme imaginaire II. Un reve de reciprocite a. Un sonnet lyrique b. Les qualites de la femme revee et le reve d’une reciprocite absolue c. Un reve qui peut se terminer en long sommeil III. Poesie et musicalite a. Un sonnet ou la musicalite renforce l’onirisme b. Un reve actualise par la poesie c. Une femme-Muse. {draw:rect}