Julie MARINOWER Maya TADMOR 6G1 Luigi PIRANDELLO, « Un, personne et cent mille » I. Biographie de l’auteur : a) Sa vie : Luigi Pirandello nait en 1867 en Sicile. Il a eu une enfance difficile ; il etait partage entre la douceur de sa mere et la violence et l’autorite de son pere. Pirandello va developper une rancune envers son pere, car irrespect concernant sa femme (sa mere), car representation typique du male sicilien ; dont on retrouvera certaines caracteristiques dans ses pieces.
Ces experiences de vie familiales, ces incomprehensions, ces trahisons, sont des racines de ce qu’aujourd’hui on appelle « le pirandellisme ». Il fait ses etudes a Rome puis a Bonn et il s’y retrouva docteur en philosophie. A cette epoque les milieux politiques sont corrompus. Dans le Sud, le mecontentement gronde contre ces dirigeants romains qui semblent ignorer la detresse des provinces du Sud. De retour de l’Allemagne il pouvait juger avec un grand esprit critique la Sicile de son enfance.
L’humour veriste de Pirandello est fait de ce melange d’amour pour la terre natale et de lucidite critique. 1 Ses ‘ uvres sont souvent inspirees de sa propre vie (sa femme, par exemple, finira demente). De 1894 a 1926, il a ecrit 7 romans et 246
Le pirandellisme n’est pas une philosophie theatrale stricte mais un ensemble de propositions qui creent une impression particuliere : la communication n’est qu’un leurre ; le « moi » de chaque individu est multiple, eclate, contradictoire ; il y a une contradiction profonde entre la mouvance de la vie et la fixite des formes artistiques. Mais le pirandellisme est surtout une facon de creer des situations theatrales dont les tenants et les aboutissants echappent au spectateur (ou au lecteur) et le propulsent dans une sorte de no man’s land entre le certain et l’incertain, entre la fiction et le reel. 2 ) Lien avec le fascisme : Nous n’avons jamais su avec certitude ce qui a pousse Pirandello a rejoindre le fascisme, mais certains parlent du fait que l’assassinat de Giacommo, lui a fait prendre conscience des problemes politiques de son pays, et que subitement, il a decide de s’y interesse. Il a donc a ce moment la decouvert reellement la politique de son pays, et les idees qui differaient entre chaque parti. Giacomo Matteotti etait une grande figure de la politique italienne. Il faisait partie du parti socialiste Italien. Ce parti etait le parti le plus oppose au parti de Mussolini, le parti fasciste. Inspire de http://www. alalettre. com/international/pirandello-intro. htm 2 http://erusamed. free. fr/pirandello/pirandello. htm Matteotti passait son temps a denoncer le parti fasciste, ses agissements et sa politique de la terreur et de la violence. Il disparait en juin 1924 et son corps est retrouve en aout 1924. On apprendra beaucoup plus tard, que ce sont des fascistes qui l’ont enleve et tue a coups de couteaux. Mussolini ne revendiquera jamais cet acte. Cependant, la meme annee, Pirandello se joint au parti fasciste et deviens un des proteges de Mussolini.
Non seulement sous la protection de celui-ci, il beneficie egalement de son aide pour creer plus tard une compagnie theatrale. La raison pour laquelle Pirandello a joint se mouvement n’a jamais vraiment ete elucidee mais on peut analyser la venue de Pirandello au fascisme de plusieurs manieres. Premierement, il l’a fait car c’etait un antisemite profond. Deuxiemement, il l’a fait car il etait a court d’argent et pensait que, sous la protection de Mussolini, il pourrait ecrire sans avoir a se soucier de ses finances? Dernierement, on pourrait croire que c’etait une sorte de rebellion masquee.
Quoiqu’il en soit, nous ne le saurons jamais. Mais Pirandello, dans son fort interieur, n’a pas adhere au fascisme dans le but d’etre considere comme un sale type. Quelle que soit la raison pour laquelle il est entre dans ce parti, il jugeait cette raison bonne selon sa moral. Mais les personnes exterieures, voyaient justement Pirandello comme quelqu’un d’amoral, ayant des idees fascistes, donc comme un sale type. Pirandello se voyait comme quelqu’un de bien, alors que les autres le voyaient justement comme le contraire, du fait de son adhesion au parti.
On peut imaginer que c’est cette experience qui lui a inspire, a peine 2 ans apres, l’ecriture de « Un, personne et cent mille », roman qui traite de la maniere dont on se voit , differente de celle dont nous voit les autres. II. L’’ uvre : a) Resume : Un beau matin, un homme se mirant dans le miroir se fait dire par sa femme : « Est-ce que tu regardes la difformite de ton nez? ». A partir de ce moment, l’homme s’apercoit qu’il n’est pas percu par les autres comme il se percoit lui-meme. « Quelle difformite? ». Il s’imagine alors ne pas etre pour les autres celui qu’il croit etre pour lui-meme.
Il essaie de se regarder d’un point de vue « etranger » et exterieur, mais en vain. Il sait qu’il a autant d’identites qu’il y a de personnes qui le cotoient ou le regardent. Il tente donc de briser les conceptions qu’ont les gens de lui, en agissant de maniere souvent absurde, ce qui le pousse de plus en plus a la folie. Accuse de meurtre sur la personne d’Anna (amie de sa femme), il va etre juge mais sa folie va apparemment le sauver. Il fini par aller vivre dans un hospice pour mendiants ou il va mourir et renaitre chaque jour, sous une autre « forme ». Pirandello explore ici le theme de la representation subjective du « je ».
Avec un humour et une ironie incroyables, il philosophe, a travers son personnage, sur un concept psychanalytique tres problematique : la conception et la representation de soi face a soi-meme et face a l’autre. b) Extraits du livre : voir ci-joint (photocopies). Le premier choisi est celui du debut du livre. La femme de Vitangelo lui fait remarquer son defaut concernant son nez. Des cet instant, Vitangelo va analyser tout son corps et va se rendre compte qu’il a peut etre plus qu’un defaut. Cet extrait illustre donc tout a fait le rapport entre le « heros » et le monde, les personnes qui l’entourent.
L’homme est extremement touche par la remarque de sa femme et cela va chambouler sa vie. Il va commencer a comprendre qu’il y a la facon dont lui se voit, mais encore mille autres. Le deuxieme est celui ou Vitangelo se trouve dans le salon avec sa femme, Dida et Quantorzo. Ceux-ci discutent ensemble mais en entrant, Vitangelo se fait une reflexion : ils ne sont pas trois dans la piece mais huit. Il y a la facon dont chacun se voit, voit l’autre et il arrive donc a cette conclusion, ils sont huit. Encore une fois, on voit constate qu’un individu est percu de diverses manieres, toutes differentes l’une de l’autre.
La question de « l’enigme du moi » est de nouveau exploitee ici. Le troisieme et dernier extrait est celui qui oppose Vitangelo et Anna (l’amie de sa femme). Celui-ci fait part a Anna de toute se theorie, si on peut l’appeler de la sorte. Il lui explique sa conception de la personne qui differe d’une personne a l’autre. Les etres humains, etant tous differents les uns des autres, prennent differemment les choses. Anna, elle, prend mal cet entretien et le prend pour un fou. La vont se confondre deux themes : la sagesse et la folie. On ne sait meme plus qui a tort et qui a raison, lequel des deux est le plus fou.
Ces trois extraits illustrent donc bien le theme de la modernite dans le roman. III. Analyse : • La narration : dans ce roman, le narrateur se trouve etre le personnage principal de l’’ uvre. Tout au long de l’histoire, ce narrateur va nous faire part des evenements et de ses sentiments. Il a des dialogues avec d’autres personnages. Lorsque le narrateur pense, reflechit a quelque chose, le lecteur le sait. On est dans la tete de ce personnage-narrateur et on connait la tournure de tout ce qui se passe pendant le recit. • Les personnages : quel est le role des personnages dans cette ‘ uvre ? Comment reagissent-ils face aux autres ?
Les personnages sont preoccupes par les autres et meme par eux-memes. Le personnage principal de l’’ uvre a fait realiser a d’autres personnes qu’ils sont percus de differentes manieres, selon les gens qui les regardent. C’est la, que commence l’exploitation du theme du « je » ou « enigme du moi » de Pirandello. Les personnages vont commencer a se poser des questions (en particulier Vitangelo, le personnage principal). Ils vont ressentir le monde et toutes les images que celui-ci reflete en eux. « Un, personne et cent mille » nous montre que nous ne sommes que ce que les autres font de nous.
Notre pretendue identite est une apparence ; si les autres ne nous reconnaissent pas, nous sommes morts ; nous ne vivons que par l’idee qu’ils se font de nous-memes. L’individu en quete d’une identite personnelle est voue a l’echec car il doit reconnaitre que c’est la pensee des autres, avec tout ce qu’elle implique d’alienation par malentendu ou par mauvaise foi, qui lui donne vie, qui cree le personnage. Cette idee est confirmee par la fin de vie qui attend le « heros ». Il est incoherent quand il parle aux autres, sa theorie n’est pas claire. Le monde autour de lui va donc le prendre pour un fou. Le style d’ecriture : tout l’art de Pirandello est de ne pas se fier aux apparences mais au contraire de les tromper, a l’interieur meme de son recit 1 . Tel est le cas dans ces ‘ uvres, puisqu’il ne cesse d’alterner la focalisation entre, principalement, le personnage principal Vitangelo, et les individus qui l’entourent. Ainsi l’un analyse, croit, imagine et agit par rapport a ses nouvelles decouvertes, tandis que l’autre se pose des questions quant a la sante mental de l’autre, commence a douter, et agit de tel sorte qu’a nouveau le personnage principal commence a imaginer de nouvelles suppositions.
Pirandello concentre son recit non pas vraiment sur l’intimite des couples mais sur l’intimite de chaque membre de ces couples tous particuliers, sur les pensees et les doutes personnels de chacun. D’hesitation en hesitation, le recit progresse tandis que le lecteur est peu a peu emporte au milieu de ces vies banales, quotidiennes. 1 bis Il n’y a pas vraiment de figures de style, les phrases sont redigees de manieres plutot courtes, comme si le narrateur, qui est donc le personnage principal s’adressait vraiment a nous, et qu’il nous racontait simplement une histoire.
Le style est tel, qu’on est captive par l’histoire et par l’ecriture, la lecture se fait de maniere simple et claire et c’est sans doute cela qui plait au lecteur. IV. La « schizo-analyse » du roman : On pourrait tenter de faire une comparaison avec le style de Pirandello. Par exemple, le comparer a de la « Schizo-analyse ». Mais avant tout, qu’est-ce que la schizo-analyse? Schizo-analyse, bien que ressemblant a un mot assez special, est en fait plutot simple a comprendre. Separons ce mot en deux : schizo et analyse. Le therme schizophrenie est en fait une pathologie mentale, souvent comparee a une double-personnalite.
L’analyse est une operation intellectuelle de decomposition d’un tout en plusieurs elements et leur mise en relation. La schizo-analyse, se definit donc plutot simplement. Il s’agit de l’analyse de toutes les personnalites d’une seule et meme personne. Ce qui correspond donc tout a fait a ce que Pirandello fait tout au long de son livre. Il analyse la maniere dont chacun se voit, dont les autres voit ce chacun, il analyse les differentes manieres de voir une personne. V. Conclusion : Lire « Un, personne et cent mille » permet de vraiment comprendre ce qu’est l’enigme du moi et en amene a se poser des questions sur soi-meme.
Y-a-t il un moi unique? Si non, comment me voient les autres? Ce roman pousse a l’analyse de soi, et reflete parfaitement notre epoque. Soucieux de soi-meme, au meme titre qu’on est soucieux de la maniere dont nous paraissons aux yeux des autres. Sources supplementaires : http://erusamed. free. fr/pirandello/pirandello. htm http://www. alalettre. com/international/pirandello-intro. htm http://www. madmoizelle. com/fiches/fiche-premiere-nuit-et-autres-nouvelles-luigi-pirandello-2. html 1 Idee tiree de http://www. madmoizelle. com/fiches/fiche-premiere-nuit-et-autres-nouvelles-luigi-pirandello-2. html