une interpretation basee sur les determinants de moyen terme Karine Berger* Aurelien Daubaire** L’approche en donnees de panel proposee ici presente deux avantages pour l’etude des determinants du taux d’epargne des menages. Du point de vue econometrique, elle permet de disposer d’un grand nombre d’observations pour estimer l’effet des determinants de moyen terme du taux d’epargne, et egalement de tester l’existence d’heterogeneites entre pays. Du point de vue economique, elle permet de comparer directement les determinants de l’evolution des taux d’epargne dans plusieurs pays.
Cette etude met ainsi en evidence l’in? uence de certains facteurs de moyen terme, comme l’epargne publique et le ratio de dependance. Elle souligne notamment l’importance de l’effet neo-ricardien sur l’evolution du taux d’epargne des menages au cours de la derniere decennie. epargne -donnees de panel -OCDE – France -equivalence ricardienne The evolution of households saving in some OECD countries a medium-term factors based interpretation From a panel data study in OECD countries we try to determine the medium-term factors explaining the evolution of households saving.
This approach enables to take into account the impact of medium-term factors, such as public saving or demography, that are difficult to identify in a time-series approach. It also enables to test heterogeneity
Elles ne re? etent pas la position de la Direction de la Prevision, ni celle de l’INSEE et ni a fortiori celle du Ministere de l’economie, des ? nances et de l’industrie. Les auteurs tiennent a remercier vivement Antoine Magnier et Alain Quinet pour leur aide et leurs conseils, ainsi que les trois rapporteurs anonymes qui, par leurs remarques denses et pertinentes, ont permis une evolution considerable de l’article, et surtout Patrick Sevestre pour ses interrogations, ses conseils et sa patience qui ont intensivement irrigue cette etude.
Toutes les erreurs qui subsistent demeurent de la pleine responsabilite des auteurs. En? n, nous souhaitons remercier Pierre Blanchard dont les programmes d’econometrie des panels mis a disposition sur internet nous ont fait gagner un temps precieux. REP 113 (6) novembre-decembre 2003 • ECONOMETRIE DES PANELS L’evolution du taux d’epargne des menages dans quelques pays de l’OCDE 830 ————————————————————————————————————
Karine Berger, Aurelien Daubaire This study proves in particular the impact of Ricardian equivalence and of demography on the evolution of households saving uring the past ten years. saving – panel data -OECD -France -ricardian equivalence Classi? cation JEL : E21, C23, H31 Introduction La baisse du taux d’epargne des menages observee dans la plupart des pays de l’OCDE depuis une quinzaine d’annees a suscite une importante litterature dans les annees 1990. Ces etudes visaient essentiellement a comprendre quels etaient les determinants des decisions de consommation des menages1. Parce que basees sur l’estimation de modeles econometriques sur series temporelles, ces etudes ne pouvaient rendre compte de l’in? ence sur la consommation de certains facteurs variant peu dans le temps tels que les evolutions demographiques ou celles des soldes publics. Notre etude adopte donc une analyse differente : en retenant une approche en termes de panel de pays, nous nous sommes demande s’il etait possible de detecter des determinants communs aux comportements d’epargne des menages au sein des pays de l’OCDE. Plus precisement, nous nous sommes pose trois questions : — peut-on reperer des determinants communs expliquant le comportement d’epargne des menages a moyen terme dans les pays de l’OCDE ? l’evolution de l’epargne des pays de l’OCDE peut-elle etre mieux interpretee au regard de ces determinants communs ? — en? n, existe-t-il une speci? cite de niveau et d’evolution de l’epargne des menages francais au regard de ceux des principaux partenaires de l’OCDE ? Concernant la premiere question, l’interet de notre approche sur donnees de panel macro-economiques est de faire apparaitre un certain nombre de determinants communs, tels que le solde des ? nances publiques, la structure demographique, l’in? ation, le taux d’interet reel et le taux de chomage.
Pour repondre a la deuxieme question, nous avons cherche a evaluer l’in? uence respective sur l’evolution du taux d’epargne dans quelques pays de l’OCDE (Allemagne, Italie, Royaume-Uni et Etats-Unis) depuis 30 ans, des facteurs explicatifs communs, comme par exemple un comportement neoricardien des menages en reponse a une deterioration des ? nances publiques ou le vieillissement de la population. La reponse a la troisieme question est que, contrairement a une idee recue, il n’y a pas de speci? cite de niveau du taux d’epargne des menages
1.Voir notamment l’etude tres complete de X. Bonnet et E. Dubois [1995]. REP 113 (6) novembre-decembre 2003 Econometrie des panels 831 francais, mais bien une speci? cite de son evolution depuis 1988. Ainsi, alors que le taux d’epargne des principaux partenaires de la France a baisse continument a partir du debut des annees 1980, le taux d’epargne des menages francais s’est redresse depuis la ? n des annees 1980. Si notre approche demontre l’in? uence du vieillissement et de la desepargne publique sur les mouvements du taux d’epargne des enages en France, elle ne permet pas, pour autant, d’interpreter completement l’evolution enregistree depuis 10 ans.
1. L’evolution des determinants traditionnels du taux d’epargne des menages
1. 1. Les determinants theoriques traditionnels de l’epargne selon les theories de la consommation Les modeles d’inspiration keynesienne font jouer un role central au revenu dans la determination de la consommation des menages. Les theories du revenu permanent de Friedman et du cycle de vie de Modigliani, qui supposent que la consommation est une fonction du revenu permanent des menages (de? i comme la somme de leur richesse et de la valeur actualisee de leurs revenus futurs) et non du revenu courant, ont profondement modi? e le modele keynesien initial. Dans la speci? cation retenue ici, on suppose une elasticite unitaire de l’epargne au revenu a moyen terme, toutes choses egales par ailleurs (notamment hors variations de ? scalite), puisque le taux d’epargne ne depend pas du revenu2. Par ailleurs, dans le cadre d’un modele de choix inter-temporels de consommation, le consommateur fonde ses decisions sur ses anticipations de revenu et sur la comparaison entre le taux d’interet et son taux de preference pour le present.
Une variation positive du taux d’interet a un double effet sur l’epargne, a la fois positif (effet de substitution intertemporelle) et negatif (effet revenu), l’effet net n’etant pas determine par la theorie. L’in? ation constitue egalement l’un des facteurs determinants de l’epargne. Une variation positive de l’in? ation a deux effets opposes sur l’epargne :
2. Cette hypothese d’elasticite unitaire, validee empiriquement par de nombreuses travaux, presente l’avantage de faire porter l’erreur de mesure du revenu permanent sur la variable endogene du modele, ce qui evite les problemes lies a une erreur de mesure sur les regresseurs.
REP 113 (6) novembre-decembre 2003 832 Karine Berger, Aurelien Daubaire — erodee par l’in? ation, l’epargne de l’agent doit etre plus forte pour compenser l’effet de l’in? ation : c’est un effet revenu, dit de reconstitution de l’encaisse reelle. — parallelement, l’epargne est rendue moins attractive : par l’effet de substitution, une hausse de l’in? ation provoque une chute de l’epargne ; c’est que l’on nomme un effet de fuite devant la monnaie.
L’effet d’encaisses reelles l’emporte sur l’effet de fuite devant la monnaie dans les estimations econometriques de modeles de consommation sur donnees francaises (voir par exemple Bonnet et Dubois [1995]). Les facteurs demographiques ont egalement un impact theorique sur la consommation agregee, dans le cadre de la theorie du cycle de vie qui postule que les menages empruntent lors de leur jeunesse, epargnent au cours de leur vie active et desepargnent pendant leur retraite. Par exemple, dans la modelisation de Modigliani et Brumberg [1954], les differences d’effectifs entre les classes d’age et la croissance de la productivite in? ent sur les taux d’epargne et de consommation. S’il n’y avait ni croissance de la population ni croissance de la productivite, il n’y aurait pas d’epargne, car ce qui serait epargne par les actifs serait exactement egal a ce que les retraites consommeraient apres l’avoir epargne selon les memes modalites que les actifs actuels. On retient traditionnellement un effet negatif sur l’epargne de la part de la population agee dans la population totale. La principale limite de l’ensemble des approches brievement rappelees ci-dessus est l’incertitude evidente de l’agent vis-a-vis de l’evolution future du taux d’interet, de l’in? tion et de ses revenus. Les modelisations en environnement incertain ont suggere l’apparition d’un mecanisme d’epargne de precaution : l’incertitude de l’agent sur ses revenus futurs (decoulant par exemple d’un niveau eleve de chomage, c’est-a-dire d’une hausse de la probabilite d’etre au chomage) provoque une epargne supplementaire. En? n, une autre critique a la theorie keynesienne de la consommation a ete apportee par la proposition d’equivalence ricardienne avancee par Barro [1974], qui constitue une generalisation de la theorie du revenu permanent et du cycle de vie.
Elle postule que les agents economiques internalisent, dans leur comportement de consommation, la necessite faite a l’Etat de rembourser la dette publique dans le long terme. Par consequent, dans un cadre ricardien parfait, une baisse d’impots n’est pas consommee mais entierement epargnee : a depenses publiques inchangees, une reduction du montant des prelevements obligatoires courants, nancee par l’endettement, conduit les menages a anticiper les hausses d’impots qui seront necessaires pour assurer le remboursement de la dette.
L’epargne que les agents constituent a cette ? n contrebalance exactement la baisse d’impots de sorte que leur consommation demeure inchangee. La question de l’equivalence ricardienne est encore controversee (voir par exemple Seater [1993]), notamment du fait de la faible validation empirique de la theorie. Mais surtout, la critique porte sur la theorie meme, puisque l’equivalence ricardienne repose sur l’hypothese cruciale selon laquelle l’Etat et les agents ont le meme horizon temporel in? ni, ce qui suppose un altruisme parfait d’une generation a la suivante.
Au-dela de l’effet direct d’eviction par les soldes, la composition du solde public in? ue egalement sur les decisions d’epargne des menages. Il est REP 113 (6) novembre-decembre 2003
Econometrie des panels 833 important de distinguer l’in? uence sur l’epargne des menages de l’epargne publique (a la fois depenses publiques et ? scalite) de celle de la seule ? scalite. A ce titre, l’in? uence de la ? scalite directe, qui a une structure progressive dans la plupart des pays de l’OCDE, devrait etre plus forte que l’in? uence de la ? scalite indirecte.
En effet, les menages aises epargnant plus en points de revenu disponible que les menages modestes, on peut attendre un lien negatif entre le poids de la ? scalite directe dans le PIB et le taux d’epargne des menages (voir par exemple Tanzi & Zee [1998]).
1. 2. Les donnees utilisees L’objet de cette etude etant une comparaison internationale des comportements d’epargne, nous avons choisi des sources statistiques provenant d’organisations internationales, a? n d’assurer l’homogeneisation des de? nitions de comptabilite nationale utilisees. Les donnees de comptabilite nationale (taux d’epargne des menages, in? tion, solde public, ? scalite, taux de chomage… ) proviennent des bases annuelles des Perspectives economiques de l’OCDE n° 73 entre 1970 et 2001 pour 14 pays3 de l’OCDE. Les donnees demographiques ont ete construites a partir des statistiques de l’ONU disponibles tous les 5 ans. Outre le taux d’epargne des menages, les variables utilisees sont les suivantes : — l’in? ation, calculee comme le taux de croissance du de? ateur de la consommation ; — le taux d’interet reel de court terme, taux d’interet nominal a trois mois de? ate de l’in? ation telle que mesuree precedemment ; — le ratio de ependance, de? ni comme la proportion de personnes agees de plus de 70 ans dans la population totale ; — le taux de chomage ; — la capacite ou le besoin de ? nancement des administrations publiques ; — les impots directs sur les menages. Ils comprennent les impots directs percus par l’Etat (impot sur le revenu) et ceux percus par les collectivites locales, ainsi que la CSG dans le cas de la France, mais ne comprennent pas les cotisations sociales ; De maniere a rendre comparables les series entre pays, nous exprimons toutes les variables autres que celles deja exprimees en taux (chomage, in? tion, taux d’interet) sous forme de ratios : d’une part le taux d’epargne des menages en proportion de leur revenu disponible (RDB), d’autre part le solde public et la taxation directe des menages en proportion du Produit Interieur Brut (PIB). 3. Pays retenus dans le panel : Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suede, Etats-Unis. REP 113 (6) novembre-decembre 2003 834 Karine Berger, Aurelien Daubaire
1. 3. Les evolutions de l’epargne dans les pays de l’OCDE
Les taux d’epargne au sein de l’OCDE etaient tres heterogenes au debut des annees 70 (de 5 % au Royaume-Uni a plus de 30 % en Italie), mais les ecarts entre pays se sont combles au cours des annees 80 : la fourchette de taux d’epargne actuels s’etend de 0 % en Finlande et 3 % aux Etats-Unis a pres de 16 % en Italie (graphique n° 1). Contrairement a une idee recue, le niveau du taux d’epargne des menages francais n’est pas plus eleve que celui de ses partenaires au cours des annees 1990. Sa moyenne au cours des dix dernieres annees est de 10,5 % pour un taux moyen des quatorze pays de l’echantillon de 10 %.
Les moyennes au cours de la periode pour chaque pays s’etendent de 3 % en Finlande et 5,3 % aux Etats-Unis a 21,1 % pour l’Italie. 30 25 20 15 10 5 0 1977 1979 1981 1989 1991 1993 1995 1997 1999
Graphique 1. Les taux d’epargne des menages dans cinq pays de l’OCDE —1970-2001 Note : L’ensemble des statistiques de taux d’epargne des menages utilisees dans l’etude est presente en annexe 1 En revanche, l’evolution du taux d’epargne des menages francais est tres atypique au sein de l’OCDE depuis plus de 10 ans.
Alors que le taux d’epargne de la plupart de nos partenaires (a l’exception de la Suede) a baisse presque continument depuis le debut des annees 1980, le taux d’epargne des menages francais n’a cesse de se redresser depuis la ? n des annees 1980. Ainsi, entre 1980 et 1988, il a baisse de plus de cinq points, soit une baisse comparable a celle observee dans les autres pays de l’OCDE. En revanche, entre 1988 et 2001, alors que ses partenaires continuaient d’enregistrer un repli ou au moins une stabilite du taux d’epargne des menages (baisse moyenne de 1,5 point), il s’est redresse de 4,5 points en France. REP 113 (6) novembre-decembre 2003 971 Allemagne 1973 1975 Etats-Unis 1983 1985 France 1987 2001 Italie Grande-Bretagne Econometrie des panels 835 A? n d’interpreter le mouvement des taux d’epargne des menages, une premiere interrogation porte naturellement sur l’evolution des determinants traditionnels du taux d’epargne dans les pays de l’OCDE.
2. Une approche en donnees de panel met en evidence les determinants des decisions d’epargne des menages dans l’OCDE depuis 1980 Quelques etudes sur series temporelles univariees comparent les performances d’une meme speci? cation d’un modele de consommation pour plusieurs pays de l’OCDE.
Notamment, Boone et al. [1998] estiment des relations decrivant la consommation en prenant en compte les effets de richesse boursiere, pour les pays du G7 pris individuellement, tout en insistant sur le manque de series de patrimoine infra-annuelles. Leur etude montre clairement l’in? uence positive de l’augmentation des indices boursiers sur la consommation. Toutefois, ces etudes basees sur des series temporelles se heurtent a une limite majeure : elles ne permettent pas d’apprecier l’in? uence de variables qui different notablement entre les pays, mais dont la variance temporelle est faible (epargne ublique, variables demographiques, structure du systeme de taxation selon le poids des prelevements directs dans le PIB). Ces determinants sont plutot des facteurs de moyen-long terme de l’epargne des menages, alors que les determinants intervenant dans les modeles a correction d’erreur visent en general a decrire une dynamique de court terme pour les besoins de l’analyse conjoncturelle ou de la projection a moyen terme. Des estimations sur un panel de quatorze pays permettent de tirer parti d’un plus grand nombre d’observations et d’une plus forte variabilite de certains facteurs.
En outre, cette methodologie peut permettre de capter des heterogeneites de comportements entre les pays. Suivant cette methodologie, differentes etudes ont ete menees a? n d’evaluer le role des determinants de moyen terme des taux d’epargne (taux d’epargne des menages ou taux d’epargne prive). Masson, Bayoumi et Samiei [1995] concluent a un effet ricardien partiel mais net des de? cits publics sur les comportements d’epargne privee dans les pays de l’OCDE, ainsi qu’a l’in? uence notable des effets demographiques. Callen et Thimann [1997] aboutissent au meme resultat en etudiant les variations de l’epargne des menages.
Ul Haque, Pesaran et Sharma [1999] critiquent les techniques econometriques adoptees par les etudes precedentes, qui selon eux ne prennent pas en compte les heterogeneites de comportements entre pays et modelisent de facon fallacieuse la dynamique : en affinant les techniques econometriques, ils prolongent ces etudes et concluent a un effet ricardien REP 113 (6) novembre-decembre 2003 836 Karine Berger, Aurelien Daubaire plus fort que celui obtenu par les autres auteurs. Thomas [2001] (MCQG), quant a lui, met en evidence le lien negatif entre la soutenabilite budgetaire et le niveau d’epargne des pays.
En? n, l’OCDE [2001] parvient a des resultats similaires par des techniques econometriques proches de celles de Thomas. Notre etude s’inscrit directement dans le prolongement des ces travaux, mais en les abordant sous un angle particulier d’application. Deux questions sont ainsi soulevees dans notre demarche. D’une part, comment les evolutions des taux d’epargne des pays de l’OCDE peuvent-elles etre comparees a travers la grille de lecture donnee par l’estimation sur donnees de panel ? D’autre part, peut-on mieux comprendre les evolutions du taux d’epargne francais, soit par l’intervention de determinants communs identi? s qui n’ont pas pu etre testes en donnees temporelles comme l’epargne publique, soit en demontrant une rupture (heterogeneite du modele) entre le comportement des menages francais et celui des autres pays de l’OCDE ?
2. 1. La speci? cation econometrique testee Nous souhaitons mettre en evidence les determinants du taux d’epargne des menages communs a un panel de pays. Dans ce but, la speci? cation generale des modeles en donnees de panel parait particulierement bien adaptee. Nous nous placons dans ce cadre en postulant : sit = xit + ? i + uit u — sit designe le taux d’epargne des menages du pays i a la date t, — xit le vecteur-ligne des determinants du taux d’epargne du pays i a la date t, — un vecteur de parametres a estimer, — ? i un effet individuel qui capte l’effet des determinants non observes, propres a chaque pays et invariants dans le temps, — uit un terme d’erreur suppose non-correle aux variables explicatives. La particularite de notre modelisation en donnees de panel par rapport aux modelisations sur donnees microeconomiques est de disposer d’un nombre d’individus faible (N = 14) et d’un nombre de periodes d’observations eleve (T = 27 en moyenne par pays).
Dans un premier temps, nous estimons donc ce modele statique4 dans la dimension intra-individuelle (« within »), estimation convergente meme dans le cas de correlation entre effets individuels et regresseurs. L’estima4. Nous avons egalement essaye d’enrichir la modelisation en introduisant des retards du taux d’epargne et des variables explicatives sous forme auto-regressive a? n de faire apparaitre la dynamique du taux d’epargne et des variables explicatives. Toutefois, la plupart des variables apparaissent non-signi? atives. Ces resultats decevants nous conduisent ? nalement a ne pas retenir cette modelisation. REP 113 (6) novembre-decembre 2003 Econometrie des panels 837 tion par la methode des moindres carres quasi-generalises (MCQG), efficace dans le cas ou les effets individuels ne sont pas correles aux regresseurs, est utilisee a titre de veri? cation : comme le nombre d’observations par individu est eleve, cet estimateur est asymptotiquement (en T) equivalent a l’estimateur « within ».
Toutefois, il est assez communement admis que l’estimateur « within » permet de rendre compte des effets de court terme alors que l’estimateur « between » (inter-individuel) serait mieux a meme de rendre compte des effets de long terme. Ainsi, Pirotte [1996] a mis en evidence que l’estimateur inter-individuel etait, sous des conditions assez generales, un bon estimateur des relations de long terme. Malheureusement, le faible nombre d’individus observes ici rend non signi? catifs les coefficients estimes d’une regression inter-individuelle.
Neanmoins, on peut approcher cette idee d’effets de long terme en recourant a l’estimateur des moindres carres ordinaires du fait de la predominance de la variabilite inter-individuelle dans la variance totale de nos observations. C’est pourquoi nous presentons egalement les estimations obtenues par cette methode. Nous testons dans ce cadre le modele suivant, dont les estimations sont presentees en annexe 2. Modele 1 / statique Solde public Ratio de dependance In? ation Taux de chomage Taux d’interet de court terme reel Taxes directes sur les menages Determinants signi? catifs5 Les estimations de ce modele apparaissent satisfaisantes.
Le test d’Hausman base sur la comparaison des estimations « within » et des MCQG conduit a accepter la non-correlation des effets individuels avec les variables explicatives : toutefois, cette particularite semble due au fait que le nombre d’observations par individu est eleve et le nombre d’individus faible. D’ailleurs, les estimations intra-individuelles et celles realisees par les moindres carres generalises sont tres proches. Il convient de relever que le test de l’homogeneite du comportement d’epargne entre pays vis-a-vis des differents determinants n’est pas clairement accepte. Toutefois, les effets ? es ne sont pas particulierement marques (voir annexe 2). Les resultats obtenus sont donc a interpreter comme l’effet moyen pour l’ensemble des pays etudies des differents determinants sur le taux d’epargne des menages. Le modele a effets ? xes semble donc un bon compromis pour prendre en compte les heterogeneites de comporte5. Outre le fait de rendre comparables les donnees entre pays, considerer des ratios permet d’assurer au mieux la stationnarite des variables, sachant que les tests de nonstationnarite sont peu ? ables etant donne le faible nombre de points. REP 113 (6) novembre-decembre 2003 38 Karine Berger, Aurelien Daubaire ment. Nous commentons donc les resultats obtenus par la simulation basee sur cette estimation « within ».
2. 2. Les determinants de moyen terme du taux d’epargne des menages communs aux pays de l’OCDE Les estimations realisees con? rment le role de la plupart des determinants attendus. L’impact neo-ricardien des ? nances publiques, l’impact du ratio de dependance, l’effet d’encaisse reelle du a l’in? ation ressortent clairement ; les effets du taux d’interet reel et du taux de chomage sur l’epargne des menages sont plus difficiles a mettre en evidence.
La forte in? ation des annees 1970 explique en bonne partie les niveaux eleves d’epargne enregistres au cours de cette periode, tandis que la desin? ation entraine une baisse generale de l’epargne dans les pays de l’OCDE au cours des annees 1980. Les effets d’encaisses reelles sont en effet valides par les estimations, avec un coefficient du determinant « in? ation » de 0,4. L’eviction partielle de l’epargne des menages par l’epargne publique est veri? ee. Le coefficient d’eviction du taux d’epargne des menages par le solde des administrations publiques est de l’ordre de – 0,35. En outre, cette premiere in? ence des ? nances publiques est renforcee par l’impact de la composition des recettes. Ainsi, la taxation directe des menages apparait bien comme un determinant signi? catif de la variation d’epargne, avec un coefficient du ratio de taxation directe par rapport au PIB de l’ordre de – 0,5. La theorie du cycle de vie est egalement partiellement illustree par nos estimations : une population plus agee semble impliquer moins d’epargne. Cet effet negatif du vieillissement de la population sur le taux d’epargne des menages est veri? e dans les deux estimations : le coefficient du ratio de dependance est proche de – 0,5.
L’in? uence du taux de chomage est en revanche beaucoup moins evidente : la variable est peu signi? cative, voire non-signi? cative. Cette absence de validite souligne que le mecanisme de constitution d’une epargne de precaution liee au chomage n’est sans doute pas commun a l’ensemble des pays de l’OCDE.
3. Les contributions des determinants aux evolutions du taux d’epargne dans quelques pays de l’OCDE L’etude des contributions des differents determinants aux variations du taux d’epargne offre une interpretation des evolutions comparees du taux REP 113 (6) novembre-decembre 2003
Econometrie des panels 839 d’epargne dans quelques pays de l’OCDE au cours des 20 dernieres annees. Les contributions des determinants, deduites de l’estimation « within » du modele, sont presentees dans l’annexe 3. Les resultats sont plus ou moins satisfaisants selon les pays. L’Allemagne : la montee du taux de chomage dans les annees 80. Une forte singularite de l’evolution du taux d’epargne des menages allemands se situe entre 1980 et 1988 : alors qu’il se repliait de – 2 a – 4 points en moyenne dans les pays de l’OCDE, le taux d’epargne des menages allemands est demeure quasi-stable.
Cette evolution peut s’expliquer par une desin? ation moins marquee en Allemagne que dans le reste de l’OCDE, du fait d’un rythme d’in? ation plus faible au debut des annees 1980, mais egalement par la montee du taux de chomage qui contribuerait a hauteur de 0,4 point a la stabilite de l’epargne allemande. Le creusement limite du solde public en Allemagne explique que ce soit le pays qui connaisse la plus faible contribution du solde public sur les ? uctuations de l’epargne des menages entre 1988 et 1995. En? n, la baisse du taux d’epargne depuis 1995 resulterait a la fois de la reduction du de? it public et de la hausse parallele de la taxation directe. L’Italie : le poids de la desin? ation, du vieillissement et de la chute des taux d’interet reels. Le taux d’epargne des menages italiens s’est replie de pres de 13 points en l’espace de 20 ans. Cette chute resulte d’une part du repli de l’in? ation (contribution de – 7 points), mais egalement de la hausse particulierement marquee du ratio de dependance en Italie : ce vieillissement de la population contribue pour – 3,3 points a la baisse du taux d’epargne depuis 1980.
Dans les annees 1990, la reduction du de? cit public (passe de 12 % du PIB en 1990 a moins de 2 % du PIB en 1999) et la hausse de la pression ? scale joueraient a hauteur de – 2,0 points dans le repli du taux d’epargne des menages. Le Royaume-Uni : une desepargne publique importante au debut des annees 1990. Le modele rend particulierement mal compte des variations du taux d’epargne des menages au Royaume-Uni. Plus de 4 points de hausse demeurent inexpliques entre 1988 et 1995.
Neanmoins, il est interessant de relever que la contribution de la variation du solde public (2,1) est la plus forte des cinq pays observes, ce qui pourrait plaider pour un effet neoricardien massif dans ce pays sur cette periode, a l’origine, entre autres facteurs, de la remontee de 5 points du taux d’epargne. Entre 1995 et 2001, la resorption du de? cit public et la desin? ation seraient les deux principaux contributeurs au repli du taux d’epargne de – 4,2 points. Les Etats-Unis : assainissement des comptes publics. Aux Etats-Unis, le repli du taux d’epargne des menages s’etablit a pratiquement – 8 points en 20 ans. La desin? tion dans les annees 1980, puis l’assainissement marque des comptes publics et le faible niveau de chomage dans les annees 1990 semblent expliquer en grande partie ce mouvement continu. Le modele rend plutot assez bien compte des mouvements de l’epargne des menages dans ce pays.
4. Les determinants de moyen terme, qui ont in? uence le relevement du taux d’epargne en France, ne l’expliquent pas entierement
4. 1. Les limites des modelisations des evolutions du taux d’epargne des menages en France sur series temporelles
Les comportements de consommation en France ont suscite au cours des annees 1990 une importante litterature aussi bien theorique qu’econometrique. L’une des raisons de cet engouement a ete l’echec des equations de consommation habituelles dans le domaine de la prevision. Les performances mediocres des equations traditionnelles ont conduit les economistes a proposer des explications plus riches, dans lesquelles l’eventualite d’une rupture du comportement de consommation des menages n’est pas ecartee pour rendre compte du relevement du taux d’epargne des menages depuis 1988.
La premiere hypothese avancee a ete le role de l’epargne de precaution. Face a la montee ou a la persistance du chomage, les individus auraient tendance a epargner par « precaution » plutot qu’a consommer. L’effet dissuasif du chomage se comprend theoriquement de deux manieres : d’une part une anticipation de baisse des revenus (par perte/disparition d’emploi), d’autre part l’effet propre d’une augmentation d’incertitude quant aux revenus futurs. Bonnet et Dubois [1995] obtiennent, de maniere tres coherente, un effet negatif de l’augmentation du taux de homage sur la consommation. Cependant, cet effet n’explique qu’en tres faible proportion la hausse du taux d’epargne du debut des annees 1990. La seconde hypothese est l’in? uence de la liberalisation ? nanciere a partir de 1986. Cette liberalisation ? nanciere aurait accru la sensibilite de la consommation des menages aux taux d’interet. Bonnet et Dubois [1995] introduisent des indicatrices sur la periode consideree, indicatrices qui sont toutefois susceptibles de re? eter d’autres phenomenes que la seule liberalisation ? nanciere.
Sicsic et Villetelle [1995] introduisent les credits de tresorerie dans leur equation de consommation, montrant ainsi la sensibilite des menages aux conditions de ? nancement par le credit. La troisieme hypothese explicative concerne l’effet de richesse. Bonnet et Dubois [1995], en introduisant les actifs et en distinguant richesse ? nanciere et richesse immobiliere, montrent que l’effet de richesse n’apparait pas signi? catif dans la fonction de consommation. Toutefois, ils insistent sur la difficulte de construire des series de richesse a partir des statistiques exis. De plus, leur periode d’etude s’arrete au debut des annees 1990 et rien ne permet d’affirmer que ces effets ne sont pas devenus importants par la suite. Ainsi, le travail de synthese de la revue Economie et Prevision [1998], qui rappelle les speci? cations des equations de consommation utilisees dans les modeles econometriques de prevision en France, constate leur manque de capacite predictive concernant la demande des menages. Les auteurs proposent toutefois une piste de re? xion : faire une distinction entre biens fongibles et biens durables. En? n, la presentation du modele Mesange par Allard-Prigent et al. [2002] souligne egalement que la modelisation de la consommation dans le modele de la direction de la Prevision necessite l’introduction d’une indicatrice sur la periode 1988-1995. Les modeles univaries en series temporelles rendent ainsi bien compte de la dynamique de l’epargne jusqu’en 1988, mais concluent a un repli de l’epargne des menages au cours de la derniere decennie, en lien avec la hausse des indices boursiers, le repli du chomage et la poursuite de la desin? tion. Ces estimations concluent en fait a une rupture de comportement des menages francais a la ? n des annees 1980 : un test de Chow recursif rejette la stabilite du modele avec un niveau de con? ance de 90 %, le point de rupture etant situe autour de 1990. Au total, depuis le debut des annees 1990, le mouvement speci? que du taux d’epargne des menages francais demeure mal explique par les modelisations temporelles. Aucun des facteurs explicatifs envisages dans la litterature (liberalisation ? nanciere a partir de 1986 ; epargne de recaution, dans un contexte de montee ou de persistance a un niveau eleve du chomage ; mecanismes d’« effets de richesse »), pris isolement, ne permet de rendre compte de la dynamique du taux d’epargne au tournant des annees 1990. En outre, aucun de ces facteurs explicatifs potentiels n’est speci? que a la France. La liberalisation ? nanciere a concerne tous les pays europeens, de meme que la montee du chomage au debut des annees 1990.
4. 2. Les heterogeneites de la France au sein du panel L’evolution speci? que du taux d’epargne des menages francais depuis la ? des annees 1980 est peut-etre due a une difference de comportement d’epargne entre les menages francais et ceux des autres pays de l’OCDE consideres. Dans le cadre du modele commente precedemment, le test de Fisher d’egalite du comportement d’epargne des menages francais au comportement des autres pays rejette l’homogeneite de comportement au seuil de signi? cativite de 5 %6. L’etude des heterogeneites entre la France et l’ensemble des autres pays du panel peut etre prolongee et affinee en testant l’hypothese d’heteroge6.
La valeur de la statistique de Fisher vaut 2,17 ; l’hypothese d’homogeneite est par consequent rejetee au seuil de 5 %. Cette approche conclut a une heterogeneite de comportement d’epargne entre les menages francais d’une part, et les menages des autres pays d’autre part vis-a-vis de trois variables explicatives retenues precedemment : le solde public, le taux de chomage et le taux d’interet reel de court terme.
La prise en compte de ces heterogeneites nous amene logiquement a estimer un nouveau modele, plus general, permettant pour la France un comportement speci? que au sein du panel vis-a-vis de l’epargne publique, du taux de chomage et du taux d’interet reel de court terme. Les resultats sont presentes dans le tableau 4. a de l’annexe 4. Etant donne le faible nombre de points disponibles pour la France, l’estimation des parametres speci? ques a la France est entachee d’imprecision. En particulier, les variables sur lesquelles porte l’heterogeneite de comportement apparaissent non-signi? atives. Toutefois, il demeure interessant de comparer la sensibilite du taux d’epargne en France et dans l’ensemble des autres pays aux variables sur lesquelles porte l’heterogeneite. Concernant le solde public, les differences de comportement entre la France et les autres pays semblent peu marquees au vu des coefficients obtenus. L’absence d’in? uence apparente du taux d’interet reel de court terme sur l’epargne des menages en France est a mettre en perspective avec des etudes de type univarie concernant speci? quement le cas francais : les aux d’interet n’auraient eu d’impact sur l’utilisation du revenu des menages qu’a partir du milieu des annees 1980 du fait de la liberalisation ? nanciere7. Il serait donc logique, dans une etude sur longue periode comme celle-ci, de ne pouvoir mettre en evidence un effet du taux d’interet sur le taux d’epargne des menages. 4. 3. L’in? uence des determinants de long terme sur l’evolution du taux d’epargne des menages en France Comme pour les autres pays du panel, il est possible de mettre a l’epreuve notre modelisation en calculant les contributions des differents determinants a l’evolution du taux d’epargne des menages en France.
La France ayant un comportement d’epargne different des autres pays, cet exercice peut etre realise dans le cadre du modele autorisant l’heterogeneite entre la France et l’ensemble des autres pays pour certaines variables. L’evaluation des contributions des determinants aux variations du taux d’epargne des menages en France est particulierement decevante. Les determinants de long terme rendraient compte d’une stabilisation du taux d’epargne des menages entre 1988 et 1995, alors qu’une hausse de 4,3 points est enregistree sur cette periode. En outre, ils suggereraient un 7. Voir par exemple Bonnet et Dubois [1995] ou Allard-Prigent et al. 2002]. La hausse de 4,3 points du taux d’epargne des menages francais entre 1988 et 1995 n’est que partiellement expliquee par les evolutions du solde public. La contribution sur la periode 1988-1995 de l’aggravation du de? cit public a la hausse du taux d’epargne des menages est particulierement forte en France (0,9 point) et va dans le sens du relevement du taux d’epargne des menages.
Toutefois, cet effet est en partie compensee par le relevement de la ? scalite directe qui peserait de – 0,5 point sur l’epargne des menages au cours de la periode. Le redressement du taux de chomage, quant a lui, n’aurait pas in? uence la dynamique du taux d’epargne des menages francais. En outre, le vieillissement de la population francaise aurait plutot pese dans le sens d’une baisse sur le taux d’epargne des menages (– 0,3 point), tout comme le processus de desin? ation (– 0,3 point). Au total, si le facteur desepargne publique a vraisemblablement in? ence le relevement du taux d’epargne des menages en France entre 1988 et 1995, il ne rend pas entierement compte de ce mouvement dans les simulations. Dans la seconde moitie des annees 1990, la poursuite de la hausse du taux d’epargne des menages n’est pas expliquee par les determinants communs du taux d’epargne des menages a moyen terme. Sur cette periode, pratiquement tous les facteurs de long terme exercent une pression a la baisse sur le taux d’epargne des menages francais : — la reduction tres consequente du de? cit public et le relevement de la ? calite directe (contribution cumulee de – 3,4 points) — le repli de l’in? ation et du taux de chomage (contribution cumulee de – 0,2 point) — le vieillissement de la population (contribution de – 0,4 point) Au total, l’estimation suggere un repli de – 3,1 points entre 1995 et 2001. La hausse de 0,3 point du taux d’epargne francais sur cette periode est par consequent loin d’etre expliquee par les determinants de moyen terme mis en evidence dans cette etude. On peut toutefois conclure de ces resultats que, dans le cadre actuel d’un nouveau creusement des de? cits publics, d’un allegement de la ? calite directe et d’une nouvelle hausse du taux de chomage, il est probable que la pression a la baisse d’autres facteurs (vieillissement et faiblesse des taux d’interets reels) n’entraine pas une reduction du taux d’epargne des menages a horizon de 2 ou 3 ans. * * * Cette etude valide, en comparaison internationale sur un panel de pays, un effet neo-ricardien et un effet demographique sur les decisions d’epargne
Les resultats econometriques souffrent de certains defauts qui tiennent a la particularite du panel utilise. D’une part, le nombre de pays etudies est restreint (14 pays), ce qui limite l’information contenue dans la dimension inter-individuelle. Cependant, la demarche utilisee permet de travailler sur donnees annuelles en utilisant un nombre d’observations relativement eleve, exercice qui n’est pas possible en etudiant chaque pays isolement. Ainsi, cette etude souligne le poids des differents facteurs de moyen terme dans la formation de l’epargne dans plusieurs pays de l’OCDE, comme l’Allemagne, l’Italie et les Etats-Unis.
Les simulations demeurent, pour autant, relativement decevantes. En outre, bien qu’elle mette en evidence une heterogeneite de comportement des menages francais par rapport a ceux des autres pays de l’OCDE, cette etude ne permet pas d’interpreter entierement les mouvements du taux d’epargne des menages en France depuis 1988. Elle offre toutefois comme piste d’interpretation du relevement du taux d’epargne des menages sur cette periode, le mouvement de desepargne publique. References bibliographiques ALLARD-PRIGENT C. , AUDENIS C. BERGER K. , CARNOT N. , DUCHENE S. , PESIN F. 2002], « Presentation du modele MESANGE », Document de travail de la Direction de la Prevision, mai 2002. BARRO R. [1974], « Are Government Bonds Net Wealth ? », Journal of Political Economy, novembre-decembre, vol. 82, n° 6, p. 1095-1117. BARRO R. [1989], « The Ricardian Approach to Budget De? cits ? », Journal of Economic Perspectives, spring, vol. 3, n° 2, p. 37-54. BLANCHARD P. [2001], « Variables instrumentales et moments generalises avec SAS-IML », Document de travail ERUDITE, n° 00-0. BLANCHARD P. [2001],« L’econometrie des donnees de panel avec SAS », Document de travail ERUDITE n° 00-01. BONNET X. , DUBOIS E. 1995], « Peut-on comprendre la hausse imprevue du taux d’epargne des menages depuis 1990 ? », Economie et Prevision, n° 121, p. 39-58, 5/1995. BOONE L. , GIORNO C. , RICHARDSOn P. [1998], « Stock market ? uctuations and Consumption Behaviour : some Recent Evidence », OECD Working Paper, n° 208. CALLEN T. , THIMANN C. [1997], « Empirical Determinants of Household Saving : Evidence from OECD Countries », IMF working paper,WP/97/181. Collectif [1998], « La demande des menages, in Structures et proprietes de cinq modeles macroeconomiques francais », Economie et Prevision, n° 134. MASSON P. R. , BAYOUMI T. , SAMIEI H. 1995], « International Evidence on the Determinants of Private Saving », International Monetary Fund Working Paper, 95/51.