Un ancien ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas, et un ancien ambassadeur qui a servi notamment en Somalie, Charles Crettien, s’unissent pour dénoncer les dérives actuelles de la diplomatie française. Point de départ, la nouvelle politique de défense russe annoncée dès mars 201 2 par le président Poutine sonne le glas d’une ère de détente et de désarmement initiée sous Gorbatchev. Prenant en considération le rôle déterminant que joue la Russie sur la scène internationale, les auteurs passent succinctement en revue la plupart des points chauds de la planète • Syrie, Moyen-Orient,
Maghreb, Sahel, sans oublier l’Afrique subsaharienne mais aussi la Colombie et la Thal être appréhendés en comme celles des int en Libye et au Mali. p g Is doivent selon eux ns du conflit syrien, Afghanistan, en Irak, Dans ce qui ressemble à un plaidoyer pour une nouvelle diplomatie fondée sur le dialogue avec la Russie et ses alliés, ils soulignent les dangers suscités par le recours au discours religieux dans le contexte international tout en condamnant les improvisations d’une diplomatie française discréditée par le comportement belliciste et contradictoire des dirigeants français.
Kosovo : le « champ des merles » de l’Europe… Officier des forces spéciales lorsque la France bombarde la
C’est aussi le récit d’un naufrage diplomatique européen. Les négociations de Rambouillet sont biaisées ; la France finit par s’aligner sur les positions de Bill Clinton et de Madeleine Albright. Derrière les escadrons de la cavalerie légère française, le colonel Hogard voit l’US Army installer au Camp Bondsteel sa plus grande base militaire en Europe. Avec cette grande Albanie, il voit renaître la puissance turque en Europe (au grand dam des Grecs et des Macédoniens) et dénonce le viol de la résolution 1244 de l’ONU, garante de l’intégrité territoriale serbe.
Si cet essai percutant et parfois poignant est écrit par un officier révolté, l’auteur reste lucide sur la personnalité de Milosevic et les exactions serbes au Kosovo. Ce constat objectif bien que pessimiste est porté par un style autobiographique pétri de culture. L’Europe est morte à Pristina de Jacques Hogard va ? l’essentiel, il sait choisir les anecdotes marquantes et alterne petite et grande histoire par un va-et-vient très rythmé. C’est le privilège de ceux qui écrivent l’histoire sur le terrain. Cela méritait sans doute un peu plus que 100 pages au format poche. 2