Les jeux dangereux a l’ecole

Les jeux dangereux a l’ecole

JEUX DANGEREUX A L’ECOLE Sommaire I PRESENTATION ET CARACTERISTIQUES DES «JEUX» DANGEREUX ET DES PRATIQUES VIOLENTES Les « jeux » de non-oxygenation ; Description ; Consequences physiques et psychologiques ; Facteurs associes Les pratiques violentes ou les « jeux » d’agression ; Description Le happy slapping ; Consequences physiques et psychologiques ; Facteurs associes Quelques chiffres II LES SIGNES D’ALERTE Pour les « jeux » de non-oxygenation ; Signes physiques ; Signes comportementaux Pour les « jeux » d’agression ; Signes physiques ; Signes comportementaux

III PREVENIR, INTERVENIR, AGIR Les prises de risques : de l’enfance a l’adolescence Quel message transmettre ? Delivre par qui ? A qui ? Demarche a suivre en cas d’incident ou d’accident ; Soutenir en premier lieu l’eleve victime ; Engager une demarche de prevention ; Aborder l’accident ou l’incident avec les eleves Le devoir de surveillance PRESENTATION ET CARACTERISTIQUES DES « JEUX » DANGEREUX ET DES PRATIQUES VIOLENTES On distingue deux types de « jeux » dangereux et de pratiques violentes : les « jeux » de non-oxygenation et les « jeux » d’agression.

Leur identification est rendue difficile par les multiples appellations donnees par les enfants et adolescents, alors qu’il s’agit souvent d’une meme pratique ou

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de la recherche de memes effets. LES « JEUX » DE NON-OXYGENATION ; Description Les « jeux » de non-oxygenation ou d’asphyxie, de strangulation, de suffocation sont appeles de plusieurs noms : trente secondes de bonheur, reve bleu, reve indien », « jeu » du cosmos, « jeu » des poumons, « jeu » de la tomate, de la grenouille… Le plus connu est le « jeu » du foulard.

Ce type de « jeu » consiste a freiner l’irrigation sanguine du cerveau par compression des carotides, du sternum ou de la cage thoracique, pour ressentir des sensations intenses, des visions pseudo hallucinatoires. Dans la plupart des cas, il n’existe pas de role defini en tant que victime ou agresseur car la relation peut s’inverser : l’etrangleur devient alors l’etrangle. Cependant, il a ete rapporte que certains jeunes ont pratique ce « jeu » sous la contrainte ou la pression d’un groupe.

Mais l’enfant peut aussi reproduire seul l’etranglement grace a un lien quelconque, avec un risque accru de strangulation et de pendaison dont les consequences sont irreversibles puisque, comme il est seul, personne ne pourra le reveiller. ; Consequences physiques et psychologiques Les symptomes post-anoxiques (privation severe d’oxygene) sont nombreux et variables selon la duree de l’anoxie. Celle-ci peut aussi conduire a un coma profond, voire a la mort. Le risque de mort est  d’autant plus grand que l’enfant reproduit ce « jeu » seul a son domicile.

La pratique intensive et repetee du « jeu du foulard » peut alors etre a l’origine d’un veritable comportement de dependance, qui pousse l’enfant ou le jeune a rechercher toujours plus de sensations par le biais de l’auto-asphyxie. ; Facteurs associes Selon les resultats de plusieurs etudes menees a partir d’une pratique clinique et de recherches internationales, ces « jeux », bien que comportant un risque mortel indeniable, sont pratiques par des jeunes qui ne sont pas decrits comme suicidaires. Bien au contraire, ces jeux sont utilises pour eprouver des sensations intenses qui donnent aux jeunes un sentiment d’existence.

Ils se mettent en danger, sans avoir reellement conscience, ni penser aux consequences negatives de ces pratiques. Les jeunes qui recherchent ce type de « jeux » ressentent un attrait pour d’autres comportements a risques : experimentation des toxiques, prise de risque en vehicule motorise, dans le domaine sportif…. Ils sont souvent decrits comme « casse-cou », curieux, vifs et aimant les nouvelles experiences, meme si elles sont dangereuses ou interdites. On note 3 types de profils parmi ces jeunes : les occasionnels, les reguliers et les sujets les plus fragiles. gt; Les occasionnels : ils sont motives par la curiosite ou agissent sous la contrainte de l’effet d’un groupe. ; Les reguliers : ils recherchent surtout des sensations et sont souvent amenes a pratiquer a domicile. Le danger est que cette excitation entraine, dans certains cas, l’apparition d’un certain degre de dependance. ; Les sujets suicidaires et/ou ayant une personnalite fragile : ils sont tres rares mais, dans ce cas, le risque d’accident et de deces est tres eleve. Ils pratiquent souvent le « jeu », plusieurs fois par semaine, voire par jour, et presentent une symptomatologie depressive. LES PRATIQUES VIOLENTES OU LES « JEUX »

D’AGRESSION ; Description Le denominateur commun des « jeux » d’agression (hetero-agressifs) est l’usage de la violence physique gratuite, generalement par un groupe de jeunes envers l’un d’entre eux. On distingue les jeux intentionnels et les jeux contraints. ; Les « jeux » intentionnels Tous les enfants participent de leur plein gre aux pratiques violentes. Quelques exemples de ce type de « jeu » : Le « jeu » du cercle infernal, le « jeu » de la cannette, le « jeu » du mikado, le bouc emissaire, le petit pont massacreur ou la melee, le jeu du jugement, le petit pont boulette, la tatane… Le principe est toujours le meme.

Au sein d’un cercle de jeu, un objet est lance ; le joueur qui ne le rattrape pas devient la victime et est alors roue de coups par les autres joueurs. ; Les « jeux » contraints L’enfant qui subit la violence du groupe auquel il n’a pas choisi de participer. Il est clairement identifie comme une victime puisqu’il n’a pas donne son consentement. . Quelques exemples de ces « jeux » contraints : – le « jeu » des cartons rouges, le « jeu » de la ronde ; – le « jeu » de la mort subite ou de la couleur : un enfant qui porte le plus grand nombre de vetements de la couleur designee le matin est frappe et humilie toute la journee ; le « jeu » du taureau : un groupe d’enfants ou d’adolescents foncent, tete baissee, sur un enfant designe ; – le « jeu » de Beyrouth : des enfants demandent a un autre la capitale du Liban. Si l’enfant ne sait pas repondre a cette question, il est frappe sur ses parties masculines ; – le « happy slapping », en francais « joyeuses claques » : il s’agit d’une pratique consistant a filmer, a l’aide de son telephone portable, une agression perpetree par surprise, puis de proceder a la diffusion de ces images.

Cette pratique, outre les violences physiques, vise egalement a porter atteinte a la dignite et a l’image de la victime. Le « happy slapping » Un acte grave puni par la loi Le « happy slapping » consiste a enregistrer et a diffuser des images de violence. Les nouvelles dispositions legislatives prevues par la loi du 5 mars 2007 relative a la prevention de la delinquance (article 222-33-3 du code penal), precisent les peines encourues par les auteurs de ces infractions. 3 ans d’emprisonnement et 45 000 €d’amende

Ces sanctions sont particulierement lourdes puisque toute violence, meme legere, est punie de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende, des lors qu’elle est commise sur un mineur de moins de 15 ans, une personne vulnerable ou une personne chargee d’une mission de service public, comme un enseignant. Sont egalement punis par la loi : ; le fait d’enregistrer et de diffuser des images de violence ; ; le fait de diffuser l’enregistrement de telles scenes. Ces infractions sont tres largement le fait de lyceens et meme de collegiens.

Aussi convient-il de sensibiliser les eleves et leurs parents a la gravite de ces actes et de les informer des sanctions auxquelles s’exposent leurs auteurs. Un diaporama simple et comprehensible par tous est mis a disposition des equipes educatives, parents et partenaires, sur le site Eduscol : http://eduscol. education. fr ; Consequences physiques et psychologiques Qu’ils soient intentionnels ou contraints, ces jeux peuvent avoir des consequences graves et diverses : hematomes, fractures, sequelles neurologiques, voire mener a la mort. Les victimes de ces jeux peuvent presenter des manifestations psycho-traumatiques troubles du sommeil, reviviscence de l’evenement traumatique, idees noires – ainsi que des symptomes anxiodepressifs susceptibles d’evoluer vers l’apparition d’une phobie scolaire, de pensees suicidaires, avec parfois des passages a l’acte. ; Facteurs associes Il existe peu de travaux portant sur les enfants agresseurs et sur les enfants victimes de ces « jeux ». Toutefois, plusieurs etudes ont permis de confirmer certaines caracteristiques, qu’il s’agisse des victimes et/ou des agresseurs. Les victimes Ce sont generalement des enfants anxieux, timides, soumis, qui apparaissent comme des proies faciles.

Ils ne se defendent pas et deviennent tres rapidement des boucs emissaires. D’autres victimes, a l’inverse, ne sont pas timides mais possedent certaines qualites, sur le plan physique, scolaire, socio-economique…, qui peuvent attiser la jalousie et l’excitation. Elles peuvent aussi se presenter comme provocatrices. Les agresseurs Dans leur tres grande majorite, il s’agit surtout de garcons. Les filles peuvent, elles aussi, exercer une violence, meme si celle-ci se manifeste surtout sur le plan psychologique ou emotionnel. Parmi ces agresseurs, on peut distinguer deux profils : les agresseurs actifs et les agresseurs passifs. Les agresseurs actifs et/ou initiateurs, sont decrits comme des enfants dominateurs et charismatiques qui presentent parfois un trouble du comportement antisocial se traduisant par de frequentes attitudes transgressives et violentes. Ce sont des enfants souvent reperes comme ayant un fort besoin  de sensations fortes, une grande impulsivite, une tendance a s’emporter. – Les agresseurs passifs ne presentent pas de telles caracteristiques. Ils sont surtout entraines par l’effet de groupe qui les pousse a devenir violents sous le regard de leurs camarades et du leader charismatique.

Certains d’entre eux peuvent presenter un profil de personnalite dependante, manquant d’assurance. Des lors, la peur de represailles peut s’averer particulierement efficace sur ces jeunes. Quelques chiffres sur les jeux de non-oxygenation On ne peut dire avec rigueur combien de jeunes s’adonnent a ces « jeux » dangereux ni, a fortiori, combien en sont morts. Les resultats d’une enquete recente realisee par le SMUR pediatrique (service mobile d’urgence et de reanimation) Necker-enfants malades aupres des SAMU de France et des SDIS (services departementaux d’incendie et de secours) donnent les resultats suivants : gt; 63 SAMU (sur 97) et 48 SDIS (sur 91) ont repondu. ; Pour l’annee 2005 : – 9 cas ont ete rapportes dans les departements de l’Ain, de l’Aveyron, des Yvelines, des Hauts-de-Seine, et du Val-de-Marne ; – tous sont des garcons ages de 7 a 16 ans ; – 6 sont decedes (1 sur place, 5 en reanimation). ; 5 cas ont ete signales pour l’annee 2004. Ce recensement ne fait apparaitre que les enfants et adolescents victimes de ces pratiques dont l’etat a necessite une prise en charge medicale.

Toutefois, selon les associations de parents d’enfants victimes de « jeux » de non-oxygenation, les chiffres seraient nettement superieurs. En effet, ce type de jeu se pratique hors du controle des adultes et ses consequences sont souvent interpretees en terme « d’accidents ». Les deces sont generalement assimiles a des suicides (ex. pendaisons). LES SIGNES D’ALERTE La connaissance des signes d’alerte est une information importante a donner aux adultes. Il convient de garder a l’esprit que l’apparition de l’un ou plusieurs de ces signes ne signifie pas que l’enfant ou l’adolescent s’adonne obligatoirement a l’un de ces jeux.

Il ne s’agit la que de rassembler un certain nombre d’elements d’information, d’alerter sur la convergence de signes destines a favoriser une certaine vigilance des adultes sur ces pratiques. POUR LES « JEUX » DE NON-OXYGENATION, ON PEUT RETROUVER LES SIGNES PHYSIQUES ET COMPORTEMENTAUX SUIVANTS ; Signes physiques – traces rouges autour du cou ; – joues rouges ; – violents maux de tete a repetition ; – troubles visuels passagers (mouches volantes, vision floue…) ; – bourdonnements d’oreilles, sifflements ; – fatigue ; – defaut de concentration, oublis, absences breves de la conscience, defaut de la memoire recente. gt; Signes comportementaux – decouverte d’un foulard, d’une echarpe, d’une corde, d’une ceinture, d’un lien quelconque, que l’enfant garde et veut garder sur lui en permanence, ou qui traine sans raison aupres de lui ; – agressivite soudaine, violence verbale et/ou physique ; – isolement, repli sur soi ; – questions posees par l’enfant sur les effets, les sensations et les risques de la strangulation. POUR LES « JEUX » D’AGRESSION, UN CERTAIN NOMBRE DE SIGNES PEUT ALERTER SUR UNE EVENTUELLE PARTICIPATION ACTIVE OU PASSIVE DE L’ENFANT A CE TYPE DE JEU ; Signes physiques – blessures, traces de coups, vetements abimes, vols ; manifestations neurovegetatives-somatiques : sueurs, tremblements, douleurs abdominales, nausees… ; Signes comportementaux – presence de manifestations anxieuses : troubles du sommeil, refus d’aller en classe… – agressivite soudaine, violence verbale et/ou physique. Ce travail d’investigation est d’autant plus necessaire que la demande d’aide de la part des victimes de ces « jeux » dangereux est rarement orientee vers les adultes, et surtout vers les parents. Aussi le reperage de ces signes est-il une priorite pour ceux-ci comme pour les professionnels (personnels enseignants, sociaux et de sante, educateurs, psychologues…)..

Les prises de risques : de l’enfance a l’adolescence Patrice HUERRE, psychiatre Gregory MICHEL, professeur de psychopathologie «La prise de risque existe des l’enfance, alors qu’elle semble surtout presente a l’adolescence. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un non controle du comportement, d’une agitation non regulee, qui conduisent l’enfant a se mettre en danger en grimpant, en sautant, avec, a la cle, le risque d’accident. Progressivement, de par ses experiences, l’enfant prendra davantage conscience de ses aptitudes, mais aussi des consequences de ses actes, alors que, le plus souvent, il y a une meconnaissance des risques.

Rappelons aussi qu’avant l’age de 8 ans, l’enfant n’a pas une conscience claire de la notion de mort, et surtout de son caractere irreversible, donnant ainsi a ces conduites une signification differente de celles mises en place chez l’adolescent. A l’adolescence, la prise de risque revet un caractere naturel. C’est, pour l’adolescent, une maniere d’explorer ses capacites nouvelles et le monde environnant. Il s’agit de mettre a l’epreuve ce qui a ete experimente auparavant, dans l’enfance, pour s’approprier les limites de ses possibilites actuelles et de ce qui est accepte par la famille, l’ecole, la societe.

Il convient donc de reconnaitre la prise de risque comme une maniere habituelle d’etre a l’adolescence. Plus le jeune aura des bases bien etablies et une image de lui-meme acceptable, moins les mises en danger seront nombreuses ou importantes. Toutefois, ces risques peuvent parfois prendre la forme d’agissements mettant en danger sa propre existence, que ce soit en raison d’une vulnerabilite individuelle ou de facteurs d’entrainement par un groupe d’appartenance, facteurs tres influents a cet age : la conduite dangereuse d’engins a deux roues, l’experimentation de l’alcool ou de drogues en ont des exemples. Les « jeux » dangereux et les pratiques violentes relevent egalement de ces conduites a risques. Dans une certaine mesure, la prise de risque peut etre apprehendee comme une conduite sociale : elle permet a l’adolescent d’exister aux yeux de ses camarades, elle releve du rite de passage de l’enfance a l’adolescence, mais aussi et surtout, elle peut etre comprise comme une conduite ou le jeune, de facon reactionnelle, recherche son independance, son autonomie.

Dans cette perspective, la prise de risque devient le moyen de se distinguer des autres et n’est pas pathologique. Au contraire, elle signe le besoin de grandir, de prendre de la distance vis-a-vis de ses parents, du monde adulte. A l’inverse, on pourra tout aussi bien se montrer vigilant vis-a-vis des jeunes trop silencieux, trop solitaires, qui semblent eviter cette confrontation au risque. En effet, prendre des risques a l’adolescence, c’est aussi chercher a se sentir exister.

En conclusion, si la prise de risque a l’adolescence est necessaire, il faut etre attentif aux derives possibles : ces conduites et ces « jeux » se deroulent entre jeunes, a l’abri des regards des adultes et sans aucun controle ni encadrement, alors qu’ils presentent un veritable danger. PREVENIR, INTERVENIR, AGIR L’intervention en milieu scolaire, decidee par le directeur d’ecole et l’inspecteur de l’Education nationale, responsable de circonscription, ou le chef d’etablissement, se doit d’etre integree dans le cadre d’une prevention globale des conduites a risques.

Plusieurs experiences ont deja demontre a quel point les interventions aupres des enfants ne peuvent donner pleinement leur effet s’il n’y a pas une demarche de reflexion et de mise en coherence des adultes, parents et membres de la communaute educative dans son ensemble. QUEL MESSAGE TRANSMETTRE ? Le message doit apporter la connaissance des signes d’alerte sur ces pratiques, rappeler les dangers qui y sont lies. Il doit egalement integrer des elements de comprehension sur ce qui se joue, aux differents ages, en termes de recherche de soi et de ses limites.

Il doit aussi etre ajuste a la gravite de la situation. En effet, il n’existe pas un seul type de message pour toutes les situations. DELIVRE PAR QUI ? A QUI ? L’information doit etre fiable et adaptee. Elle peut etre apportee par des adultes de l’institution (directeur d’ecole, chef d’etablissement, enseignant, conseiller principal d’education, medecin, infirmier(ere),  assistant(e) de service social, psychologue scolaire… ) ou par des professionnels exterieurs, a condition ue leur qualification a intervenir sur le sujet soit bien etablie prealablement. Cette information s’adresse avant tout aux adultes de reference de l’enfant, c’est-a-dire aux parents, mais egalement aux professionnels : membres de la communaute educative, representants des milieux associatifs, sportifs… Elle constitue un prealable indispensable pour que ceux-ci puissent poursuivre le dialogue avec les eleves et pour que les parents puissent, de maniere individualisee, repondre aux questions de leur enfant et/ou adolescent.

C’est seulement apres qu’une premiere reflexion s’est engagee avec les adultes que l’on pourra envisager, si cela s’avere necessaire, une intervention en direction des eleves eux-memes. Cette intervention doit etre mise en place soit apres un accident ou un incident, soit apres qu’un membre de l’equipe educative a repere de telles pratiques ou initiations a ces pratiques. Elle doit repondre egalement a la demande de parents ou d’autres partenaires accueillant des enfants, dans un cadre peri scolaire par exemple. DEMARCHE A SUIVRE EN CAS D’INCIDENT OU D’ACCIDENT

Le directeur d’ecole ou le chef d’etablissement doit, en cas d’incident ou d’accident lie a ces pratiques, mettre en ? uvre deux types d’intervention : d’abord aupres de l’eleve victime, ensuite en direction des autres eleves. > Soutenir en premier lieu l’eleve victime Il convient : – d’apporter un soutien immediat a l’eleve ; – de prevenir ses parents ; – de les informer qu’ils peuvent porter plainte aupres des services de police ou de gendarmerie, soit directement aupres du procureur de la Republique ; – de les informer qu’ils peuvent prendre contact avec ’association locale d’aide aux victimes adherentes de l’INAVEM ; – d’accompagner le retour de l’eleve concerne, par exemple en designant un adulte referent. L’aide aux victimes La delegation aux victimes, inauguree en octobre 2005, a pour mission de travailler sur l’amelioration des conditions d’accueil des victimes et du public par les services de police et unites de gendarmerie. Plusieurs dispositifs se completent desormais, avec notamment la presence, dans chaque direction departementale de la securite publique et chaque groupement de gendarmerie, d’un correspondant departemental d’aide aux victimes. gt; Engager une demarche de prevention Il convient ensuite de prendre en compte ce type de pratiques, de ne pas ignorer ce phenomene, mais, bien au contraire, d’engager une demarche de prevention, dans les meilleurs delais, mais sans precipitation, en respectant le processus suivant : – designer l’adulte referent, c’est-a-dire la personne « ressource » ; – travailler le contenu de l’intervention avec la communaute educative et eventuellement les partenaires exterieurs ; – informer l’ensemble des parents d’eleves de cette demarche ; envisager systematiquement une intervention en binome (intervenant et membre de la communaute educative). Les modalites de cette intervention peuvent etre preparees en prenant appui sur le comite d’education a la sante et a la citoyennete (CESC) qui elabore, dans chaque etablissement scolaire, un plan de prevention de la violence. C’est au sein de ce comite que doivent etre identifiees les ressources qui pourraient etre sollicitees, si cela s’averait necessaire (adulte referent, parents, membres de la communaute educative, associations…). ; Aborder l’accident ou l’incident avec les autres eleves

Il faut bannir les exposes magistraux et ne pas emprunter une forme spectaculaire, comme on peut le voir dans certains traitements mediatiques de ce type de probleme. Il convient en effet de ne pas donner une importance excessive a un phenomene dont encore, fort heureusement, beaucoup d’enfants n’ont pas connaissance et dont ils pourraient alors se sentir « exclus ». Il faut garder a l’esprit le risque d’incitation que pourrait alors provoquer une sur exposition de ces pratiques. Le message adresse aux jeunes ne doit etre ni incitatif, ni moralisateur.

Il faut au contraire ouvrir le debat et favoriser la communication, particulierement avec les adolescents, afin de leur permettre d’exprimer leurs eventuelles motivations a la pratique de ces « jeux ». Ne pas oublier les temoins Il importe enfin de ne pas negliger l’impact de tels incidents ou accidents sur des tiers ou des temoins passifs qui peuvent eprouver des sentiments de culpabilite, voire de honte, a ne pas avoir pu ou su intervenir. La confusion entre delation et assistance a personne en danger ou non denonciation de crime est tres frequente, en particulier a l’adolescence.

Le devoir de surveillance L’institution scolaire assume la responsabilite des eleves qui lui sont confies. Pour l’ecole primaire, la circulaire n° 97-178 rappelle que le devoir de surveillance incombe aux directeurs d’ecole et aux enseignants. Pour les colleges, l’obligation de surveillance est precisee dans la circulaire n° 96-248 du 25 octobre 1996. Ces textes rappellent, en particulier, l’attention qui doit etre portee aux moments ou les eleves ne sont pas en classe, pendant les recreations et les interclasses. © – Direction generale de l’enseignement scolaire