L’ouvrage de F. LEMOINE a ete redige en 2006, periode de transition, traduisant l’ascension fulgurante de l’economie chinoise avec une croissance a 2 chiffres, mais periode prealable a la crise dont sera affectee toutes les economies nationales avec ses premisses en juin 2008 liees aux prets hypothecaires americains et les metastases internationales du fait de l’imbrications interdependantes des economies de chaque pays.
Toute epoque se trouve a la jonction entre le passe et l’avenir, toute epoque est donc transition. En 2010, la lecture de « l’economie de la Chine » se fait avec le leitmotiv d’une transition d’un pays en pleine ascension. Introduction de l’? uvre : En 2006 la Chine se placait au 4eme rang mondial en terme d’economie et constituait la 3eme puissance commerciale en plein processus d’abandon du plan de marche au profit d’une deregulation. Le potentiel de la Chine est sa main ? vre qui a double depuis 20 ans pour representer une population de 770 millions de personnes. Cette main d’? uvre resulte d’un apport important des campagnes, resultant d’un exode rural que les pouvoirs publics tente de reguler. Enfin, le tournant politique consistant a accepter les capitaux etrangers pour financer les investissements industriels necessaires a la
L’introduction de l’ouvrage de Mme LEMOINE permet de placer le lecteur face aux defis auxquels la Chine est confrontee pour son avenir : · D’un point de vue interieur : reduire la fracture sociale qui existe au sein du pays avec la faiblesse du revenu moyen par habitant en favorisant l’augmentation du niveau de vie des chinois. · D’un point de vue exterieur : emergence et consequences sur les marches de l’economie chinoise. L’? vre de Mme LEMOINE se decompose sous une presentation retrospective de l’histoire chinoise et se cloture sur une analyse prospective du devenir de la Chine en ayant pris le soin d’analyser les facteurs contributifs a la croissance economique du pays. I. La voie chinoise de 1949 a 1978 Cette premiere partie relaye avec minutie les grands evenements historiques par lesquels la Chine a ete amenee a instaurer son regime communiste et les premisses qui conduiront a remettre en cause certains aspects du regime pour l’adapter aux besoins du Peuple et a la competitivite.
Cette analyse historique concise et precise permet au lecteur de maitriser en 23 pages les donnees socio-economiques auxquelles la Republique chinoise est confrontee et qui conduiront a remettre en cause le systeme tout en conservant son efficacite. * * * Le 1er octobre 1949, des habitants de Beijing se rassemblerent sur la place Tian’anmen pour celebrer la fondation de la Chine nouvelle. Mao Zedong, president du gouvernement populaire central, proclama solennellement la fondation de la Republique populaire de Chine. Les nouveaux dirigeants conclurent des 950, un pacte d’alliance avec l’URSS et entreprirent de transformer les structures du pays selon le modele et les methodes sovietiques : reforme agraire , collectivisation des terres et des grands moyens de production, octroi du statut d’egalite juridique des femmes avec les hommes. Dans les premieres mesures qui accompagnerent la fondation de la Chine nouvelle, le gouvernement chinois acheva la reforme agraire en procedant a la distribution d’environ 47 millions d’hectares de terre a 300 millions de paysans, soit 1/6 d’hectare par adulte.
Le premier plan quinquennal mis en ? uvre de 1953 a 1957 remporta un succes considerable : le revenu national enregistra un taux annuel de croissance de plus de 8,9 % et de nouvelles branches necessaires a l’industrialisation du pays, furent mises en place : constructions aeronautiques et automobiles, industries de machines lourdes et d’instruments de precision, fabrication d’equipements pour la metallurgie, exploitation des mines et industries siderurgiques des alliages d’acier de haute qualite et des metaux non-ferreux.
A cette epoque, les 2/3 du commerce se faisaient avec l’URSS. En 1958, une campagne de reformes est menee afin d’accelerer le rythme de la socialisation, impliquant une distanciation croissante par rapport au modele sovietique : « premier bond en avant » (1955-1956), « Grand bond en avant » (1957-1962), revolution culturelle (1966-1971). Le « Grand Bond en avant » tendait a mobiliser la Chine rurale et presenter au monde un socialisme chinois superieur a son homologue sovietique. Mao fit le constat d’un sous-developpement de la Chine en matiere industrielle.
L’elevation de la production agricole devait se faire conjointement avec celle de l’industrie en recourant a un modele stalinien d’industrialisation. La premiere commune populaire, creee au Henan, regroupait les paysans d’une centaine de cooperatives, dans le but de realiser de grands travaux d’irrigation. Pendant l’ete 1958 a eu lieu la generalisation du systeme des communes populaires (70 000 Renmin gongshe), chacune regroupant 10 a 12 cooperatives prenant alors le nom de « brigades ». Chaque commune comptait a peu pres 5 000 familles. Ces communes etaient des unites de production a la fois agricoles et industrielles.
Ce modele devait conduire la societe chinoise a l’autarcie. Mais des l’automne apparaissent des signes inquietants : retards au niveau de la moisson car les paysans absorbes par les chantiers ne peuvent rentrer les recoltes ; deceptions en ce qui concerne les petits hauts fourneaux, dont l’acier insuffisamment epure est souvent inutilisable. L’echec de ces reformes conduira a une famine a laquelle on impute plus de 30 millions de morts entre 1958 et 1960, et justifiera une prise de distance avec l’Union sovietique au debut des annees 1960, prelude a une rupture franche a partir de 1963.
Dans les annees 1966 a 1976, a lieu une ultime grande campagne initiee par Mao et sa femme Jiang Qing : « la Revolution culturelle » dont l’histoire retient une purge politique et une transformation ideologique de la societe chinoise. Les cadres de la Republique populaire sont consideres comme des bureaucrates qui opprimaient le peuple, dont il fallait faire table rase. La revolution culturelle se situe dans le prolongement du Grand Bond mais l’echec de ce dernier ayant ete patent dans le domaine rural, Mao a donc prefere laisser les campagnes a l’ecart de ce mouvement encadre par l’armee et un corps de defenseurs, les Gardes rouges.
Cela Provoqua la desorganisation totale de l’appareil d’Etat et le « sacrifice » d’une generation d’etudiants reeduques a la campagne. Neanmoins, sur le plan des finances publiques la Chine rembourse integralement sa dette a la Russie en 1966. L’ecrasement de la clique de Jiang Qing en octobre 1976 marqua a la fois la fin de la « revolution culturelle » et l’entree de la Chine dans une nouvelle epoque historique. A la mort de Mao Zedong, Hua Guo-feng est nomme a la tete du parti et du gouvernement.
Il est procede a l’arrestation de la « Bande des Quatre », instigatrice de la Revolution culturelle. 1978 : Deng Xiaoping, rehabilite apres avoir ete mis a l’ecart au moment de la Revolution culturelle, retrouve son poste de secretaire general du Comite central du Parti communiste chinois et initie une politique de reforme et d’ouverture vers l’exterieur. Des lors la Chine axe son travail sur l’edification de la modernisation. Elle a cree progressivement, en reformant son systeme economique et ses institutions politiques, une voie de modernisation socialiste qui lui est propre.
L’administration fixe les prix et les salaires, l’Etat assure le commerce exterieur, le financement se fait par le monde rural, l’exode rural est controle et prefere a une cohorte de chomeur en ville. 1978 : Traite de l’amitie avec le Japon. 1979 : Creation de zones economiques speciales destinees a attirer les investisseurs etrangers. Bilan de la Chine a la fin des annees 1970 : Actif Passif Augmentation des services collectifs : sante, education Pauvrete Assurance sociale minimale Faible augmentation de la production agricole Augmentation de l’esperance de vie Sous-nutrition
Revenu monetaire faible par habitant Faible consommation individuelle II. Vers l’economie de marche En 1979, Deng Xiaoping entreprend la Reforme economique en se placant sur la voie du socialisme a la chinoise. A cette occasion la Chine a connu des changements profonds. Son economie a pris un nouvel essor, et le niveau de vie de son peuple s’est eleve de facon significative. Decollectivisation agricole, retour a l’exploitation familiale des terres, octroi de primes et profits aux salaries, ouverture de la Chine aux capitaux etrangers et privatisation d’une bonne partie des proprietes d’Etat.
Dans le milieu des annees 1980, la Chine commence a s’orienter vers l’economie de marche, avec la creation de zones economiques speciales. En 1984 un systeme dualiste alliant le plan et le marche opere. Liberalisation des prix et decentralisation du commerce exterieur. Or, ce systeme generera des trafics, speculations et corruptions qui conduiront aux evenements de 1989, et a leur repression par l’armee. La reaction de la Chine suite a ces evenements sera condamnee par la communaute internationale, et aboutira a un gel des reformes jusqu’a l’effondrement du bloc de L’URSS en 1991.
En 1993, Jiang Zemin succede a Deng Xiaoping et continue les reformes. C’est une periode de stabilisation politique, de croissance de l’economie et de developpement de la diplomatie. Sous un schema de revolution capitaliste, que la spectaculaire croissance enregistree depuis les annees 1990 , et les rattachements sans heurts de Hong-Kong (1997) et de Macao (1999), conforteront : liberalisation des prix, reformes institutionnelles, bancaires et fiscales, regime de change, adhesion a l’OMC.
Les campagnes chinoises ont forge l’histoire de la Chine et renverse des dynasties. Le monde rural et les villages ont connu de profondes mutations, oscillant entre l’egalite dans l’acces a la terre et l’autonomie administrative. Le succes de Deng Xiaoping a ete d’amorcer ces reformes dans l’agriculture et d’en avoir fait beneficier les paysans. La production agricole a augmente rapidement et s’est diversifiee. Progressivement, les terres ont ete reprivatisees. Entre 1978 et 988, les paysans avaient connu un « age d’or » avant de voir leur sort se degrader, avec successivement « trois vagues de requisitions de terres » de la part des autorites locales, ce qui en a pousse beaucoup a s’exiler dans les villes. En effet, depuis 1985 environ, les reformes se font en partie sur le dos des paysans qui se sont vus imposer une quantite incroyable de taxes et corvees. Les politiques de fixation des prix des produits agricoles (ble versus riz) et industriels, incluant les prix des matieres premieres necessaires a l’agriculture (pesticides, engrais, diesel), ont aussi defavorise les paysans.
C’est ainsi que le taux de croissance de leur revenu, ronge par l’inflation, est tombe a moins de 1% entre 1989-1991, alors que leur revenu augmentait de pres de 5% par annee entre 1985 et 1988 et d’environ 15% annuellement entre 1978 et 1984 . Afin d’entrer dans l’organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine a du ameliorer les conditions d’investissement directs des etrangers (commerce de gros, detail, telecommunication, assurance…) mais aussi l’abaissement des tarifs douaniers.
L’adhesion, officiellement demandee par la Republique populaire de Chine le 10 juillet 1986, a couronne vingt ans d’un travail de reformes economiques soigneusement planifiees. Suite a de longues negociations, la Republique populaire de Chine a donc adhere a l’OMC le 11 decembre 2001, pour devenir officiellement membre de l’OMC au 1er janvier 2002. Comme defini lors des negociations, la Republique populaire de Chine s’est engagee a liberaliser son economie : · accorder un traitement non discriminatoire a tous les membres de l’OMC ; ne pas pratiquer de controle des prix a des fins de protection des producteurs ou fournisseurs de service locaux ; · dans les trois ans suivant l’adhesion, donner le droit a toutes les entreprises d’importer, d’exporter et de commercer librement avec l’etranger, avec un nombre limite d’exceptions ; · ne pas maintenir ou accorder de subventions a l’exportation sur ses produits agricoles. Le systeme fiscal transite d’un versement des benefices des entreprises au budget de l’Etat a un impot progressif.
Les entreprises au cours des annees 80 recevaient des objectifs planifies, mais pouvaient aussi produire hors plan. La volonte de l’Etat de se desengager s’est affirmee de plus en plus au cours des annees 90 ; ouverture du capital des societes, apparition des SA & SARL. De 1995 a 2003, le nombre de societes d’Etat ou controlees par l’Etat a diminue de moitie. En 1999 la revision constitutionnelle reconnait que les entreprises privees constituent une composante de l’economie et en 2004 l’inviolabilite de la propriete privee est consacree.
L’evolution du systeme bancaire traduit aussi les bouleversements institutionnels de la Chine :le systeme de la monobanque est abandonne au profit d’un systeme de banques commerciales par secteur (centrale, industriel et commercial, agricole, construction), responsables de leurs pertes et profits. TVA, impot sur le revenu, impot sur les societes (1/3%), taxation des dividendes, ces impots ont ete regis afin de lutter contre le deficit genere (contenu a –3% du PIB). De plus depuis 2003, il appartient aux banques et non plus au budget general de soutenir les entreprises.
III. Les structures de l’economie – Cette 3eme partie tend a analyser la population chinoise et son rapport au travail. Presentation du Peuple et de son evolution, puis analyse des secteurs d’activite dans lesquels la population active est employee. La population chinoise constitue de nos jours ? de la population mondiale, 1 314 milliards de personnes dont 92% sont des « Han », 55 minorites, appelees shaoshu minzu qui ont vacille entre l’integration et l’independance face au centre du pouvoir. 22 provinces et 5 regions.
Il a ete note une baisse de la mortalite, liee a l’amelioration des conditions de vie, hygiene et soin. De meme une baisse de la natalite depuis 1979 avec la politique de l’enfant unique qui se traduit par un ratio eleve de masculinite. Le probleme lie a l’essor des migrations rurales interfere avec la volonte de controler l’exode rurale, justifie par le fait qu’un exode represente un cout eleve avec la necessite de creer des infrastructures d’accueil ( logement et ecoles), ainsi que les prestations sociales. L’agriculture retient 40% de la population active, pourtant le livre fait le onstat que 20 % suffirait. Ce phenomene qualifie de sous-emploi traduit que 150 millions de personnes sont employees en trop dans cette filiere. L’objectif d’autosuffisance est respecte avec 95 % de consommation « grains ». Le livre procede alors a un descriptif de la suffisance des politiques agricoles avec une declinaison par denrees et par ressources energetiques (charbon, hydro-carbure). A titre d’illustration, il est pris en reference la mise en production du plus grand barrage hydroelectrique du monde : le barrage des Trois Gorges sur le cours du Yangtse Kiang, « Chang Jiang » ,
En 2004 le secteur tertiaire produisait 41 % du PIB. L’essor industriel en relation avec les capitaux etrangers est analyse selon les secteurs (metallurgie, textile, chimique, petrochimique, agro-alimentaire…). Exemple du secteur automobile qui s’est developpe grace aux capitaux etrangers et la presence des grands groupes etrangers (Toyota, Wolkswagen, PSA) grace a « des joints ventures » car la loi interdit la detention de plus de 50 % dans ce secteur. IV. Croissance economique et mutations sociales –
Les statistiques communiquees par les autorites chinoises, indiquent que le PIB aurait augmente de 9,5% par an de 1980 a 2005, soit une croissance de 8,5% par habitants. Cette croissance se maintient a un rythme eleve depuis des decennies. En 2006 la Chine se placait derriere les Etats-Unis d’Amerique (USA), le Japon et l’Allemagne avec 5% du PIB mondial . Mme LEMOINE precise que ces estimations doivent etre corrigees par le taux de change que l’on retient ; d’une maniere generale les autorites chinoises sous-evaluent la valeur du Yuan pour ne pas penaliser les exportations.
Selon la phrase tres explicite employee par l’auteur illustrant le sort du pays du milieu : « la Chine est devenue une grande puissance economique avant d’etre riche », cette assertion met le lecteur de position de percevoir tout le paradoxe de l’economie chinoise qui malgre sa fulgurance maintient un revenu par habitant tres faible. Les investissements se sont acceleres depuis 2002 avec les politiques expansionnistes des autorites locales, l’amelioration de la qualite de la main d’? uvre, et le transfert de l’agriculture vers d’autres secteurs comme l’industrie ou les services.
Enfin notons que la Chine peut continuer a connaitre une croissance importante en developpant la consommation des menages qui reste encore faible (40% du PIB en 2003). En matiere d’indicateurs de developpement humain tels qu’ils sont determines par la banque mondiale, la Chine fait partie des pays en developpement a revenus intermediaires. Force est de constater qu’en 2003 un dixieme de la population souffrait de sous-alimentation et 15 % vivait en dessous du seuil de pauvrete monetaire d’un dollar par jour.
Cette pauvrete est cotoyee par une classe aisee naissante ayant des attitudes de consommation calquees sur l’occident. Les depenses de l’enseignement representent 3,2% du PIB ; l’ecole primaire est obligatoire mais non gratuite, les pouvoirs publics temoignent d’une volonte d’augmenter les diplomes de l’enseignement superieur. Les depenses de sante quant a elles sont de plus en plus a la charge des patients avec des inegalites quant aux regions, et le milieu (ville/campagne). En 1998, le Gouvernement a mis en ? uvre un programme d’assurances sociales pour les travailleurs urbains.
Un systeme de protection sociale assis sur des cotisations patronales (20% de la masse salariale, 2% chomage et 6% pour l’assurance maladie) s’est difficilement mise en ? uvre et cherche son equilibre. Autrefois le systeme de retraite chinois reposait sur l’entreprise qui se chargees de verser les pensions. Les entreprises etant publiques, ce systeme revenait en fait a des pensions par l’etat. Mais depuis l’ouverture economique du pays, les entreprises sont devenues autonomes avec des risques de faillite et ses consequences sur les retraites.
Le gouvernement a donc reforme ce systeme. Il a ete mis en place un systeme classique a trois piliers ou le financement est partage entre le salarie et l’entreprise : la retraite, la base est financee par les cotisations des entreprises (20% de la masse salariale), a laquelle s’ajoute un compte personnel alimente par le salarie et les employeurs (11% salaire) et un systeme de retraite complementaire finance par les entreprises. Le systeme n’est pas centralise mais organise region par region.
Globalement on releve de nombreuses inegalites entre les villes et les campagnes, alors que le niveau de vie avait augmente jusqu’aux annees 80 dans les campagnes, l’ecart se creuse avec une extreme pauvrete, vivant a moins d’1 € par jour (110 a 220 millions de personnes). Les inegalites sont regionales, avec la predominance des villes cotieres et le recul des anciens poles industriels de l’ancienne Mandchourie. Au final, le chomage s’instaure et touche egalement les jeunes diplomes (30 millions). V. La Chine dans l’economie mondiale –
En 2004, les echanges exterieurs representaient 60% du PIB . A ce titre, la Chine s’imposait comme la 3eme puissance commerciale mondiale derriere les USA et l’Allemagne. Elle se placait en tant que 1er pays exportateur d’habillement et 2nd exportateur de textiles . Les nouvelles technologies de l’information et de la communication connaissent egalement un essor pour lequel Taiwan (modele dominant en la matiere) utilise des plates-formes de sous-traitance pour ses activites d’assemblage sur le continent.
De meme, la Chine commence egalement a ouvrir son marche interieur, et s’affirme de plus en plus en tant que marche, croisant une offre et une demande. Depuis 2003, les importations ont augmente (produits alimentaires, matieres 1ere, combustibles). A ce titre, la Chine represente 6 % des exportations mondiales. Cette demande pese essentiellement sur les produits manufactures (matiere plastique, tissus, composant electriques), et les biens d’investissement. Cela souligne au passage que la Chine est un pays d’assemblage, qui utilise les matieres premieres importees.
Sa consommation de petrole represente 7% de la consommation mondiale. La balance des paiements est excedentaire grace a l’excedent des echanges de marchandises. Cet excedent permet notamment de payer les interets de la dette exterieure. La Chine degage egalement une epargne nette . Les capitaux en devise etrangere entres dans le pays, ont permis a la Chine d’accumuler des reserves de change. A titre d’illustration les reserves de change en 2006 s’evaluaient a 900 milliards de $. Ces reserves sont placees en bons du Tresor americain, ce qui place la Chine au 2nd rang des creanciers des USA apres le Japon.
L’interet de devaluer la monnaie est au c? ur des preoccupations economiques de la Chine, l’auteur relate les enjeux lies a la politique monetaire du Yuan. Ainsi, les autorites americaines accusent la sous-evaluation du Yuan qui permet de maintenir artificiellement la competitivite des exportations. Le livre decline par la suite les rapports commerciaux qu’entretient la Chine avec differents territoires , en demontrant l’augmentation des echanges et du volume d’affaires, dans le textile, les produits electriques et electroniques notamment.
VI. La Chine, grande puissance du XXIe siecle – Ce chapitre permet au lecteur de comprendre les defis du XXIe siecle auxquels la Chine sera confrontee tels le probleme de la cohesion sociale, la reduction des inegalites, le chomage, et la fracture sociale. Dans ce chapitre l’auteur s’interroge a titre prospectif sur le 11eme plan quinquennal 2006-2010, dont les grands axes sont : la croissance equilibree, la reduction des inegalites, et la protection de l’environnement.
A ce titre la reduction energetique est un enjeu majeur face a une croissance energetique vorace ; avec notamment des besoins accrus en petrole. Les effets nefastes de la pollution sont vises dans le livre : les vehicules de la ville de Beijing qui representent 70% des causes de sa pollution ; les importants rejets de dioxyde de carbone du fait de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, petrole) ; le manque d’eau et la degradation de sa qualite, la deforestation et desertification du nord-est.
Neanmoins le protocole de Kyoto qui a ete ratifie, prevoit qu’en tant que pays en developpement, la Chine n’est pas tenue de reduire ses emissions de gaz a effet de serre. Deux axes apparaissent essentiels dans la continuation du developpement de la Chine : recentrer la consommation sur l’interieur en reduisant la dependance aux exportations et diminuer l’emploi dans l’agriculture, en operant des transferts vers l’industrie. Conclusion Depuis 1979, la Chine a tout fait pour reussir la modernisation de son economie : elle a abandonne le plan pour le marche, mobilise ses immenses ressources de main-d’? vre et tire parti de la mondialisation en devenant l’usine du monde. Neanmoins, la Chine est devenue grande puissance avant d’etre riche : l’exode rural et l’urbanisation y sont encore a leurs debuts. L’auteur souligne l’importance de l’augmentation de l’emploi dans le secteur informel de l’economie urbaine. De 1997 a 2003, les proportions passent de 30 a 100 millions de personnes travaillant dans le secteur informel, soit 38 % des emplois totaux. Cela s’accompagne d’emplois precaires sans contrat de travail ni couverture sociale.
En conclusion il est rappele que la Chine et l’Inde dominaient l’economie mondiale du XIXeme siecle, tout en ayant un revenu moindre par habitant. L’histoire des lors semble se repeter. La Chine va-t-elle reussir a passer d’une croissance forte a un developpement equilibre ? Comment peut-elle freiner l’aggravation des inegalites sociales et des disparites regionales ? Quelles vont etre les consequences du vieillissement de la population chinoise a partir de 2015 ?
La montee en puissance de la Chine bouleverse l’economie mondiale. Quels en sont les effets sur l’organisation des productions industrielles a l’echelle mondiale ? Quelles sont les consequences de la croissance chinoise sur l’equilibre du marche mondial de l’energie, sur l’environnement ? Au tant d’interrogations qui ne manqueront pas de retenir l’attention de la communaute internationale, sur un pays longtemps replie sur lui meme mais qui pour l’avenir rythmera la cadence mondiale.