Le théâtre, héritage de l’Antiquité, a été introduit en Europe dès le Moyen-Age et à immédiatement séduit. Son constant renouvellement, l’apparition de nouveaux genres tels que la farce et la tragi-comédie, en ont fait durant son apogée au XVIIeme siècle, un art incontournable source de divertissement. En effet lui seul sait rassembler et émouvoir autour d’un même thème toutes les classes sociales sans distinction que ce soit la noblesse, la bourgeoisie ou le peuple.
Art noble, la visée classique a fait du théâtre un art de la rhétorique formellement arfait, limitant de ce fait le théâtre à sa partie écrite, comme le dit si bien M. Arthaud (1896-1948) dans Le Théâtre et son double (1938) : « pou n’y a pas de possibilit occidental s’attache et fasse du théâtre et particulièrement d n OVE Ole est tout et il n que le théâtre . * 5 e perfection formelle Sni* to tout temps, rges ont voulu exploiter la totalité des possibilit s qu’ottre le théâtre en mettant l’accent sur la mise en scène indépendamment du texte.
La vision occidentale du théâtre se limite-t-elle à la simple ?locution du texte qui exalte la perfection formelle, au s’étend-t- elle aux multiples possibilités qu’offre la mise
Il a essentiellement consisté à mettre en avant la parfaite maîtrise de l’art de la parole de l’auteur, le sujet n’étant qu’une occasion. Ainsi la pièce Phèdre (1677) est un parfait exemple de la recherche de la perfection formelle que visaient tous les dramaturges classiques. Dans cette pièce, Jean Racine se sert d’un sujet classlque, le dilemme entre l’amour et la morale, pour étaler tout un éventail de procédés littéraires, comme en témoigne cet extrait de l’acte IV scène 6 (vers 1227 à 1230) : « Tout ce que j’ai souffert,/ mes craintes, mes transports,
La fureur de mes feux,/ Ihorreur de mes remords, Et d’un cruel refus,’ l’insupportable injure, N’était qu’un faible essai / du tourment que j’endure. » Les rime plates et pauvres où s’alternent des rimes féminines et masculines (obligatoire à l’époque), la césure à l’hémistiche, les allitérations (en consonnes dures ici en rouge) ou encore le chiasme durant la tirade de Phèdre : « Ah ! » (vers 1226)… « Et » (vers 1229).. ‘Hélas » (versl 237)_.. « Et » (vers 1241)… « Encore » (vers 1242).
Tous ces procédés sont autant de preuves du grand savoir aire rhétorique de Racine, alors très recherché à l’époque. Ici le théâtre est d preuves du grand savoir faire rhétorique de Racine, alors très recherché à l’époque. Ici le théâtre est donc plus un art rhétorique que scénique (car aucune didascalie). Dans le même genre, nous trouvons aussi la tragédie Andromaque de Racine. Pendant le dialogue entre Andromaque et sa confidente Céphise, la première expose son dilemme. Ceci est l’occasion pour Racine d’exposer tout un panel de procédés rhétorique.
Le chiasme entre les arguments pour ou contre on mariage avec Pyrrhus, les allitérations en ‘Y’ durant le récit de la mise à sac de Troie, le registre de langage soutenu… tout témoigne d’une parfaite maitrise de la langue. Nous pouvons donc dire que durant la période du classicisme surtout (à laquelle appartient Corneille) la parole domine le théâtre qui n’est plus que l’expression du langage. Les acteurs ne sont pas là pour jouer mais plutôt pour réciter ces chefs-d’oeuvre littéraires.
S’il est vrai que la parole a une place primordiale au théâtre il ‘en est pas moins que certains dramaturges ont voulu aller plus loin dans l’expression du texte et ne plus se limiter à la simple expression vocale mais s’étendre à l’expression du corps tout entier ainsi qu’à l’ensemble de la scène. A travers la mise en scène des décors et des personnages, le dramaturge voit s’ouvrir à lui bien plus de possibilités que ce que lui offrait la simple élocution. Ce tournant dans l’histoire du théâtre est marqué par l’apparition des machines de théâtres, permettan