Le roman a la premiere personne

Le roman a la premiere personne

Le roman ? la 1? re personne SYNTHESE De tr? s nombreux romans-m? moires (plus de 200 publi? s) furent ? crits dans la 1? re moiti? du XVIII? si? cle, ce sont des r? cits o? un narrateur raconte sa propre vie comme – Des Grieux ? l’homme de qualit? – Gil Blas ? la fin de sa vie – Suzanne Simonin au marquis de Croismare, pour s’attacher un protecteur D’autres ouvrages auraient pu trouver leur place dans le groupement comme Les Egarements du Coeur et de l’Esprit de Cr? billon et bien d’autres encore. SE DEMARQUER D’UN GENRE ?? MINEUR?? Le roman au XVIII? exprime la volont? d’abandonner les aventures galantes et souvent peu vraisemblables de h? os prestigieux, le style « manuel de belles mani? res » que l’on trouve dans Le grand Cyrus, L’Astr? e par exemple D? s le XVII? quelques romans d’analyse psychologique, comme La Princesse de Cl? ves, tentent d’exprimer la vie int? rieure des individus en se d? gageant des p? rip? ties, des invraisemblances de l’intrigue. D’autres romanciers, comme Fureti? re dans Le Roman Bourgeois (1666) , se livrent ? une r? flexion sur la nature et la valeur du roman, qui sera poursuivie

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par Diderot dans Jacques le fataliste. =; DONC un souci de v? rit? , d’authenticit? , pour se d? marquer d’un genre mineur, condamn? ar la plupart des critiques et des ? crivains, … le roman. L’auteur face ? son oeuvre condamner le genre romanesque : cf Rousseau dans sa pr? face de La Nouvelle H? lo? se refuser l’appellation de roman pour se d? marquer des romans ant? rieurs ou r? inventer une nouvelle forme romanesque, avec de nouveaux sujets : Diderot, Eloge de Richardson variations dans la reconnaissance en paternit? =; les fausses h? sitations de Rousseau dans la pr? face de La Nouvelle H? lo? se =; connivence ou m? me ? jeu publicitaire? cf Les Liaisons dangereuses : avertissement de l’? diteur sur la nature romanesque des lettres et pr? ace de celui qui se nomme le r? dacteur-correcteur de lettres existantes => Le roman de Marivaux, La vie de Marianne, est pr? sent? comme un manuscrit trouv? par hasard – le r? cit par ench? ssement comme illusion du vrai : Le chevalier raconte ses cinq ann? es d’aventures avec Manon ? « l’homme de qualit? « . Manon Lescaut n’est qu’un r? cit appartenant aux M? moires et aventures d’un homme de qualit? (tome VII) – le je (le jeu) peut aller jusqu’? la mystification la plus compl? te, la plus r? elle dans La Religieuse de Diderot. Lettres-plaisanterie de salon, autour d’un personnage r? l, pour un destinataire r? el, transform? es ensuite en roman. Ce souci de v? rit? est bien s? r encore plus revendiqu? quand il s’agit d’une autobiographie (cf Rousseau ) Comment d? finir le roman ? la 1? re personne Autobiographie et roman ? la 1? re personne ? Comment distinguer =>? autobiographie ? r? elle? =>? autobiographies ? imaginaires? , c’est-? -dire roman-m? moires ? la 1? re personne (m? moires fictives ou pseudo-m? moires) ? Autobiographie ? r? elle? ? la 1? re P. (AUTEUR= NARRATEUR = PERSONNAGE) = biographie d’une personne faite par elle-m? me, impliquant dur? e (vie) et narration r? rospective Pour qu’il y ait autobiographie ? r? elle? , il faut : =; importance de l’exp? rience personnelle pour soi, pour autrui. =>? opportunit? , occasion, n? cessit? d’en offrir la relation ? sinc? re? ? AUTRUI (un autrui parfois difficile ? caract? riser, une sinc? rit? difficile ? v? rifier) R? alit? et v? rit? de l’exp? rience et de la narration de cette exp? rience ? Forc? ment un DOUBLE ECART => ? cart temporel : m? moire oublieuse, histoire ? reconstruire => ? cart d’identit? : narrateur ? la fois diff? rent de celui qu’il fut, mais comment ne se reconna? trait-il pas dans celui qu’il fut

La diff? rence semble grande et mince ? la fois entre l’autobiographie ? r? elle? et l’autobiographie ? fictive? du roman-m? moires. =;? Malgr? la volont? de sinc? rit? le ? je? peut en racontant se perdre dans la fiction, remodeler le pass? , revisiter sa m? moire, combler les trous…. (cf d? clarations de Rousseau au d? but des Confessions) =;? Le style, sa perfection peuvent m? me ?tre consid? r? comme un ? cran entre la v? rit? du pass? narr? et le pr? sent de la narration. En fait une autobiographie est une interpr? tation du pass?. De plus elle a souvent un but. =;? De m? me, dans des m? oires fictives, l’auteur peut conf? rer au narrateur certaines de ses exp? riences Autiobraphie ? r? elle? , ? imaginaire? et roman ? pistolaire ? =>? Dans le roman ? pistolaire, l’? cart temporel est mince, la relation de l’exp? rience est des sentiments plus directe, souvent plus lyrique, car le narrateur est encore sous le coup de son exp? rience, de ses ? motions. =>? Le roman ? pistolaire introduit aussi la vari? t? des voix narratives, exp? diteurs et destinataires ? changeant une correspondance. =>? L’autre difficult? est de construire l’histoire ? v? nementielle simplement par des lettres.

RAISONS PROFONDES DU CHOIX DE LA 1? re PERSONNE AUTHENCITE, PROFONDEUR, REALISME =>? volont? de cr? er une illusion d’authenticit?. rapprocher le roman du r? el gr? ce ? la relation d’une exp? rience pr? tendument v? cue et non plus d? clar? e comme purement fictive, imaginaire, =>? d? clarer ? faussement? un r? cit ? loign? de toute pr? occupation litt? raire Habilet? car les imperfections de l’ouvrage deviennent alors des gages d’authenticit? (cf La Nouvelle H? lo? se) (cf le discours de Suzanne au d? but du roman) =>? permettre une meilleure identification narrateur/lecteur dans l’appr? ciation de cette exp? ience. Double initiation (cf Gil Blas face au moine): – exp? rimentation du h? ros – exp? rimentation parall? le du lecteur. =; enrichir le roman par l’? tude psychologique Faite de l’int? rieur, par le personnage, l’? tude psychologique sur lui-m? me, prend un accent d’authenticit?. =; une peinture totale de l’homme Le roman devient alors d? couverte du monde, des autres, mais aussi de soi : comprendre ses actes, sa force ou ses faiblesses, son bonheur ou son malheur. C’est un retour ? l’individu. Il s’agit de peindre l’homme – dans sa condition sociale, le conflit de cet individu avec la soci? ? , l’apprentissage de cette soci? t? (cf Gil Blas) – avec sa propre sensibilit? , son propre regard sur cet apprentissage – en faisant sentir aussi la diff? rence entre pass? rem? mor? et pr? sent de la rem? moration, car il s’agit souvent de suivre le d? veloppement d’une existence enti? re, de rendre sensible les effets de la dur? e. (Cf Gil Blas, le jeune Rousseau domestique dans le d? ner de Turin des Confessions) =; cr? er des personnages romanesques plus proches du r? el et refuser les situations extraordinaires, insister sur le hasard de l’existence. Pr? senter des h? os souvent communs, revisitant leur vie, s’interrogeant sur leur destin? e, c’est abandonner l’artificiel pour le v? cu et la r? flexion sur le v? cu. Tous les personnages de notre groupement sont bien ?? r? els?? Romans de l’ascension sociale – un jeune paysan devenu seigneur de village : Jacob dans le Paysan parvenu de Marivaux, – une orpheline devenue grande dame dans La Vie de Marianne de Marivaux, – un jeune homme Gil Blas qui passe par tous les corps de m? tier pour parvenir aux plus hautes fonctions (roman picaresque) Le picaro, dans un monde difficile, bien ? loign? des conventions et des chim? es des temps de la chevalerie, est un pauvre h? re, plus riche de bons sentiments que de fermes principes : il doit avant tout assurer sa subsistance quotidienne et conna? t une suite d’aventures hasardeuses qui s’int? grent souvent dans un roman ? tiroir, o? les moments de mis? re et de vie errante alternent avec les instants de r? pit, de r? ussite et de bonheur. Roman de l’? chec – un jeune noble Des Grieux promis ? un avenir tout trac? , mais boulevers? par une rencontre due au hasard Romans plus conventionnels -? une jeune bourgeoise Suzanne, face ? l’autorit? parentale, puis conventuelle. -? n jeune roturier Saint-Preux face ? l’amour et ? la diff? rence de conditions. Le r? cit ? la 1? re personne permet de fondre : – le roman de moeurs, r? aliste, parfois picaresque – le roman d’introspection, psychologique. LES TONALITES DE LA NARRATION Difficult? s normales pour discerner dans le JE unique du narrateur les deux regards -? de celui qui parle, qui agit dans le pass? , dans l’histoire (? h? ros? , acteur juv? nile) -? de celui qui ? crit, qui relate cette histoire dans le pr? sent de la narration (narrateur devenu vieux) M? lange constant assez naturel dans un r? cit ? la 1? pers: -? de r? it (retranscrire le pass? ) -? de discours (commenter, juger ce pass? ) : Le discours est parfois nettement rep? rable, mais le plus souvent savamment int? gr? au r? cit. 1? / Le regard allie complicit? et d? tachement : – regard indulgent d’un ? tre remis en pr? sence de sa jeunesse, de ses erreurs, de son insouciance heureuse, rem? moration attendrie,revisitation du bonheur pass? => tonalit? ?l? giaque en partie chez Rousseau qui revit sa jeunesse, ses premiers ? mois amoureux, sa fiert? de bousculer par son savoir et son m? rite la hi? rarchie sociale fond? e sur la naissance -? regard gentiment moqueur et ironique du h? os parvenu, de la maturit? assur? e qui mesure les progr? s accomplis : celui de Gil Blas sur sa na? vet? , son aveuglement, ses h? sitations morales d’alors, celui du Rousseau philosophe qui consid? re son aventure d’adolescent lettr? mais laquais comme un « roman », qui se moque de son service de table ?? chevaleresque??. 2? / Le regard est celui, parfois plus tourment? et plus moral, de l’? chec : Chez Des Grieux, vision plus tragique, poids du destin, tentative de disculpation, de rejet des fautes sur autrui, force irr? sistible et destructrice de l’amour envers la « souveraine de [son] coeur ». Sinc? rit? e sa passion qui l’anime encore et conclusion tragique de l’aventure d? clar? es d? s le d? but. Le h? ros parvient ? avouer son aveuglement, mais il reste prisonnier de la force de son amour, seule justification de son existence. 3? / Le regard est celui, attendri et tourment? , puis victorieux de la vertu : L’extrait de La Nouvelle H? lo? se repr? sente dans une sc? ne entre les personnages, dans un lieu commun au pass? et au pr? sent, la revisitation douloureuse, mais finalement assum? e de la destin? e, du temps qui a pass? qui rend impossible la passion toujours existante. 4? / La tonalit? est parfois sombre roche du roman noir quand il s’agit de peindre ses souffrances (La Religieuse) UTILISATION DU ROMAN-MEMOIRES – destin? e individuelle et ? dification morale cf Pr? vost et la morale dans le roman – individualit? et possibilit? d’? mouvoir pour renforcer la part critique, voire philosophique de l’oeuvre: La Religieuse Allier revendication philosophique sur la libert? individuelle et int? r? t, ? motion du lecteur devant les malheurs, la r? sistance de Suzanne Pr? sence de discours plus nette dans l’extrait CONCLUSION Le roman, un genre en pleine expansion Le ? romancier? du XVIII? veut – redonner un naturel au roman en cr? nt des aventures vraisemblables – l’inscrire dans les moeurs, pr? occupations d’une ? poque pour donner une image fid? le et significative de l’homme en soci? t? et de son destin – mettre ? la disposition du lecteur une exp? rience v? cue qui permette une meilleure identification (ou distanciation) ? des fins d’? dification (morales), d’apprentissage (sociales), sachant que ces deux buts sont parfois difficiles ? concilier (cf Gil Blas) Le roman et la n? cessit? d’? dification : morale, sociale, mais aussi litt? raire =; ? dification du ?? lecteur?? sur le genre en lui m? me, mise ? nu des m? anismes romanesques (d? j? commenc? e au XVII? , cf Fureti? re) Prolongement avec Jacques le Fataliste M? lange des narrateurs, rupture de la lin? arit? de l’intrigue Rebondissements incessants, r? cits annonc? s et retard? s Affirmation de la toute puissance de l’auteur, de la cr? dulit? du lecteur. En fait la structure al? atoire du r? cit ? pouse le d? terminisme de Jacques. sur le destin et la libert? de l’homme Diderot utilise le roman en gardant la structure complexes des tiroirs, de l’enchev? trement des r? cits, des aventures , ce qui lui donne en m? me temps la possibilit? d’une critique sur le roman.