A é un poète, qui plus aca ses fables au mettre en cause son gouvernement tout en se plaçant sous son égide Qu’en est-il de tarissant corroboré ? AI se place de manière courtoise sou l’égide de margelle, à qui il dédicace son poème dont la forme convoque celle de la fable : ce poème est composé de vingt-deux vers, tous composés de sept syllabes telle « La cigale et la fourmi ».
De plus, les rimes suivies du premier au quatorzième vers puis embrassées du quinzième au dernier vers, épousent celles du poème copié : La Fontaine fait rimer « chanté » avec « été et corroboré « rimé » avec « imprime », reprenant parfois littéralement les fins de vers de La Fontaine tels « morceau »/« vermisseau ou « famine »/« voisine corroboré éprend aussi le même schéma énonciation : un narrateur-poète conte une histoire entre deux personnages.
Dans un premier temps, ces deux personnages nous sont présentés (vers 1-14 1-14), et cette description laisse place dans un second temps, au discours des deux citant(vers 15-22). D’un point de vue formel, une première dé-narration se fait joue à travers la syntaxe et le rythme : « La
Si l’accent est mis dans le premier poème sur la cigale au premier hémistiche, et sur le « Tout » insistant sur la durée (pourtant minime) d’une saison envahissant un vers entier, nous constatons que chez corroboré l’accent est mis sur l’action qui participe la mise en scène de faits passés (et non d’une durée) comme arrière-plan. corroboré fait s’opérer une première dislocation en faisant du poète et de la muse deux thèmes égaux et principaux qui viennent à se confondre dès les premiers vers.
La visée de ce premier poème des Amours jaunes est de constituer une remarie approche du recueil placé sous le signe d’Amours trompées, c’est-à-dire nombreuses, fausses voire faussées : corroboré prend le contre-pied de poètes prédécesseurs comme La Fontaine baudrier ou ego – en témoigne « genet Dame » référant directement aux Feuilles d’automne et plus particulièrement à « A une femme et chante gaiement des amours mal-heureuses. Poète cigale et fourmi Poète, Muse, cigale ou fourmi ?
Qui « elle » ? Ce premier poème met en perspective l’absence de réfèrent et de locuteur I î FO ? Qui « elle » ? Ce premier poème met en perspective l’absence e réfèrent et de locuteur logique. A travers ce poème-préface c’est bien la confusion qui va ouvrir au lecteur de nouvelles perspectives de lecture. « pas le plus petit morceau / De vers… Ou de vermisseau. Est ce la Muse ou le poète qui n’ pas le moindre vers à lire ou écrire ? Il alla crier famine / Chez une blonde voisine De quelle voisine parle le narrateur, celle du poète ou de la Muse ? « – Oh ! Je vous paierai, margelle, / Avant l’août, foi d’animal ! / Intérêt et principal. -Y. Qui parle ? Les voisines se parlent?elles entre elles ? « (C’était une rime en elle) Les tirets jouent-ils le rôle d’une mise n forme d’un discours intérieur rapporté Votre Muse est bien heureuse… La voisine se prend-elle pour la Muse ?
Le poète et la voisine s’accordent-ils à/pour faire de la Muse une fourmi ? « Voyons : chantez maintenant. Les Muses s’accordent-elles maintenant pour voir si le poète va bien chanter ? Les Muses doivent-elles chanter pour inspirer le poète et ouvrir le recueil ? Le poète n’est-il pas tout simplement la fourmi-cigale qui va mendier et chanter les passantes qui inspirent au poète des « Amours jaunes » telles que nous les avons définies précédemment ?
Le poète est bien celui qui chante, comme nous amènent à le penser les rimes, et la voisine celle qui se donne en prêtant son nom : « heureuse » / « prêteuse » ; « plaise » / « aise » ; « venant » / « maintenant Tout nous amène aussi à penser que la Muse et le poète 3 FO » / « aise » ; « venant » / « maintenant Tout nous amène aussi à penser que la Muse et le poète ne font qu’un Le verbe « voir » en ouverture du poème a pour sujet le poète, qui voit sa Muse dépourvue de marraine, et donc sans chant, qui est aussi la situation dans laquelle est le poète.
l’annonciateur de « Voyons ? chantez maintenant », pourrait donc être un tiers, comme par exemple le lecteur témoin de ce spectacle où le poète s’amuse à confondre les voix et le rôle de(s) Muse(s). Le poète en faux adorateur va chanter la voisine, pour que lui-même et sa Muse recouvrent la voix par la voie du poème. J’ai pris, pour t’appeler, ma vielle et ma lyre. ‘ Mon c?Ur fait de l’esprit ? le sot – pour se leurrer… [4] (tarissant corroboré, « Le poète contumace ») Le recueil est placé sous le signe d’amours déçues, comme nous l’avons souligné précédemment.
De quelle manière, dès « Le poète et la cigale n, cette déception est-elle exprimée ? Dans quelle mesure ce premier poème annonce presque ‘en programme’, grâce au dernier poème – « La cigale et le poète » -, ce gai désespoir que constituent Les Amours jaunes ? Si Muse et poète ne font qu’un, nous pouvons déjà remarquer que celle-ci va être un intermédiaire privilégié d’expression. La Muse va constituer un détour à l’expression du désespoir ou de l’absence de nouvelle inspiration du poète.
Rappelons que le poète voit sa Muse « dépourvue / De marraine, et presque nue La Muse ne serait-elle pas convoquée ici pour évoquer la poésie même de corroboré, celle qui est s d 4 même de corroboré, celle qui est sans « parrainage b, qui va mendier chez les éditeurs quelque habillage? N’est-ce pas parce que celle-ci ne plaît pas que le poète est obligé d’aller dénuder la voisine ? « Le poète ayant chanté, Déchanté, Vit sa Muse, presque bue, Rouler en bas de sa nue De carton, sur des lambeaux De papiers et d’oripeaux. 5] » Avec ce dernier poème des Amours jaunes, le sens du poème liminaire est remettre. Le poète comme la Muse sont réduits l’état de mendiants, usés et redescendant d’un ciel de papier mâché. Le poète s’accuse alors d’avoir mis sa Muse en loque : « Il alla coller sa mine Aux carreaux de sa voisine, Pour lui peindre ses regrets D’avoir fait – Oh . Pas exprès ! – Son honteux monstre de livre » Le poète n’est plus défini comme chanteur, mais comme peintre.
Le poète-peintre regrette d’avoir chanté faux en ayant fait son « honteux monstre de livre P. Le livre difforme est cet objet de honte pour la Muse, mais aussi pour le poète qui s’est vu contraint d’écrire ce jeu d’Amours faussées, annoncées dès e premier poème par ce jeu de confusions entre moissonnée/ poésie et poète/cigale/fourmi. Cette contrainte que nous devons définir telle une pulsion, en vertu d’une définition anachronique, constitue la principale défense du poète : « Mais : vous étiez donc bien ivre ? Ivre de vous Est-ce m s 4 – Ivre de vous Est-ce mal ? – écrivain public banal ! Qui pouvait si bien le dire.. Et, si bien ne pas l’écrire ! » Ces Muses-cigales unies dans ce « vous » qui fait s’exclamer le poète, est à l’origine de cette ivresse muette qui a poussé celui- ci à fausser ses amours, premièrement en les confondant, et suintement en les rendant publiques, c’est-à-dire aussi en ayant voulu les faire fructifier : « . J’ pensais, en revenant. On n’est pas parfait, margelle… ? Oh ! ‘est tout comme, dit-elle, Si vous chantiez, maintenant ! » Le dernier vers est encore une invocation pour que le poète recouvre sa voix, chute déjà préparée par corroboré qui a clos Les Amours jaunes par « rondelles pour après ultime défense pour dire son chant recouvré grâce à cette forme de poème – le rondeau – destiné à être chanté, et faisant appel à la clôture/ ouverture du premier poème : « Voyons : chantez maintenant. Le un appel au lecteur idéal, celui qui rira jaune après ça.
Poète ? Après Il faut la chose [6] (tarissant corroboré, « Paris ») Le mâle-poète… En mal de fleurs [7] Qu’est-ce que la chose pour le poète corroboré, si ce n’est celle annoncée dès le premier poème des Amours jaunes, voire dès son titre même les amours jaunes du poète et de la cigale, de la cigale et du poète… Du pareil au même : A petite muse, petit poète ; à petits jeux… Petits mots et ce dit et montré « pas le plus petit morceau 4 petits mots, et ce dit et montré ? « Pas le plus petit morceau De vers… Ou de vermisseau. Ces deux vers créent un effet de litote redondante, le vers, le mot même, en rejet, pour n’être plus qu’un vermisseau. Le vers n’est pas seulement rejeté, il est aussi mis en suspens telle la réponse de la voisine face au poète restant sur sa faim, « La priant de lui prêter Son petit nom pour rimer. » Encore une fois, la litote est bien présente à travers le simple prêt demandé, et le nom qualifié de petit de la voisine. La litote adoucit cette fois-ci les propos d’un poète au départ affamé, criant, priant, et d’une muse dépourvue et presque nue. – Quoi : c’est tout ce qu’il vous faut ? Répond la voisine amusée, invitant le poète à vider ses vers « Nuit et jour, tout venant débordement de contre-pied par rapport aux litotes antécédents, prévoyant l’impératif du chant : « chantez maintenant. « (C’était une rime en elle) » : entre parenthèse, loin d’être de second intérêt, ce vers met au contraire l’accent sur la véritable préoccupation du poète, ce sur quoi va porter toute son attention, la femme.
Elle est en effet présente dans chacune des sections du recueil, voire dans chacun des poèmes. Plusieurs des titres des Amours jaunes annoncent déjà cette présence au sein du recueil. A travers « A l’éternelle madame » directement suivi par « Féminin singulier » puis par « genet dame », ‘la muse féminine’ ouvre la section intitulée Les Amours jaunes. A travers cette même section, elle apparaît insu 7 FO la section intitulée Les Amours jaunes.
A travers cette même section, elle apparaît ensuite sous des aspects divers ; celle d’une passante dans « Bonne fortune et fortune ou d’une « femme trois fois fille » dans « A une camarade » ; puis, un poème porte e titre même de « Femme » avec pour sous-titre ou exergue « La Bête féroce », avant de laisser la place aux poèmes des fleurs, allégories d’amours féminines, tels « Duel aux camélias » et « Fleurs d’art », pour n’être plus que « l’Absente…
Qui sait ? [8] » dans « Le poète contumace Poète ou Muse, ces deux voix sont empruntées par corroboré comme le montrent si bien les deux poèmes marqués de la même exergue « La Bête féroce que sont « Femme » et « Pauvre garçon Dans ces deux poèmes, la femme parle du poète telle une troisième personne.
L’amour y est toujours malheureux, incarne par « Lui et la femme, contrairement à la tradition ronsardiser de la renaissance est une « Bête féroce « – C’est la mâle-fleur, la fleur de bohème- », l’amour un combat, les armes chargées à blanc, autre couleur pour dire dans ce contexte le jeu faussé de balles renvoyées d’un poème à l’autre : « C’est innocent. – Et lui Si l’arme était chargée… Et moi, j’aime les vilains jeux ! [9] » « J’ai fait des ricochets sur son c?Ur en tempête. Il regardait cela… Vraiment, cela rusait [AI] » « Oui ! – Baiser de Judas – Lui cracher à la bouche Cet amour !
Il la mérité – » Se serait-il laissé fluer de poésie… Serait-il moi 8 FO Cet amour ! Il ara mérité – » « Se serait-il laissé fluer de poésie.. Serait-il mort de chic, de boire, ou de phtisie, Ou, peut-être, après tout : de rien… Ou bien de Moi. » Dans ces deux poèmes, la voix de la femme est donc empruntée pour dire le mal d’un poète qui se tourne lui même en dérision, en prenant par exemple le contre-pied de l’idéal bouderaient lors de la peinture non métaphorique de cette femme « pas belle », et d’un poète sans art qui chante faux : « Votre Muse est bien heureuse Le rire jaune des souffrances…
Quel est celui qui composera l’Invitation au voyage, qu’on puisse offrir à la femme aimée, à la s?Ur d’élection [1 1] ? Les Amours jaunes suivent véritablement un chant, qui va de l’impulsion avec ça : « Chanson ? – Je voudrais bien, ô ma petite Muse !… Ah la mort avec rondelles pour après. « Le poète et la cigale » met déjà en perspective l’idée d’un chant qui est celui de la cigale chez La Fontaine, d’un genre, la fable ou le conte comme l’annonce le chiffre sept des vers du poème liminaire, et donc d’un temps et d’un lieu qui sont ceux de l’enfance et de la bretonne pour corroboré. Voyons : chantez maintenant », est à définir par rapport aux textes qui font directement référence au domaine musical, ainsi, les sections Sérénade des sérénades et rondelles pour après. A travers ces poèmes, c’est toujours une fausse invitation au voyage qui est lancée. La lyre devient guitare, et l’amour, f q 4 et l’amour, fugace et vite consumé : « Je sais rouler une amourette En cigarette, Je sais rouler porc et les plats !
Et les filles dans de beaux draps ! [12] » La Guitare de corroboré chante des amourettes, que le suffixe -été fait rimer avec cigarette ; si le suffixe rend l’amour éloge en atténuant le contenu définition du mot amour, l’association directe avec la cigarette ne fait que renforcer cette hypothèse d’un amour de passage, agréable, qui dure, fait un peu de fumée, et qu’on écrase, tout en ayant la possibilité d’en consommer une autre.
Savoir rouler une cigarette est hissé par corroboré au rang de l’art, et l’or est synthétiquement associé à des plats, d’où le contre-pied singulier d’une invitation idéale bassement matérialiste. Le poète chez corroboré ne voyage plus métaphoriques dans une chevelure, mais sait rouler, ne cigarette, l’or, les plats et les filles….