Le mur

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?CRISE D’IDENTITE « Qui suis-je ? « . Voici une question simple, mais essentielle. C’est la seule question au monde a laquelle personne d’autre que nous-meme ne peut repondre. La reponse est d’une importance fondamentale et la solution ne viendra pas de l’examen de notre passeport ou d’un coup d’? il dans le miroir. Actuellement, beaucoup d’entre nous vivent dans un etat de confusion et de trouble, et cherchent un sens a leur vie. Nous consacrons beaucoup de temps et d’efforts a nos interets materiels et ne trouvons pas souvent le temps de nous occuper de nos interets spirituels.

Imaginez un homme d’affaires cherchant a investir dans une entreprise donnee. Il ne lui viendrait pas a l’esprit de s’aventurer dans ce projet sans se renseigner serieusement sur ses garanties financieres et sa viabilite. La plus elementaire des precautions est d’evaluer d’emblee les points forts et les carences de cette entreprise ainsi que la situation du marche environnant. Ce n’est qu’une fois cette etude terminee que l’homme d’affaires decidera s’il peut investir son temps, son argent et ses efforts dans cette entreprise.

Pourquoi en irait-il autrement lorsqu’il s’agit d’investir en nous-memes ? Rien n’est plus important que de decouvrir qui nous sommes vraiment. Et nul n’est

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mieux qualifie que nous-memes pour mener l’enquete. La premiere question qui vient naturellement a l’esprit est « Qui suis-je ? ». ————————————————————————- APPRENDRE A SE CONNAITRE (EN TOUTE MODESTIE…) Chacun de nous peut se voir comme appartenant a un des trois modeles suivants. Il existe des individus dotes d’un ego surdimensionne, pretentieux, et ayant une tres haute idee d’eux-memes.

Leur « moi » hypertrophie les pousse a faire etalage de leurs talents, de leurs connaissances et de la noble image qu’ils ont d’eux-memes. A l’autre extreme, on trouve la personne qui a d’elle-meme une image tres negative. Si elle doit repondre a la question « Qui suis-je ? « , ses reponses vont denoter un sentiment de totale devalorisation. L’ideal juif ne se trouve pas dans ces extremes. Le modele juif est le « anav », l’individu modeste. Tout ce qu’il accomplit dans sa vie, il l’attribue uniquement a l’utilisation de son potentiel interieur.

Il ne denigre pas, ni ne minimise, les dons et les talents dont le Createur l’a pourvu. Il se voit plutot comme un artisan, considere ses talents uniquement comme des instruments et consacre toute son attention a son edification personnelle. Nous trouvons l’incarnation de ce portrait dans le plus grand des leaders juifs : Moshe Rabbenou, Moise notre Maitre, qui, malgre la position qu’il occupait, est depeint comme « tres humble, plus qu’aucun homme qui fut sur terre » (Nombres ch 12, v 3). C’est lui qui est monte au Sinai pour rapporter la Torah au peuple juif, et c’est lui qui parlait « face a face » avec Dieu.

Il est cependant reste totalement attache a la tache qui lui avait ete confiee, et il a respecte ses engagements. ————————————————————————- ETRE SOI-MEME Pour qu’un Juif puisse se tracer un chemin dans la vie, il faut, au depart qu’il definisse qui il est, et ce qu’il est. Un bon moyen pour y parvenir consiste a se fixer une serie de buts, les uns realisables, les autres, qui vous obligent a sortir de vous-memes.  » Se demander « Qui suis-je ?  » donne a chacun la lucidite et l’elan necessaires pour devenir qui il est vraiment. « 

Chaque individu est un monde en lui-meme. Il peut proclamer a juste titre : « C’est pour moi que le monde entier a ete cree » (Michna Sanhedrin 4 ,5). Il serait tragique de passer a cote de la beaute et de la splendeur particulieres au monde de chacun, de ses qualites et de ses energies uniques. Nous seuls pouvons vivre notre vie et personne d’autre. Nos Sages ont enseigne :  » Si je ne suis pas moi, qui suis-je ? Si je ne suis pas pour moi, que suis-je ? « (« Pirke Avoth » 1, 14). Se demander « Qui suis-je ?  » donne a chacun la lucidite et l’elan necessaires pour devenir qui il est vraiment.

Rabbi Naftali Amsterdam se desolait un jour aupres de cette figure imposante de l’ethique qu’etait Rabbi Israel Salanter :  » Si seulement je pouvais avoir l’intelligence de l’auteur des responsa « Sha’agath Arieh » (1), etre un homme de c? ur comme l’auteur de « Fondement et Source du Service Divin », et posseder votre personnalite sur le plan ethique, mon maitre ! « . Rabbi Salanter ne broncha pas sur le moment, puis s’exclama vivement : « Non, non, Naftali ! Tu dois servir Dieu avec ta propre intelligence, avec ton propre c? ur et avec ta propre personnalite! « 

Le role et la mission de chacun dans la vie, c’est de devenir soi-meme, et non quelqu’un d’autre. Ainsi que le dit une publicite pour Toshiba,  » La compagnie la plus precieuse que vous ayez au monde, c’est la votre ». Seule l’introspection permet a chacun de decouvrir son « moi » authentique et de pouvoir donner une reponse complete a la question brulante « Qui suis-je ? « . (1) » Sha’agath Arieh » : (Le rugissement du lion) Recueil de responsa compose par un rabbin du 18eme siecle : rabbi Asher Leeb (Leeb = Arieh = lion), qui fut rabbin de Metz pendant les vingt dernieres annees de sa vie. note du traducteur) Sans doute puis-je, repondre spontanement a la question « Qui suis-je ? », en enumerant simplement mon nom et mon prenom ; je pourrai meme ajouter mon caractere (sensible, enjoue, melancolique… ) Qu’est -ce qui peut laisser supposer qu’une reponse exacte est facile a donner ? Ce que je suis est-il donne dans un constat sensible ? Ou bien la connaissance de mon essence requiert-elle des mediations plus complexes ? Et qu’est-ce qui peut rendre la reponse inexacte, aux differents sens que peut prendre l’adjectif « inexact » ?

Cet adjectif peut signifier: 1) integral, total, 2) precis, rigoureux, 3) acheve, definitif. La question « qui suis-je ?  » interroge mon essence singuliere, ce qui fait que je suis moi-meme et pas un autre. Un probleme se pose alors : cette formulation rassurante, qui me dirait « qui » je suis est-elle possible ? Y a-t-il des moments qui marqueraient la fin de cette course a la connaissance de soi, ou, enfin, je pourrais atteindre a la representation intime, convaincante, que «je suis cela » ? Au risque alors, peut-etre, de me confondre avec une chose…

Ou bien me faudra-t-il, au contraire, assumer le caractere in(de)fini d’une telle quete, quitte a ne pouvoir jamais me reposer sur la certitude d’une identite posee une fois pour toute ? La conscience de soi est la maniere qu’a le sujet de s’apprehender lui-meme immediatement (sans mediation, c’est-a-dire sans preuve ni examen) comme sujet. Avoir conscience de soi, c’est etre present a soi, coincider avec soi. C’est donc savoir qu’on est conscient, savoir ce que l’on fait et ainsi pouvoir reflechir ses actes pour les comprendre ou les juger.

La conscience [de soi] directe offre la possibilite de la conscience [de soi] reflechie, celle qui peut me faire connaitre, non pas seulement que j’existe, mais qui je suis (la question de l’identite personnelle). Ainsi, je peux repondre a la question « qui suis-je » en ne retenant que le sujet lui-meme (sans contenu objectif), toujours identique a lui-meme et dont je fais l’experience dans le « Je pense » (Descartes) mais qui est aussi, plus fondamentalement, principe formel d’unification de toutes mes representations, c’est-a-dire condition de toute pensee en general (Kant).

Je peux aussi m’en remettre au contenu empirique des representations sur moi et me voir comme un individu different de tous les autres (personnage social, personnalite, etc…). Pourtant, ma conscience tend a se revolter devant le caractere impersonnel d’un sujet universel (ou, du moins, universalisable en droit). En tant qu’etre pensant, je suis une Raison qui sans doute me permet de partager une verite commune, de comprendre autrui et de me faire comprendre de lui, mais qui ne me singularise nullement comme personne.

Ainsi, je puis connaitre ma nature exacte, acceder a une verite objective, froide, impassible, sans pour autant me reconnaitre en elle, me satisfaire d’une connaissance indifferente a mes particularites vecues. De plus, avoir conscience de soi, c’est se representer, c’est-a-dire introduire une distance entre le « Je » qui [se] pense et le contenu de la pensee dans le miroir duquel le « Je » peut se ressaisir comme sujet. Ainsi, comment savoir exactement, c’est-a-dire completement, definitivement, qui je suis empiriquement si mon etre se distingue des modes de l’avoir ?

La question que pose le sujet est donc de savoir comment accorder la liberte d’une existence avec la continuite d’une essence ? Au contraire des choses qui sont toutes entieres (sans reste) ce qu’elles sont (en-soi) ne serions nous pas, par nos fins et par nos motifs, autre que ce que nous sommes, toujours en avant de nous-memes ? Comme projet, l’homme n’est-il pas deja en train de devenir cet autre ? En ce sens il serait ce qu’il n’est pas. Mais des lors, comment parler d’une connaissance de soi alors que l’etre manque ?

Si, pour l’homme, etre c’est exister peut-il y avoir connaissance d’une chose dont l’essence est de devenir, de n’etre pas ce qu’elle est et d’etre ce qu’elle n’est pas (Sartre) ? «La question qui suis-je». : il s’agit d’une question, donc pas d’une affirmation; d’une recherche, et non pas d’une certitude. Cette question implique alors quelque chose comme une quete, un questionnement qui nous anime. Comment celui-ci se manifeste-t-il ? b) « Qui suis-je » : comment definir ce « qui » ? Qu’est-ce que l’identite ? c) « une reponse » : on parle d’UNE reponse. Comment penser cette unite ? ) « exacte » : l’exactitude, qu’est-ce que c’est ? Quel type de discours en est capable ? Comment distinguer exactitude, precision, delimitation, rigueur ? * La societe regroupe des individus differents qui ont une vision d’eux-memes et des autres peuvent diverger. Chacun peux se connaitre et la reelle difficulte des individus est de connaitre autrui. Portant, la question de savoir qui nous sommes apparait souvent aux individus afin de pouvoir ensuite s’identifier a un groupe, une categorie d’individus… c’est pourquoi il semble interessant de savoir si cette question de la connaissance de soi peut avoir une reponse exacte. ut-on alors imaginer que notre conscience de soi nous permette de savoir qui nous sommes? La seule conscience de soi nous permet-elle de nous connaitre? La connaissance a laquelle nous accedons est-elle erronee? Ce sujet est l’illustration parfaite de la necessite de bien lire la question jusqu’au bout: il ne s’agit pas seulement de parler de la connaissance de soi en general mais de reflechir a un probleme precis a propos de la question « qui suis-je ? ». On ne se lancera donc pas sur des souvenirs a propos de la connaissance de soi, on etudiera d’abord la notion de « reponse exacte ».

Quelle est donc la specificite de ce sujet? La notion de « reponse exacte » nous donne la clef de la problematique. « Exacte » n’est pas simplement synonyme de « precise », « certaine » ou « complete »; l’adjectif renvoie a un domaine particulier: celui des sciences; les « sciences exactes » doivent apporter des reponses quantifiees et verifiables a des questions formulees de facon rigoureuse. L’exigence d’exactitude s’oppose alors a l’imprecision de l’opinion commune ou au caractere « non scientifique » car non formalisable de la reflexion philosophique.

Sur le sujet la question « qui suis je » admet-elle une reponse exacte? peut on faire un plan de type – l’homme est conscience de soi. These de Descartes je pense, j’existe. – L’homme est un etre de perception. These de Hume qui suis je ? on ne peut pas savoir car nos perceptions sont changeantes. -L’homme est un sujet transcendantale. Kant, le cogito de Descartes accompagne toutes mes representations. Avec une problematique de type la philo peut elle trouver des reponses exactes ou absolues?  » Alors, 1°/ a la question « qui suis-je? « , ne correspond pas de reponse exacte.

La raison principale en est que la question, etant un SUJET de dissertation de philosophie, n’appelle pas un traitement de type mathematique (probleme-resolution univoque du probleme), mais appelle bien plutot une reflexion amorcee (justifiee) par une problematique et orientee par une these a argumenter. Par voie de consequence, il n’y a pas de plan type. Les axes de reflexion que vous propo (… ) – Je peux douter de tout, mais je ne peux douter que j’existe, moi qui doute. J’accede ainsi a la conscience de moi comme existant et a la connaissance de moi comme pur pouvoir de penser.

Et il me semble que je suis maitre de mes pensees et donc de mes discours. J’ai aussi le pouvoir de dire « je », cad de me saisir soi-meme. , par un retour sur moi, comme sujet conscient et un, qui reste identique a lui-meme malgre la diversite des experiences vecues et des affects. Il me semble donc bien que moi qui dis « je », je suis une conscience souveraine, une personne autonome, distincte d’autrui et du monde. Mais, suis-je vraiment ce que j’ai conscience d’etre ? Ma conscience est-elle bien la cause premiere de mes pensees et de mes actions ?

La decouverte par Freud de l’inconscient met definitivement fin a l’illusion que je suis celui que je crois etre quand je dis « je ». L’inconscient me decouvre que je suis autre. Il y a au-dela de la conscience claire une instance ou regnent les representations psychiques de pulsions sexuelles et agressives. A la dependance a l’egard du langage et de la societe. Les mots sont deja la avant que je naisse et c’est en eux, dans l’esprit d’une langue particuliere, que ma pensee personnelle se forme. Est-ce bien moi qui parle quand je dis « je » ou bien, a travers moi, la societe, la culture ?