Le mendiant

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Samedi 21 juin 2008 • 22h sous la pyramide du Louvre PIOTR ILYITCH TCHAIKOVSKI Symphonie n°4 en fa mineur, opus 36 1. Andante sostenuto – Moderato con anima 2. Andantino in modo di canzona 3. Scherzo (Pizzicato ostinato) – Allegro 4. Allegro con fuoco Fete de la musique 2008 Paavo Jarvi direction Orchestre de Paris Philippe Aiche violon solo Duree approximative du concert : 60 minutes PIOTR ILYITCH TCHAIKOVSKI Symphonie n°4 en fa mineur, opus 36 • Composee en 1877 • Creation a Moscou, le 10 fevrier 1878, sous la direction de Nikolai Rubinstein • Dediee “A mon meilleur ami” (Nadejda von Meck) • Duree approximative : 48’ 1840-1893) La Quatrieme Symphonie de Tchaikovski a ete ecrite en 1888, a une epoque plutot agitee de la vie du compositeur. C’est l’annee de son mariage manque avec l’une de ses eleves du Conservatoire, qu’il a accepte d’epouser pour masquer son homosexualite et qui se soldera par une tentative de suicide, suivie de l’annulation du mariage. Cela n’empeche pas Tchaikovski d’achever sa Quatrieme Symphonie peu de temps apres, et de s’en montrer fort satisfait : “Jamais encore aucune de mes ? vres d’orchestre ne m’avait coute autant de peine, mais je n’ai jamais

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non plus ressenti autant d’amour pour aucune de mes compositions. […] il me semble que cette symphonie est une ? uvre exceptionnelle et qu’elle est ce que j’ai fait de mieux jusqu’a present. Je puis maintenant me consacrer a mon travail en ayant conscience que l’? uvre qui sort de ma plume ne sera pas destinee a l’oubli. ” Cette Quatrieme Symphonie, qui inaugure la serie des trois dernieres, marque en tout cas un tournant decisif dans l’evolution du compositeur. Tchaikovski a livre des informations plutot contradictoires sur cette ? vre. A son eleve, le compositeur Serguei Taneiev, qui l’avait critiquee parce qu’il y soupconnait la presence d’un programme, il repondit : “Naturellement, ma symphonie est a programme, mais ce programme est tel qu’il est impossible a formuler avec des mots. […] En fait, ma symphonie est une imitation de la Cinquieme de Beethoven, c’est-a-dire que j’ai imite non le style musical, mais l’idee fondamentale. A votre avis, y a-t-il un programme dans la Cinquieme Symphonie ? Non seulement il y en a un, mais de plus il ne peut y avoir aucun doute quant a ce qu’elle cherche a exprimer.

C’est une chose sensiblement pareille qui est a la base de ma symphonie”. A Madame von Meck, avec qui il vient de nouer des relations epistolaires et qui va devenir sa riche mecene et commanditaire, il presenta les choses fort differemment. Certes, celle-ci lui avait auparavant commande une ? uvre pour violon et piano, qui devait s’intituler Reproche : “Je veux que Reproche peigne la nature ou le destin, qu’il traduise une peine morale intolerable […]. Il faut qu’on y entende […] tout ce qui est cher aux etres humains et dont ils sont impitoyablement frustres. Aussi lui expliqua-t-il, dans une longue lettre, ecrite apres la creation, que l’ “idee principale” de “notre” symphonie residait dans l’introduction du premier mouvement. “C’est le fatum, cette force ineluctable qui empeche l’aboutissement de l’elan vers le bonheur” et a laquelle on ne peut echapper qu’en se refugiant dans le reve. Le deuxieme mouvement exprimait, lui, “une autre phase de l’angoisse”, la melancolie. Les “arabesques capricieuses” du troisieme mouvement etaient celles d’un debut d’ivresse. Quant au finale, il proposait un autre derivatif au fatum, avec “le tableau d’une grande fete populaire”.

Certes, Tchaikovski n’est pas un tenant de la musique pure et son romantisme subjectif est tres affiche. Il a meme, parfois, pu se laisser aller a reduire son ? uvre a son histoire personnelle, mais il vaut sans doute mieux la relier a une histoire plus sure, celle de la musique elle-meme, qui en fait un jalon entre les romantiques et Mahler. Ce programme est, en tout cas, trop reducteur pour qu’on puisse le suivre a la lettre. L’introduction lente, Andante sostenuto, du premier mouvement expose l’idee principale de l’? uvre, celle qui, pres de soixantedix ans plus tard, fait echo au theme de la Cinquieme de Beethoven.

C’est une sonnerie sinistre, lancee par les quatre cors et les bassons dans leur registre aigu. Reprise aux bois et a la trompette et scandee par des accords de l’orchestre qui tombent comme des couperets, cette idee principale de la symphonie se transforme en une phrase de caractere douloureux. Une acceleration du tempo conduit au corps du mouvement, marque Moderato con anima. Le premier theme presente d’abord l’allure d’une valse triste au rythme syncope, exposee aux cordes, puis peu a peu amplifiee a tout l’orchestre.

Parvenu a son point de tension maximal, il est arrete par l’entree du second theme, aerien. D’abord expose a la clarinette, ce dernier est varie selon des combinaisons particulierement raffinees des bois. Mais le cli- mat s’assombrit bientot pour finalement faire resurgir l’angoissante sonnerie du debut qui, allant crescendo, aboutit a un formidable fortissimo. Le meme schema d’une musique etheree, se chargeant progressivement de pathos jusqu’a conduire au rappel de la sonnerie morbide, se reproduit avec le developpement et la reexposition. Les ultimes mesures portent la tension a son paroxysme.

Le deuxieme mouvement, Andantino in modo di canzona, fait entendre, sur un fond de pizzicati des cordes, une melodie continue, d’abord enoncee au hautbois ; puis, gagnant tout l’orchestre, elle acquiert une rythmique moins reguliere. L’episode central insere un second materiau thematique, qui se tend jusqu’a evoquer la sonnerie morbide du mouvement precedent. Un lent decrescendo de l’orchestre dissipe ce mauvais souvenir pour faire reapparaitre la melodie de depart, dans une version legerement plus ornee. Le Scherzo est le morceau d’orchestre le plus novateur de la parti- tion.

Ecrit pour les seules cordes jouant en pizzicati, il dote tout l’espace sonore d’effets de profondeur acoustique, dus a un travail portant sur l’eclatement des motifs et les differences d’intensite. Aux antipodes de cette recherche sonore, le trio, de timbre criard, intercale les fifres et les cuivres d’un defile populaire. Mais apres le retour des pizzicati, Tchaikovski superpose ces elements heterogenes, dont les caracteres opposes semblent alors s’echanger. Construit a partir d’une celebre chanson russe, “Un bouleau se dressait dans le champ”, le finale, Allegro con fuoco, evoque une fete populaire.

Mais cette insouciance est vite troublee par le motif oppressant de sonnerie qui, se faisant une fois de plus entendre, s’impose meme un moment. Aussi, quand la fete reprend, sa musique est prise dans un rythme si effrene qu’elle semble tourner a vide. Guy Lelong PAAVO JARVI direction En septembre 2010, Paavo Jarvi deviendra le septieme Directeur musical de l’Orchestre de Paris. Directeur musical du Cincinnati Symphony Orchestra depuis 2001, il est egalement Directeur artistique de la Deutsche Kammerphilharmonie de Breme depuis 2004 et Directeur musical de l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort depuis 2006.

Il est Conseiller artistique de l’Orchestre symphonique national d’Estonie. Auparavant, il a ete Principal chef invite du Royal Philharmonique de Stockholm et du City of Birmingham Symphony Orchestra. Ne en Estonie, Paavo Jarvi etudie les percussions et la direction a l’Ecole de musique de Tallinn, avant de s’installer en 1980 avec sa famille aux Etats-Unis, ou il poursuit ses etudes a l’Institut Curtis de Philadelphie et a l’Institut Philharmonique de Los Angeles avec Leonard Bernstein.

Directeur musical du Cincinnati Symphony Orchestra depuis septembre 2001, Paavo Jarvi a realise un travail remarquable avec cet orchestre et vient de voir son contrat prolonge jusqu’en 2011. Ils ont effectue ensemble de nombreuses tournees a travers l’Amerique et au Japon. En avril 2008, ils ont fait ensemble leur seconde tournee en Europe. Avec la Deutsche Kammerphilharmonie de Breme, Paavo Jarvi a joue des ? uvres de Beethoven au cours de l’ete 2007 : en tournee au Japon et au Canada, au festival de Ravinia ainsi qu’au Mostly Mozart Festival au Lincoln Center de New York.

Le premier CD de l’integrale Beethoven paru en 2006 chez BMG, consacre aux Paavo Jarvi @ Ixi Chen Troisieme et Huitieme symphonies a recu un accueil critique particulierement elogieux. Des sa premiere saison a la tete de l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort, Paavo Jarvi a participe a plusieurs festivals europeens en 2007 : BBC Proms, Rheingau Musik Festival, Robeco Zomerconcerten au Concertgebouw d’Amsterdam. La saison 2008 comprend entre autres une tournee au Japon avec Helene Grimaud. Ardent defenseur des ompositeurs estoniens comme Arvo Part, Erikki-Sven Tuur, Lepo Sumera et Eduard Tubin, Paavo Jarvi s’est vu decerner le prix Kultuurkapital du ministere estonien de la Culture en 2002. Il est Conseiller artistique de l’Orchestre symphonique national d’Estonie avec lequel il vient d’enregistrer la Symphonie n° 4 « Magma » de Tuur pour EMI Classics. Comme chef invite, Paavo Jarvi travaille avec des orchestres aussi prestigieux que les orchestres philharmoniques de Los Angeles, New York, Boston, la Staatskapelle de Dresde, l’Orchestre de la Scala de Milan ou encore l’orchestre symphonique du NHK de Tokyo.

Parmi les moments forts de la saison 2006-2007, rappelons Des Knaben Wunderhorn de Mahler avec Matthias Goerne et l’Orchestre symphonique de Chicago, Sibelius et Chostakovitch avec l’Orchestre de Paris et les concerts avec l’Orchestre de la radio de Baviere avec le pianiste Lang Lang. Il a fait des debuts remarques avec le Philharmonique de Vienne en novembre 2006, et avec l’Orchestre de Cleveland en mai 2007. Au cours de cette saison, il dirigera l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, l’Orchestre philharmonique de Radio France ainsi que le Philharmonia Orchestra.

Sa riche discographie pour EMI/Virgin Classics comprend de nombreux enregistrements avec l’Orchestre national symphonique estonien, dont la musique orchestrale de Grieg, recompensee par BBC Music Magazine par le prix du meilleur enregistrement orchestral de l’annee 2006. Paavo Jarvi a enregistre plus de 10 CD avec le Cincinnati Symphony Orchestra pour le label Telarc, le plus recent etant l’enregistrement d’? uvres orchestrales de Britten et Elgar, recompense par un Grammy lors de la 49e edition des Grammy Awards. ORCHESTRE DE PARIS

Christoph Eschenbach direction musicale Fidele a son histoire, l’Orchestre de Paris, compose de 119 musiciens permanents, propose un repertoire qui s’etend des ? uvres symphoniques a l’opera et a la creation contemporaine. Depuis septembre 2006, il est en residence permanente a la Salle Pleyel ou il effectue l’ensemble des repetitions et concerts de sa saison parisienne. Cree en 1967, l’Orchestre de Paris s’est affirme comme le digne heritier de la Societe des concerts du Conservatoire, premiere formation symphonique francaise (1828-1967).

Apres Charles Munch, Herbert von Karajan, sir Georg Solti, Daniel Barenboim, Semyon Bychkov, Christoph von Dohnanyi se sont succede a la tete de l’Orchestre jusqu’a Christoph Eschenbach depuis septembre 2000. L’Orchestre de Paris participe regulierement a des productions lyriques au Theatre du Chatelet, au Theatre des Champs-Elysees et desormais a l’Opera Comique, pour une collaboration qui a debute en 2008 avec Romeo et Juliette de Pascal Dusapin.

Commandes ou creations, l’Orchestre de Paris fait une place importante aux compositeurs contemporains : au cours de la saison 2008/2009, l’Orchestre de Paris donnera en premiere audition mondiale un concerto pour violon de Richard Dubugnon sous la direction d’Esa Pekka Salonen et Le Livre des illusions de Bruno Mantovani. Ambassadeur de la culture francaise a l’etranger, l’Orchestre de Paris est applaudi en Europe, aux Etats-Unis ou il est l’invite regulier du Carnegie Hall de New York, en Amerique latine, ainsi qu’en Asie.

L’Orchestre de Paris se rendra en aout et septembre 2008 au Festival de Lucerne, au Musikfest de Berlin et aux BBC Proms de Londres. En mai 2009, il effectuera une grande tournee en Scandinavie avec Renee Fleming. La formation des jeunes musiciens est au c? ur des priorites de l’Orchestre de Paris. Il developpe depuis 2003, au sein de son Academie et en collaboration avec le Conservatoire national superieur de Paris (CNSMDP) et le Conservatoire national de region de Paris, de nombreuses actions en direction de jeunes musiciens en voie de professionnalisation.

Une politique educative dynamique en faveur du jeune public permet d’accueillir egalement plus de 15 000 jeunes chaque annee (repetitions ouvertes, concerts reserves aux ecoles… ). Parmi les dernieres parutions discographiques de l’Orchestre de Paris sous la direction de Christoph Eschenbach citons les Concertos pour piano nos 1 et 4 de Beethoven avec Lang Lang, la Symphonie lyrique de Zemlinsky avec Christine Schafer et Matthias Goerne et une integrale des symphonies de Roussel. En savoir plus : www. orchestredeparis. com