Introduction Le XVIIeme siecle a consacre la gloire de Moliere, et fixe, avec Racine, les regles immuables de la tragedie. Le XVIIIeme siecle est marque par l’activite philosophique et le theatre suit ce changement de mentalite. Il s’offre comme une peinture sociale. La societe est progressivement modifiee par des realites economiques nouvelles. Ici, la cause des femmes. I. Une critique de depart qui fait evoluer une situation. 1. Une defense qui vire a l’attaque. Marceline se defend en accusant dans un discours compact et vif. la responsabilite des hommes ( l 7, 13, 21) • la condition sociale difficile de biens des femmes. ( l 8, 14, 18, 22) • la condition juridique des femmes (l 5, 6) : la gestion des biens confiee aux hommes. • Leur manque d’education. ( l 22) • L’hypocrisie des hommes ; ils sont juges de leurs victimes (l 9, 10, 12, 13) • tout cela discredite le jugement des hommes. 2. La reaction des hommes. • ils appuient les dires de Marceline avec une forme amplificative » ils font broder jusqu’aux soldats » ils s’exclament, se repetent entre eux => efficacite du discours. • Ils la laissent parler ; elle domine sur le plan de la parole. Les hommes l’ecoutent. 3.
Une fois qu’elle a convaincu, Marceline propose une solution pour le bonheur » il ne manquera rien a ta pauvre mere « . II. Les procedes de l’argumentation. 1. Opposition homme/ femme. vocabulaire pejoratif pour les hommes : » ingrats « , » mepris « , » vains « , » horreur ou pitie « … celui des victimes pour les femmes » jouets « , » victimes « , » infortunees « . les verbes : ce sont les hommes qui agissent sur les femmes : » m’a permis d’user « , » nous assiegent « , » nous poignarde « , » nous juge « , » fletrissez » 2.
Une expression forte. Exclamatives, interrogatives, apostrophes aux hommes ( 12, 16, 23), hyperboles, etc… « tant d’ennemis », « c’est vous qu’il faut punir », « sous tous les aspects », « Ah! « , « si vains », « est-il un seul », « mille ouvriers » 3. Des antitheses, parallelismes qui revelent la condition injuste des femmes. « leurrees de respects apparents dans une servitude reelle », « traitees en mineures pour nos biens, en majeures pour nos fautes », « les rangs les plus eleves/ considerations derisoires » III. Une comedie inspiree du drame.
Beaumarchais a retenu la lecon du drame par Diderot en 1757, a savoir : 1. Le melange des genres : le serieux dans le comique, defense d’une cause. 2. La prose : il donne a la parole une fonction performative. Un langage action qui permet la defense et l’attaque 3. Mise en scene realiste : image fidele de la condition des femmes, victimes des inegalites. Conclusion Beaumarchais profite du genre et denonce cette inegalite a travers un texte vehement, faisant parler une femme. Mais c’est une comedie, tout doit rentrer dans l’ordre a la fin.