Le  » lebel scolaire « 

Le  » lebel scolaire « 

Il s’agit d’un des tres nombreux modeles de carabines scolaires francaises, copies plus ou moins fideles du Lebel, qui preparaient les ecoliers a la « revanche de la defaite de 1870″. la fin du siecle passe, les societes de tir ou de gymnastique pouvaient etre dotees de trois types d’armes pour le tir a longue distance (150-200 metres). D’abord le celebre Chassepot de la guerre franco prussienne, adopte officiellement en 1866 et d’un calibre de 11 mm puis, apres 1874, le fusil Gras, de 11 mm egalement, et enfin le fusil 1886 modifie 1893 de calibre 8 mm. dit  » Lebel  » du nom de son inventeur. Cette arme excellente, d’un poids raisonnable (4,180 kg), avec laquelle les tireurs obtenaient de brillants resultats, pouvait tirer jusqu’a une douzaine de coups par minute, ce qui representait un progres considerable par rapport aux trois ou quatre coups du Gras. Pour les eleves, une carabine « La Francaise » etait proposee par l’Union des societes de tir de France, cree en 1886, dont le role etait d’organiser des championnats nationaux et scolaires, d’etablir des records et de preparer la jeunesse a l’obtention du ertificat d’aptitude militaire. L’arme, de calibre 6 millimetres, etait prevue pour le tir a

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10-12 metres mais sur demande, la carabine pouvait etre chambree pour le tir a longue portee (150 a 200 metres) ; dans ce cas elle employait une cartouche longue. Les eleves de l’ecole d’Albepierre disposaient, eux, d’un fusil systeme gras, modele 1874 reduits, d’un calibre egalement de 6 millimetres. Les armes de guerre pouvaient etre cedees a titre de pret par le ministere de la Guerre ou cedees a titre onereux.

Albepierre, par exemple, fit l’acquisition contre payement d’un fusil pour le tir a longue portee en decembre 1897, grace a une souscription ouverte a cet effet. A son debut, la societe mixte de Murat possedait trois fusils modele 1874-85. En 1891, l’Aurillacoise declarait neuf fusils Gras, deux fusils Chassepots et quatre revolvers. Marcenat et Murat possedaient respectivement quatre et six fusils Gras. Apres 1908, les S. A. G. pouvaient disposer du fusil 1886 modele 93. Ce fut le cas en juillet 1911 pour la S. A. G. d’Albepierre qui disposa de fusils Lebel pour son concours annuel.

L’instruction d’avril 1892 permettait aux societes mixtes de tir de percevoir a titre de pret au maximum dix fusils Gras modele 1874-85 ou 1885 et dix fusils ou mousquetons modele1874 M 80 et quatre revolvers. Les fouilles pratiquees dans le talus au devant de la fosse des pointeurs construite en 1911 par « La Montagnarde » montrent tres clairement que la societe de tir d’Albepierre n’avait pas ou n’avait plus en 1911 de fusils Chassepot ou Gras (ou pas de munitions pour ces armes), car aucune balle de calibre 11 mm n’a ete retrouvee dans le talus.

En cas de mobilisation, la reintegration des armes devait etre immediate et sans preavis, cependant il est possible que les armes pretees n’aient pas ete rendues car en decembre 1914 le ministre de la Guerre invita les generaux commandants les regions a mettre des armes et munitions a disposition des societes de tir. Les demandes de cartouches, a titre onereux, devaient etre adressees au general commandant le corps d’armee. La delivrance de munitions a titre gratuit pouvait etre accordee sans depasser annuellement 30 cartouches par homme.

A partir de 1908, il est alloue chaque annee gratuitement 40 cartouches pour les membres militaires et les jeunes gens ages au moins de 17 ans, et 20 cartouches pour les civils et les eleves des societes scolaires ages de 15 a 17 ans. A l’origine la balle du fusil Lebel (longueur 30,5 mm ; diametre 8,17 mm. ) se composait d’un noyau de plomb durci et d’une enveloppe de « maillechort » (invention de Messieurs Maillot et Chorier) : alliage compose a 95 % de plomb et 5 % d’antimoine. Cet alliage etait fondu et coule dans des moules a balles puis les noyaux etaient comprimes et verifies avant d’etre reunis a l’enveloppe.

L’enveloppe etait formee d’un alliage a 80 % de cuivre et 20 % de nickel ou bien de cuivre pur. La balle etait tres legerement conique et se terminait par un leger meplat de 4 mm qui disparaitra en 1890 au profit d’un sommet arrondi. Aux vitesses atteintes par ces projectiles de nombreux incidents de tir furent constates par dechirement de l’enveloppe entrainant le  » dechemisement  » partiel de la balle. Ces incidents conduisirent a la fabrication de balles en laiton massif a partir de 1898. Les fouilles realisees a Albepierre revelent en effet la  » fragilite  » des premieres balles du Lebel.